On va trancher tout de suite la question que tout le monde a en tête : “Est-ce que c’est mal de ne pas faire de commentaire à chaque chapitre ?”
Pas de suspense, la réponse est : non, on ne vous brûlera pas sur le bûcher !
En fait, laisser un commentaire à chaque chapitre, ce n’est qu’une option parmi d’autres.
Et le mieux, c’est quoi ? Un commentaire à chaque chapitre ? Un commentaire tous les 3 ou 4 chapitres ? Un retour final sur la globalité de ce que vous avez lu ?
Eh ben… ça dépend Et ça dépend de beaucoup de facteurs que nous allons essayer de citer.
Mais il y a une première question à se poser : à part le nombre de commentaires, qu’est-ce que ça change, la fréquence ?
1. Est-ce que la fréquence impacte le contenu des commentaires ?
En nous basant sur notre expérience et sur la simple logique, nous dirons que la réponse à cette question est “oui, bien sûr”.
Entendons-nous bien, tout ce que nous avons développé dans les billets précédents est valable quelle que soit la fréquence des commentaires : tout le monde est légitime, ça sert toujours à aider l’auteur ou l’autrice et à l’encourager, on y met toujours de l’objectif et du subjectif, du positif et des points à améliorer, on veille toujours à sa formulation. Ça, ça ne change pas.
Ce qui change, c’est votre focale. En fonction du volume de texte auquel correspond votre commentaire, vous n’allez probablement pas faire porter votre réflexion sur les mêmes éléments.
Si vous commentez chaque chapitre, vous prendrez peut-être (mais ce n’est pas obligatoire) le temps de relever les soucis de grammaire ou d’orthographe, vous allez probablement donner votre ressenti sur la ou les scènes du chapitre, leurs articulations, leur clarté, leur impact sur vous.
Et même si vous prenez le temps de réfléchir à la façon dont s’insère le chapitre sur la globalité de l’histoire, vous serez quand même plutôt dans un commentaire de détails. D’autant plus si vous lisez au rythme de publication de la fiction, donc de manière scindée dans le temps
Dans un commentaire groupé (tous les 2, 3 ou 4 chapitres, par exemple), ce que vous aurez lu aura sans doute fait avancer l’intrigue, apporté des révélations, des rebondissements… Vous aurez donc sans doute plus de recul. Il y a des chances pour que vos retours portent sur ces éléments et la façon dont ils orientent le récit.
Par exemple, si un indice a été semé dans un chapitre et son explication donnée dans le suivant, vous pourrez vous exprimer sur sa cohérence ou sur sa présentation, sur le suspense de cette énigme, etc…
Enfin, pour un retour global sur une grande partie d’une fiction, voire sur sa totalité, votre expérience de lecture sera, en outre, plus proche de celle d’un “lecteur lambda”, puisque vous aurez lu à votre rythme, sans dépendre du rythme de publication. Et vous aurez la vue d’ensemble
Vous allez forcément devoir synthétiser vos réflexions et vos ressentis, peut-être aborder l’histoire de manière non linéaire mais par thème. Vous vous baserez sur les points qui vous ont marqué et non sur l’intégralité du texte, et vous laisserez de côté les détails pour vous focaliser sur les sujets de fond.
Bref, l’angle de vue qui sous-tend le commentaire étant différent, celui-ci l’est aussi, et c’est bien normal.
Il n’en est pas de meilleur que d’autres, mais il est bon d’être conscient que selon leur rythme, vos commentaires ne contiendront pas exactement la même chose et n’apporteront pas la même aide à l’auteur.
Alors si toutes les fréquences sont permises et potentiellement bénéfiques, comment choisir ?
2. Ca dépend de vous
Si (comme moi) vous adorez donner votre avis sur tout en écrivant un pavé au bas de chaque chapitre, l'auteur/autrice appréciera sans doute d'avoir un retour détaillé (et d'avoir pleiiin de commentaires ). Le mot “pavé” n’est évidemment pas à prendre au pied de la lettre : on peut parfois dire beaucoup en quelques lignes !
Si vous préférez continuer votre avancée jusqu’à avoir plus à dire sur ce que vous lisez, alors cliquez sur “suivant”. Poursuivez jusqu’à ce que vous ressentiez l’envie de vous exprimer, ou que vous estimiez que vous risquez d’oublier des choses si vous ne prenez pas le temps de faire un retour .
Quoi qu’il en soit, prenez quand même 2 minutes à la fin des chapitres pour être sûr que vous n’avez vraiment rien à dire cette fois-ci ou que vous préférez attendre.
Si vous tombez dans la fiction au point d’oublier votre potentiel rôle de relecteur/relectrice pour ne plus remplir que celui de lecteur/lectrice (voire de fan ) et que vous arrivez au mot “FIN” avant d’avoir écrit un commentaire, c’est bon aussi ! Dans ce cas, faites la synthèse de vos émotions et réflexions et fendez-vous d’un retour global qui peut donner à l’auteur ou autrice un point de vue sur l’ensemble de la fiction.
Tout ça pour dire que même si la lecture sur PA a pour but de s’entraider, elle doit rester un plaisir . Si la perspective de laisser un commentaire vous gâche la lecture et finit par vous dissuader de lire les fictions PAennes, alors espacez vos commentaires ou réservez-les pour la fin. Faites ce qui vous correspond le mieux.
Toutefois, gardez en mémoire qu’un commentaire de trois lignes, même pour dire que vous foncez dévorer la suite, ou que vous êtes toujours là mais que vous réservez vos remarques pour plus tard peut être un bon encouragement pour l’auteur ou l’autrice en attendant votre retour suivant.
Évitez quand même les lectures “en fantôme” : il y a forcément un petit truc que vous pourriez dire à l’auteur ou l’autrice qui l’aiderait à améliorer sa fiction ou la prochaine, ou qui l’encouragerait.
3. Ca dépend de l’historique du texte
Selon que le texte est entièrement publié ou en cours d’écriture, vous pouvez envisager d’adapter la fréquence de vos commentaires.
Dans le second cas, l’auteur ou l’autrice sera probablement content.e d’avoir un commentaire spécifiquement sur le chapitre qu’il ou elle vient d’écrire et/ou de publier, en particulier si c’est du premier jet. Même si plusieurs plumes en ont déjà laissé, les vôtres peuvent justement confirmer ou modérer leurs remarques.
En revanche, si l’histoire est en majorité ou en totalité publiée, il peut être pertinent d’offrir à la plume qui l’écrit une vision différente : celle de quelqu’un qui n’a pas eu une lecture scindée dans le temps et qui a donc probablement une meilleure vue d’ensemble. Celle de quelqu’un qui s’est un peu écarté des détails pour se laisser embarquer sur le moyen ou le long terme et le déroulement de l’intrigue. Celle de quelqu’un qui aura peut-être lu en lecteur avant de regrouper ses idées pour les synthétiser en commentaires.
Lorsque vous commencez une histoire, ça peut être une bonne idée de jeter un coup d'œil aux nombres de commentaires qui lui ont déjà été faits, voire aux commentaires eux-mêmes.
Dans l’idéal, il est bénéfique de recevoir plusieurs types de commentaires (détaillés, groupés et globaux), parce qu’ils pointeront des éléments différents. Alors si vous hésitez et que vous vous sentez capable des uns comme des autres, vous pouvez opter pour le type de commentaires qui a été le moins fournis à l’auteur/autrice.
4. Ca dépend de l’auteur ou l’autrice
Comme on est là pour aider, autant aider du mieux qu’on peut . Du coup, si vous hésitez entre des commentaires détaillés chapitre par chapitre, des commentaires groupés par 2 ou 3 chapitres ou une lecture d’ensemble, pourquoi ne pas demander carrément à l’auteur ou autrice ce qui lui rendrait le plus service ?
En fonction de son avancement, de sa version, de ses corrections, il ou elle sautera peut-être sur l’occasion d’avoir un avis détaillé sur un ou plusieurs points qui lui ont donné du mal ?
En revanche, s’il ou elle vient d’envoyer son texte à 30 maisons d’édition, ce ne sera sans doute pas le bon moment pour lui signaler les coquilles que vous repérez, au risque de le ou la décourager un peu.
Et s’il ou elle n’en a pas encore eu, un retour global sera peut-être bienvenu également.
Ne vous engagez pas à quelque chose que vous n’avez pas envie de faire, mais si vous hésitez, posez simplement la question !
En synthèse, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise solution en ce qui concerne la fréquence des commentaires, il n’y a que trois règles à retenir :
- se souvenir qu’on est là pour aider la plume à s’améliorer et pour l’encourager
- laisser au moins une trace de son passage qui soit profitable à l’auteur ou l’autrice
- prendre du plaisir à lire
L'ABC du commentaire
Billet n°11 : Questions, reformulations et hypothèses
Cela peut sembler contre-intuitif, mais poser des questions à l’autrice* peut lui rendre grandement service. Questionner, c’est obliger l’autrice à se questionner également et dans l’écriture, le questionnement est toujours salutaire (à condition de ne pas se transformer en doute paralysant, mais c'est un autre sujet...)
Il en va de même pour les reformulations et les hypothèses que vous pouvez faire concernant par exemple les ficelles de l’intrigue.
Détaillons un peu.
1. Au secours, j’ai besoins d’éclaircissements
D’une manière générale, les questions signalent un doute, un besoin d’éclaircissement ou une incompréhension. Et tout ça, c’est hyper précieux. Cela signifie que quelque chose est mal passé, ou mérite des précisions, ou alors (eh, eh !) que le doute que l’autrice retorse a voulu semer est bien perçu comme tel par les lectrices. Donc j’aurais tendance à dire que toute question est bonne à prendre, et donc bonne à poser.
Surtout ne vous censurez pas en vous disant que c’était clair mais que vous avez mal compris, ou que vous ne vous rappelez plus d’un truc parce que votre dernière lecture date. Posez quand même votre question, en signalant vos doutes. Ex : j’ai une mémoire de poisson rouge (ou ma dernière lecture date) mais je ne me souviens plus de Cunégonde que tout le monde a l’air de connaître. Est-ce voulu ou est-ce que tu nous l’avais présentée avant ?
Dites-vous que si d’autres pointent le même problème, ce sera le signe que quelque chose ne va pas. Et si ce n’est que vous, tant pis, mais peut-être que l’autrice aura quand même rajouté le petit quelque chose qui fera que ce personnage deviendra plus identifiable ou mémorable, même pour les distraits dans votre genre. (bon, si votre lecture date vraiment de 6-9-12 mois, peut-être pouvez-vous relire le début parce que le but n’est pas non plus d’être un boulet)
Ou alors : Pendant ce chapitre, j’ai cru comprendre que le fantôme était celui de la grand-mère du héros, morte dans un accident de skate board. Mais elle ne faisait pas du skate board à son âge, quand même ? Ce à quoi il vous sera peut-être répondu qu’elle a été renversée par un skate board, et hante depuis les couloirs du château (sur un skate board ?…) mais que vous avez eu raison de demander parce qu'une précision s'impose !
En signalant une incompréhension , vous allez peut-être mettre le doigt sur une incohérence qui met l’histoire par terre, au moment où l’autrice peut encore la corriger sans tout remettre en question…Ex: je n’ai pas compris qui mettait la bombe, le méchant professeur Z n’était-il pas à l’autre bout du pays ce jour-là ?
2. Les reformulations
Dans le même ordre d’idée, reformuler ce que vous avez compris de la dernière scène, du chapitre ou d’une partie permet à l’autrice de voir ce qui est bien (ou mal) passé. Si vous dites à la fin d’un chapitre : « j’ai l’impression que X et Y sont en train de tomber amoureux dans ce chapitre » et que ce n’est pas du tout ce que l’autrice avait en tête (en fait, Y va poignarder X à la fin du chapitre suivant), vous allez la mettre dans l’embarras, mais aussi lui signifier qu’il y a un truc qui ne « marche pas » dans la scène/le chapitre en question.
