C’était la première fois qu’il y était forcé. Changer de visage, changer de peau. Fuir. Il n’était pas très à l’aise, et il sentait les regards peser sur son passage. Quoi ? Pourquoi le regardait-il tous ainsi ? Était-ce de la peur qu’il lisait dans leurs regards ? Difficile à savoir. Qu’importe, il se faisait sans doute des idées, puisque son déguisement était parfait.
Certes, cette peau tiraillait un peu, et certains endroits le grattaient… mais il devrait bien pouvoir tenir quelques dizaines d’années là-dedans. Le doc le lui avait certifié !
Ce qu’il n’avait pas remarqué et qui lui ferait terminer sa vie à subir d’atroces expériences avant d’être disséqué, c’était qu’un tentacule s’était échappé non seulement de sa peau, mais également de son pantalon. Tout ça parce qu’il s’était gratté un peu trop fort les fesses.
PAtober - édition octobre 2023
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Re: PAtober - édition octobre 2023
10/10/2023 : Le second visage
Re: PAtober - édition octobre 2023
Rattrapage :
Tu veux mon doigt ?
Le pauvre Marcel ne savait comment retourner la situation. Lorsque le Juge avait lancé à l’adresse des Jurés :« Tu veux mon doigt ? », lui n’y avait perçu aucune malice et avait naïvement proposé le sien, déclenchant l’hilarité générale. Il aurait dû écouter la suite :
- Là est tout le nœud de l’affaire, expliquait ce dernier avec emphase, car il ne s’agit pas ici d’un simple doigt égaré, mais d’un doigt de pieds qui se prend pour un doigt de main. Vous devrez donc établir avec certitude si ledit doigt en question est un mythomane ou un contrefacteur ou s’il relève purement et simplement du flagrant délit de doigt dans le nez ou pire, de pied de nez. Quant à vous, Monsieur, on ne vous a jamais appris à ne pas montrer du doigt ! Rangez-ça immédiatement, sinon la cour se verra dans l’obligation de procéder à une saisie immédiate et irréversible du doigt qui sera annexé au dossier des pièces à conviction.
- Mais votre Honneur, ce n’est qu’un doigt ! avait lancé pour sa défense le pauvre Marcel, rouge comme un asticot tombé dans un foudre de beaujolais.
- Un doigt, certes, mais qui s’est fourré dans mon œil ! rétorqua le juge.
Annihilation
Fraises, framboises, chocolat, quel que soit le parfum, Charlotte adorait la charlotte. Lorsque l’une malencontreusement passait à sa portée, Charlotte se jetait sur elle pour la dévorer. Cette disparition entérinée, venait ensuite le temps des regrets, car les envies de Charlotte pour charlottes étaient inextinguibles. Ainsi, son désir décuplant son ardeur, Charlotte se mettait aussitôt en cuisine pour confectionner des charlottes qu’elle dévorait aussitôt. Pour prévenir l’annihilation totale des fraises, framboises et chocolat et pour sauver Charlotte d’un engorgement fatal, il fallut la sevrer.
Aujourd’hui, Charlotte ne dévore plus que des livres.
Tarot
Tout atout ou sans atout ?
À tout prendre, autant faire sans !
Rois, reines et cavaliers…
Optimisent la mise
Tristounet est le petit
Le second visage
La vérité toute nue expose-t-elle son vrai visage ou ne révèle-t-elle qu’un second visage ? La vérité est parfois fluctuante, elle dépend du regard que l’on pose sur elle. Ainsi la vérité des uns n’est pas forcément la vérité des autres. La vérité est souvent plurielle, oublier cette règle peut porter à conséquence.
Tu veux mon doigt ?
Le pauvre Marcel ne savait comment retourner la situation. Lorsque le Juge avait lancé à l’adresse des Jurés :« Tu veux mon doigt ? », lui n’y avait perçu aucune malice et avait naïvement proposé le sien, déclenchant l’hilarité générale. Il aurait dû écouter la suite :
- Là est tout le nœud de l’affaire, expliquait ce dernier avec emphase, car il ne s’agit pas ici d’un simple doigt égaré, mais d’un doigt de pieds qui se prend pour un doigt de main. Vous devrez donc établir avec certitude si ledit doigt en question est un mythomane ou un contrefacteur ou s’il relève purement et simplement du flagrant délit de doigt dans le nez ou pire, de pied de nez. Quant à vous, Monsieur, on ne vous a jamais appris à ne pas montrer du doigt ! Rangez-ça immédiatement, sinon la cour se verra dans l’obligation de procéder à une saisie immédiate et irréversible du doigt qui sera annexé au dossier des pièces à conviction.
