Citations et passages de livre qui nous marquent
- Audrey Lys
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Citations et passages de livre qui nous marquent
@Asmodée il y a une part de vérité assez troublante dans ta dernière citation, je ne pensais pas qu'on pouvait schématiser ça comme ça XD
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Je suis en train de lire les Sept contes gothiques de Karen Blixen, et elle a le don pour créer des atmosphères uniques. Par exemple cette description du château d'Angelshorn
"Les hautes tours s'élançaient vers le ciel, environnées d'un vol de choucas semblable à une mince fumée, et ses cryptes profondes paraissaient s'enfoncer vers l'enfer. La lumière du jour n'y pénétrait, à travers l'épaisseur des murailles, que par de vieux vitraux couleur cannelle ou sang-de-b?uf, disposés de part et d'autre des pièces, où, sur des tapisseries fanées, on tuait des licornes, et les Rois mages suivis de leur cortège apportaient l'or, l'encens, la myrrhe à Bethléem"
La description est ironique car le château est contemporain et son propriétaire est obsédé par le passé, mais j'adore comment elle parvient à restituer l'essence du Moyen-Age tel qu'on le fantasme
![:blush:](//twemoji.maxcdn.com/2/svg/1f60a.svg)
"Les hautes tours s'élançaient vers le ciel, environnées d'un vol de choucas semblable à une mince fumée, et ses cryptes profondes paraissaient s'enfoncer vers l'enfer. La lumière du jour n'y pénétrait, à travers l'épaisseur des murailles, que par de vieux vitraux couleur cannelle ou sang-de-b?uf, disposés de part et d'autre des pièces, où, sur des tapisseries fanées, on tuait des licornes, et les Rois mages suivis de leur cortège apportaient l'or, l'encens, la myrrhe à Bethléem"
La description est ironique car le château est contemporain et son propriétaire est obsédé par le passé, mais j'adore comment elle parvient à restituer l'essence du Moyen-Age tel qu'on le fantasme
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Et bien je vais faire honneur à mon pseudo et laisser mon passage préféré de ma pièce de théâtre préféré
**CYRANO**
Non, je n?imitai rien de ce qu?on fit avant !
*(De Guiche a réussi à passer et il marche vers la porte de
Roxane. Cyrano le suit, prêt à l?empoigner.)*
J?inventai six moyens de violer l?azur vierge !
**DE GUICHE**, *se retournant.*
Six ?
**CYRANO**, *avec volubilité.*
Je pouvais, mettant mon corps nu comme un cierge,
Le caparaçonner de fioles de cristal
Toutes pleines des pleurs d?un ciel matutinal,
Et ma personne, alors, au soleil exposée,
L?astre l?aurait humée en humant la rosée !
**DE GUICHE**, *surpris et faisant un pas vers Cyrano.*
Tiens ! Oui, cela fait un !
**CYRANO**, *reculant pour l?entraîner de l?autre côté.*
Et je pouvais encore
Faire engouffrer du vent, pour prendre mon essor,
En raréfiant l?air dans un coffre de cèdre
Par des miroirs ardents, mis en icosaèdre !
**DE GUICHE**, *fait encore un pas.*
Deux !
**CYRANO**, *reculant toujours.*
Ou bien, machiniste autant qu?artificier,
Sur une sauterelle aux détentes d?acier,
Me faire, par des feux successifs de salpêtre,
Lancer dans les prés bleus où les astres vont paître !
**DE GUICHE**, *le suivant, sans s?en douter, et comptant sur ses doigts.*
Trois !
**CYRANO.**
Puisque la fumée a tendance à monter,
En souffler dans un globe assez pour m?emporter !
**DE GUICHE**, *même jeu, de plus en plus étonné.*
Quatre !
**CYRANO.**
Puisque Ph?bé, quand son arc est le moindre,
Aime sucer, ô b?ufs, votre moelle? m?en oindre !
**DE GUICHE**, *stupéfait.*
Cinq !
**CYRANO**, *qui en parlant l?a amené jusqu?à l?autre côté de la place,
près d?un banc.*
Enfin, me plaçant sur un plateau de fer,
Prendre un morceau d?aimant et le lancer en l?air !
Ça, c?est un bon moyen : le fer se précipite,
Aussitôt que l?aimant s?envole, à sa poursuite ;
On relance l?aimant bien vite, et cadédis !
On peut monter ainsi indéfiniment.
**DE GUICHE.**
Six !
? Mais voilà six moyens excellents !? Quel système
Choisîtes-vous des six, Monsieur ?
**CYRANO.**
Un septième !
**DE GUICHE.**
Par exemple ! Et lequel ?
**CYRANO.**
Je vous le donne en cent !?
**DE GUICHE.**
C?est que ce mâtin-là devient intéressant !
**CYRANO**, *faisant le bruit des vagues avec de grands gestes mystérieux.*
Houüh ! houüh !
**DE GUICHE.**
Eh bien !
**CYRANO.**
Vous devinez ?
**DE GUICHE.**
Non !
**CYRANO.**
La marée !?
