Plume à tisser - Atelier d'écriture
Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
Dans le noir, j’attends. Jambe repliée sous mon genou, je patiente sur le canapé au tissu élimé. Mes doigts grattent l’étoffe de l’accoudoir pour m’occuper. Le silence règne dans l’appartement. Plus haut, j’entends les voix des voisins qui se jettent des mots à la figure.
Les yeux fermés, je me concentre. J’écoute le bruit de l’ascenseur qui se met lentement en mouvement. Mon attention est entièrement prise par ma respiration. Je recherche le calme et la sérénité.
Le son d’une clé qui tourne dans la serrure. Le battant pivote. De pas dans le couloir qui vienne vers moi, me font savoir que je lui ferai bientôt face.
– Je suis rentré !
Inspiration et expiration.
Comment réussit-il à être aussi fier de lui ? Il n’a pourtant rien fait d’exceptionnel. On en est même loin.
– T’as faim ? J’ai ramené du poulet rôti. Il faut juste le faire réchauffer au four.
Alors qu’il entre dans le salon, son corps se fige. Je l’imagine déjà qui me fixe avec un air narquois.
– D’accord… C’est un moment yoga ?
Son rire me vrille les oreilles. Mes paupières s’ouvrent d’agacement. Mon regard noir ne l’atteint pas. Il continue à rigoler.
– C’est bon, c’est fini ta médiation ?
Ma mâchoire se crispe. Aucune réponse ne sort de ma bouche.
– Bah, allume la lumière !
Nous y voilà. Toujours en ricanant, il se dirige vers l’interrupteur qu’il actionne. De la stupeur née sur son visage lorsque rien ne se passe. Bêtement, il retente comme si cela allait mieux marcher la deuxième fois.
– L’ampoule est grillée ?
J’explose face à tant de mauvaise foi. Dire qu’il ne le fait pas exprès et qu’il est au naturel.
– Non, tu n’as pas payé la facture d’électricité, pauvre truffe !
Les yeux fermés, je me concentre. J’écoute le bruit de l’ascenseur qui se met lentement en mouvement. Mon attention est entièrement prise par ma respiration. Je recherche le calme et la sérénité.
Le son d’une clé qui tourne dans la serrure. Le battant pivote. De pas dans le couloir qui vienne vers moi, me font savoir que je lui ferai bientôt face.
– Je suis rentré !
Inspiration et expiration.
Comment réussit-il à être aussi fier de lui ? Il n’a pourtant rien fait d’exceptionnel. On en est même loin.
– T’as faim ? J’ai ramené du poulet rôti. Il faut juste le faire réchauffer au four.
Alors qu’il entre dans le salon, son corps se fige. Je l’imagine déjà qui me fixe avec un air narquois.
– D’accord… C’est un moment yoga ?
Son rire me vrille les oreilles. Mes paupières s’ouvrent d’agacement. Mon regard noir ne l’atteint pas. Il continue à rigoler.
– C’est bon, c’est fini ta médiation ?
Ma mâchoire se crispe. Aucune réponse ne sort de ma bouche.
– Bah, allume la lumière !
Nous y voilà. Toujours en ricanant, il se dirige vers l’interrupteur qu’il actionne. De la stupeur née sur son visage lorsque rien ne se passe. Bêtement, il retente comme si cela allait mieux marcher la deuxième fois.
– L’ampoule est grillée ?
J’explose face à tant de mauvaise foi. Dire qu’il ne le fait pas exprès et qu’il est au naturel.
– Non, tu n’as pas payé la facture d’électricité, pauvre truffe !
Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
Tous les matins c’était la même rengaine : si elle ne réveillait pas son fils à des horaires bien précis, celui-ci n’en ferait qu’à sa tête et traînerait au fond de son lit jusqu’à ce que bon lui semble. Or son travail était loin d’être anodin et, il avait beau râler contre ces constants changements d’horaires, il était le seul à pouvoir le faire.