- Mais votre Honneur, ce n’est qu’un doigt ! avait lancé pour sa défense le pauvre Marcel, rouge comme un asticot tombé dans un foudre de beaujolais.
- Un doigt, certes, mais qui s’est fourré dans mon œil ! rétorqua le juge.
Annihilation
Fraises, framboises, chocolat, quel que soit le parfum, Charlotte adorait la charlotte. Lorsque l’une malencontreusement passait à sa portée, Charlotte se jetait sur elle pour la dévorer. Cette disparition entérinée, venait ensuite le temps des regrets, car les envies de Charlotte pour charlottes étaient inextinguibles. Ainsi, son désir décuplant son ardeur, Charlotte se mettait aussitôt en cuisine pour confectionner des charlottes qu’elle dévorait aussitôt. Pour prévenir l’annihilation totale des fraises, framboises et chocolat et pour sauver Charlotte d’un engorgement fatal, il fallut la sevrer.
Aujourd’hui, Charlotte ne dévore plus que des livres.
Tarot
Tout atout ou sans atout ?
À tout prendre, autant faire sans !
Rois, reines et cavaliers…
Optimisent la mise
Tristounet est le petit
Le second visage
La vérité toute nue expose-t-elle son vrai visage ou ne révèle-t-elle qu’un second visage ? La vérité est parfois fluctuante, elle dépend du regard que l’on pose sur elle. Ainsi la vérité des uns n’est pas forcément la vérité des autres. La vérité est souvent plurielle, oublier cette règle peut porter à conséquence.
- Raza
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Re: PAtober - édition octobre 2023
10 – le second visage
Un pied, puis l’autre. La corniche ne lui laissait pas la place à l’erreur. Bientôt, elle atteindrait son objectif. Le sang frappait ses tempes avec vigueur, le produit ne devait pas y être pour rien. Le sac à dos plein et bien trop bruyant, elle devait semer ses poursuivants, ces affreux automates arachnoïdes. Contrairement à elle, la raideur de la paroi et le vent qui lui crachait les effluves d’en bas ne les ralentissaient pas.
Le plan n’avait pas fonctionné comme prévu, elle avait deux mots à dire à sa sœur à ce propos, mais là n’était pas l’urgence. Elle sortit un pistolet et envoya une fusée aveuglante en arrière, pour gagner quelques secondes. Ses yeux la brûlaient, mais elle devait faire abstraction de la douleur. Qui faisait des corniches aussi glissantes ? Un pas, un autre, elle arriva à l’endroit indiqué, la fenêtre laissée ouverte pendant la réception, qui… Oui, qui était restée ouverte. Sa sœur voulait peut-être bien se faire réprimander. D’un saut, elle se propulsa jusqu'à la terrasse. Une de ses tempes éclata. Parfait timing. Elle sentit la coupure se propager, tandis que ses os finissaient de s’ajuster. Elle n’avait plus qu’à laver son nouveau visage, jeter l’ancien, et se fondre dans la masse.
Re: PAtober - édition octobre 2023
Jour 10 : le second visage


Re: PAtober - édition octobre 2023
LE SECOND VISAGE
Oui, c’est bien lui, Monsieur l’Inspecteur, je le reconnais. C’est bien cet homme que j’ai vu sortir du bureau de Monsieur Granget au 3ème étage, i devait être dans les 20 h. Je terminais ma tournée. D’ailleurs j’étais étonnée de voir encore quelqu’un dans les locaux à c’t’heure.
Etes-vous sûre qu’il s’agit de la bonne personne ?
Oui, sûre et certaine !
Bien. Nous vous remercions pour votre aide, Madame. Un agent va vous reconduire jusqu’à la sortie.
L’inspecteur Martin regarda Millet d’un air interrogateur.
Faites venir le sergent Marchal dans mon bureau.
Lors de la séance d’identification, au cours de laquelle vous étiez censé faire office de distracteur, vous avez été désigné comme le principal suspect. Qu’avez-vous à dire pour votre défense, pouffa l’inspecteur ?
