Avis d'experts

[Shangaï]

@Eryn lu comme ça ton message est très étrange
Heureusement que j'ai lu l'autre conversation ahaha

[Eryn]

@Shangaï ah oui c'est vrai... Je n'étais pas entrain de menacer qui que ce soit pourtant...

[Elka]

Y a des plumes qui s'y connaissent un poil en cerveau et la façon dont il traite les souvenirs ?

- J'ai cru lire que l'hippocampe pouvait réduire (suite à des lésions, ou une dégénérescence) ce qui provoque des oublis. Mais est-il possible qu'il grossisse ? Et, si c'était le cas, qu'est-ce que ça impliquerait ?

- Comment se comporte le cerveau quand il se souvient ? Je suppose qu'on peut l'observer à l'IRM avec des tests, on y voit quoi ? Une partie spécifique qui s'éclaire ?


Je n'ai pas besoin de détails de fou, à la rigueur, mais si je peux préciser un peu mon discours, ce serait tout bénef'
Merci d'avance ♥

[itchane]

Je ne suis pas une "experte" du tout @Elka mais je me souviens très bien d'une étude, il y a quelques années, qui avait montré que les chauffeurs de taxi londonien, qui doivent apprendre par cœur toutes les rues de la ville pour avoir leur licence (c'était avant les GPS ) développaient un plus grand hippocampe que la moyenne pour répondre à cette demande de mémorisation hors-norme.

L'étude avait suivi des aspirants chauffeurs pendant leurs années d'apprentissage et ceux qui avaient réussi l'examen final était ceux dont l'hippocampe avait le plus grossit entre le début de l'étude et la fin... par contre il y avait d'autres zones qui avaient diminué en échange (oui, la quantité totale de matière est finie dans le cerveau).
Les chauffeurs semblaient, et je souligne semblaient car il faudrait une autre étude complète pour en être certain, un peu moins bon en mémoire visuelle notamment...

Donc oui, le cerveau est maléable à ce point, tu trouveras pas mal d'article sur le net à propos de cette étude qui avait fait son petit buzz à l'époque : )

Et pourtant elle date de presque 10 ans déjà, donc je suis sûre que depuis, des avancées majeures ont été faites sur le sujet, tu devrais pouvoir trouver des infos encore plus précises !

[C. Kean]

Coucou @Elka !
Je vais tenter de te répondre à partir de quelques souvenirs de mes cours de neuroscience, mais le temps a pu les rendre un peu flou ~

Déjà, il est facile mais aussi faux de dire qu'une zone du cerveau s'occupe d'une fonction. Certaines zones sont spécialisées en effet dans le traitement de certaines fonctions ou informations, mais elles n'agissent pas "seules". Quand on parle, il n'y a pas que l'air de Broca qui s'allume. C'est plus un fonctionnement en réseau dont on ne connait pas encore tous les tenants et aboutissants.
L'hippocampe est bien considéré comme un siège important de la mémoire, oui, mais pas seul (il fait partie du système limbique, système qui gère aussi les émotions) et traite principalement de certains types de mémoire et d'action : la mémoire épisodique, la formation de nouveau souvenir, l'encodage dans la mémoire à long terme, le repérage spatial et la navigation aussi (ce qui en fait un double facteur pour l'expérience des taxi londonien : encodage mémoire + mémoire spatiale).
Une lésion à l'hippocampe va donc altérer la mémoire épisodique antérograde (les souvenirs personnels que la personne pouvait avoir) et aussi l'encodage de nouveau souvenir personnel. La mémoire procédurale ou implicite ou sémantique vont quant à elles être épargnée (ce qui explique cette ballerine très âgée et atteinte d'Alzheimer qu'on a vu danser le lac des cygne : la maladie se répercute sur l'hippocampe, mais sa mémoire procédurale est épargnée car c'est une mémoire liée à la motricité et prise en charge principalement par le cervelet), même si elles peuvent souffrir du défaut d'encodage de nouveau souvenir.
Après, comme le souligne @itchane, la plasticité cérébrale fait que d'autres connexions se forment, ou que les connexions les plus utiles se développent et se fortifie.