Ou alors : « mais alors B. n’est autre que le fils de L. qui a en fait été abandonné à la naissance et élevé par C. qui lui a fait croire qu’il était le fils de D. ? Là en effet, il vaut mieux résumer, parce que l’autrice a brouillé les pistes, et il lui est certainement utile de savoir ce que ses lectrices ont compris à ce stade.
Donc même si cela peut vous paraître « bêbête », n’hésitez pas à reformuler, à expliquer ce que vous avez compris. C’est évidemment pertinent dans un roman policier où l’on cherche à résoudre une énigme, mais cela fonctionne aussi dans tous les autres genres. Est-ce que les ficelles de l’autrice fonctionnent ? Est-ce qu’elle réussit à vous surprendre ? Est-ce que votre version de l’histoire correspond à la sienne (ou à ce qu’elle veut vous faire croire) ?
3. J’ai plein d’idées sur la suite
A la fin d’un chapitre, vous vous demandez où va aller l’histoire, vous avez votre petite idée sur le meurtrier/le méchant/le traître, votre petit cœur bat pour un personnage qui pourrait bien séduire l’héroïne. Surtout dites-le ! Vos hypothèses sur l’histoire et sa suite sont très utiles à l’autrice pour savoir si vous prenez le chemin ou elle veut vous emmener. Ex : Il me plait ce nouveau personnage, est-ce que l’héroïne va faire équipe avec lui dans la suite ? Si cela se trouve, c’est ce que l’autrice veut vous faire croire, alors qu’elle va le trucider sans pitié dans deux chapitres. Si c’est ça, elle sera ravie que vous mordiez à l’hameçon (oui, il n’y a que des autrices sadiques dans mes exemples… ).
Vos hypothèses peuvent aussi valider ou permettre de corriger le rythme auquel l'autrice distille les indices (assez d’indications pour faire réfléchir, mais assez peu pour que ça ne soit pas évident).Dans une histoire avec des mystères à résoudre, vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça peut être utile d'avoir des plumes qui font des hypothèses !
En résumé : posez des questions (non, il n’y a pas de questions stupides), énoncez vos doutes, reformulez ce que vous croyez avoir compris, et ne vous privez pas de faire des hypothèses sur l’intrigue, la suite, les personnages.
* tant que personne ne pousse les hauts cris, je continue avec le féminin (j'accorde avec plume…)
Il en va de même pour les reformulations et les hypothèses que vous pouvez faire concernant par exemple les ficelles de l’intrigue.
Détaillons un peu.
1. Au secours, j’ai besoins d’éclaircissements
D’une manière générale, les questions signalent un doute, un besoin d’éclaircissement ou une incompréhension. Et tout ça, c’est hyper précieux. Cela signifie que quelque chose est mal passé, ou mérite des précisions, ou alors (eh, eh !) que le doute que l’autrice retorse a voulu semer est bien perçu comme tel par les lectrices. Donc j’aurais tendance à dire que toute question est bonne à prendre, et donc bonne à poser.
Surtout ne vous censurez pas en vous disant que c’était clair mais que vous avez mal compris, ou que vous ne vous rappelez plus d’un truc parce que votre dernière lecture date. Posez quand même votre question, en signalant vos doutes. Ex : j’ai une mémoire de poisson rouge (ou ma dernière lecture date) mais je ne me souviens plus de Cunégonde que tout le monde a l’air de connaître. Est-ce voulu ou est-ce que tu nous l’avais présentée avant ?
Dites-vous que si d’autres pointent le même problème, ce sera le signe que quelque chose ne va pas. Et si ce n’est que vous, tant pis, mais peut-être que l’autrice aura quand même rajouté le petit quelque chose qui fera que ce personnage deviendra plus identifiable ou mémorable, même pour les distraits dans votre genre. (bon, si votre lecture date vraiment de 6-9-12 mois, peut-être pouvez-vous relire le début parce que le but n’est pas non plus d’être un boulet)
Ou alors : Pendant ce chapitre, j’ai cru comprendre que le fantôme était celui de la grand-mère du héros, morte dans un accident de skate board. Mais elle ne faisait pas du skate board à son âge, quand même ? Ce à quoi il vous sera peut-être répondu qu’elle a été renversée par un skate board, et hante depuis les couloirs du château (sur un skate board ?…) mais que vous avez eu raison de demander parce qu'une précision s'impose !
En signalant une incompréhension , vous allez peut-être mettre le doigt sur une incohérence qui met l’histoire par terre, au moment où l’autrice peut encore la corriger sans tout remettre en question…Ex: je n’ai pas compris qui mettait la bombe, le méchant professeur Z n’était-il pas à l’autre bout du pays ce jour-là ?
2. Les reformulations
Dans le même ordre d’idée, reformuler ce que vous avez compris de la dernière scène, du chapitre ou d’une partie permet à l’autrice de voir ce qui est bien (ou mal) passé. Si vous dites à la fin d’un chapitre : « j’ai l’impression que X et Y sont en train de tomber amoureux dans ce chapitre » et que ce n’est pas du tout ce que l’autrice avait en tête (en fait, Y va poignarder X à la fin du chapitre suivant), vous allez la mettre dans l’embarras, mais aussi lui signifier qu’il y a un truc qui ne « marche pas » dans la scène/le chapitre en question.
Ou alors : « mais alors B. n’est autre que le fils de L. qui a en fait été abandonné à la naissance et élevé par C. qui lui a fait croire qu’il était le fils de D. ? Là en effet, il vaut mieux résumer, parce que l’autrice a brouillé les pistes, et il lui est certainement utile de savoir ce que ses lectrices ont compris à ce stade.
Donc même si cela peut vous paraître « bêbête », n’hésitez pas à reformuler, à expliquer ce que vous avez compris. C’est évidemment pertinent dans un roman policier où l’on cherche à résoudre une énigme, mais cela fonctionne aussi dans tous les autres genres. Est-ce que les ficelles de l’autrice fonctionnent ? Est-ce qu’elle réussit à vous surprendre ? Est-ce que votre version de l’histoire correspond à la sienne (ou à ce qu’elle veut vous faire croire) ?
3. J’ai plein d’idées sur la suite
A la fin d’un chapitre, vous vous demandez où va aller l’histoire, vous avez votre petite idée sur le meurtrier/le méchant/le traître, votre petit cœur bat pour un personnage qui pourrait bien séduire l’héroïne. Surtout dites-le ! Vos hypothèses sur l’histoire et sa suite sont très utiles à l’autrice pour savoir si vous prenez le chemin ou elle veut vous emmener. Ex : Il me plait ce nouveau personnage, est-ce que l’héroïne va faire équipe avec lui dans la suite ? Si cela se trouve, c’est ce que l’autrice veut vous faire croire, alors qu’elle va le trucider sans pitié dans deux chapitres. Si c’est ça, elle sera ravie que vous mordiez à l’hameçon (oui, il n’y a que des autrices sadiques dans mes exemples… ).
Vos hypothèses peuvent aussi valider ou permettre de corriger le rythme auquel l'autrice distille les indices (assez d’indications pour faire réfléchir, mais assez peu pour que ça ne soit pas évident).Dans une histoire avec des mystères à résoudre, vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça peut être utile d'avoir des plumes qui font des hypothèses !
En résumé : posez des questions (non, il n’y a pas de questions stupides), énoncez vos doutes, reformulez ce que vous croyez avoir compris, et ne vous privez pas de faire des hypothèses sur l’intrigue, la suite, les personnages.
* tant que personne ne pousse les hauts cris, je continue avec le féminin (j'accorde avec plume…)
Billet n°12 : Partager ses ressentis
Après s’être dit qu’on avait épuisé le sujet des ressentis au fil des divers billets, il nous est apparu que le sujet avait en effet été abordé ici et là, mais qu’on n’avait finalement peut-être pas tout dit là-dessus. Et puis, pourquoi ce sujet-là, il n’aurait pas son petit billet ? (promis, il sera court celui-là !)
1. Tous vos ressentis sont bons à exprimer
Si je reprends ce qui a déjà été dit sur les ressentis :
Pas tout à fait : on n’a jamais parlé de l’origine des ressentis.
2. Expliquez aussi d’où ils viennent.
Vous n’avez pas besoin de justifier un ressenti, mais si vous indiquez son origine, de la manière la plus précise possible, votre commentaire sera plus utile à l’autrice.
Ex : “Je n’accroche pas avec le petit Jean-Jacques, il me fait bâiller d’ennui”. Bon, déjà, ce n’est pas forcément agréable à recevoir, ce genre de remarque (sauf si le petit J.J. est censé être ennuyeux), mais si vous n’essayez pas un minimum d’expliquer pourquoi, l’autrice va avoir franchement envie de vous voler dans les plumes. Si vous précisez que dans telle scène et telle autre, J.J. reste passif et ne joue finalement aucun rôle, qu’il ne dit jamais rien d’intéressant, là, c’est déjà plus riche pour l’autrice. Peut-être qu’en étant trop réservé, J.J. en devient insipide et ennuyeux, et que ce n’est pas le but recherché.
Et dans le fond, c’est pareil si vos commentaires sont positifs : vous adorez tel personnage, mais pourquoi ? Est-ce que c’est pour les « bonnes » raisons, celles que l’autrice avait en tête en écrivant ?
Donc, dans la mesure du possible (bon quelquefois, on n’y arrive pas !), essayez de faire un peu d’introspection : pourquoi vous aimez/détestez un perso ? Pourquoi êtes-vous ravie de voir telle évolution dans l’action, ou tel retournement de situation ? Pourquoi jubilez-vous quand Raoul se prend une baffe de la part d’Ernestine ? Ou pourquoi applaudissez-vous quand le méchant bandit Max échappe de peu à la police ? (c’est parce que l’histoire rebondit ou que secrètement vous en pincez pour Max ?)
En résumé : ne soyez pas avares de vos ressentis, ils seront très certainement utiles, tant qu’ils sont bien formulés comme des ressentis. Et si vous le pouvez, dites d’où viennent ces ressentis, ce qui les a provoqués. Plus vous serez précis, plus vous aiderez l’autrice.
1. Tous vos ressentis sont bons à exprimer
Si je reprends ce qui a déjà été dit sur les ressentis :
- Vos ressentis sont légitimes et incontestables, tant qu’ils sont bien exprimés à la manière de ressentis (j’ai ressenti une certaine confusion durant la scène du combat, car je n’ai pas bien visualisé la scène ) et non de vérités ou jugements (la scène du combat est mal décrite, on n’y comprend rien). L’usage de formules personnelles (usage du « je ») est un bon moyen d’éviter de glisser du ressenti à l’énoncé de jugements.
- Ils peuvent concerner des questions de forme comme de fond, des détails comme des éléments très globaux de l’histoire. Ils peuvent se rapporter à tous les aspects de l’histoire ( intrigue ou personnages ou autre) ou au style d’écriture (syntaxe, rythme, etc). Ex: “j’ai senti un ralentissement du rythme dans cette scène pourtant mouvementée, peut-être est-ce dû à la longueur des phrases ?” Donner vos ressentis sur les personnages est très utile à l’autrice, par exemple, pour qu’elle sache comment ils sont perçus.
- Ils sont plus agréables à recevoir (et à formuler) quand ils sont positifs (Ex: “j’ai adoré la scène du partage du plat de pâtes entre les deux amoureux” ) mais ils peuvent aussi être neutres (Ex: “je n’avais pas vu venir ce retournement de situation, quelle surprise j’ai eue !” ).