La faute au père qui avait pistonné le jeune homme éternellement immature à un poste beaucoup trop important pour lui. Leur rejeton avait donc pris cette faveur pour argent comptant et, se considérant à raison au-dessus du commun des mortels, jugeait n’avoir de compte à rendre à personne.
— Avec la technologie qui a considérablement évolué, ce n’est plus aussi pénible qu’avant ! Tu n’as aucune excuse ! cria sa mère en tirant sur l’édredon qui le recouvrait.
Jamais elle ne tolérerait ce genre de comportement sous son toit.
— Allume la lumière ! Tout de suite ! hurla Léto furieuse.
Soupirant à fendre l’âme, Apollon émergea complètement échevelé et se leva à contrecœur de son lit.
— C’est bon ça va, j’y vais…
Il se traîna alors jusqu’à l’interrupteur puis, toujours en baillant, appuya enfin sur le bouton divin.
Et sur Terre, la lumière fut.
La faute au père qui avait pistonné le jeune homme éternellement immature à un poste beaucoup trop important pour lui. Leur rejeton avait donc pris cette faveur pour argent comptant et, se considérant à raison au-dessus du commun des mortels, jugeait n’avoir de compte à rendre à personne.
— Avec la technologie qui a considérablement évolué, ce n’est plus aussi pénible qu’avant ! Tu n’as aucune excuse ! cria sa mère en tirant sur l’édredon qui le recouvrait.
Jamais elle ne tolérerait ce genre de comportement sous son toit.
— Allume la lumière ! Tout de suite ! hurla Léto furieuse.
Soupirant à fendre l’âme, Apollon émergea complètement échevelé et se leva à contrecœur de son lit.
— C’est bon ça va, j’y vais…
Il se traîna alors jusqu’à l’interrupteur puis, toujours en baillant, appuya enfin sur le bouton divin.
Et sur Terre, la lumière fut.
- Raza
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Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
Dans la nacelle du poste d’observation, le vent caressait les cheveux de ceux qui scrutaient le paysage. A l’ouest, la plaine et sa jaune prairie s’étiraient en douceur, au nord, les montagnes s’asseyaient au bord de la mer orientale, sur laquelle naviguaient de paisibles voiliers. En cette heure tardive de début d’automne, le soleil s’effaçait pour laisser place à la nuit.
Tout au loin, un tremblement sur la ligne d’horizon. Le vent prend de l’assurance, il agrippe les vêtements, chahute le foyer. Le jaune vire au rouge. Les voiliers rentrent au port. Une masse noire avance, là où le soleil vient de disparaître. Dans le ciel, de minuscules anomalies tourbillonnent au- dessus d’elle.
Le soleil disparait. Les étoiles le remplacent dans cette nuit de pleine lune. Les bourrasques rugissent dans la ville en contrebas, le poste d’observation tangue. D’une main tremblante, la première sentinelle prend sa longue vue, mais le vent s’est mué en terrible ponant et lui arrache. L’outil tombe, brisé. Son acolyte ne lui fait aucun reproche, sort la sienne et prend le relais. Tourné vers l’ouest, son corps semble figé dans le temps.
Le vent avale tous les sons, et entre deux de ses hurlements, les sentinelles crient pour communiquer.
— Combien ?
— Trop.
— Qu’est-ce qu’on fait ?
— Il ne reste qu’une chose à faire, avertir la ville. Allume la lumière !
L’interrupteur au centre du poste d’observation s’abaissa, et les titanesques lampes du phare d’alerte inondèrent la cité de ses rayons. Dans cette nuit faite jour, les citoyens répondaient à l’appel aux armes.
Tout au loin, un tremblement sur la ligne d’horizon. Le vent prend de l’assurance, il agrippe les vêtements, chahute le foyer. Le jaune vire au rouge. Les voiliers rentrent au port. Une masse noire avance, là où le soleil vient de disparaître. Dans le ciel, de minuscules anomalies tourbillonnent au- dessus d’elle.
