PAtober - édition octobre 2023

[EryBlack]

9 octobre - Tarot

Je voulais juste l'impressionner comme elle m'impressionnait. Il y avait un paquet de cartes sur la table d'à côté, et quand elle est revenue des toilettes je jouais à les mélanger comme je sais faire. C'était pour m'occuper les mains, même si j'avoue, je voulais aussi qu'elle voie ça, que je savais mélanger les cartes comme une joueuse de poker, fllllrp sur les deux coins simultanément. Elle a réagi comme j'espérais : oh, t'es une pro dis donc, blablabla, et ensuite je ne sais plus du tout comment on en est arrivées à parler tarot et pourquoi je me suis retrouvée à prétendre que je savais tirer les cartes y compris sur les jeux de base.
Je lui ai raconté d'énormes banalités en jouant sur la symbolique : le 8 était une quête d'absolu, le roi à l'envers représentait la difficile relation au père ou à l'autorité, l'as une sensation de solitude, le trèfle un penchant vers la nature, le carreau une aspiration au confort... La bière aidant, je m'amusais bien. Elle ouvrait de grands yeux : ça collait, visiblement, ça faisait écho tout ce que je disais. Elle m'a remerciée. J'ai commencé à me sentir mal à ce moment-là, et quand on s'est quittées avec la promesse d'un prochain rendez-vous, c'était pire encore. Il va falloir que je lui dise que j'ai mytho si je veux qu'on se revoie et que peut-être ça puisse continuer, parce qu'elle me plaît vraiment.
Ou alors... ou alors j'apprends le tarot. Sérieusement, quoi. Les arcanes majeurs et mineurs, tout le toutim. Je m'y penche pour de bon et je transforme le mytho en réalité potable.

[Raza]

9-tarot

Malgré son pansement de fortune, son bras saignait encore. Il claudiquait jusqu’à la réserve, dans l’espoir d’y trouver du secours, sous quelque forme que ce soit. La lourde porte blindée avait été éventrée, mais aucun bruit de combat ne venait perturber cette atmosphère suffocante. Les coffres avaient été pillés, bien sûr. Que pensait-il donc ? Le choc, certainement. À moins que…
Il récupéra les dés de sa poche, et les lança. Double six. Le champ d’improbabilité positive fonctionnait encore. Alors, il pourrait s’en sortir. Jamais ils ne l’auraient pris, trop anodin pour eux. Le long couloir lui parut interminable, mais il arriva finalement à la petite, comme il l’appelait avant. Il apposa son pouce, récita la formule ; la porte s’ouvrit. Le jeu était là. Sans précipitation, il sortit de ses doigts ensanglantés la carte dont il avait besoin. Le Monde. Il la posa à même le sol, puis joignit les mains. La réalité se fissura devant lui. D’un bond, il traversa la faille.

[Dédé]

8 octobre :

8. Annihilation
— Je crois que Rizotto m’a détruit. Détruit, Paëlla. Détruit.
— Je suis sûre que non, Patober. Tu vas sans doute avoir besoin de temps pour te remettre de cette relation mais tu vas t’en remettre.
— Non. Mon cœur est mort. Annihilé.
— Une annihilation cardiaque ? À ce point-là ?
— Oui. J’en suis là.
— Mon pauvre…
— L’enquête des six pieds peut me redonner goût à la vie, réanimer mon cœur annihilé mais… nous n’avons aucune piste.
— Et, l’Agent refuse de nous recevoir.
— C’est de ma faute. Je lui ai dit que je n’avais rien de nouveau à lui révéler. Que c’était moi qui voulais le faire parler.
— Tu es trop honnête, Patober.
— Mon honnêteté me perdra. J’ai perdu ma relation avec Rizotto. J’ai perdu le contact avec l’Agent. À quoi ça sert d’être honnête en fait ?
— L’honnêteté, c’est ce qui fait que ton cœur ne sera jamais totalement annihilé. Tu vas vivre. Tu vas ressentir. Tu vas penser. Tu vas exister.
— Tu dois avoir raison…
— Tu dois rayer Rizotto de ta carte mentale. Pour toi, il n’existe plus. C’est comme ça que tu vas te reconstruire.
— Je dois le détruire pour me reconstruire ?
— Plutôt détruire son souvenir.
— Comment détruit-on un souvenir ?
— En en créant des nouveaux encore meilleurs.
— Tu veux dire que je dois faire de nouvelles rencontres ?
— Pourquoi pas.
— Après tout, notre enquête stagne. J’ai tout mon temps.
— Tu dois tout faire pour éviter l’annihilation cardiaque. Tout faire ! Comme on va tout faire pour réanimer cette enquête. Promis ?
— Promis.