Ils peuvent enfin être négatifs (Ex: “je suis agacée par tel personnage, que je trouve insupportable de vanité”), mais tout aussi valables, car dans l’exemple, il est possible que le personnage ait été conçu pour vous agacer, auquel cas l’autrice a réussi son coup. Donc ils sont tous bons à exprimer, de manière diplomatique surtout si votre ressenti est négatif (on renvoie au billet sur la formulation)
Pas tout à fait : on n’a jamais parlé de l’origine des ressentis.
2. Expliquez aussi d’où ils viennent.
Vous n’avez pas besoin de justifier un ressenti, mais si vous indiquez son origine, de la manière la plus précise possible, votre commentaire sera plus utile à l’autrice.
Ex : “Je n’accroche pas avec le petit Jean-Jacques, il me fait bâiller d’ennui”. Bon, déjà, ce n’est pas forcément agréable à recevoir, ce genre de remarque (sauf si le petit J.J. est censé être ennuyeux), mais si vous n’essayez pas un minimum d’expliquer pourquoi, l’autrice va avoir franchement envie de vous voler dans les plumes. Si vous précisez que dans telle scène et telle autre, J.J. reste passif et ne joue finalement aucun rôle, qu’il ne dit jamais rien d’intéressant, là, c’est déjà plus riche pour l’autrice. Peut-être qu’en étant trop réservé, J.J. en devient insipide et ennuyeux, et que ce n’est pas le but recherché.
Et dans le fond, c’est pareil si vos commentaires sont positifs : vous adorez tel personnage, mais pourquoi ? Est-ce que c’est pour les « bonnes » raisons, celles que l’autrice avait en tête en écrivant ?
Donc, dans la mesure du possible (bon quelquefois, on n’y arrive pas !), essayez de faire un peu d’introspection : pourquoi vous aimez/détestez un perso ? Pourquoi êtes-vous ravie de voir telle évolution dans l’action, ou tel retournement de situation ? Pourquoi jubilez-vous quand Raoul se prend une baffe de la part d’Ernestine ? Ou pourquoi applaudissez-vous quand le méchant bandit Max échappe de peu à la police ? (c’est parce que l’histoire rebondit ou que secrètement vous en pincez pour Max ?)
En résumé : ne soyez pas avares de vos ressentis, ils seront très certainement utiles, tant qu’ils sont bien formulés comme des ressentis. Et si vous le pouvez, dites d’où viennent ces ressentis, ce qui les a provoqués. Plus vous serez précis, plus vous aiderez l’autrice.
Re: Billet n°13 : Commenter en tant que (plume) lectrice & relectrice
Il y a mille manières de lire un texte, puisque c’est une expérience individuelle et une rencontre unique entre la personne qui écrit et celle qui reçoit ce texte.
Mille manières, d’autant plus que chaque lecteur ou lectrice peut choisir le regard posé sur un texte. C’est aussi une question d’état d’esprit.
Alors, quand on lit sur PA, dans quelle disposition va-t-on se mettre pour bien recevoir le texte ?
Non, n’ayez pas peur, nous n’allons pas partir dans des considérations philosophiques , mais au contraire passer de mille manières de lire à deux, afin de rester dans le concret : alors, les plumes, lectrices ou relectrices ?
1. Commenter en tant que lectrice
C’est le plus naturel : c’est la lecture où on se laisse embarquer par le texte, on vibre pour les personnages, on aime ou on déteste. On réagit comme n’importe quel lectorat sans chercher à porter un regard analytique sur le texte.
La différence avec le lecteur « lambda », c’est que la plume doit être capable d’aller un peu au-delà du « j’aime », « j’aime pas » ou « c’est génial » ou « je kiffe trop le beau Roméo » .
Finalement, pour la plume lectrice, le commentaire consiste à exprimer son ressenti par rapport aux personnages ou à l’histoire, dire ce qu’on a compris ou pas compris, poser des questions ou donner ses hypothèses sur le déroulement de l’histoire. Sans oublier de rester bienveillante, même et surtout si on n’a pas trop apprécié sa lecture, ce qui peut arriver.
Même s’il n’est pas particulièrement « technique », le commentaire de la lectrice est précieux car il porte un regard sur l’histoire et les personnages. Il montre à l’autrice comment son texte est reçu, quelles émotions il suscite, comment ses personnages ou son intrigue sont perçus.
2. Commenter en tant que relectrice
Alors c’est quoi, une relectrice ? C’est d’abord une lectrice, bien sûr, mais aussi une personne capable d’avoir (aussi) un regard sur le texte en tant que matériau vecteur de l’histoire : sa construction, son équilibre, sa forme, son style. Elle saura parler par exemple du rythme, de la construction de l’intrigue, peut-être des points de vue utilisés. Elle saura se pencher sur la forme, repérer des tics d’écriture. Bref, c’est quelqu’un qui va avoir un regard plus technique sur les moyens employés pour raconter l’histoire.
Saperlipopette, ça a l’air bien compliqué d’être relectrice ! Oui et non. Parce qu’à partir du moment où on est autrice, on a déjà un pied dans la technique de la fabrication d’un texte (même de manière intuitive) et il suffit de rendre plus consciente cette part de nous qui conçoit nos propres textes pour l’appliquer au texte d’autres personnes.
Soyons clairs, vous n’aurez pas l’illumination et la « science » de la relectrice à votre premier commentaire. C’est quelque chose qui s’acquiert avec le temps et l’habitude des commentaires. Commenter, c’est déjà prendre un peu de recul par rapport au texte, et plus on commente, plus on va être capable de porter un regard d’autrice sur le texte des autres, d’en voir les « ficelles », les « trucs » de fabrication et les défauts.
Et le bonus, c’est que prendre du recul par rapport au texte des autres plumes, cela vous permettra de repérer des choses qui « marchent » ou qui ne “marchent pas” et d’en tirer des enseignements pour vos propres textes. Par exemple, si vous avez l’habitude d’écrire à la troisième personne, commenter un texte écrit à la première personne vous aidera à voir quels sont les avantages et les limites de ce point de vue en « je ».
3. Et moi, je suis quoi ?
Si vous vous dites que le commentaire, c’est déjà difficile, et que les aspects techniques ne sont vraiment pas pour vous, eh bien je vous dirais de vous faire confiance . Laissez le texte vous parler. Faites une pause à la fin de votre lecture et demandez-vous ce qui vous semble bien (ou moins bien) fonctionner dans le chapitre.
Avez-vous déjà eu envie de dire à une plume que vous auriez aimé que tel passage soit plutôt raconté par Amélie que par Jean-Paul ? Eh bien, c’est une remarque de relectrice ! Si vous relevez des coquilles ou des répétitions dans le texte, vous êtes aussi relectrice.
En définitive, dans nos commentaires, nous sommes tous un peu lectrices et un peu relectrices, à part variables. Et c’est très bien comme ça !
Un dernier mot : les plumes, même quand vous rentrez dans la technique de l’écriture, n'oubliez pas de rester lectrices et de vous faire plaisir en lisant. Commenter, ce n’est pas un devoir scolaire !
Mille manières, d’autant plus que chaque lecteur ou lectrice peut choisir le regard posé sur un texte. C’est aussi une question d’état d’esprit.
Alors, quand on lit sur PA, dans quelle disposition va-t-on se mettre pour bien recevoir le texte ?
Non, n’ayez pas peur, nous n’allons pas partir dans des considérations philosophiques , mais au contraire passer de mille manières de lire à deux, afin de rester dans le concret : alors, les plumes, lectrices ou relectrices ?
1. Commenter en tant que lectrice
C’est le plus naturel : c’est la lecture où on se laisse embarquer par le texte, on vibre pour les personnages, on aime ou on déteste. On réagit comme n’importe quel lectorat sans chercher à porter un regard analytique sur le texte.
La différence avec le lecteur « lambda », c’est que la plume doit être capable d’aller un peu au-delà du « j’aime », « j’aime pas » ou « c’est génial » ou « je kiffe trop le beau Roméo » .
Finalement, pour la plume lectrice, le commentaire consiste à exprimer son ressenti par rapport aux personnages ou à l’histoire, dire ce qu’on a compris ou pas compris, poser des questions ou donner ses hypothèses sur le déroulement de l’histoire. Sans oublier de rester bienveillante, même et surtout si on n’a pas trop apprécié sa lecture, ce qui peut arriver.
Même s’il n’est pas particulièrement « technique », le commentaire de la lectrice est précieux car il porte un regard sur l’histoire et les personnages. Il montre à l’autrice comment son texte est reçu, quelles émotions il suscite, comment ses personnages ou son intrigue sont perçus.
2. Commenter en tant que relectrice
Alors c’est quoi, une relectrice ? C’est d’abord une lectrice, bien sûr, mais aussi une personne capable d’avoir (aussi) un regard sur le texte en tant que matériau vecteur de l’histoire : sa construction, son équilibre, sa forme, son style. Elle saura parler par exemple du rythme, de la construction de l’intrigue, peut-être des points de vue utilisés. Elle saura se pencher sur la forme, repérer des tics d’écriture. Bref, c’est quelqu’un qui va avoir un regard plus technique sur les moyens employés pour raconter l’histoire.
Saperlipopette, ça a l’air bien compliqué d’être relectrice ! Oui et non. Parce qu’à partir du moment où on est autrice, on a déjà un pied dans la technique de la fabrication d’un texte (même de manière intuitive) et il suffit de rendre plus consciente cette part de nous qui conçoit nos propres textes pour l’appliquer au texte d’autres personnes.
Soyons clairs, vous n’aurez pas l’illumination et la « science » de la relectrice à votre premier commentaire. C’est quelque chose qui s’acquiert avec le temps et l’habitude des commentaires. Commenter, c’est déjà prendre un peu de recul par rapport au texte, et plus on commente, plus on va être capable de porter un regard d’autrice sur le texte des autres, d’en voir les « ficelles », les « trucs » de fabrication et les défauts.
Et le bonus, c’est que prendre du recul par rapport au texte des autres plumes, cela vous permettra de repérer des choses qui « marchent » ou qui ne “marchent pas” et d’en tirer des enseignements pour vos propres textes. Par exemple, si vous avez l’habitude d’écrire à la troisième personne, commenter un texte écrit à la première personne vous aidera à voir quels sont les avantages et les limites de ce point de vue en « je ».
3. Et moi, je suis quoi ?
Si vous vous dites que le commentaire, c’est déjà difficile, et que les aspects techniques ne sont vraiment pas pour vous, eh bien je vous dirais de vous faire confiance . Laissez le texte vous parler. Faites une pause à la fin de votre lecture et demandez-vous ce qui vous semble bien (ou moins bien) fonctionner dans le chapitre.
Avez-vous déjà eu envie de dire à une plume que vous auriez aimé que tel passage soit plutôt raconté par Amélie que par Jean-Paul ? Eh bien, c’est une remarque de relectrice ! Si vous relevez des coquilles ou des répétitions dans le texte, vous êtes aussi relectrice.
En définitive, dans nos commentaires, nous sommes tous un peu lectrices et un peu relectrices, à part variables. Et c’est très bien comme ça !
Un dernier mot : les plumes, même quand vous rentrez dans la technique de l’écriture, n'oubliez pas de rester lectrices et de vous faire plaisir en lisant. Commenter, ce n’est pas un devoir scolaire !
Billet n°14 : Je reçois des commentaires
C’est la joie ! Votre texte a reçu des commentaires.
Oui, bon, sauf que dans la réalité, la réception des commentaires n’est pas forcément une source de joie sans mélange et peut même être perturbante. Oui, oui, perturbante , je le dis et je le maintiens.