À l?heure où l?onde par la lune est attirée,
Je me mis sur le sable ? après un bain de mer ?
Et la tête partant la première, mon cher,
? Car les cheveux, surtout, gardent l?eau dans leur frange ! ?
Je m?enlevai dans l?air, droit, tout droit, comme un ange.
Je montais, je montais doucement, sans efforts,
Quand je sentis un choc !? Alors?
**DE GUICHE**, *entraîné par la curiosité et s?asseyant sur le banc.*
Alors ?
Et évidemment il faut lire tout ça avec l'accent de Bergerac ! Et j'aime surtout ce passage car Rostand fait référence au livre "voyage dans la lune" du vrai Cyrano ! Et de manière général en regardant la pièce tout cette scène m'a juste fait mourir de rire !
![Happy :D](./images/smilies/people/grinning-face-with-big-eyes.png)
**CYRANO**
Non, je n?imitai rien de ce qu?on fit avant !
*(De Guiche a réussi à passer et il marche vers la porte de
Roxane. Cyrano le suit, prêt à l?empoigner.)*
J?inventai six moyens de violer l?azur vierge !
**DE GUICHE**, *se retournant.*
Six ?
**CYRANO**, *avec volubilité.*
Je pouvais, mettant mon corps nu comme un cierge,
Le caparaçonner de fioles de cristal
Toutes pleines des pleurs d?un ciel matutinal,
Et ma personne, alors, au soleil exposée,
L?astre l?aurait humée en humant la rosée !
**DE GUICHE**, *surpris et faisant un pas vers Cyrano.*
Tiens ! Oui, cela fait un !
**CYRANO**, *reculant pour l?entraîner de l?autre côté.*
Et je pouvais encore
Faire engouffrer du vent, pour prendre mon essor,
En raréfiant l?air dans un coffre de cèdre
Par des miroirs ardents, mis en icosaèdre !
**DE GUICHE**, *fait encore un pas.*
Deux !
**CYRANO**, *reculant toujours.*
Ou bien, machiniste autant qu?artificier,
Sur une sauterelle aux détentes d?acier,
Me faire, par des feux successifs de salpêtre,
Lancer dans les prés bleus où les astres vont paître !
**DE GUICHE**, *le suivant, sans s?en douter, et comptant sur ses doigts.*
Trois !
**CYRANO.**
Puisque la fumée a tendance à monter,
En souffler dans un globe assez pour m?emporter !
**DE GUICHE**, *même jeu, de plus en plus étonné.*
Quatre !
**CYRANO.**
Puisque Ph?bé, quand son arc est le moindre,
Aime sucer, ô b?ufs, votre moelle? m?en oindre !
**DE GUICHE**, *stupéfait.*
Cinq !
**CYRANO**, *qui en parlant l?a amené jusqu?à l?autre côté de la place,
près d?un banc.*
Enfin, me plaçant sur un plateau de fer,
Prendre un morceau d?aimant et le lancer en l?air !
Ça, c?est un bon moyen : le fer se précipite,
Aussitôt que l?aimant s?envole, à sa poursuite ;
On relance l?aimant bien vite, et cadédis !
On peut monter ainsi indéfiniment.
**DE GUICHE.**
Six !
? Mais voilà six moyens excellents !? Quel système
Choisîtes-vous des six, Monsieur ?
**CYRANO.**
Un septième !
**DE GUICHE.**
Par exemple ! Et lequel ?
**CYRANO.**
Je vous le donne en cent !?
**DE GUICHE.**
C?est que ce mâtin-là devient intéressant !
**CYRANO**, *faisant le bruit des vagues avec de grands gestes mystérieux.*
Houüh ! houüh !
**DE GUICHE.**
Eh bien !
**CYRANO.**
Vous devinez ?
**DE GUICHE.**
Non !
**CYRANO.**
La marée !?
À l?heure où l?onde par la lune est attirée,
Je me mis sur le sable ? après un bain de mer ?
Et la tête partant la première, mon cher,
? Car les cheveux, surtout, gardent l?eau dans leur frange ! ?
Je m?enlevai dans l?air, droit, tout droit, comme un ange.
Je montais, je montais doucement, sans efforts,
Quand je sentis un choc !? Alors?
**DE GUICHE**, *entraîné par la curiosité et s?asseyant sur le banc.*
Alors ?
Et évidemment il faut lire tout ça avec l'accent de Bergerac ! Et j'aime surtout ce passage car Rostand fait référence au livre "voyage dans la lune" du vrai Cyrano ! Et de manière général en regardant la pièce tout cette scène m'a juste fait mourir de rire !
- Isapass
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@cirano Rhaaaa le kif !!
Quand je pense que cette scène est coupée dans le film de Rapeneau... Quel dommage !
Quand je pense que cette scène est coupée dans le film de Rapeneau... Quel dommage !
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@Isapass Mais Ouiii ! Moi la première fois que j'ai vu cyrano de bergerac c'était le filme avec Daniel Sorano, il colle tip top au texte de Rostand ![Happy :D](./images/smilies/people/grinning-face-with-big-eyes.png)
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@cirano Moi aussi !