Il ne put se contenir devant l’air ahuri du sergent. Cet homme avait quelque chose de comique. Ses collègues le charriaient sans arrêt. Un petit gros tout à fait ridicule, débonnaire, ayant toujours l’air d’être à côté de ses pompes, qu’est-ce qu’il pouvait bien faire dans la police celui-là.
Quoi ? Hein ?
Vous êtes le suspect n° 1 dit l’inspecteur. Vous n’avez pas un sosie par hasard ?
Heu, pas à ma connaissance inspecteur.
Pas même un frère jumeau ?
Non.
L’inspecteur dévisagea longuement l’homme qui se tenait en face de lui.
Dans son regard, il avait cru y déceler une pointe de défi, un éclat d'intelligence inhabituel. Non, impossible. La femme de ménage avait dû se tromper. Et pourtant...
Qui se cachait derrière le sergent Marchal ? Hum … on a tous un second visage, notre part d’ombre.
Oui, c’est bien lui, Monsieur l’Inspecteur, je le reconnais. C’est bien cet homme que j’ai vu sortir du bureau de Monsieur Granget au 3ème étage, i devait être dans les 20 h. Je terminais ma tournée. D’ailleurs j’étais étonnée de voir encore quelqu’un dans les locaux à c’t’heure.
Etes-vous sûre qu’il s’agit de la bonne personne ?
Oui, sûre et certaine !
Bien. Nous vous remercions pour votre aide, Madame. Un agent va vous reconduire jusqu’à la sortie.
L’inspecteur Martin regarda Millet d’un air interrogateur.
Faites venir le sergent Marchal dans mon bureau.
Lors de la séance d’identification, au cours de laquelle vous étiez censé faire office de distracteur, vous avez été désigné comme le principal suspect. Qu’avez-vous à dire pour votre défense, pouffa l’inspecteur ?
Il ne put se contenir devant l’air ahuri du sergent. Cet homme avait quelque chose de comique. Ses collègues le charriaient sans arrêt. Un petit gros tout à fait ridicule, débonnaire, ayant toujours l’air d’être à côté de ses pompes, qu’est-ce qu’il pouvait bien faire dans la police celui-là.
Quoi ? Hein ?
Vous êtes le suspect n° 1 dit l’inspecteur. Vous n’avez pas un sosie par hasard ?
Heu, pas à ma connaissance inspecteur.
Pas même un frère jumeau ?
Non.
L’inspecteur dévisagea longuement l’homme qui se tenait en face de lui.
Dans son regard, il avait cru y déceler une pointe de défi, un éclat d'intelligence inhabituel. Non, impossible. La femme de ménage avait dû se tromper. Et pourtant...
Qui se cachait derrière le sergent Marchal ? Hum … on a tous un second visage, notre part d’ombre.
Modifié en dernier par TUSCARORA le 12 oct. 2023, 22:38, modifié 4 fois.
Re: PAtober - édition octobre 2023
Jour 10
La créature a surgi de derrière une poubelle. Je n’ai eu que le temps de bondir pour l’éviter. Il m’a fixé de ses yeux noirs semblables à des billes. Son premier visage, celui dont il se sert pour cacher le second.
Avant qu’il ne prenne son élan, j’ai répété en vitesse une formule. Un impact d’énergie qui m’a envoyé contre le mur. Malheureusement pour moi, il a utilisé de ses bras pour éviter que mon attaque ne le frappe au visage. Je ne lâche pas l’affaire et poursuit mes incantations. Pour le moment, je me contente de petits sorts. Ils sont plus rapides à invoquer et me fatigue moins.
Bien qu’amochée, la créature continue de bondir dans la ruelle. J’ignore ce qu’elle veut, mais ses intentions sont clairement hostiles. De la poche de mon manteau, je tire un couteau. Je profite de mon sort pour le projeter sur ma cible. Celle-ci évite la magie, mais la lame vient se planter dans son premier visage. Un hurlement de douleur résonne alors que ce dernier tombe en morceau. En dessous une peau blanchâtre à l’allure parchemineuse.
Mon attaquant pose ses mains sur sa figure comme pour se protéger de la luminosité. Sa démarche devient grotesque. Il oublie ma présence pour aller se réfugier derrière le conteneur.
Dois-je en finir ?
La créature a surgi de derrière une poubelle. Je n’ai eu que le temps de bondir pour l’éviter. Il m’a fixé de ses yeux noirs semblables à des billes. Son premier visage, celui dont il se sert pour cacher le second.