Si les réactions de la commentatrice sont conformes à ce que vous espériez ou attendiez (elle adore et attend la suite, ou même elle pointe un axe d’amélioration que vous aviez anticipé vous-même sans parvenir à le corriger tout à fait), pas de problème.
Si en revanche, elle oriente ses remarques sur un élément qui vous paraissait impeccable, alors là, ça fait toujours un petit choc.
Oui mais voilà : si on veut des commentaires, il faut être prêt à recevoir ce qu’il y a dedans !
Du coup, comment y réagir ?
1. Prenez le temps de digérer le commentaire
Un commentaire c’est un regard extérieur sur votre texte, une plume lectrice avec sa propre compréhension de l’histoire, son ressenti sur vos personnages. Et elle va venir vous exposer une façon de voir qui n’est pas la vôtre, et qui peut vous bousculer.
Par exemple, elle ne perçoit pas votre héros de la manière dont vous l’entendiez ou elle ne comprend pas les motivations de l’héroïne ou elle mélange deux personnages ou encore elle n’a rien perçu des indices que vous aviez semés. En gros, vous n’avez qu’une envie, lui dire qu’elle n’a rien compris, qu’elle n’a pas ressenti la grandeur d’âme de votre personnage, que sa façon de voir n’est pas la bonne. Bref, que c’est un boulet !
Là, il convient de poser votre plume (ou de lâcher votre clavier) pour prendre un peu de recul. C’est normal que les commentaires vous chamboulent, et c’est normal aussi de se sentir irritée. Oui, parce qu’en un mot comme en cent, on vient vous dire que votre bébé n’est pas aussi beau que vous l’aviez imaginé. Il vous faut faire le deuil de votre fantasme de texte parfait, et ça n’est jamais agréable.
C’est bien pourquoi il faut prendre le temps de digérer le commentaire, histoire de laisser retomber l’irritation pour pouvoir considérer les retours de manière un peu plus objective. Une fois les émotions apaisées, il sera plus facile de s’interroger sur chacune des remarques qui vous ont été faites, sur les incompréhensions exprimées, sur les « contresens » par rapport à vos intentions.
La commentatrice peut s’exprimer de manière plus ou moins claire, mais son ressenti est légitime (cf. les billets précédents : un ressenti est TOUJOURS légitime), ses incompréhensions factuelles et finalement tout mérite réflexion de votre part, tant que le commentaire n’émet pas de jugements péremptoires, de critiques personnelles ni de propos dénigrants ou injurieux (nous vous engageons à signaler ces derniers si jamais cela vous arrive ou à expliquer vous-même dans votre réponse à la plume, de manière modérée et constructive, que la forme de son commentaire n’est pas propice à faire passer son message).
Tant qu’on reste dans le registre acceptable du commentaire (tel qu’expliqué dans ces divers billets), vous n’avez pas en revanche à vous sentir blessée . D’abord ce n’est pas vous qu’on critique, c’est votre texte. N’oubliez pas que c’est pour cela que vous êtes venue, pour avoir un regard extérieur, afin d’améliorer votre travail. Donc oui, parfois les critiques, ça fait mal, mais c’est une étape normale du processus d’écriture et d’amélioration du texte. Si les commentaires se bornaient toujours à dire « c’est génial », le croiriez-vous vraiment ? Et puis, cela ne vous ferait pas progresser beaucoup.
Toutefois la critique doit rester utile, et vous pouvez être légitimement agacée d’un commentaire critique qui n’est pas constructif, au sens où il est trop vague, ne pointe rien de précis et ne vous permet pas de comprendre ce qui motive la critique. Peut-être aussi qu’au final vous allez considérer que tel commentaire pinaille sur des détails sans importance (Ex: la couleur des chaussettes du héros) et qu’il n’est finalement pas très pertinent.
Prenez donc le temps de la réflexion, essayez de comprendre pourquoi la commentatrice a eu telle ou telle réaction ou incompréhension, pourquoi elle n’aime pas ce personnage que vous adorez. Souvent vous trouverez la solution et la manière de faire en sorte que les choses « passent » mieux.
Mais avant de vous jeter sur votre texte pour modifier telle ou telle chose, prenez encore un temps de réflexion et celui de répondre au commentaire.
2. Répondez au(x) commentaire(s)
Bon, d’abord, il FAUT répondre aux commentaires. Cela fait partie des règles de PA car c’est une simple question de politesse. Même si le commentaire ne vous apporte pas grand-chose et se contente de dire que c’était bien/super/génial, cet encouragement mérite au moins un « merci » ou « merci, à bientôt pour la suite ». Si le commentaire est complet, argumenté, que son autrice y a visiblement passé du temps, qu’elle s’est intéressée à votre histoire, raison de plus pour lui faire une réponse, cette fois au-delà du simple merci.
De plus, c’est dans la réponse et dans l’échange qui pourrait s’ensuivre que vous allez préciser le pourquoi du comment : qu’est-ce qui fait dire à la commentatrice que le héros est détestable (en principe, elle a dû essayer d'expliquer l'origine de ses ressentis, mais ce n'est pas toujours le cas ou ça peut ne pas vous paraître clair) ? Pourquoi le voyait-elle grand et pusillanime alors que vous l’avez conçu petit et courageux ? Pourquoi pensait-elle que l’inspecteur allait enquêter sur X alors qu’il a classé son dossier ?
Bien évidemment, toute réponse doit être polie et respectueuse (si le commentaire ne l’était pas, mieux vaut le signaler ou tourner sept fois sa langue dans sa bouche que d’enclencher un duel verbal duquel personne ne sortira grandi…)
Vous n’êtes pas obligés de répondre à tous les points soulevés ni tout de suite (mais c’est mieux de ne pas attendre trois mois… ). Si la commentatrice vous pose des questions, tâchez d’y répondre (ou pas : si ce sont des hypothèses sur la suite ou des points clés de l’intrigue, vous n’avez pas à dévoiler quoi que ce soit). S’il y a un point qui vous titille en particulier, soulevez-le dans votre réponse pour obtenir des éclaircissements. Si une remarque vous a fait prendre conscience que, par exemple, vous n’avez pas assez différencié deux personnages, dites en réponse que vous allez voir comment les rendre plus distincts. Vous pouvez aussi dire que vous notez un point, et que vous attendez de voir si d’autres commentatrices vous feront la même remarque ou plus simplement que vous allez y réfléchir.
3. Et ensuite, je fais quoi ?
Premier point, n’oubliez pas que c’est vous l’autrice, et que vous êtes en fin de compte « seule maîtresse à bord ». A vous et vous seule de décider ce que vous allez faire in fine de ces commentaires et comment vous allez modifier (ou pas) votre texte. Le commentaire ne doit pas vous emmener là où vous ne voulez pas aller.
Cela dit, c’est plus facile à dire qu’à faire. On peut avoir une tendance naturelle à vouloir “faire plaisir” à ses lectrices. Doit-on suivre leur avis ? Mais à “suivre le vent”, ne risque-t-on pas de dénaturer son œuvre ? Là, impossible de répondre à votre place !
Imaginons par exemple qu’un personnage secondaire “crève la toile” et suscite l’engouement des lectrices. Est-ce que vous devez pour autant modifier son rôle dans l’histoire et en faire un personnage plus important ? Soyons claires : vous ne le devez pas, c’est à vous de choisir, mais vous le pouvez si vous en avez envie, si ce changement vous parle. Il n’y a pas de réponse toute faite à cette question. C’est à vous, l’autrice, de voir.
C’est pour cela qu’il est important de prendre son temps, de ne pas se précipiter pour tout changer à chaque commentaire. D’abord parce que les avis sont parfois divergents et il vaut mieux souvent attendre pour avoir plusieurs avis sur un point particulier. Ensuite parce qu’aucune lectrice ne sait ce que vous avez en tête aussi bien que vous : la capitaine ne laisse pas chaque passager décider de la destination du navire ni même de sa route.
Certaines modifications vous paraîtront nécessaires avec une évidence telle que vous vous traiterez de courge pour n’y avoir pas pensé avant, mais d’autres conseils/suggestions/remarques vous laisseront plus dubitative. Suivez votre instinct ! C’est vous l’autrice, vous portez la responsabilité de vos choix, il serait peu avisé de s’en décharger sur les pauvres commentatrices.
En résumé : prenez le temps de digérer les commentaires que vous recevez, et d’y réfléchir afin de voir en quoi ils vont vous être utiles. Ensuite, répondez-y, remerciez la commentatrice (même si ses commentaires sont parfois douloureux pour vous !), tâchez de comprendre (éventuellement par des échanges) ce qui a motivé telle remarque, afin de construire sur le commentaire de quoi améliorer votre texte. Enfin, laissez passer un temps de réflexion et considérez les remarques de plusieurs commentatrices (si possible) avant de changer quoi que ce soit.
Oui, bon, sauf que dans la réalité, la réception des commentaires n’est pas forcément une source de joie sans mélange et peut même être perturbante. Oui, oui, perturbante , je le dis et je le maintiens.
Si les réactions de la commentatrice sont conformes à ce que vous espériez ou attendiez (elle adore et attend la suite, ou même elle pointe un axe d’amélioration que vous aviez anticipé vous-même sans parvenir à le corriger tout à fait), pas de problème.
Si en revanche, elle oriente ses remarques sur un élément qui vous paraissait impeccable, alors là, ça fait toujours un petit choc.
Oui mais voilà : si on veut des commentaires, il faut être prêt à recevoir ce qu’il y a dedans !
Du coup, comment y réagir ?
1. Prenez le temps de digérer le commentaire
Un commentaire c’est un regard extérieur sur votre texte, une plume lectrice avec sa propre compréhension de l’histoire, son ressenti sur vos personnages. Et elle va venir vous exposer une façon de voir qui n’est pas la vôtre, et qui peut vous bousculer.
Par exemple, elle ne perçoit pas votre héros de la manière dont vous l’entendiez ou elle ne comprend pas les motivations de l’héroïne ou elle mélange deux personnages ou encore elle n’a rien perçu des indices que vous aviez semés. En gros, vous n’avez qu’une envie, lui dire qu’elle n’a rien compris, qu’elle n’a pas ressenti la grandeur d’âme de votre personnage, que sa façon de voir n’est pas la bonne. Bref, que c’est un boulet !
Là, il convient de poser votre plume (ou de lâcher votre clavier) pour prendre un peu de recul. C’est normal que les commentaires vous chamboulent, et c’est normal aussi de se sentir irritée. Oui, parce qu’en un mot comme en cent, on vient vous dire que votre bébé n’est pas aussi beau que vous l’aviez imaginé. Il vous faut faire le deuil de votre fantasme de texte parfait, et ça n’est jamais agréable.
C’est bien pourquoi il faut prendre le temps de digérer le commentaire, histoire de laisser retomber l’irritation pour pouvoir considérer les retours de manière un peu plus objective. Une fois les émotions apaisées, il sera plus facile de s’interroger sur chacune des remarques qui vous ont été faites, sur les incompréhensions exprimées, sur les « contresens » par rapport à vos intentions.
La commentatrice peut s’exprimer de manière plus ou moins claire, mais son ressenti est légitime (cf. les billets précédents : un ressenti est TOUJOURS légitime), ses incompréhensions factuelles et finalement tout mérite réflexion de votre part, tant que le commentaire n’émet pas de jugements péremptoires, de critiques personnelles ni de propos dénigrants ou injurieux (nous vous engageons à signaler ces derniers si jamais cela vous arrive ou à expliquer vous-même dans votre réponse à la plume, de manière modérée et constructive, que la forme de son commentaire n’est pas propice à faire passer son message).