Le soleil disparait. Les étoiles le remplacent dans cette nuit de pleine lune. Les bourrasques rugissent dans la ville en contrebas, le poste d’observation tangue. D’une main tremblante, la première sentinelle prend sa longue vue, mais le vent s’est mué en terrible ponant et lui arrache. L’outil tombe, brisé. Son acolyte ne lui fait aucun reproche, sort la sienne et prend le relais. Tourné vers l’ouest, son corps semble figé dans le temps.
Le vent avale tous les sons, et entre deux de ses hurlements, les sentinelles crient pour communiquer.
— Combien ?
— Trop.
— Qu’est-ce qu’on fait ?
— Il ne reste qu’une chose à faire, avertir la ville. Allume la lumière !
L’interrupteur au centre du poste d’observation s’abaissa, et les titanesques lampes du phare d’alerte inondèrent la cité de ses rayons. Dans cette nuit faite jour, les citoyens répondaient à l’appel aux armes.
Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
L'atelier d'octobre est lancé ! Le thème sera donc :
Dialogue avec son personnage Je vous invite donc à choisir un de vos personnages, et à le faire parler de tout, de rien, mais surtout de lui et de bon sang, pourquoi il met toujours le bazar dans vos plans ce fameux perso !
Vous avez jusqu'au 1er novembre pour publier votre texte dans ce topic
Dialogue avec son personnage Je vous invite donc à choisir un de vos personnages, et à le faire parler de tout, de rien, mais surtout de lui et de bon sang, pourquoi il met toujours le bazar dans vos plans ce fameux perso !
Vous avez jusqu'au 1er novembre pour publier votre texte dans ce topic
- Sissi84
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Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
Dialogue avec Lucie Duvernay dans « La maison des embruns »
— Lucie, pourquoi tu ne me parles pas ?
Elle baisse les yeux en guise de réponse.
— On dit de toi que tu ne ressens aucune émotion. Est-ce vrai ?
Elle me regarde, les yeux pleins de larmes et chuchote.
— Que savent-ils de moi pour dire ça ?
— Justement rien. Rien de rien. Tu te fais enfermer dans une cave et, toi, tout ce que tu trouves à dire, c’est « Tiens ! j’ai trouvé des papiers intéressants. ». Tu te rends compte dans quel embarras tu me mets ?
— Je n’y peux rien si mon seul tourment est de tout savoir sur ma fa…
Elle hésite un instant.
— … sur cette famille de dégénérés.
— Alors, dis-le, crie-le, hurle ta douleur, bordel !
— Je Ne Peux Pas, me répond-elle en détachant chaque mot.
— Pourquoi ? Tu n’es pas insensible.
— Justement, ça me fait trop mal, tu comprends. Je les déteste. Je déteste ma vie. Ma vie ! C’est vraiment ironique. De vie, je n’en ai pas.
— C’est faux. Tu as ta passion pour ton métier d’historienne. Tu as des amis. Et ne me dis pas que tu es insensible au charme de Clément.
Elle baisse à nouveau les yeux et son regard s’enfuit dans le vague. Elle n’est pas prête.
Non, pas prête.
— Lucie, pourquoi tu ne me parles pas ?
Elle baisse les yeux en guise de réponse.
— On dit de toi que tu ne ressens aucune émotion. Est-ce vrai ?
Elle me regarde, les yeux pleins de larmes et chuchote.
— Que savent-ils de moi pour dire ça ?
— Justement rien. Rien de rien. Tu te fais enfermer dans une cave et, toi, tout ce que tu trouves à dire, c’est « Tiens ! j’ai trouvé des papiers intéressants. ». Tu te rends compte dans quel embarras tu me mets ?
— Je n’y peux rien si mon seul tourment est de tout savoir sur ma fa…
Elle hésite un instant.
— … sur cette famille de dégénérés.
