— Mais c’est pas grave, c’est que du sel, ça porte pas vraiment malheur... C’est quoi le rapport entre renverser du sel, et puis le malheur ? Une vieille superstition de rien du tout. Regarde, paf, pouf, je le renverse, il se passe rien ! Tout va bien… Tu sais que je ne suis pas superstitieux pour deux sous, donc laisse moi avec ça !
— Arrête de minimiser ce que tu as fait, et ça n’a rien à voir avec la superstition !
— Oui, c’est le parapluie, j’imagine ? De la superstition, rien de plus...
— Non, enfin, oui c’est le parapluie mais non, c’est pas ça, tu…
— L’échelle alors ? Mais comment je pouvais deviner que tu ferais du bricolage ? Oublie donc ces superstitions je te dis...
— Non mais tu vas arrêter de raconter des salades ? Tu as couru à l’intérieur, parapluie ouvert, alors que je repeignais mon plafond ! Ni une, ni deux, tu passes sous l’échelle, te rues dans la cuisine, glisses et renverses le sel, puis tu casses mon miroir ! Il est quand même là, le problème. Et puis d’abord, pourquoi tu courrais ? Il y avait quoi dehors ?
— Euh… J’ai… J’ai vu un chat, et j’ai paniqué…
— Quoi ? Un chat ? Mais… Attends, tu vas quand même pas me dire, après tout ce que tu racontes, que…
— Euh… Non mais je suis pas...
— Arrête. Ce chat était-il noir, par hasard ?
PAtober - édition octobre 2023
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Re: PAtober - édition octobre 2023
27 octobre – Ce chat était-il noir ?
Re: PAtober - édition octobre 2023
26 octobre :
26. Ce chat était-il noir ?
— Patober ! Est-ce que Rizotto avait un chat ?
— C’est Kass, mon copain, qui me pose la question ou l’Agent ?
— Les deux.
— Dans tous les cas, je réponds : non. Rizotto n’avait pas de chat chez lui. Pourquoi ?
— Pour les besoins de notre enquête. Nous avons retrouvé quelque chose…
— Quoi ?
— Des poils de chat. Dans la cuisine de son appartement.
— Peut-être le chat d’un voisin.
— Ses voisins ont un chat ? Nous allons relancer une enquête de voisinage pour en avoir le cœur net.
— Ce chat serait important pour résoudre l’affaire ?
— Si le chat n’est pas à Rizotto, il peut appartenir au coupable.
— Ou, à l’un de ses amants… Canet-Lony, Ali Gaud ou un autre qui va sortir de nulle part…
— Tout est possible à ce stade.
— Le chat était-il noir, Kass ?
— Comment le saurais-je ?
— À la couleur des poils que vous avez retrouvés ?
— Ah ! Oui...
— Alors ?
— D’après le dossier, je crois que oui.
— Peut-être que le chat serait capable d’identifier l’empoisonneur ou l’empoisonneuse ?
— Sauf que les chats ne parlent pas.
— Il n’y aurait personne pour traduire les miaulements ?
— Il faudrait vraiment être sûrs et certains que le chat était présent lors de l’empoisonnement. D’ailleurs… on ignore si le risotto a été cuisiné par la victime ou si notre meurtrier a offert le plat à sa victime…
— Si le chat a été témoin de la scène, il nous dira tout.
— Tu crois vraiment, Patober ?
— Les chats noirs, ils observent tout. C’est pour ça qu’on dit qu’ils portent malheur. On ne peut rien leur cacher. La vérité est sacrée pour eux…
— Et, on a besoin de connaître la vérité sur cette affaire.
— Oui ! Il serait temps !
Re: PAtober - édition octobre 2023
Jour 26 : le chat était-il noir?
Spoiler
Et ben non ! Il était noir et blanc ! (C'est mon défunt chat le vieux Ben. Il me manque ce pépère, ça m'émeut de le dessiner près de moi 🥹)
Re: PAtober - édition octobre 2023
Jour 26
– Papa ! J’ai rêvé d’un chat !
Avec un sourire, j’observe mon fils qui s’agite sous mes yeux.
– Ce chat était-il noir ?
Il réfléchit.
– Un peu… Mais aussi blanc. Et tout doux !
Je crois que j’ai compris le message caché.
– Désolé, mon grand, maman ne veut pas d’animaux à la maison.
Lucas baisse la tête. Sa tristesse est perceptible.
– Mais si tu veux, on ira chercher une jolie peluche ensemble.
Faible consolation, j’en conviens, mais cela a au moins le mérite de faire sourire mon fils.
– Une qui ressemble au chat de mon rêve.
– Papa ! J’ai rêvé d’un chat !