Avec une imagerie cérébrale type IRM, on peut suivre le taux d'oxygène dans le sang, avec comme postulat de base que les parties "actives" du cerveau sur une tâche auront besoin de plus d'oxygène pour fonctionner. Et ensuite, en fonction du souvenir et de ce qu'il convoque, différentes zone peuvent s'activer : est-ce qu'il s'agit du souvenir d'une action, souvenir très chargé émotionnellement, souvenir d'une conversation, souvenir traumatique.... Si on demande à quelqu'un de se souvenir du visage d'un proche, on peut s'attendre à ce que le système limbique s'active (mémoire avec cette personne + émotion lié au lien) ainsi que des airs visuels (on visualise son visage).

En espérant t'aider un peu et ne pas avoir été trop approximative !

[Elka]

Oh c'est génial ! Merci @C. Kean et @itchane (fascinante, cette étude )
Vous m'avez beaucoup aidé, c'est parfait ! ♥

[Eryn]

Super @Jo-Anne !
Je ferai peut-être une demande quand j'aurai écris mes scènes, si quelqu'un qui s'y connaît peut me donner des conseils pour retravailler ça... pour l'instant je suis en train de probablement tout réécrire, donc je n'en suis pas là... Merci !

[Alice_Lath]

Bonjour bonjour

Je cherche un.e expert.e en psychiatrie (ou juste quelqu'un qui s'y connaît un peu) au sujet du nom d'une pathologie que j'ignore,

Je sais qu'elle existe car j'ai déjà croisé quelqu'un qui en souffrait dans un service psy, mais je n'ai jamais su le nom (s'il y en avait un) et je préfère éviter de recontacter cette personne,

C'est une pathologie qui fait que le sujet ne croit pas au hasard, tout est un signe du destin, genre il croise quelqu'un à la bibliothèque, c'est qu'il y a une prédestination ou quelque chose de ce goût

Merci beaucoup pour votre aide !

[Fauchelevent]

@Alice_Lath : Je ne me prétends pas experte de ces sujets, loin de là, mais ta demande me fait penser à quelques petites choses que j'avais lues lors de ma plongée dans le DSM-5 (le manuel des troubles et pathologies mentales), il y a quelques années. (Je me questionnais et ma foi, c'était une lecture fort intéressante !)

J'aurais tendance à penser que ce recours systématique de la personne aux "signes du destin" ne constitue pas une pleine pathologie en soi, mais un symptôme pouvant se rencontrer dans plusieurs pathologies différentes, le plus souvent dans les psychoses.
Tu peux commencer par t'intéresser à la notion de synchronicité développée par Jung (psychologie analytique, donc, pas psychiatrie), et plus particulièrement à sa perception des notions de coïncidence et de signe (la personne interprète un événement vécu comme une preuve de quelque chose). On peut rapprocher ça d'une forme de superstition.
En basculant cette fois du côté de la psychiatrie (un cadre pathologique, donc), tu peux creuser du côté de l'apophénie : la personne établit un lien clair entre divers événements ou motifs a priori sans lien. Sa perception de la réalité est cette fois altérée et le plus souvent, la personne se prend pour centre : les liens la concernent elle, sont dirigés vers elle ou créés pour elle.
Tu peux aussi chercher du côté de la notion d'idée de référence : l'environnement "parle" cette fois à la personne, tout est conçu pour lui envoyer un message, tout n'a de sens - un sens personnel - que pour elle. Cette notion peut être reliée à ce que l'on connaît grossièrement de la skizophrénie et de la paranoïa. Toujours dans cette idée, il y a le délire d'interprétation : la personne perçoit le réel et l'environnement qui l'entoure comme néfastes (certitude d'un complot, d'une persécution).

Peut-être y-a-t'il des choses auxquelles je n'ai pas pensé, ou n'ai-je pas employé les bons mots pour décrire brièvement tout ça, je suis désolée si c'est le cas (mes souvenirs commencent à dater un peu). J'espère en tout cas que ça t'aiguillera un peu et que d'autres personnes plus expertes pourront te renseigner plus en détails !

[Alice_Lath]

Hello @Fauchelevent, merci beaucoup, c'est exactement ce que je cherchais !