— Alors, dis-le, crie-le, hurle ta douleur, bordel !
— Je Ne Peux Pas, me répond-elle en détachant chaque mot.
— Pourquoi ? Tu n’es pas insensible.
— Justement, ça me fait trop mal, tu comprends. Je les déteste. Je déteste ma vie. Ma vie ! C’est vraiment ironique. De vie, je n’en ai pas.
— C’est faux. Tu as ta passion pour ton métier d’historienne. Tu as des amis. Et ne me dis pas que tu es insensible au charme de Clément.
Elle baisse à nouveau les yeux et son regard s’enfuit dans le vague. Elle n’est pas prête.
Non, pas prête.
- Raza
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Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
—Mais ... Mais ! Où suis-je ? Que la ferveur me guide ! Qu'est-ce que tu as fait ? Tu me donnes ce savoir maintenant ? Et je peux te parler ?
— Oui.
—Pourquoi ? Pourquoi tu me permets de te parler maintenant ? Je ne suis pas censée le faire. Je ne devrais pas pouvoir le faire, c’est impossible. Je ne suis qu’un personnage sur des pages ? Tout ce que je sais, je connais, je vis et j’expérience n’existe pas ?
— Désolé de te révéler tout ça aujourd’hui. Tu l’aurais appris un jour où l’autre, j’imagine.
— Alors quoi, tu comptes me dévoiler la fin ?
— Non. Nous ne sommes pas seuls, je ne peux pas faire ça, pas ici.
—Tu esquives la question. Tu ne dois pas connaître la fin, voilà la vraie raison.
— Inutile d’essayer de me provoquer. Je pourrais répondre si personne ne lisait ces lignes. Je pourrais te la dire puisque tu vas tout oublier dès que j’aurais terminé d’écrire. Tu retourneras là où tu étais et plus personne n’en saura rien.
—A quoi me sert de discuter avec toi si je ne peux pas revenir avec mes réponses ?
— Qui a dit que je t’avais fait venir pour toi ?
— Quel intérêt de parler avec moi ? Je veux me souvenir de ce moment. Je ne veux pas me plier à ta volonté, je veux vivre comme je l’entends.
— Je ne suis pas le plus tyrannique des auteurs, tu sais. Tu as un peu de liberté.
— Est-ce qu’on réussit la mission ?
— Je ne dirai rien. Les mots nous sont comptés. Il en reste moins de trente.
— Je… survivrai ?
— Comme tous les personnages survivent à la fin d’un livre, Scarlet : dans la mémoire des lecteurs.
— Oui.
—Pourquoi ? Pourquoi tu me permets de te parler maintenant ? Je ne suis pas censée le faire. Je ne devrais pas pouvoir le faire, c’est impossible. Je ne suis qu’un personnage sur des pages ? Tout ce que je sais, je connais, je vis et j’expérience n’existe pas ?
— Désolé de te révéler tout ça aujourd’hui. Tu l’aurais appris un jour où l’autre, j’imagine.
— Alors quoi, tu comptes me dévoiler la fin ?
— Non. Nous ne sommes pas seuls, je ne peux pas faire ça, pas ici.
—Tu esquives la question. Tu ne dois pas connaître la fin, voilà la vraie raison.
— Inutile d’essayer de me provoquer. Je pourrais répondre si personne ne lisait ces lignes. Je pourrais te la dire puisque tu vas tout oublier dès que j’aurais terminé d’écrire. Tu retourneras là où tu étais et plus personne n’en saura rien.
—A quoi me sert de discuter avec toi si je ne peux pas revenir avec mes réponses ?
— Qui a dit que je t’avais fait venir pour toi ?
— Quel intérêt de parler avec moi ? Je veux me souvenir de ce moment. Je ne veux pas me plier à ta volonté, je veux vivre comme je l’entends.
— Je ne suis pas le plus tyrannique des auteurs, tu sais. Tu as un peu de liberté.
— Est-ce qu’on réussit la mission ?