Avant qu’il ne prenne son élan, j’ai répété en vitesse une formule. Un impact d’énergie qui m’a envoyé contre le mur. Malheureusement pour moi, il a utilisé de ses bras pour éviter que mon attaque ne le frappe au visage. Je ne lâche pas l’affaire et poursuit mes incantations. Pour le moment, je me contente de petits sorts. Ils sont plus rapides à invoquer et me fatigue moins.
Bien qu’amochée, la créature continue de bondir dans la ruelle. J’ignore ce qu’elle veut, mais ses intentions sont clairement hostiles. De la poche de mon manteau, je tire un couteau. Je profite de mon sort pour le projeter sur ma cible. Celle-ci évite la magie, mais la lame vient se planter dans son premier visage. Un hurlement de douleur résonne alors que ce dernier tombe en morceau. En dessous une peau blanchâtre à l’allure parchemineuse.
Mon attaquant pose ses mains sur sa figure comme pour se protéger de la luminosité. Sa démarche devient grotesque. Il oublie ma présence pour aller se réfugier derrière le conteneur.
Dois-je en finir ?
Re: PAtober - édition octobre 2023
10 : Le second visage
— Je suis Lyssa, déesse aux deux visages.
La créature s’éleva dans les airs, magnifique, rayonnante, resplendissante de beauté. Sa robe de lumière chatoyait autour d’un corps aux proportions miraculeuses.
— J’apporte la paix, continua-t-elle. Je rends la santé, et même la vie, j’accomplis tous les miracles. Tous !
Elle virevolta et se pencha vers son fidèle.
— Le retour de l’être aimé ? La paix dans ton village ? Dans le monde ? La vie éternelle ? Demande ! N’aie pas peur !
Elle se retourna brusquement dévoilant son dos, ou plutôt un autre visage d’elle-même, celui d’un homme à la beauté plus grande encore, avec des yeux pailletés d’or.
— Mais… susurra-t-il d’une voix profonde. Attends-toi à en payer le prix.
Re: PAtober - édition octobre 2023
11 octobre - Un froid noir
La nuit est tombée si vite que je m’en suis à peine rendu compte. Tout à l’heure, je devinais encore sans trop de mal les formes des maisons éparpillées autour des champs, bien noires devant le ciel rouge. Il a suffi que mes pensées s’égarent deux minutes, et voilà qu’elles ont toutes disparu. Même les arbres s’en sont allés et la lune n’a pas daigné montrer le bout de son nez. Elle a eu la flemme, j’imagine. Elle est restée au lit et les étoiles avec elle.
Des bruits commencent à s’élever. Juste une chouette et un renard qui discutent, je sais, mais c’est terrifiant ces hurlements qui déchirent la nuit tout à coup. Je me tourne dans tous les sens pour essayer de savoir où ils se trouvent. Je n’en sais toujours rien et en prime je ne suis plus très sûr de savoir d’où je viens, moi.
Le vent souffle tout à coup. Je frissonne : en plus, il fait froid.
Je m’étais trompé. En fait, c’est nul les promenades au crépuscule.
La nuit est tombée si vite que je m’en suis à peine rendu compte. Tout à l’heure, je devinais encore sans trop de mal les formes des maisons éparpillées autour des champs, bien noires devant le ciel rouge. Il a suffi que mes pensées s’égarent deux minutes, et voilà qu’elles ont toutes disparu. Même les arbres s’en sont allés et la lune n’a pas daigné montrer le bout de son nez. Elle a eu la flemme, j’imagine. Elle est restée au lit et les étoiles avec elle.
Des bruits commencent à s’élever. Juste une chouette et un renard qui discutent, je sais, mais c’est terrifiant ces hurlements qui déchirent la nuit tout à coup. Je me tourne dans tous les sens pour essayer de savoir où ils se trouvent. Je n’en sais toujours rien et en prime je ne suis plus très sûr de savoir d’où je viens, moi.
Le vent souffle tout à coup. Je frissonne : en plus, il fait froid.
Je m’étais trompé. En fait, c’est nul les promenades au crépuscule.
- dark revenger
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Re: PAtober - édition octobre 2023
Froid noir (11/10)
Non loin de là, à l'orée de la Forêt des Grivres, leurs poursuivants demeuraient hargneux à les chasser tous jusqu'au dernier. En outre, celui-ci était le plus important. Un dragonoïde.