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Personnellement, énorme coup de coeur sur la pièce Salomé d'Oscar Wilde, pièce écrite en français (eh oui) et qui devait être jouée par la légendaire Sarah Bernhardt:
*" Si tu m'avais vue, tu m'aurais aimée. Moi je t'ai vu, Iokanaan, et je t'ai aimé. Je t'aime encore, Iokanaan. Je n'aime que toi... J'ai soif de ta beauté. J'ai faim de ton corps. Et ni le vin ni les fruits ne peuvent apaiser mon désir. Que ferai-je, Iokanaan, maintenant ? Ni les fleuves ni les grandes eaux ne pourraient éteindre ma passion. J'étais une princesse, tu m'as dédaignée. J'étais une vierge, tu m'as déflorée. J'étais chaste, tu as rempli mes veines de feu... Ah ! ah ! pourquoi ne m'as-tu pas regardée, Iokanaan ? Si tu m'avais regardée, tu m'aurais aimée. Je sais bien que tu m'aurais aimée, et le mystère de l'amour est plus grand que le mystère de la mort. Il ne faut regarder que l'amour."*
*" Si tu m'avais vue, tu m'aurais aimée. Moi je t'ai vu, Iokanaan, et je t'ai aimé. Je t'aime encore, Iokanaan. Je n'aime que toi... J'ai soif de ta beauté. J'ai faim de ton corps. Et ni le vin ni les fruits ne peuvent apaiser mon désir. Que ferai-je, Iokanaan, maintenant ? Ni les fleuves ni les grandes eaux ne pourraient éteindre ma passion. J'étais une princesse, tu m'as dédaignée. J'étais une vierge, tu m'as déflorée. J'étais chaste, tu as rempli mes veines de feu... Ah ! ah ! pourquoi ne m'as-tu pas regardée, Iokanaan ? Si tu m'avais regardée, tu m'aurais aimée. Je sais bien que tu m'aurais aimée, et le mystère de l'amour est plus grand que le mystère de la mort. Il ne faut regarder que l'amour."*
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@alice_lath je ne connaissais pas, c'est très beau et vibrant !
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@alice_lath Non mais OSCAR WILDE quoi.
Rien que quand j'entends son nom, j'ai le c?ur qui bat un peu plus fort.
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Alors moi, je ne suis pas du tout auteurs "classiques"... Je pense que j'ai du faire un blocage quand on a essayé de me faire ingurgiter de force certains livres il y a de nombreuses années... Honte sur moi... Et pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque de lire certaines de vos propositions!
Allez, je vous colle un pavé... Ce n'est pas tant pour la citation en elle même que pour le roman, qui est MON livre préféré.
*"Je suis la fille de la première heure du matin. Je suis la chasseresse qui dans la lueur de l'aube [...] lance le filet dans la clairière aux bécasses. Je suis le faucon qui de haut voit les bécasses s'envoler et se prendre dans le filet. Je suis le poisson [...] qui se débat dans l'eau, nageant vers la grande roche grise qui indique les eaux profondes. Je suis la fille du pêcheur qui transperce le poisson. Je suis l'ombre de la haute pierre blanche sous laquelle est couché mon père, l'ombre qui se déplace avec le jour vers la rivière où nagent les poissons, vers les bois où la clairière aux bécassines est bleue de fleurs. Je suis la pluie qui fait courir le lièvre, chasse la biche dans les fourrés, arrête le feu au milieu de la maison ronde. Mes ennemis sont le tonnerre et les bêtes de la terre qui rampent dans la nuit, mais je ne les crains pas. Je suis le c?ur de mon père et de son père. Brillante comme le fer, vive comme la flèche, puissante comme le chêne. Je suis le pays. "*
**Robert Holdstock, la Forêt des Mythagos**
Allez, je vous colle un pavé... Ce n'est pas tant pour la citation en elle même que pour le roman, qui est MON livre préféré.
*"Je suis la fille de la première heure du matin. Je suis la chasseresse qui dans la lueur de l'aube [...] lance le filet dans la clairière aux bécasses. Je suis le faucon qui de haut voit les bécasses s'envoler et se prendre dans le filet. Je suis le poisson [...] qui se débat dans l'eau, nageant vers la grande roche grise qui indique les eaux profondes. Je suis la fille du pêcheur qui transperce le poisson. Je suis l'ombre de la haute pierre blanche sous laquelle est couché mon père, l'ombre qui se déplace avec le jour vers la rivière où nagent les poissons, vers les bois où la clairière aux bécassines est bleue de fleurs. Je suis la pluie qui fait courir le lièvre, chasse la biche dans les fourrés, arrête le feu au milieu de la maison ronde. Mes ennemis sont le tonnerre et les bêtes de la terre qui rampent dans la nuit, mais je ne les crains pas. Je suis le c?ur de mon père et de son père. Brillante comme le fer, vive comme la flèche, puissante comme le chêne. Je suis le pays. "*
**Robert Holdstock, la Forêt des Mythagos**
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