PAtober - édition octobre 2023

[maanu]

18 octobre – Au coin du feu, sous la couette

Ce que je suis bien au coin du feu, enroulée dans ma couette !
Quoique… Il manque quelque chose, non ?
Ah, misère ! J’ai laissé mon livre là-bas, tout au bout de la table basse !
Pas question de sortir de ma couette ou de lever mes fesses. Il va falloir trouver un autre moyen.
J’accepte à regret de sortir ma jambe de son cocon et de l’étendre aussi loin que possible. Hélas, je suis trop courte sur patte. J’ai beau gigoter les orteils, je suis loin du compte.
J’attrape le tisonnier et le tend vers le livre, mais je l’atteins à peine. Je pourrais planter le bout pointu dans la couverture, et comme ça, hop !… Mmh… Non. Quand même pas…
Je pourrais aussi faire basculer la table, juste assez pour faire glisser le livre. Mais sur la table, il y a aussi une tasse de thé bouillant et je ne suis pas non plus complètement dingue.
Ou alors… Mais oui !
Vite, je défais la ceinture de ma robe de chambre, et j’attache au bout… Tiens, voilà ! … ce petit briquet qui traînait là, ce sera parfait.
Je lance ma ceinture lestée en direction du livre. Raté. Ça ne fait rien. J’essaie, encore et encore.
Ah ! Le briquet vient d’atterrir juste derrière mon livre. Maintenant, je n’ai plus qu’à tirer sur la ceinture pour l’approcher. Pfiuu ! Je ne sais pas si c’est l’effort ou la cheminée, mais j’ai chaud sous cette couette…
Je tire, tout doucement, et le livre vient à moi. Victoire !
Tiens, c’est drôle… Ça sent le cramé, non ?
Ah oui, tiens. Le feu a pris dans la couette.
Bon… Je crois que cette fois il va bien falloir que je me lève.

[dark revenger]

Au coin du feu, sous la couette (18/10)

Sashmalhek avait la gueule de bois, la face de travers et les oreilles sifflantes. Il ne se souvenait plus de ce qu'il avait fait pendant la soirée d 'hier. Le jeune homme se leva difficilement, écartant les lourdes fourrures et édredons chamarrés. Heureusement, qu'il était bien au chaud, comme s'il était au coin du feu, sous la couette.
- Ah ! Te voilà réveillé, gros paresseux !
- Salut, Patriztcha. Toi aussi, tu vas bien. Tant mieux. Je vois que t'es de bonne humeur.
- Si c'est une énième remarque sarcastique de ta part, je passerais outre. En effet, je suis d’excellente humeur aujourd'hui. Le brouillard est passé cette nuit. Maintenant, le ciel est limpide et le soleil brille. Et cette petite veillée nocturne m'a remis les idées en place. Pas comme toi.
- Il faut dire que j'ai un peu abusé de cette mixture qu'ils m'ont proposé. Elle était si bonne. Elle avait un délicat goût sucré.
- Pas étonnant que tu sois dans cet état-là. C'était certainement de la bière faite maison. Ils ont dû rajouter des substances psychotropes ou hallucinogènes. Tu délirais complètement.
Il la regarda, éberlué par ce qu'elle venait de dire.
- Ne me dis pas que...
- Je me souviens, il y a un moment, tu as même fait la cour à un totem Shamaouïte. C'était bidonnant.
Il douta. Puis, devant l'air assuré de la jeune fille, sa honte le submergea. À cet instant-là, il aurait voulu pouvoir se rendre invisible. Elle éclata de rire. Il pensa alors que son rire illuminait son visage et la rendait plus belle de jour en jour. Il secoua sa tête. Il devait délirer. Encore.

[Solamades]

18 : Au coin du feu, sous la couette

Je me suis fait avoir.

Mais alors… Pas qu’un peu.

Mets-toi à ma place, le type dont je te rabats les oreilles depuis une semaine, l’italien sexy et si spirituel… il m’a écrit ! J’étais tellement fébrile, je te laisse imaginer. D’autant plus que son message sentait la volupté et la décadence…

« Partante pour un weekend sous la couette, au coin du feu ? »

Scandaleux, mmh ? Je lui ai répondu un truc du genre :

« Ce serait trop beau pour être vrai. Tu cherches quelqu’un pour garder tes neveux ? »
« Juste toi et moi, promis ! »

Je t’explique pas l’état de ma libido. J’y ai cru, j’y ai vraiment cru ! Tu connais le topo, gommage, épilation, parfum, maquillage, et forcément les dessous qui vont bien…

Première surprise, il m’a envoyé un taxi. Charmante attention.
Deuxième surprise, le taxi m’a emmené à l’aéroport.
Troisième surprise, il m’attendait à deux heures d’avion de là dans une boutique de… trekking !!! Je te jure ! 