Tant qu’on reste dans le registre acceptable du commentaire (tel qu’expliqué dans ces divers billets), vous n’avez pas en revanche à vous sentir blessée . D’abord ce n’est pas vous qu’on critique, c’est votre texte. N’oubliez pas que c’est pour cela que vous êtes venue, pour avoir un regard extérieur, afin d’améliorer votre travail. Donc oui, parfois les critiques, ça fait mal, mais c’est une étape normale du processus d’écriture et d’amélioration du texte. Si les commentaires se bornaient toujours à dire « c’est génial », le croiriez-vous vraiment ? Et puis, cela ne vous ferait pas progresser beaucoup.
Toutefois la critique doit rester utile, et vous pouvez être légitimement agacée d’un commentaire critique qui n’est pas constructif, au sens où il est trop vague, ne pointe rien de précis et ne vous permet pas de comprendre ce qui motive la critique. Peut-être aussi qu’au final vous allez considérer que tel commentaire pinaille sur des détails sans importance (Ex: la couleur des chaussettes du héros) et qu’il n’est finalement pas très pertinent.
Prenez donc le temps de la réflexion, essayez de comprendre pourquoi la commentatrice a eu telle ou telle réaction ou incompréhension, pourquoi elle n’aime pas ce personnage que vous adorez. Souvent vous trouverez la solution et la manière de faire en sorte que les choses « passent » mieux.
Mais avant de vous jeter sur votre texte pour modifier telle ou telle chose, prenez encore un temps de réflexion et celui de répondre au commentaire.
2. Répondez au(x) commentaire(s)
Bon, d’abord, il FAUT répondre aux commentaires. Cela fait partie des règles de PA car c’est une simple question de politesse. Même si le commentaire ne vous apporte pas grand-chose et se contente de dire que c’était bien/super/génial, cet encouragement mérite au moins un « merci » ou « merci, à bientôt pour la suite ». Si le commentaire est complet, argumenté, que son autrice y a visiblement passé du temps, qu’elle s’est intéressée à votre histoire, raison de plus pour lui faire une réponse, cette fois au-delà du simple merci.
De plus, c’est dans la réponse et dans l’échange qui pourrait s’ensuivre que vous allez préciser le pourquoi du comment : qu’est-ce qui fait dire à la commentatrice que le héros est détestable (en principe, elle a dû essayer d'expliquer l'origine de ses ressentis, mais ce n'est pas toujours le cas ou ça peut ne pas vous paraître clair) ? Pourquoi le voyait-elle grand et pusillanime alors que vous l’avez conçu petit et courageux ? Pourquoi pensait-elle que l’inspecteur allait enquêter sur X alors qu’il a classé son dossier ?
Bien évidemment, toute réponse doit être polie et respectueuse (si le commentaire ne l’était pas, mieux vaut le signaler ou tourner sept fois sa langue dans sa bouche que d’enclencher un duel verbal duquel personne ne sortira grandi…)
Vous n’êtes pas obligés de répondre à tous les points soulevés ni tout de suite (mais c’est mieux de ne pas attendre trois mois… ). Si la commentatrice vous pose des questions, tâchez d’y répondre (ou pas : si ce sont des hypothèses sur la suite ou des points clés de l’intrigue, vous n’avez pas à dévoiler quoi que ce soit). S’il y a un point qui vous titille en particulier, soulevez-le dans votre réponse pour obtenir des éclaircissements. Si une remarque vous a fait prendre conscience que, par exemple, vous n’avez pas assez différencié deux personnages, dites en réponse que vous allez voir comment les rendre plus distincts. Vous pouvez aussi dire que vous notez un point, et que vous attendez de voir si d’autres commentatrices vous feront la même remarque ou plus simplement que vous allez y réfléchir.
3. Et ensuite, je fais quoi ?
Premier point, n’oubliez pas que c’est vous l’autrice, et que vous êtes en fin de compte « seule maîtresse à bord ». A vous et vous seule de décider ce que vous allez faire in fine de ces commentaires et comment vous allez modifier (ou pas) votre texte. Le commentaire ne doit pas vous emmener là où vous ne voulez pas aller.
Cela dit, c’est plus facile à dire qu’à faire. On peut avoir une tendance naturelle à vouloir “faire plaisir” à ses lectrices. Doit-on suivre leur avis ? Mais à “suivre le vent”, ne risque-t-on pas de dénaturer son œuvre ? Là, impossible de répondre à votre place !
Imaginons par exemple qu’un personnage secondaire “crève la toile” et suscite l’engouement des lectrices. Est-ce que vous devez pour autant modifier son rôle dans l’histoire et en faire un personnage plus important ? Soyons claires : vous ne le devez pas, c’est à vous de choisir, mais vous le pouvez si vous en avez envie, si ce changement vous parle. Il n’y a pas de réponse toute faite à cette question. C’est à vous, l’autrice, de voir.
C’est pour cela qu’il est important de prendre son temps, de ne pas se précipiter pour tout changer à chaque commentaire. D’abord parce que les avis sont parfois divergents et il vaut mieux souvent attendre pour avoir plusieurs avis sur un point particulier. Ensuite parce qu’aucune lectrice ne sait ce que vous avez en tête aussi bien que vous : la capitaine ne laisse pas chaque passager décider de la destination du navire ni même de sa route.
Certaines modifications vous paraîtront nécessaires avec une évidence telle que vous vous traiterez de courge pour n’y avoir pas pensé avant, mais d’autres conseils/suggestions/remarques vous laisseront plus dubitative. Suivez votre instinct ! C’est vous l’autrice, vous portez la responsabilité de vos choix, il serait peu avisé de s’en décharger sur les pauvres commentatrices.
En résumé : prenez le temps de digérer les commentaires que vous recevez, et d’y réfléchir afin de voir en quoi ils vont vous être utiles. Ensuite, répondez-y, remerciez la commentatrice (même si ses commentaires sont parfois douloureux pour vous !), tâchez de comprendre (éventuellement par des échanges) ce qui a motivé telle remarque, afin de construire sur le commentaire de quoi améliorer votre texte. Enfin, laissez passer un temps de réflexion et considérez les remarques de plusieurs commentatrices (si possible) avant de changer quoi que ce soit.
- Isapass
- Modératrice
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- Localisation : Euh... je suis où, là ?
- Contact :
Billet n°15 : Et si je ne reçois pas ou peu de commentaires ?
Ce n’est pas la première fois que ce sujet est évoqué sur le forum et même sur le site, mais au risque de se répéter, il nous a paru avoir sa place ici.
C’est vrai que lorsqu’on se décide à sauter le pas, à s’inscrire sur Plume d’Argent et/ou à partager un texte qu’on a écrit avec de la sueur, des larmes et du sang (estimez-vous heureux.se, je vous épargne les tripes ), on est souvent impatient (autant qu’anxieux) d’avoir les premiers retours sur son œuvre. Or, ils se font parfois attendre et dans ce cas le découragement peut vite arriver, voire un gros sentiment de frustration.
Est-ce que mon texte est nul ? Est-ce que personne n’aime ? Dois-je aller illico me jeter dans la Seine (ou la Loire ou la Garonne....) ?
Mais non ! tranquillisez-vous, cela n’a rien de personnel ! Il se trouve que la plupart des plumes ont des PàL (piles à lire) de la hauteur de l’Everest (j’exagère à peine), et qu’il n’y a pas spécialement de raisons pour qu’elles laissent tout tomber pour venir vous lire.
Que faire (et ne pas faire) si votre compteur de commentaires ne décolle pas ?
En premier lieu, nous vous conseillons fortement de ne pas râler ou vous plaindre. Pour être tout à fait honnête, si vous râlez vous n’allez généralement réussir qu'à vous coller une image de poussin geignard qui ne donnera pas envie de vous aider.
Ne réclamez pas non plus de lectures ou de commentaires un peu partout sur le forum ou sur le chat. D’abord, la publicité personnelle est interdite sur PA (quémander des lectures, ça en fait partie). Et ensuite, comme précédemment, vous risquez de provoquer des réactions épidermiques et d’obtenir l’inverse du résultat souhaité.
Les lectures et les commentaires sont et doivent rester à l’initiative des plumes lectrices et non à celles des plumes autrices. Les admines tiennent dur comme fer à ce principe, et il nous semble que l’immense majorité des plumes aussi. PA est une communauté où se tissent de vrais liens entre les auteurs et autrices, pas une plateforme d’échanges de services.
D’ailleurs, en toute objectivité, pensez-vous que vos commentaires seraient aussi constructifs et encourageants sur un texte qu’on vous force à lire plutôt que sur un texte que vous avez choisi ?
Ok, on ne râle pas et on ne réclame pas, mais du coup, qu’est-ce qu’on peut entreprendre ?
Avant tout, prenez le temps de vous intégrer dans la communauté. Plume d’Argent, c’est un forum bourré de bons conseils, d’expériences, de débats, et même de jeux pour s’aérer les neurones. Participez, découvrez, réagissez.
Tout le monde est légitime sur PA pour s’exprimer et donner son point de vue sur tous les sujets liés à l’écriture. Vous voulez qu’on s’intéresse à vous ? Intéressez-vous de votre côté à ce que font les autres plumes. Après tout, si vous êtes là, c’est aussi pour partager cette passion de l’écriture qui relie les plumes entre elles. Ne restez pas tout timide dans votre coin !
Si vous contribuez à enrichir la communauté (ce qui est très différent de flooder ou de ne parler que de soi ), votre nom va immanquablement finir par marquer les esprits et comme les plumes sont curieuses, elles viendront voir ce que vous faites, quels sont vos projets, et les commentaires ne tarderont probablement pas.
Lisez et commentez ! Ce n’est pas par hasard si le site interdit de poster plus de chapitres que de commentaires ; c’est un petit truc pour rappeler que ce qu’on aimerait pour soi (une pluie de commentaires ), on peut commencer par le faire pour les autres (goutte par goutte ).
Donc explorez la plateforme ou les chambres capitonnées à la recherche de fictions qui vous plaisent, et laissez des commentaires. Plus vos commentaires seront pertinents et riches, plus ils seront utiles à l’auteur ou l’autrice. Il ou elle gardera votre nom (ou plutôt votre pseudo) en mémoire et aura peut-être envie de vous rendre la pareille (mais ce n’est pas non plus une obligation).
Si vous venez d’arriver, ça peut-être pertinent de repérer les plumes qui se sont inscrites à peu près en même temps que vous. Il y a des chances pour que leurs textes n’aient pas encore reçu beaucoup de commentaires. Vous pourriez commencer par vous intéresser à leurs fictions ! Établissez le contact, lisez-vous entre vous comme un échange de bons procédés. Nombre de plumes qui sont là depuis des années ont encore des échanges privilégiés avec celles et ceux qui sont arrivé.e.s en même temps qu’elles .
Vous pouvez également vous interroger sur le résumé qui figure dans la présentation de votre fiction, sur le site. Ainsi que sur la couverture que vous avez choisie. Peut-être qu’il y a moyen de rendre l’un ou l’autre (ou les deux) plus attractifs ? Soignez aussi la présentation de votre texte dans votre chambre capitonnée et n’hésitez pas à y parler de votre processus d’écriture, de vos personnages, de votre univers, cela permettra peut-être d’enclencher des dialogues fructueux avec des plumes et de titiller leur curiosité.
Enfin, si vous avez scrupuleusement suivi ces conseils, laissé du temps au temps, mais que vous n’avez toujours pas de commentaires, vous pouvez vous tourner vers les topics des avis de recherche pour demander une co-lecture ou un binôme de lecture (pour ce dernier, il faut en principe un minimum de 50 messages sur le forum, ce qui va dans le sens de l’intégration à la communauté ).