[Carolyn]

PAtober 9 octobre - Tarot

« Des chips, tu veux dire ?
- Comment ça, des chips ? Non, des cartes. Pas des chips.
- J’ai aucune idée de ce que tu racontes. Ça n’a aucun sens.
- Mais enfin c’est pas compliqué, je cherche un jeu de cartes de tarot !
- Si tu veux des recettes pour le taro, je peux t’apprendre à en faire des chips ou des beignets, mais des cartes… Ça veut strictement rien dire.
- Des beignets de tarot ? Mais t’as pété les plombs ? Tu fais un AVC ?
- Pourquoi pas ? De la farine, des œufs, du beurre, et du gingembre surtout. C’est délicieux ! »
Assise à la table voisine, Mae se demandait comment cette cartomancienne et cette cuisinière avaient bien pu se rencontrer.

[Sorryf]

Jour 9 -Tarot

[Ewen]

9 octobre – Tarot
@Solamades a attribué un numéro de carte du tarot à chaque participant du PAtober. Ça tombe bien, je n'avais aucune idée pour le texte d'aujourd'hui ! Je vais donc rebondir là-dessus (*boing*).
Pour une raison inconnue, mon prénom apparaît deux fois dans la liste ! Erreur ou... SIGNE DU DESTIN ? Solamades a tiré pour moi L'Amoureux et le Soleil. C'est plutôt engageant comme début. Si on en reste aux noms de cartes, moi ça me va. Mais d'après Wikipédia la carte VI, l'Amoureux, symboliserait le doute et l'incertitude quant au bon chemin à prendre ! J'avais bien besoin qu'on me rappelle à mes questionnements existentiels, tiens. Le Soleil peut pour sa part être interprété de tellement de façons que je vais vous donner la mienne, qui en vaut bien une autre :

Sous mes airs de petit amoureux du monde un peu timide et indécis, je suis en fait un GIGA BOGOSS de soleil qui brille de mille feux.

Donc mon interprétation de ce tirage c'est que je vais bientôt trouver l'amour et qu'il va me falloir faire des choix tellement je vais resplendir comme un Soleil, genre plutôt Géraldine ou Marie-Charlotte ? Oh bah plutôt Marie-Charlotte, parce qu'elle a un appart et un abonnement Netflix. Ahlala, je vais passer un beau mois d'octobre avec un tirage comme ça. Merci @Solamades !

[Rapiapia]

9 Octobre - Tarot

La vielle voyante était apparue de nul pars, encapuchonné, et lui avait tendu cette carte, comme ça, en plein milieu du village. Aussitôt que Briar lui prit la carte, la voyante s’en alla d’un pas rapide et disparut au tournant d’une rue. Un peu abasourdi au premier abord, Briar finit par regarder la carte ; le jugement. Il n’y connaissait pas grand-chose en voyance, à vrai dire, avant que la troupe de Solamades n’arrive en ville pour les festivités d’automne, il ne savait même pas ce qu’était le tarot. Ce n’était apparemment pas le cas de son amie Yuumi qui fut totalement excitée lorsque Briar lui raconta cette rencontre étrange. Après tout elle devenait hystérique dès qu’on parlait de force mystiques ou tout ce qui s’en rapprochait.
— C’est quoi cette carte qu’elle t’a donnée ?
— Il y est marqué « Le jugement ». Un peu sinistre comme nom. Il va se passé quoi, je vis mes dernières heures ?
— Sinistre ? Non, celle-ci est plutôt sympa. C’est le signe d’un nouveau départ, une inspiration ou une prise de conscience.
— Tu sais que ça raisonne étrangement fort en moi ce que tu me dis là.
— Oh non… pas encore…
— Sisisi ! C’est un signe ! Il est temps de partir à l’aventure, et cette fois-ci, hors de question que mes parents me fassent tourner en cercle comme la dernière fois !
— Briar ! Ça fait 10 ans cette histoire ! C'est toujours pas passé apparemment.
— Non ! Pas du tout ! Je me suis senti humilier et trahie à défaut d’être pris au sérieux. Non, mais rend toi compte, mon père à oser…
— … faire le cri du loup. Oui tu me l’as déjà raconté un milioooonns de fois.
— Cette fois-ci, ce sera pour de bon ! Et tu viens avec moi !
— Hein ! Heu, pardon ?!