Il m’a invité dans son chalet à plus de six heures de marche du village le plus proche ! Un parcours du combattant ! Ça grimpait tout du long… je suis morte ! Et puis je ne t’explique pas le froid. La couette et le feu de cheminée, ce n’est pas du luxe, c’est de la survie !

Mais tout ça, c’est rien. Le truc qui me met en rogne, c’est sa petite réflexion quand j’ai enfin compris de quoi il retournait.

« Et bien cette fois, c’est marche Et rêve. »

[Nascana]

18 octobre

– Tu sais ce qui nous manque ?
Je jette un regard interrogateur à Vince et attends la suite.
– Une cheminée avec un feu qui crépite dedans.
– Si ce n’est que ça.
Je m’empare de la télécommande pour mettre une vidée où les flammes dansent dans l’âtre.
– Il suffisait de demander !
Vince ne paraît pas convaincu.
– Il manque la chaleur ! Ce moment où tu as froid et tu te blottis sous une couverture devant la cheminée pour te sentir mieux.
Sur l’accoudoir du canapé, je récupère un plaid que j’étale sur son corps. Ensuite, je tends les bras vers lui.
– Viens donc faire un câlin, même s’il ne fait pas froid.
Sans attendre, il vient poser la tête sur mon épaule. J’en profite pour caresser ses cheveux. Nous sommes bien. Nous sommes ensemble.

[Dédé]

Rattrapage

17 octobre :

17. Le mur du jardin
— Moussaka ! Tu as des nouvelles de Patober ?
— Pourquoi j’aurais des nouvelles de Patober ?
— Je lui avais conseillé de venir te voir.
— Pour… quoi, Paëlla ?
— Un conseil amoureux.
— Moi ? Depuis quand je donne des conseils amoureux ?
— Tu en donnes de bien meilleurs que moi.
— Certes.
— C’est étrange quand même…
— Que Patober veuille un conseil amoureux ?
— Non. C’est étrange qu’il me réponde pas depuis notre dernière conversation.
— Il voulait reconquérir Rizotto ?
— Non. Se déclarer auprès de l’Agent.
— Celui en charge de votre affaire ?
— Celui-là.
— Et, tu l’as encouragé ?
— Tant que c’est pas Rizotto, Patober peut fréquenter qui il veut.
— Il était pas trop recommandable ce Rizotto, je me trompe ?
— Pas du tout. Il a fait beaucoup souffrir Patober. C’est bien qu’il passe à autre chose !
— Tu sais quoi ? Ça me rappelle quand on était au lycée et que je sortais avec le fils du voisin.
— Celui qui invitait d’autres filles chez lui ?
— Oui. Tu passais du temps à l’espionner par-dessus le mur du jardin pour me prouver qu’il n’était pas fait pour moi.
— Je voulais te protéger.
— Je t’en avais voulu à l’époque mais, au fond, tu as eu raison. Ce mur du jardin m’a évité de trop m’attacher à lui.
— Ce mur t’a empêché de le voir trop souvent après votre rupture. Parce qu’il te fallait une barrière. Une distance physique entre lui et toi.
— Comme Patober, avec Rizotto qui est parti loin, très loin.
— Oui. La distance, c’est le meilleur des remèdes.
— La distance ou les murs de jardins !

[Sorryf]

Jour 18 : au coin du feu sous la couette

[Herbe Rouge]

18/10/2023 : Au coin du feu, sous la couette

Au coin du feu, sous la couette, je pète. Me voilà bien embêtée. Si je n’aère pas, je vais mourir (j’ai mangé du chou au dîner). Mais si j’aère, le froid va rentrer.
Au coin du feu, sous la couette, me voilà piégée et angoissée. Que faire ?
Pas le choix, il faut que je sorte de sous la couette. Dans le froid. Puis que j’ouvre. Et ai plus froid encore.
Dilemme. Mais dilemme rapidement résolu : Je n’y arrive pas.
Le coin du feu, sous la couette, c’est comme un lieu magique : une fois que l’on s’y trouve, on ne peut plus en sortir.
Je n’aérerai donc pas. Je vais mourir. Mais je mourrai au coin du feu, sous la couette, et ça, c’est une belle mort.