La co-lecture consiste à lire et commenter le texte d’une autre plume (votre co-lecteur ou co-lectrice, donc ) tandis qu'il ou elle fait la même chose pour le vôtre, à condition que les deux soient sensiblement du même volume. C’est plutôt adapté pour des fictions déjà bien avancées ou des nouvelles.
Le binôme de lecture, c’est presque la même chose, mais c’est organisé sur une base mensuelle par une plume dévouée qui réalise l’appairage entre les personnes qui s'inscrivent sur un fichier excel, en fonction du volume à lire, du genre, des délais demandés, etc. La différence avec la co-lecture, c’est donc que vous ne choisissez pas votre binôme, ce qui permet de découvrir des plumes que vous ne connaissez pas.
L’un et l’autre sont des services réciproques, dans lesquels vous devrez donc vous impliquer autant que ce que vous attendez de l’autre.
Quand vous aurez trouvé votre partenaire (co-lecteur/co-lectrice ou binôme), rien ne vous empêche de lui poser carrément la question : “pourquoi penses-tu que je n’ai pas encore de commentaire ?”. Mais attention, si vous posez la question, il faut être prêt à recevoir la réponse !
Cela s’applique aussi aux commentaires, d’ailleurs : si vous voulez des retours, il faut être préparé.e à en obtenir des positifs comme des plus critiques (voir le billet n°14 : Je reçois un commentaire).
En synthèse, votre texte recevra forcément des commentaires, il n’y a pas de raison pour que ça n’arrive pas. Mais si ça tarde un peu, conservez votre bonne humeur et votre patience
C’est vrai que lorsqu’on se décide à sauter le pas, à s’inscrire sur Plume d’Argent et/ou à partager un texte qu’on a écrit avec de la sueur, des larmes et du sang (estimez-vous heureux.se, je vous épargne les tripes ), on est souvent impatient (autant qu’anxieux) d’avoir les premiers retours sur son œuvre. Or, ils se font parfois attendre et dans ce cas le découragement peut vite arriver, voire un gros sentiment de frustration.
Est-ce que mon texte est nul ? Est-ce que personne n’aime ? Dois-je aller illico me jeter dans la Seine (ou la Loire ou la Garonne....) ?
Mais non ! tranquillisez-vous, cela n’a rien de personnel ! Il se trouve que la plupart des plumes ont des PàL (piles à lire) de la hauteur de l’Everest (j’exagère à peine), et qu’il n’y a pas spécialement de raisons pour qu’elles laissent tout tomber pour venir vous lire.
Que faire (et ne pas faire) si votre compteur de commentaires ne décolle pas ?
En premier lieu, nous vous conseillons fortement de ne pas râler ou vous plaindre. Pour être tout à fait honnête, si vous râlez vous n’allez généralement réussir qu'à vous coller une image de poussin geignard qui ne donnera pas envie de vous aider.
Ne réclamez pas non plus de lectures ou de commentaires un peu partout sur le forum ou sur le chat. D’abord, la publicité personnelle est interdite sur PA (quémander des lectures, ça en fait partie). Et ensuite, comme précédemment, vous risquez de provoquer des réactions épidermiques et d’obtenir l’inverse du résultat souhaité.
Les lectures et les commentaires sont et doivent rester à l’initiative des plumes lectrices et non à celles des plumes autrices. Les admines tiennent dur comme fer à ce principe, et il nous semble que l’immense majorité des plumes aussi. PA est une communauté où se tissent de vrais liens entre les auteurs et autrices, pas une plateforme d’échanges de services.
D’ailleurs, en toute objectivité, pensez-vous que vos commentaires seraient aussi constructifs et encourageants sur un texte qu’on vous force à lire plutôt que sur un texte que vous avez choisi ?
Ok, on ne râle pas et on ne réclame pas, mais du coup, qu’est-ce qu’on peut entreprendre ?
Avant tout, prenez le temps de vous intégrer dans la communauté. Plume d’Argent, c’est un forum bourré de bons conseils, d’expériences, de débats, et même de jeux pour s’aérer les neurones. Participez, découvrez, réagissez.
Tout le monde est légitime sur PA pour s’exprimer et donner son point de vue sur tous les sujets liés à l’écriture. Vous voulez qu’on s’intéresse à vous ? Intéressez-vous de votre côté à ce que font les autres plumes. Après tout, si vous êtes là, c’est aussi pour partager cette passion de l’écriture qui relie les plumes entre elles. Ne restez pas tout timide dans votre coin !
Si vous contribuez à enrichir la communauté (ce qui est très différent de flooder ou de ne parler que de soi ), votre nom va immanquablement finir par marquer les esprits et comme les plumes sont curieuses, elles viendront voir ce que vous faites, quels sont vos projets, et les commentaires ne tarderont probablement pas.
Lisez et commentez ! Ce n’est pas par hasard si le site interdit de poster plus de chapitres que de commentaires ; c’est un petit truc pour rappeler que ce qu’on aimerait pour soi (une pluie de commentaires ), on peut commencer par le faire pour les autres (goutte par goutte ).
Donc explorez la plateforme ou les chambres capitonnées à la recherche de fictions qui vous plaisent, et laissez des commentaires. Plus vos commentaires seront pertinents et riches, plus ils seront utiles à l’auteur ou l’autrice. Il ou elle gardera votre nom (ou plutôt votre pseudo) en mémoire et aura peut-être envie de vous rendre la pareille (mais ce n’est pas non plus une obligation).
Si vous venez d’arriver, ça peut-être pertinent de repérer les plumes qui se sont inscrites à peu près en même temps que vous. Il y a des chances pour que leurs textes n’aient pas encore reçu beaucoup de commentaires. Vous pourriez commencer par vous intéresser à leurs fictions ! Établissez le contact, lisez-vous entre vous comme un échange de bons procédés. Nombre de plumes qui sont là depuis des années ont encore des échanges privilégiés avec celles et ceux qui sont arrivé.e.s en même temps qu’elles .
Vous pouvez également vous interroger sur le résumé qui figure dans la présentation de votre fiction, sur le site. Ainsi que sur la couverture que vous avez choisie. Peut-être qu’il y a moyen de rendre l’un ou l’autre (ou les deux) plus attractifs ? Soignez aussi la présentation de votre texte dans votre chambre capitonnée et n’hésitez pas à y parler de votre processus d’écriture, de vos personnages, de votre univers, cela permettra peut-être d’enclencher des dialogues fructueux avec des plumes et de titiller leur curiosité.
Enfin, si vous avez scrupuleusement suivi ces conseils, laissé du temps au temps, mais que vous n’avez toujours pas de commentaires, vous pouvez vous tourner vers les topics des avis de recherche pour demander une co-lecture ou un binôme de lecture (pour ce dernier, il faut en principe un minimum de 50 messages sur le forum, ce qui va dans le sens de l’intégration à la communauté ).
La co-lecture consiste à lire et commenter le texte d’une autre plume (votre co-lecteur ou co-lectrice, donc ) tandis qu'il ou elle fait la même chose pour le vôtre, à condition que les deux soient sensiblement du même volume. C’est plutôt adapté pour des fictions déjà bien avancées ou des nouvelles.
Le binôme de lecture, c’est presque la même chose, mais c’est organisé sur une base mensuelle par une plume dévouée qui réalise l’appairage entre les personnes qui s'inscrivent sur un fichier excel, en fonction du volume à lire, du genre, des délais demandés, etc. La différence avec la co-lecture, c’est donc que vous ne choisissez pas votre binôme, ce qui permet de découvrir des plumes que vous ne connaissez pas.
L’un et l’autre sont des services réciproques, dans lesquels vous devrez donc vous impliquer autant que ce que vous attendez de l’autre.
Quand vous aurez trouvé votre partenaire (co-lecteur/co-lectrice ou binôme), rien ne vous empêche de lui poser carrément la question : “pourquoi penses-tu que je n’ai pas encore de commentaire ?”. Mais attention, si vous posez la question, il faut être prêt à recevoir la réponse !
Cela s’applique aussi aux commentaires, d’ailleurs : si vous voulez des retours, il faut être préparé.e à en obtenir des positifs comme des plus critiques (voir le billet n°14 : Je reçois un commentaire).
En synthèse, votre texte recevra forcément des commentaires, il n’y a pas de raison pour que ça n’arrive pas. Mais si ça tarde un peu, conservez votre bonne humeur et votre patience
- Isapass
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Billet n°16 : Du commentaire à la BL
La bêta-lecture est une étape incontournable pour beaucoup d’auteurs ou autrices. C’est souvent la manière de finaliser un roman, en le soumettant à un œil aiguisé capable de repérer les derniers défauts . Vous en avez peut-être déjà demandé, ou vous comptez bien en demander une quand vous aurez mis le point final à votre fiction.
Mais en général, c’est un échange de service. Ce qui fait que si vous voulez une bêta-lecture, il va falloir être bêta-lecteur ou bêta-lectrice.
Bon, ok, ce n’est pas si terrible : finalement, une BL c’est comme un gros commentaire, non ?
Eh bien, non, pas tout à fait. Commenter est certes une très bonne manière de se préparer à devenir bêta-lecteur/bêta-lectrice, mais la BL implique trois éléments importants qui la différencient du commentaire : l’engagement, le dialogue avec l’auteur/autrice et la multiplicité des angles de vue.
1. Le pacte de sang
Je m’emballe un peu avec mon titre de paragraphe (et encore, le forum refuse d'afficher les emojis avec du sang )
N’empêche qu’à la différence du commentaire qui est (et doit rester) de votre propre initiative, la BL implique un engagement. Que vous la proposiez vous-même (ça arrive) ou que vous répondiez à une demande, une fois que l’accord est passé, c’est une sorte de contrat moral.
Un conseil : avant de vous engager, prenez le temps de lire un extrait (voire plusieurs). Parce que si vous vous apercevez que le style ou le sujet vous pose un gros problème (ça peut arriver, hein, les goûts et les couleurs...), vous risquez d’avoir du mal à lire et commenter de façon constructive la fiction entière. Si le texte vous ennuie ou vous irrite , la BL risque de devenir une longue souffrance qui ne sera bénéfique ni pour vous, ni pour l’auteur ou l’autrice.
Ou bien, en prenant un aperçu du texte, vous vous apercevrez peut-être qu’il y a beaucoup de choses à signaler, et que même si vous relevez le défi, vous ne pourrez pas le faire dans le délai demandé .
Ou encore vous vous rendrez compte que le texte est écrit en javanais dont vous ne parlez pas un mot (sur PA ce serait étonnant, mais c’est un exemple fictif, hein, laissez-moi écrire n’importe quoi, s’il vous plaît).
Si vous vous engagez, c’est à la fois à aller jusqu’au bout, à respecter les délais sur lesquels vous et l’auteur/autrice vous vous êtes entendu.e.s, et aussi à faire de votre mieux.
Et si quelque chose coince ?
Par exemple, vous avez un empêchement dû à un cas de force majeure qui vous oblige à renoncer complètement à effectuer la BL (votre ordinateur est allergique aux BL et efface systématiquement le fichier ).
Ou alors, un événement IRL vous a fait prendre du retard et vous ne pouvez pas respecter le délai convenu (vous avez été enlevé.e par des extra-terrestres qui vous ont gardé.e pendant 6 mois à bord de leur soucoupe ).
Ou encore vous vous apercevez que pour une raison ou une autre, vous n’apporterez rien à l’auteur/autrice parce que vos visions, vos styles, vos conceptions sont trop éloignés, vous ne comprenez pas, vous n’arrivez pas à mettre le doigt sur les problèmes (ex : le personnage principal est Eratosthène* et vous êtes platiste ).