— Je ne dirai rien. Les mots nous sont comptés. Il en reste moins de trente.
— Je… survivrai ?
— Comme tous les personnages survivent à la fin d’un livre, Scarlet : dans la mémoire des lecteurs.
- Kévin GALLOT
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Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
Dialogue avec Valdo III (Le Monde d'Ander):
— Pourquoi tu m'a laissé me faire tuer ? Par une gamine en plus...
— Parce que t'es méchant, et les méchants sont destinés à être vaincus, arrêtés ou tués, non ?
— Non, ça aurait été bien plus original de me faire gagner. Imagine, j’aurai été invincible si j'avais pu récupérer ce satané artefact.
— Oui, mais tu aurais pété les plombs, tu serais devenu fou à lier, et au final tu te serais fait tuer par l'un de tes innombrables ennemis.
— Simples hypothèses ! Mais là, par une gamine, quand même...
— Il faut vivre avec son monde. J'ai trouvé ça rigolo que le grand chef d'une nation de gros machos se fasse éliminer par une ado. Je vis dans une société qui devient de plus en plus féministe, plus personne ne fait gagner les machos dans la fiction, sauf si c'est tourné en dérision ou en drame.
— féministe ? C'est quoi ça ?
— Ah oui, pardon... Y'a du taf pour te mettre à jour là.
— C'est un genre de magicienne ?
— Il n'y a pas de magie à proprement parler dans mon monde.
— Pas de magie ! Mais comment vous faites ?
— La technologie, les ordinateurs, l'electricité, le pétrole, le plastique, la medecine... bref la science, qui à un côté très magique, mais rationnel. Pas de boule de feu, d'éclairs ni de portails spatiotemporels magiques.
— Ton monde doit être bien triste et compliqué...
— C'est pour ça qu'on invente des histoires ! Et qu'on y fait perdre les méchants !
— Pourquoi tu m'a laissé me faire tuer ? Par une gamine en plus...
— Parce que t'es méchant, et les méchants sont destinés à être vaincus, arrêtés ou tués, non ?
— Non, ça aurait été bien plus original de me faire gagner. Imagine, j’aurai été invincible si j'avais pu récupérer ce satané artefact.
— Oui, mais tu aurais pété les plombs, tu serais devenu fou à lier, et au final tu te serais fait tuer par l'un de tes innombrables ennemis.
— Simples hypothèses ! Mais là, par une gamine, quand même...
— Il faut vivre avec son monde. J'ai trouvé ça rigolo que le grand chef d'une nation de gros machos se fasse éliminer par une ado. Je vis dans une société qui devient de plus en plus féministe, plus personne ne fait gagner les machos dans la fiction, sauf si c'est tourné en dérision ou en drame.
— féministe ? C'est quoi ça ?
— Ah oui, pardon... Y'a du taf pour te mettre à jour là.
— C'est un genre de magicienne ?
— Il n'y a pas de magie à proprement parler dans mon monde.
— Pas de magie ! Mais comment vous faites ?
— La technologie, les ordinateurs, l'electricité, le pétrole, le plastique, la medecine... bref la science, qui à un côté très magique, mais rationnel. Pas de boule de feu, d'éclairs ni de portails spatiotemporels magiques.
— Ton monde doit être bien triste et compliqué...
— C'est pour ça qu'on invente des histoires ! Et qu'on y fait perdre les méchants !
- Nìniel-Astraëa
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Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
Dialogue avec Elisabeth (La Forêt de Brumes et de Glaces)
L'exercice a été compliqué, moi qui aime tant le descriptions et les détails, j'ai dû me restreindre à 300 mots ahah !
« Que cherches-tu, à la fin ? » interrogea-t-elle, de but en blanc.
