Non, en fait, ça n'avait pas un intérêt majeur... justement parce que ces personnages principaux étaient de ceux qui commençaient à secouer le cocotier (forcément, d'ailleurs... c'est ceux qui ont un destin dont on raconte l'histoire). Donc je pouvais très bien les faire passer de l'autre côté du miroir, tout de suite, ça ne faisait que les renforcer dans leur démarche. Par exemple : je parle d'une société où les enfants sont souvent élevés loin de leurs parents (comme à l'époque où on les mettait en nourrice à la campagne, en fait, car la mortalité étant forte, il était dangereux de s'y attacher trop tôt)... J'ai modifié pour que mes personnages en souffrent de manière explicite, sentent que "quelque chose cloche" , ce qui est largement plus vraisemblable pour un lecteur contemporain, au final. Et plus impliquant.
Je me dis parfois que l'horlogerie du suspense étant très épineuse à élaborer, dans cette histoire, j'ai peut-être écrit ce premier jet en m'y consacrant totalement, sans pouvoir vraiment penser au reste des exigences romanesques, il y a avait déjà énormément à ajuster... mais je sentais qu'il restait une faille, c'est pourquoi je n'ai amorcé aucune diffusion. Et je rends grâce au bêta-lecteur qui m'a fait mettre le doigt dessus, grâce à ses mots très clairs.
Cela m'a par ailleurs rappelé quelque chose que je savais sans avoir compris la profondeur de l'idée... Certains maîtres disent (Le Guin, King, si ma mémoire est bonne) que "tout part du personnage". C'était une manière très nette de l'expérimenter et du coup, une excellente expérience.
Lo