Bref, si ça ne se passe pas comme prévu, avertissez l’auteur/autrice au plus vite pour qu’il ou elle puisse se retourner.
En général, il ou elle compte beaucoup sur votre BL, donc ne le/la laissez pas tomber, ne baclez pas vos retours, planifiez votre lecture pour être sûr.e de ne pas devoir tout lire et commenter en deux jours (ça se fait, mais c’est chaud et la qualité risque d’en pâtir).
2. Le dialogue sans fin
Etant donné le “travail” de longue haleine que peut représenter une BL pour le bêta-lecteur/la bêta-lectrice et l’importance qu’elle revêt pour l’auteur/autrice, autant se mettre d’accord sur l’attendu et autant lever tous les doutes et questionnements, jusqu’au bout.
On a suggéré plusieurs fois, pour les commentaires, de demander directement à l’auteur/autrice quel type de commentaire l’intéressait ou à quel(s) point(s) particulier(s) il ou elle souhaite que vous soyez vigilant. Pour la BL, c’est obligatoire.
D’abord, pour répondre à ses attentes et questionnements particuliers. La plume pour qui vous allez faire la BL peut avoir des demandes bien précises ou une liste de questions. Par exemple, elle manque peut-être de confiance dans les motivations de tel ou tel personnage, dans un des arcs , dans la crédibilité d’un dénouement… Si ça vous saute aux yeux, vous allez probablement en parler. Mais si vous ne voyez pas le problème, vous n’allez peut-être même pas aborder le sujet, et la plume restera avec son questionnement et ses doutes. Si vous êtes alerté.e, vous pourrez lui dire “pour moi, il n’y a aucun problème” et ça le/la tranquillisera.
Ensuite l’échange avec l’auteur/autrice sur ses attentes peut potentiellement vous épargner du boulot. Il ou elle aura peut-être prévu de faire appel à un correcteur/une correctrice, ce qui vous dispensera de toutes les remarques orthographe/grammaire/typographie.
J’en profite pour attirer votre attention sur le fait qu’une BL n’est pas une correction. D’ailleurs, il y a bien deux topics distincts dans les avis de recherche. En tant que bêta-lecteur/bêta-lectrice vous pouvez avoir la gentillesse de souligner les problèmes d’orthographe, de grammaire ou de typographie que vous voyez, mais ce n’est en aucun cas obligatoire. L’auteur/l’autrice ne pourra exiger de vous une correction exhaustive (d’autant que la correction est une compétence très spécifique qui demande un œil particulièrement acéré et expert).
Discutez aussi des délais attendus, du format, de la méthode… Faites-lui part de votre expérience en matière de BL, avertissez-le ou la si vous êtes débutant (ça ne veut pas dire que vous ne serez pas hyper doué pour l’exercice), expliquez comment vous procédez habituellement. Si vous avez l’habitude de faire des suggestions (ce qui est différent de réécrire un texte, cf. Billet n°8 : Les interdits du commentaire), demandez si ça le/la heurte ou pas, etc...
Vous pouvez même aller jusqu’à faire un envoi après avoir bêta-lu les trois premiers chapitres pour valider que ce que vous faites convient. Ou pourquoi pas prévoir des envois intermédiaires tous les n chapitres si la plume est très pressée de commencer ses corrections.
Une fois votre BL rendue, l’auteur/l’autrice va vous répondre (oui, en général ça se fait, comme pour les commentaires). Il ou elle répondra alors à des questions ou des remarques que vous aurez écrites dans vos retours. Ce qui va peut-être générer d’autres réflexions/ressentis/suggestions chez vous. Livrez-les aussi et renvoyez le document ! Allez jusqu’au bout.
L’auteur ou l’autrice vous fera peut-être également part dans sa réponse d’une idée qu’il ou elle a eue pour résoudre un problème que vous avez soulevé. Dites-lui ce que vous en pensez : souvenez-vous que vous êtes une référence par rapport à son texte : un des regards extérieurs qui le connaît le mieux.
C’est souvent dans ces échanges qu’on met au jour un point bloquant que personne n’avait vu avant, ou qu’on déclenche une solution ! Et s’il faut plusieurs aller-retours, ça fait partie du job D’ailleurs, même si vous pensez qu’il n’y a plus rien à dire, vérifiez auprès de votre interlocuteur que tout a bien été couvert pour lui aussi.
3. L’œil qui voit tout
Je sais, c’est n’importe quoi, mes titres, mais ça me fait plaisir...
Dans les précédents billets, nous vous avons parlé des différentes postures ou angles de vue que vous pouvez choisir (ou non) d’adopter dans vos commentaires.
Sauf contrordre de l’auteur/l’autrice, dans votre BL, il est recommandé de les adopter tous, tour à tour. C’est peut-être, à mon sens, la principale difficulté de la BL : savoir se démultiplier (ou démultiplier son cerveau ?), pour parcourir le texte en lecteur/lectrice, en relecteur/relectrice, voire en auteur/autrice lorsqu’il s’agit de proposer des solutions. Je vous renvoie aux billets précédents si vous avez besoin de vous rafraîchir la mémoire sur ce que chacun de ces rôles implique.
Et avec chacune de ces casquettes, il faudra aussi essayer de changer de focale en rétrécissant ou en élargissant votre point de vue : niveau “détail du texte” , niveau “scène ou chapitre” , niveau “articulation des chapitres entre eux et développement de l’intrigue” , niveau “ensemble de la fiction” .
Enfin, pour chaque rôle et chaque focale, pensez à signaler le positif comme les points d’amélioration.
Avec ça, vous devriez quadriller efficacement le terrain, et ne rien laisser passer !
4. Ouais… mais concrètement ?
Ca vous paraît encore nébuleux ? Alors nous allons tenter de donner une méthodologie plus explicite.
Notez bien que ce n’est qu’une suggestion : si votre méthode est différente et qu’elle a fait ses preuves, ne bouleversez pas vos habitudes !
1. Vous tombez sur une demande de BL qui retient votre attention, et votre motivation se confirme après avoir parcouru un extrait du texte. Ou bien vous lisez un texte qui vous donne l’impression que vous pourriez apporter quelque chose de plus à l’auteur par une BL que par des commentaires.
2. Contactez l’auteur ou l’autrice, échangez sur ses attentes, vos méthodes respectives, votre expérience, les délais et autres modalités, etc… Éventuellement, faites-vous un planning.
3. Vous attaquez le texte. Au fil de votre lecture, vous signalez tout ce qui vous interpelle (je conseille d’utiliser la fonction commentaire des traitements de textes, ce qui implique de disposer d’un format éditable et non d’un PDF) :
- Vos questions, reformulations et doutes de lecteur/lectrice (ressentis) mais aussi de relecteur/relectrice (clarté, cohérence... )
- Ce que vous aimez
- Ce qui vous surprend
- Les problèmes de syntaxe/vocabulaire/grammaire/orthographe/répétitions (optionnel)
- ...
4. A la fin de chaque chapitre, donnez votre ressenti sur ce qu’il contient et sur des questions plus techniques comme le déroulement et l’articulation des scènes, le rythme, la clarté etc…
5. Au bout des trois ou quatre premiers chapitres, faites un envoi intermédiaire pour valider votre manière de faire (optionnel).
6. Excepté pour les tout premiers chapitres où il est difficile d’avoir du recul, après avoir posé vos remarques sur le contenu du chapitre, élargissez votre focale et réfléchissez à la façon dont le chapitre s’inscrit dans l’avancement : est-ce qu’il fait bien avancer l’intrigue ? Est-ce qu’il donne les infos que vous espérez depuis un moment ? Est-ce qu’il s’articule bien avec les précédents ?…
Bref, réfléchissez à l’architecture de l’histoire .
S’il n’y a rien à dire, passez à la suite. Votre prise de recul ne sera pas perdue : elle vous servira au moment du commentaire global.
Si vous voyez un problème, évoquez-le dans votre commentaire, en gardant à l’esprit que la suite modifiera peut-être votre impression.
7. Vous arrivez à la fin de la fiction. Commentez le dernier chapitre, puis élaborez votre commentaire global.
Comme pour toutes les autres focales, soyez lecteur/lectrice (ressentis) ET relecteur/relectrice (technique), soulevez les points positifs ET les points d’amélioration, et faites une synthèse de vos impressions sur l'œuvre dans son ensemble, en proposant éventuellement des solutions aux problèmes que vous soulevez.
Pour éviter des redites avec les commentaires précédents et vous aider à organiser votre réflexion , vous pouvez découper votre commentaire d’une façon qui ne suive pas la chronologie de la fiction.
Par exemple : 1) Le style, 2) l’univers, 3) les personnages, 4) les enjeux, 5) le déroulement de l’intrigue, 6) les grands thèmes abordés
Oui, avec un plan pareil, on arrive sans problème à plusieurs pages de commentaire global … Mais l’auteur/autrice en a écrit 4 ou 500, alors finalement, c’est pas tant que ça
Et ce n’est évidemment qu’une suggestion.
8. Envoyez à l’auteur/l’autrice et attendez sa réponse.
9. Répondez à ses questions, approfondissez si besoin, jusqu’à ce qu’il ou elle vous confirme que tout est clair.
Tout ça est évidemment à modérer selon les modalités ou sujets convenus entre bêta-lecteur.trice et auteur.trice.
Tous les conseils des billets précédents sont valables dans le cadre des BL. Vous devez porter autant d’attention à la formulation, par exemple.
Il n’y a qu’une manière de maîtriser l’exercice de la BL : se lancer. Si vous doutez de vous, demandez des conseils ou des exemples à des bêta-lecteurs/bêta-lectrices plus expérimenté.e.s.
Bien souvent, on finit par avoir un ou une partenaire de BL attitré.e (ou plusieurs), ce qui peut aussi rendre la démarche plus facile.
Mais que ce soit pour une plume avec qui vous n’avez jamais échangé ou une autre que vous BLez (bêta-lisez) pour la cinquième fois, les retours et les remerciements sur l’aide que vous avez apportée sont toujours aussi gratifiants . Rien que pour ça, ça vaut le coup de s’y mettre
* Ouais, je sais, c’est classe comme référence… pour de vrai, j’ai cherché sur wikipedia ;p
Mais en général, c’est un échange de service. Ce qui fait que si vous voulez une bêta-lecture, il va falloir être bêta-lecteur ou bêta-lectrice.
Bon, ok, ce n’est pas si terrible : finalement, une BL c’est comme un gros commentaire, non ?
Eh bien, non, pas tout à fait. Commenter est certes une très bonne manière de se préparer à devenir bêta-lecteur/bêta-lectrice, mais la BL implique trois éléments importants qui la différencient du commentaire : l’engagement, le dialogue avec l’auteur/autrice et la multiplicité des angles de vue.
1. Le pacte de sang
Je m’emballe un peu avec mon titre de paragraphe (et encore, le forum refuse d'afficher les emojis avec du sang )
N’empêche qu’à la différence du commentaire qui est (et doit rester) de votre propre initiative, la BL implique un engagement. Que vous la proposiez vous-même (ça arrive) ou que vous répondiez à une demande, une fois que l’accord est passé, c’est une sorte de contrat moral.
Un conseil : avant de vous engager, prenez le temps de lire un extrait (voire plusieurs). Parce que si vous vous apercevez que le style ou le sujet vous pose un gros problème (ça peut arriver, hein, les goûts et les couleurs...), vous risquez d’avoir du mal à lire et commenter de façon constructive la fiction entière. Si le texte vous ennuie ou vous irrite , la BL risque de devenir une longue souffrance qui ne sera bénéfique ni pour vous, ni pour l’auteur ou l’autrice.