Comme toujours, j’observais un silence religieux. Mais Elisabeth était cette fois ci fermement décidée à ne rien céder, et à obtenir des réponses, coûte que coûte. Elle reprit, infatigable :
« M'observes-tu ? Est-ce pour cela, que tu m’as amenée ici ? Mènes-tu une sorte d’étude ? Veux-tu connaître le comportement d’une esclave, lorsqu’elle est sans raison élevée à un rang supérieur ?
Tu me sauves et me projettes dans ton monde. Tu épaissis de jour en jour le mystère qui plane sur ce dernier. Tu troques mes loques de servante, contre de belles robes d’apparat. Pourquoi ? Mes appels doivent-ils rester sans réponse ? Que dois-je penser ?
Denise est morte, n’est-ce pas ? reprit-elle, après une courte pause. Est-ce pour cela, que je suis l’héroïne de ce nouvel acte ? Es-tu de mèche avec Daeclan ? Sont-ils une sorte de monstre, se repaissant de la mort ? Est-ce un jeu, pour eux ? Peut-être organisez-vous des battues, des chasses à l’Homme dans les bois ? Peut-être avez-vous assassiné Denise, et m’avez-vous prélevée afin de jouer prochainement le rôle de gibier. »
Enfin, l’ombre d’une expression passa sur mon indéchiffrable visage. Elle l’interpréta sans doute comme étant de la colère. Elle avait escompté une réaction, certes, mais point de cette teneur.
« Êtes-vous au moins humain ? se risqua-t-elle alors.
- Et toi ? finis-je par lâcher, sans que la moindre émotion ne perce dans mon ton. Que cherches-tu, Elisabeth ? »
Ma voix, la jeune femme n’en avait jamais entendu de pareille. Désincarnée, issue d’un autre monde, et, surtout, empreinte d’un amour sans limite.
« La liberté, répondit-elle alors. La liberté, et la compréhension du monde qui m’entoure. C’est là tout ce à quoi j’aspire. »
L'exercice a été compliqué, moi qui aime tant le descriptions et les détails, j'ai dû me restreindre à 300 mots ahah !
« Que cherches-tu, à la fin ? » interrogea-t-elle, de but en blanc.
Comme toujours, j’observais un silence religieux. Mais Elisabeth était cette fois ci fermement décidée à ne rien céder, et à obtenir des réponses, coûte que coûte. Elle reprit, infatigable :
« M'observes-tu ? Est-ce pour cela, que tu m’as amenée ici ? Mènes-tu une sorte d’étude ? Veux-tu connaître le comportement d’une esclave, lorsqu’elle est sans raison élevée à un rang supérieur ?
Tu me sauves et me projettes dans ton monde. Tu épaissis de jour en jour le mystère qui plane sur ce dernier. Tu troques mes loques de servante, contre de belles robes d’apparat. Pourquoi ? Mes appels doivent-ils rester sans réponse ? Que dois-je penser ?
Denise est morte, n’est-ce pas ? reprit-elle, après une courte pause. Est-ce pour cela, que je suis l’héroïne de ce nouvel acte ? Es-tu de mèche avec Daeclan ? Sont-ils une sorte de monstre, se repaissant de la mort ? Est-ce un jeu, pour eux ? Peut-être organisez-vous des battues, des chasses à l’Homme dans les bois ? Peut-être avez-vous assassiné Denise, et m’avez-vous prélevée afin de jouer prochainement le rôle de gibier. »
Enfin, l’ombre d’une expression passa sur mon indéchiffrable visage. Elle l’interpréta sans doute comme étant de la colère. Elle avait escompté une réaction, certes, mais point de cette teneur.
« Êtes-vous au moins humain ? se risqua-t-elle alors.
- Et toi ? finis-je par lâcher, sans que la moindre émotion ne perce dans mon ton. Que cherches-tu, Elisabeth ? »
Ma voix, la jeune femme n’en avait jamais entendu de pareille. Désincarnée, issue d’un autre monde, et, surtout, empreinte d’un amour sans limite.