- Ah non ! Ça commence à neiger de nouveau ! se plaignit Mélavt, la goutte au nez qu'il avait harmonieusement retroussé plus que de raison, vu que cette appendice était bien assez petite.
- Arrête d'être aussi geignard, sinon je te laisse sur le bas côté !!
- Qu'est-ce que tu dis ?!! s'indigna-t-il.
- Tu retrouveras bien ton chemin ou tu mourras glacé. Je m'en fous.
Le clair de lune s’élevait parmi les étoiles scintillantes et le ciel d'un bleu profond. C'était là qu'un froid noir opérait. Grand criminel de longue expérience, il glaçait les sangs, poussait aux engelures et assassinait sans vergogne à coup de pics à glace, conservant les cadavres de bestioles au frais.
Par ce soir si sombre et si glacial, personne ne devrait s'aventurer parmi les plaines givrées du plateau des Damnés.
Pourtant, Sashmalhek et Patriztcha avançaient avec courage, s'opposant aux fortes rafales de vent qui voulaient les faire vaciller. Malgré leurs hauts et pantalons de fourrures épaisses, constitués de grandes tâches écrues matelassé de cuir noir, le froid s'immisçait et happait leur chaleur corporelle. Ce fut quand la fatigue se fit vivement ressentir qu'une étoile tomba du ciel. Enfin, c'était tout comme. Soudainement, deux silhouettes éblouissantes de lumière apparurent devant eux.
Non loin de là, à l'orée de la Forêt des Grivres, leurs poursuivants demeuraient hargneux à les chasser tous jusqu'au dernier. En outre, celui-ci était le plus important. Un dragonoïde.
- Ah non ! Ça commence à neiger de nouveau ! se plaignit Mélavt, la goutte au nez qu'il avait harmonieusement retroussé plus que de raison, vu que cette appendice était bien assez petite.
- Arrête d'être aussi geignard, sinon je te laisse sur le bas côté !!
- Qu'est-ce que tu dis ?!! s'indigna-t-il.
- Tu retrouveras bien ton chemin ou tu mourras glacé. Je m'en fous.
Le clair de lune s’élevait parmi les étoiles scintillantes et le ciel d'un bleu profond. C'était là qu'un froid noir opérait. Grand criminel de longue expérience, il glaçait les sangs, poussait aux engelures et assassinait sans vergogne à coup de pics à glace, conservant les cadavres de bestioles au frais.
Par ce soir si sombre et si glacial, personne ne devrait s'aventurer parmi les plaines givrées du plateau des Damnés.
Pourtant, Sashmalhek et Patriztcha avançaient avec courage, s'opposant aux fortes rafales de vent qui voulaient les faire vaciller. Malgré leurs hauts et pantalons de fourrures épaisses, constitués de grandes tâches écrues matelassé de cuir noir, le froid s'immisçait et happait leur chaleur corporelle. Ce fut quand la fatigue se fit vivement ressentir qu'une étoile tomba du ciel. Enfin, c'était tout comme. Soudainement, deux silhouettes éblouissantes de lumière apparurent devant eux.
Re: PAtober - édition octobre 2023
11 : Un froid noir
Madame la directrice,
J’ai toujours eu l’impression que tout était lié. Quand j’écoute de la musique, je vois des dessins se former. Quand je lis un roman, les phrases deviennent des lignes de codes. Du coup, je lis très peu… Quand je parle avec les gens, je perçois de petits - ou de petits + s’afficher au-dessus de leur tête en fonction de leurs émotions. Sans compter toutes les couleurs qui parent le monde. Le froid bleu, l’eau dorée, le chant des oiseaux en suites de cartes rouges et noires… Ça doit être une forme de synesthésie… moi je crois que c’est mon super pouvoir. Il me protège, il me révèle quand ça ne va pas. Comme… comme ce matin où au moment de partir pour l’école, je me suis rendu compte que le froid était noir. J’ai pris peur, j’ai reculé. Je ne sais pas pourquoi il a changé de couleur, mais le froid c’est bleu. Tout le monde sait ça. Mon précieux pouvoir m’a sûrement sauvé la vie, j’espère donc que vous comprendrez pourquoi j’ai dû manquer les cours aujourd’hui.
Sola
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