Ou bien, en prenant un aperçu du texte, vous vous apercevrez peut-être qu’il y a beaucoup de choses à signaler, et que même si vous relevez le défi, vous ne pourrez pas le faire dans le délai demandé .
Ou encore vous vous rendrez compte que le texte est écrit en javanais dont vous ne parlez pas un mot (sur PA ce serait étonnant, mais c’est un exemple fictif, hein, laissez-moi écrire n’importe quoi, s’il vous plaît).
Si vous vous engagez, c’est à la fois à aller jusqu’au bout, à respecter les délais sur lesquels vous et l’auteur/autrice vous vous êtes entendu.e.s, et aussi à faire de votre mieux.
Et si quelque chose coince ?
Par exemple, vous avez un empêchement dû à un cas de force majeure qui vous oblige à renoncer complètement à effectuer la BL (votre ordinateur est allergique aux BL et efface systématiquement le fichier ).
Ou alors, un événement IRL vous a fait prendre du retard et vous ne pouvez pas respecter le délai convenu (vous avez été enlevé.e par des extra-terrestres qui vous ont gardé.e pendant 6 mois à bord de leur soucoupe ).
Ou encore vous vous apercevez que pour une raison ou une autre, vous n’apporterez rien à l’auteur/autrice parce que vos visions, vos styles, vos conceptions sont trop éloignés, vous ne comprenez pas, vous n’arrivez pas à mettre le doigt sur les problèmes (ex : le personnage principal est Eratosthène* et vous êtes platiste ).
Bref, si ça ne se passe pas comme prévu, avertissez l’auteur/autrice au plus vite pour qu’il ou elle puisse se retourner.
En général, il ou elle compte beaucoup sur votre BL, donc ne le/la laissez pas tomber, ne baclez pas vos retours, planifiez votre lecture pour être sûr.e de ne pas devoir tout lire et commenter en deux jours (ça se fait, mais c’est chaud et la qualité risque d’en pâtir).
2. Le dialogue sans fin
Etant donné le “travail” de longue haleine que peut représenter une BL pour le bêta-lecteur/la bêta-lectrice et l’importance qu’elle revêt pour l’auteur/autrice, autant se mettre d’accord sur l’attendu et autant lever tous les doutes et questionnements, jusqu’au bout.
On a suggéré plusieurs fois, pour les commentaires, de demander directement à l’auteur/autrice quel type de commentaire l’intéressait ou à quel(s) point(s) particulier(s) il ou elle souhaite que vous soyez vigilant. Pour la BL, c’est obligatoire.
D’abord, pour répondre à ses attentes et questionnements particuliers. La plume pour qui vous allez faire la BL peut avoir des demandes bien précises ou une liste de questions. Par exemple, elle manque peut-être de confiance dans les motivations de tel ou tel personnage, dans un des arcs , dans la crédibilité d’un dénouement… Si ça vous saute aux yeux, vous allez probablement en parler. Mais si vous ne voyez pas le problème, vous n’allez peut-être même pas aborder le sujet, et la plume restera avec son questionnement et ses doutes. Si vous êtes alerté.e, vous pourrez lui dire “pour moi, il n’y a aucun problème” et ça le/la tranquillisera.
Ensuite l’échange avec l’auteur/autrice sur ses attentes peut potentiellement vous épargner du boulot. Il ou elle aura peut-être prévu de faire appel à un correcteur/une correctrice, ce qui vous dispensera de toutes les remarques orthographe/grammaire/typographie.
J’en profite pour attirer votre attention sur le fait qu’une BL n’est pas une correction. D’ailleurs, il y a bien deux topics distincts dans les avis de recherche. En tant que bêta-lecteur/bêta-lectrice vous pouvez avoir la gentillesse de souligner les problèmes d’orthographe, de grammaire ou de typographie que vous voyez, mais ce n’est en aucun cas obligatoire. L’auteur/l’autrice ne pourra exiger de vous une correction exhaustive (d’autant que la correction est une compétence très spécifique qui demande un œil particulièrement acéré et expert).
Discutez aussi des délais attendus, du format, de la méthode… Faites-lui part de votre expérience en matière de BL, avertissez-le ou la si vous êtes débutant (ça ne veut pas dire que vous ne serez pas hyper doué pour l’exercice), expliquez comment vous procédez habituellement. Si vous avez l’habitude de faire des suggestions (ce qui est différent de réécrire un texte, cf. Billet n°8 : Les interdits du commentaire), demandez si ça le/la heurte ou pas, etc...
Vous pouvez même aller jusqu’à faire un envoi après avoir bêta-lu les trois premiers chapitres pour valider que ce que vous faites convient. Ou pourquoi pas prévoir des envois intermédiaires tous les n chapitres si la plume est très pressée de commencer ses corrections.
Une fois votre BL rendue, l’auteur/l’autrice va vous répondre (oui, en général ça se fait, comme pour les commentaires). Il ou elle répondra alors à des questions ou des remarques que vous aurez écrites dans vos retours. Ce qui va peut-être générer d’autres réflexions/ressentis/suggestions chez vous. Livrez-les aussi et renvoyez le document ! Allez jusqu’au bout.
L’auteur ou l’autrice vous fera peut-être également part dans sa réponse d’une idée qu’il ou elle a eue pour résoudre un problème que vous avez soulevé. Dites-lui ce que vous en pensez : souvenez-vous que vous êtes une référence par rapport à son texte : un des regards extérieurs qui le connaît le mieux.
C’est souvent dans ces échanges qu’on met au jour un point bloquant que personne n’avait vu avant, ou qu’on déclenche une solution ! Et s’il faut plusieurs aller-retours, ça fait partie du job D’ailleurs, même si vous pensez qu’il n’y a plus rien à dire, vérifiez auprès de votre interlocuteur que tout a bien été couvert pour lui aussi.
3. L’œil qui voit tout
Je sais, c’est n’importe quoi, mes titres, mais ça me fait plaisir...
Dans les précédents billets, nous vous avons parlé des différentes postures ou angles de vue que vous pouvez choisir (ou non) d’adopter dans vos commentaires.
Sauf contrordre de l’auteur/l’autrice, dans votre BL, il est recommandé de les adopter tous, tour à tour. C’est peut-être, à mon sens, la principale difficulté de la BL : savoir se démultiplier (ou démultiplier son cerveau ?), pour parcourir le texte en lecteur/lectrice, en relecteur/relectrice, voire en auteur/autrice lorsqu’il s’agit de proposer des solutions. Je vous renvoie aux billets précédents si vous avez besoin de vous rafraîchir la mémoire sur ce que chacun de ces rôles implique.
Et avec chacune de ces casquettes, il faudra aussi essayer de changer de focale en rétrécissant ou en élargissant votre point de vue : niveau “détail du texte” , niveau “scène ou chapitre” , niveau “articulation des chapitres entre eux et développement de l’intrigue” , niveau “ensemble de la fiction” .
Enfin, pour chaque rôle et chaque focale, pensez à signaler le positif comme les points d’amélioration.
Avec ça, vous devriez quadriller efficacement le terrain, et ne rien laisser passer !
4. Ouais… mais concrètement ?
Ca vous paraît encore nébuleux ? Alors nous allons tenter de donner une méthodologie plus explicite.
Notez bien que ce n’est qu’une suggestion : si votre méthode est différente et qu’elle a fait ses preuves, ne bouleversez pas vos habitudes !
1. Vous tombez sur une demande de BL qui retient votre attention, et votre motivation se confirme après avoir parcouru un extrait du texte. Ou bien vous lisez un texte qui vous donne l’impression que vous pourriez apporter quelque chose de plus à l’auteur par une BL que par des commentaires.
2. Contactez l’auteur ou l’autrice, échangez sur ses attentes, vos méthodes respectives, votre expérience, les délais et autres modalités, etc… Éventuellement, faites-vous un planning.
3. Vous attaquez le texte. Au fil de votre lecture, vous signalez tout ce qui vous interpelle (je conseille d’utiliser la fonction commentaire des traitements de textes, ce qui implique de disposer d’un format éditable et non d’un PDF) :
- Vos questions, reformulations et doutes de lecteur/lectrice (ressentis) mais aussi de relecteur/relectrice (clarté, cohérence... )
- Ce que vous aimez
- Ce qui vous surprend
- Les problèmes de syntaxe/vocabulaire/grammaire/orthographe/répétitions (optionnel)
- ...
4. A la fin de chaque chapitre, donnez votre ressenti sur ce qu’il contient et sur des questions plus techniques comme le déroulement et l’articulation des scènes, le rythme, la clarté etc…
5. Au bout des trois ou quatre premiers chapitres, faites un envoi intermédiaire pour valider votre manière de faire (optionnel).
6. Excepté pour les tout premiers chapitres où il est difficile d’avoir du recul, après avoir posé vos remarques sur le contenu du chapitre, élargissez votre focale et réfléchissez à la façon dont le chapitre s’inscrit dans l’avancement : est-ce qu’il fait bien avancer l’intrigue ? Est-ce qu’il donne les infos que vous espérez depuis un moment ? Est-ce qu’il s’articule bien avec les précédents ?…
Bref, réfléchissez à l’architecture de l’histoire .
S’il n’y a rien à dire, passez à la suite. Votre prise de recul ne sera pas perdue : elle vous servira au moment du commentaire global.
Si vous voyez un problème, évoquez-le dans votre commentaire, en gardant à l’esprit que la suite modifiera peut-être votre impression.
7. Vous arrivez à la fin de la fiction. Commentez le dernier chapitre, puis élaborez votre commentaire global.
Comme pour toutes les autres focales, soyez lecteur/lectrice (ressentis) ET relecteur/relectrice (technique), soulevez les points positifs ET les points d’amélioration, et faites une synthèse de vos impressions sur l'œuvre dans son ensemble, en proposant éventuellement des solutions aux problèmes que vous soulevez.
Pour éviter des redites avec les commentaires précédents et vous aider à organiser votre réflexion , vous pouvez découper votre commentaire d’une façon qui ne suive pas la chronologie de la fiction.
Par exemple : 1) Le style, 2) l’univers, 3) les personnages, 4) les enjeux, 5) le déroulement de l’intrigue, 6) les grands thèmes abordés
Oui, avec un plan pareil, on arrive sans problème à plusieurs pages de commentaire global … Mais l’auteur/autrice en a écrit 4 ou 500, alors finalement, c’est pas tant que ça
Et ce n’est évidemment qu’une suggestion.
8. Envoyez à l’auteur/l’autrice et attendez sa réponse.
9. Répondez à ses questions, approfondissez si besoin, jusqu’à ce qu’il ou elle vous confirme que tout est clair.
Tout ça est évidemment à modérer selon les modalités ou sujets convenus entre bêta-lecteur.trice et auteur.trice.
Tous les conseils des billets précédents sont valables dans le cadre des BL. Vous devez porter autant d’attention à la formulation, par exemple.
Il n’y a qu’une manière de maîtriser l’exercice de la BL : se lancer. Si vous doutez de vous, demandez des conseils ou des exemples à des bêta-lecteurs/bêta-lectrices plus expérimenté.e.s.
Bien souvent, on finit par avoir un ou une partenaire de BL attitré.e (ou plusieurs), ce qui peut aussi rendre la démarche plus facile.
Mais que ce soit pour une plume avec qui vous n’avez jamais échangé ou une autre que vous BLez (bêta-lisez) pour la cinquième fois, les retours et les remerciements sur l’aide que vous avez apportée sont toujours aussi gratifiants . Rien que pour ça, ça vaut le coup de s’y mettre
* Ouais, je sais, c’est classe comme référence… pour de vrai, j’ai cherché sur wikipedia ;p
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