« La liberté, répondit-elle alors. La liberté, et la compréhension du monde qui m’entoure. C’est là tout ce à quoi j’aspire. »
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Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
Dialogue avec Coach à paillettes, dans schizophrénie thérapeutique :
- Je vous en prie, prenez place. Merci de m’accorder cet entretien.
- Namasté ma chère, tout l’honneur est pour moi, j’ai toujours du temps pour ceux qui cherchent dans leur coeur la lumière de la Source.
- La Source ? Euh oui, évidemment. Dites donc, c’est très joli cet arc-en-ciel là derrière vous, c’est vous qui faites ça ?
- Oh cela ? Ce n’est que la diffraction de mon Aura.
- La diffraction de… Oui, d’accord, bon. Bien, si vous le permettez Coach, j’aimerai vous poser une question : pourquoi avez-vous fait apparaître un cheval multicolore au milieu de mon récit ? Ne le prenez pas mal mais, c’est à dire que, j’ai un plan moi, une structure, des fiches de personnages, des tableaux croisés dynamiques et vous, vous me faites un spectacle son et lumières en plein conflit introspectif ?
Elle me fixe, l’air absent.
« Vous disiez ? Pardon, j’étais en plein channeling avec les êtres de lumière…J’entends leurs voix ! »
Ses yeux s’embuent. Elle joint les mains, les pose sur son cœur : « Savez-vous qu’ils ne sont qu’Amour ? »
Elle se rapproche, complice : « Vos guides me disent que vous faites face à une certaine incompréhension, une légère impatience… Mais n’ayez crainte, abandonnez vos angoisses, lâchez prise…Tout est parfait. Aahhhh, aaahhh, ahhhhh !
- Vous chantez maintenant, ah bah ça c’est nouveau. Bon sang, comment vous voulez que je lâche prise si vous n’en faites qu’à votre tête ?
- Appliquez les accords toltèques.
- Pardon ?
- Fichez-vous la paix. Faites de votre mieux. Ecrivez, c’est tout. Ah, et puis méditez un peu aussi, ça vous fera du bien. Vous m’excuserez, j’ai Johnny Hallyday sur la ligne trois, ça a l’air urgent. Prenez soin de vous, je vous aime !
- Je vous en prie, prenez place. Merci de m’accorder cet entretien.
- Namasté ma chère, tout l’honneur est pour moi, j’ai toujours du temps pour ceux qui cherchent dans leur coeur la lumière de la Source.
- La Source ? Euh oui, évidemment. Dites donc, c’est très joli cet arc-en-ciel là derrière vous, c’est vous qui faites ça ?
- Oh cela ? Ce n’est que la diffraction de mon Aura.
- La diffraction de… Oui, d’accord, bon. Bien, si vous le permettez Coach, j’aimerai vous poser une question : pourquoi avez-vous fait apparaître un cheval multicolore au milieu de mon récit ? Ne le prenez pas mal mais, c’est à dire que, j’ai un plan moi, une structure, des fiches de personnages, des tableaux croisés dynamiques et vous, vous me faites un spectacle son et lumières en plein conflit introspectif ?
Elle me fixe, l’air absent.
« Vous disiez ? Pardon, j’étais en plein channeling avec les êtres de lumière…J’entends leurs voix ! »
Ses yeux s’embuent. Elle joint les mains, les pose sur son cœur : « Savez-vous qu’ils ne sont qu’Amour ? »
Elle se rapproche, complice : « Vos guides me disent que vous faites face à une certaine incompréhension, une légère impatience… Mais n’ayez crainte, abandonnez vos angoisses, lâchez prise…Tout est parfait. Aahhhh, aaahhh, ahhhhh !
- Vous chantez maintenant, ah bah ça c’est nouveau. Bon sang, comment vous voulez que je lâche prise si vous n’en faites qu’à votre tête ?
- Appliquez les accords toltèques.
- Pardon ?