[maanu]

10 octobre – Le second visage

Je ne sais pas du tout d’où il peut bien sortir. Il est apparu il y a deux semaines et ne se montre que dans la salle de bain. Plus précisément dans le reflet du robinet en laiton de la douche, et uniquement là.
Au début, j’ai cru que c’était juste mon reflet à moi. Et puis j’ai compris que ce n’était pas vraiment ça. Il a mes yeux, mon nez, mon front, mais sa bouche, même si elle est faite comme la mienne, ne cesse jamais de sourire. Alors que moi, je ne souris jamais sous la douche. Je me savonne, je me shampouine, je fredonne à l’occasion... Mais sourire, ça non, y’a pas de raison. Surtout en ce moment.
Les premières fois, j’ai eu un peu peur. Mais il avait l’air tellement inoffensif, là, à me sourire niaisement avec sa tronche toute déformée, que je m’y suis vite habitué. Ça continue à me trotter, parce que forcément on ne voit pas ça si souvent. Mais en fait je l’aime bien, ce sourire benêt. Je crois que je sors de chez moi de meilleure humeur grâce à lui.
Alors je le laisse tranquille, et tous les jours je récure le laiton bien à fond pour être sûr d’avoir droit à un sourire étincelant le lendemain matin.

[dark revenger]

Le second visage (10/10)

Sashmalhek courait à perdre haleine, au plus loin qu'il pouvait avec son poids mort sur le dos. Trébuchant sur les racines à nue de certains arbres, il fut vite rompu par l'effort et fit une courte pause. Perdu dans ses pensées, il la dévisagea le temps que deux flopées neigeuses tombent des pins Frestlang. Les végétaux les plus présents dans ce coin de Norsk.
- Qu'elle est belle quand elle dort. On a la sensation qu'elle est un ange. Dommage que ce ne soit pas tout le temps le cas.
En effet, c'était le second visage qu'il préférait. Pas le premier qui était telle une armure épineuse pour se protéger du monde extérieur. Le soleil molasse dériva en quelques rayons vers le bas de l'azur rosissant.
- Ah ! Pas encore !! Laisse-moi dormir encore quelques minutes, Grigri...se lamenta-t-elle sur un ton grave.
Ses yeux papillonnèrent quelques fois et, soudain, elle sursauta sur place, s'affolant. Elle prit quelques secondes pour comprendre ce qui s'était passé et fusilla du regard Sashmalhek.
- Tu m'as assommé, enfoiré !! Non. Ne me dis pas que tu as laissé Griesedt là-bas.
- Alors... Euh... Je te le dis pas.
- Sash !!! J'ai fortement envie de t'empaler, tu le sais.
- Empalé comment ? demanda-t-il, un sourire goguenard aux lèvres.
- Ah... ! Mais... Quel gros dégoûtant !!
- Cessons ces enfantillages ! On ne doit pas rester ici. Ils nous cherchent.
- À qui la faute ?!
- À moi, je sais. Levons-nous et partons !
Vu le ton sec et hautement sérieux qu'il avait employé, Patriztcha obtempéra, bien que de mauvaise grâce. Accompagné de celle-ci, le jeune homme essaya de trouver une cachette.

[EryBlack]

10 octobre - Le second visage
En hommage à Thomas Brail

La première photo montre un homme souriant, à l'air bien portant. Dans ses mains, un baudrier d'escalade et une corde qui se prolonge hors du cadre. En arrière-plan, un flou vert laisse deviner de la végétation. Plus net, sur le bord du cadre, un tronc d'arbre dont l'écorce présente des taches bien délimitées. Leurs couleurs varient du brun pâle au gris bleuté : l'arbre est un platane. Sur la photo, l'homme semble s'être tourné vers l'objectif au dernier moment, tandis que son corps est encore positionné en direction de l'arbre.
Son sourire, c'est le premier visage. Celui d'avant.
La deuxième photo montre le même homme, le visage crevassé, épuisé. Pas de végétation autour de lui, seulement des lumières floues au loin qui évoquent la ville, une balustrade qui pourrait être celle d'un pont. L'homme est assis contre un banc, dehors, un sac de couchage à moitié replié autour de lui. Il regarde l'objectif sans sourire, mâchoires serrées.
C'est le second visage. Celui de la lutte.
On espère voir venir le troisième visage. Celui du soulagement, celui qui signera la fin de l'attente.
On espère que le deuxième visage ne sera pas le dernier.