Avec un sourire, j’observe mon fils qui s’agite sous mes yeux.
– Ce chat était-il noir ?
Il réfléchit.
– Un peu… Mais aussi blanc. Et tout doux !
Je crois que j’ai compris le message caché.
– Désolé, mon grand, maman ne veut pas d’animaux à la maison.
Lucas baisse la tête. Sa tristesse est perceptible.
– Mais si tu veux, on ira chercher une jolie peluche ensemble.
Faible consolation, j’en conviens, mais cela a au moins le mérite de faire sourire mon fils.
– Une qui ressemble au chat de mon rêve.
Re: PAtober - édition octobre 2023
26 : Ce chat était-il noir ?
— À l’aide !
L’homme geignit, blessé.
— Aidez-moi !
Plusieurs personnes avaient entendu son appel et se dirigeaient vers lui. Elles découvrirent, stupéfaites, que son visage était maculé de sang, et ses vêtements déchirés.
— Monsieur, est-ce que ça va aller ? demanda l’un des curieux en s’approchant. Je suis médecin. Je vais essuyer le sang, d’accord ?
— Qu’est-ce qu’il s’est passé ? s’enquit une vieille dame agrippée à son panier. Un accident de trottinette ? Je vous jure… mettre un moteur sur une trottinette…
— Non, pas du tout, répondit le blessé. Je marchais tranquillement quand une créature m’a attaqué.
— Une créature avec des griffes, constata le médecin. Heureusement, vos yeux n’ont rien, mais vous avez de sacrées entailles sur le visage… il va falloir recoudre.
— Quel genre de créature ? interrogea un petit garçon bien habillé à la moue écœurée. Un monstre ?
— Non, plutôt un chat, répondit le blessé. Un espèce de gros chat au poil hérissé, il avait peut-être la rage.
— Il serait peut-être prudent de se faire tester, approuva le médecin.
— Ce chat était-il noir ? demanda la vieille.
— Oui, je crois bien, je ne l’ai vu qu’au dernier moment il se fondait dans la… qu’est-ce qu’il se passe ?
Tout le monde reculait, même le médecin.
— Mais… mais qu’est-ce qu’il vous prend ?
— Les chats noirs sont aux sorcières, répondit l’enfant.
— Et ils n’attaquent jamais sans raison, ajouta la vieille en s’éloignant.
— Mais… attendez ! Je suis blessé !
— On ne veut pas d’ennuis, conclut le médecin, rejoignant les autres à grands pas pressés.
— Non !
Le blessé poussa un râle de dépit. Il s’était bien rendu compte que son ex était bizarre…
Modifié en dernier par Solamades le 27 oct. 2023, 10:27, modifié 1 fois.
Re: PAtober - édition octobre 2023
27 octobre - Forêt oubliée
Leurs pieds étaient à l’agonie, ils dégouttaient de partout et les plus myopes d’entre eux ne voyaient plus rien derrière leurs lunettes embrumées.
« Bon, ça y est ? gémit l’un d’entre eux. On est bientôt arrivés ?
-Mais oui ! affirma celle qui s’était instituée guide-en-chef et qui marchait avec le plus d’entrain avec ses bâtons de marche, à l’avant du groupe. Vous voyez cette colline, droit devant ? Le refuge est juste derrière. »
Elle huma l’air avec un sourire de contentement.
« Vous ne sentez pas le fumet du ragoût aux morilles qui nous attend ? »
Les autres reniflèrent.
« Non. »
La colline s’approcha d’eux, très lentement, et la gravir s’avéra encore plus terrible qu’ils l’avaient imaginé. Le moindre geste était un calvaire quand ils atteignirent enfin le sommet. Dire qu’il fallait encore tout redescendre...
« Tu es sûre de toi, au moins ?
-Certaine. J’ai mémorisé la carte dans ses moindres détails. Le refuge est just… Ah. »
Ils étaient en haut et en regardant en bas, ils voyaient un amas – une mer même – de cimes qui s’étendaient à perte de vue.
« Ah oui, c’est vrai. Il y avait aussi une forêt entre la colline et le refuge. J’avais oublié. »
Leurs pieds étaient à l’agonie, ils dégouttaient de partout et les plus myopes d’entre eux ne voyaient plus rien derrière leurs lunettes embrumées.
« Bon, ça y est ? gémit l’un d’entre eux. On est bientôt arrivés ?
-Mais oui ! affirma celle qui s’était instituée guide-en-chef et qui marchait avec le plus d’entrain avec ses bâtons de marche, à l’avant du groupe. Vous voyez cette colline, droit devant ? Le refuge est juste derrière. »
Elle huma l’air avec un sourire de contentement.