- Fichez-vous la paix. Faites de votre mieux. Ecrivez, c’est tout. Ah, et puis méditez un peu aussi, ça vous fera du bien. Vous m’excuserez, j’ai Johnny Hallyday sur la ligne trois, ça a l’air urgent. Prenez soin de vous, je vous aime !
- EryBlack
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- Enregistré le : 26 déc. 2017, 17:16
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Re: Plume à tisser - Atelier d'écriture
Dialogue avec Endrin, du Grand Retour.
– D’abord, sache que je suis désolée, Endrin.
– Pourquoi ?
– Un peu tout. Je te trimballe depuis six ans et tu ne sais toujours pas comment finit ton histoire. Je t’oblige à rester loin de moi parce que dès que je te comprends trop, je n’arrive plus à écrire. Mais parfois je te sors brutalement de la brume pour une grosse introspection désagréable. Et désolée pour les cicatrices, aussi. C’était nécessaire.
– Je sais.
On se regarde. Je ne sais pas sur lequel de ses yeux me fixer.
– Moi aussi je suis désolée, souffle-t-elle. J’ai essayé de rester floue, puisque c’était ce que tu voulais. J’ai essayé de ne pas avoir d’âge, de ne pas trop te ressembler, de ne rien laisser filtrer de ce que je ressens pour te laisser le champ libre… Mais je crois que j’en ai assez. Et j’ai 17 ans, si tu veux tout savoir.
– Ah… ? Oui, je comprends.
– Je ne peux pas me cacher éternellement, tu vois ? Je ne peux pas rester toi, si tu veux me lancer dans le grand monde.
– Oh, ne t’inquiète pas pour ça. J’ai mis de moi un peu partout. Vous en portez tous une petite partie.
Elle sourit. Ça me donne la force de lui avouer quelque chose :
– J’ai peur de te lancer. J’ai peur que tu ne sois plus telle que je le voulais. J’ai peur qu’on te trouve trop chiante, trop prise de tête. J’ai peur qu’on t’aime pas, qu’on te comprenne pas…
– Tu parles encore de toi, là.
– … Peut-être.
– Ça va aller. Laisse faire. Je veux y aller, moi, dans le grand monde.
Je hoche la tête.
– Je vais faire un effort, promis.
– D’abord, sache que je suis désolée, Endrin.
– Pourquoi ?
– Un peu tout. Je te trimballe depuis six ans et tu ne sais toujours pas comment finit ton histoire. Je t’oblige à rester loin de moi parce que dès que je te comprends trop, je n’arrive plus à écrire. Mais parfois je te sors brutalement de la brume pour une grosse introspection désagréable. Et désolée pour les cicatrices, aussi. C’était nécessaire.
– Je sais.
On se regarde. Je ne sais pas sur lequel de ses yeux me fixer.
– Moi aussi je suis désolée, souffle-t-elle. J’ai essayé de rester floue, puisque c’était ce que tu voulais. J’ai essayé de ne pas avoir d’âge, de ne pas trop te ressembler, de ne rien laisser filtrer de ce que je ressens pour te laisser le champ libre… Mais je crois que j’en ai assez. Et j’ai 17 ans, si tu veux tout savoir.
– Ah… ? Oui, je comprends.
– Je ne peux pas me cacher éternellement, tu vois ? Je ne peux pas rester toi, si tu veux me lancer dans le grand monde.
– Oh, ne t’inquiète pas pour ça. J’ai mis de moi un peu partout. Vous en portez tous une petite partie.
Elle sourit. Ça me donne la force de lui avouer quelque chose :
– J’ai peur de te lancer. J’ai peur que tu ne sois plus telle que je le voulais. J’ai peur qu’on te trouve trop chiante, trop prise de tête. J’ai peur qu’on t’aime pas, qu’on te comprenne pas…
– Tu parles encore de toi, là.
– … Peut-être.
– Ça va aller. Laisse faire. Je veux y aller, moi, dans le grand monde.
Je hoche la tête.
– Je vais faire un effort, promis.
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