« Vous ne sentez pas le fumet du ragoût aux morilles qui nous attend ? »
Les autres reniflèrent.
« Non. »
La colline s’approcha d’eux, très lentement, et la gravir s’avéra encore plus terrible qu’ils l’avaient imaginé. Le moindre geste était un calvaire quand ils atteignirent enfin le sommet. Dire qu’il fallait encore tout redescendre...
« Tu es sûre de toi, au moins ?
-Certaine. J’ai mémorisé la carte dans ses moindres détails. Le refuge est just… Ah. »
Ils étaient en haut et en regardant en bas, ils voyaient un amas – une mer même – de cimes qui s’étendaient à perte de vue.
« Ah oui, c’est vrai. Il y avait aussi une forêt entre la colline et le refuge. J’avais oublié. »
Re: PAtober - édition octobre 2023
27 : Forêt oubliée
Il était une fois
Un sanctuaire sacré
Au détour d’un chemin
D’une forêt oubliée
Le temps semble arrêté
Les gardiens vigilants
protègent en vérité
Un trésor de mille ans
Soudain, il apparait
Lui, l’élu légendaire
Et l’espoir qui renait
Le nimbe de lumière
Le destin est lancé
Il est déterminé,
Tire l’épée du rocher
Misère… l’arme est cassée
Re: PAtober - édition octobre 2023
27 octobre :
27. Forêt oubliée
— Paëlla ! Tu as encore sorti tes cartes de tarot étranges ?
— Oui, Patober.
— Tu comptes leur demander qui a tué Rizotto ? C’est radical.
— Notre enquête a trop duré.
— Les cartes vont vraiment répondre ?
— Il y a qu’une façon de le savoir. Tirons les cartes !
— Voyons voir… Que disent les cartes, Paëlla ?
— Tiens donc...
— Quoi ?
— Tu vois la carte, à gauche ?
— Oui…
— Patober ! C’est la carte de la Forêt Oubliée !
— La Forêt Oubliée ?
— La personne qui a empoisonné Rizotto vit peut-être dans la forêt...
— Ou, c’est la forêt d’où proviennent les champignons toxiques ?
— Possible…
— Sinon, Kass m’a proposé hier soir un séjour romantique en forêt, quand l’enquête sera terminée.
— Si tu as raison, Patober, ça veut dire que l’enquête se terminera un jour et que vous irez roucouler dans votre forêt.
— La forêt, c’est tellement de choses à la fois…
— Oui. On peut y trouver des champignons toxiques, on peut y vivre ou partir en cavale, partir en vacances… Ali Gaud était au milieu de la forêt quand il a été arrêté. Le docteur Canet-Lony faisait des consultations en forêt pendant les beaux jours. Même Moussaka aime la forêt ! Elle y fait des promenades assez souvent.
— Vraiment ? Je l’ignorais.
— Dis, Patober ! Tu sais si Rizotto était aussi un adepte de la forêt ?
— À ma connaissance, non. Mais, je le connaissais peu…
— Il y a une forêt, pas loin de chez lui, non ?
— Oui.
— On devrait y aller.
— Quand ?
— Cette affaire, on doit en faire notre affaire. Maintenant. On y va, maintenant.
- Herbe Rouge
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- Enregistré le : 19 sept. 2020, 22:03
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Re: PAtober - édition octobre 2023
27/10/2023 : Forêt oubliée
Je suis née en forêt, j’en suis persuadée. Depuis que je suis enfant, je le sais, je le sens, comme si la nature faisait partie intégrante de mon existence. Mes parents rient et nient. Mais je sens leurs rires faux et inquiets.
Alors que j’approche de mes onze ans, des douleurs me vrillent le dos, mes parents s’inquiètent, chuchotent lorsqu’ils pensent que je dors. Je réalise que lors de nos promenades en forêt, jamais nous n’allons très loin. Nous restons à la lisière, éloignés. Éloignés de quoi ? Et pourquoi ? J’ai besoin de savoir.
Je m’enfuis. Je fugue. Je m’enfonce entre les arbres et me mets à courir, toujours plus loin, toujours plus profond. Là, c’est là, juste un peu plus loin. Alors que j’émerge au centre d’une clairière, je pousse un hurlement de souffrance. Dans mon dos, deux ailes diaphanes ont enfin percé leur carapace de chair.
Dans la clairière, le sol est noir comme du charbon, et tandis que je regarde les restes calcinés d’une vieille maison de bois, je me souviens. Je me souviens, et je pleure mes parents de sang.
Re: PAtober - édition octobre 2023
Jour 27 : forêt oubliée
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