[Raza]

18 octobre – Au coin du feu, sous la couette

Les flammes se reflétaient dans ses yeux, le feu crépitait à ses oreilles, l’odeur du bois tapissait ses narines. Il inspira la fumée avec délice. Coincé entre le canapé et la couette, il se sentait transformé, amené dans un état de moelleux qu’il ne se savait pas capable d’atteindre. Il pensait à son futur. Où irait-il, que ferait-il ? L’université ne le garderait pas, après cet éclat. Pour l’instant, il n’avait pas besoin de savoir. Il regardait ses notes et carnets d’expériences brûler dans l’âtre. Ce qu’il avait découvert aurait pu détruire l’humanité, mais il n’en serait rien. Il porta la tasse à ses lèvres. Oui, c’était la bonne décision.

[Dédé]

18 octobre :

18. Au coin du feu, sous la couette
— Rizotto est mort ?
— Oui, Paëlla. C’est le cadavre de notre affaire.
— Mais… mais… Patober… Je croyais que tu étais avec lui au moment du meurtre ? Qu’il était parti loin, très loin ?
— Techniquement, c’est plus compliqué. Il a fini par quitter son propre appartement, honteux de m’avoir trompé. J’allais en faire de même et… c’est là que j’ai entendu ce que j’ai entendu.
— Ils en ont mis du temps pour découvrir son identité…
— Le cadavre a été découvert en partie calciné, au coin d’un feu de poubelle, dissimulé sous une couette, dans une ruelle.
— C’est étrange…
— Qu’est-ce qui est étrange ?
— Cette histoire de feu de poubelle et de couette.
— Oui ?
— C’est l’Agent qui t’en a parlé ?
— Oui. Kass, de son prénom.
— Tu l’appelles par son prénom maintenant ?
— Oui. On continue de faire connaissance.
— Je sais que je t’ai encouragé à te rapprocher de lui… mais…
— Mais quoi ?
— T’en rapproche plus du tout.
— Pourquoi ?
— Le cadavre retrouvé sous une couette, au coin d’un feu de poubelle… On dirait une mise en scène romantique. Les amoureux au coin du feu, sous la couette... Romantisme… Relation… Jalousie…
— Tu penses que je vais devenir le principal suspect… ?
— Oui. Vous veniez de vous disputer juste avant. Il t’a trompé. Il t’a blessé, humilié...
— C’est la vérité. Mais, je ne lui ai fait aucun mal...
— Tu es le seul témoin des six pieds qui s’en seraient pris à lui. Tu es le seul témoin du meurtre de ton ex.
— Simples coïncidences.
— Que va dire le Bureau de Police ?
— Kass ne me suspecte pas. Il me fait confiance.
— D’accord…
— Et toi, Paëlla ? Tu ne crois tout de même pas que j’ai tué Rizotto, n’est-ce pas ?

[EryBlack]

17 octobre - le mur du jardin

On s'est promenés tous les deux dans le jardin. Il faisait doux, juste la bonne température, c'était agréable de sentir l'air contre nos peaux, l'herbe sous nos pieds. Je n'aurais pas changé une seule chose dans ce jardin. Rien ne semblait calculé et pourtant tout était exactement à sa juste place. Des buissons qui protégeaient les terriers des lapins, des plantes grimpantes entortillées autour des troncs, les frondaisons des arbres qui s'étendaient vers l'infini. Et les fleurs ; leur parfum entêtant, leurs couleurs qui sublimaient chaque parcelle du paysage.
Je nous trouvais aussi beaux que ces lieux, nous deux. Aussi savamment parfait·es que le reste. On a coulé des jours heureux ici, un temps.
Et puis... on a découvert le mur. Adam fait semblant de ne pas le voir. Moi je ne peux pas l'ignorer. L'autre nuit, j'ai passé ma main sur ses vieilles pierres imparfaites, cachées derrière les haies. Je ne cesse de me demander ce qu'il y a au-delà.

18 octobre - au coin du feu, sous la couette

C'est ce que je préfère dans la nouvelle coloc : se poser au coin du feu. Ou plutôt, disons : la nouvelle coloc est si extraordinaire que je saurais dire ce que j'y préfère, mais c'est quand on se pose au coin du feu que j'ai l'impression de poser le doigt sur ce que j'aime tant ici. Le lieu, déjà. Cette incroyable cheminée. Les canapés, les poufs et les fauteuils qui forment une sorte d'île douillette devant l'âtre. On s'y enchevêtre avec naturel sous des plaids partagés, comme si ça faisait des années qu'on vit là toustes ensemble. Ensemble. Purin ce qu'on en a rêvé de cet endroit. Vivre ensemble : laisser à la porte en même temps que nos manteaux les couches supérieures de nos épidermes, celles qu'on enfile pour affronter le vrai monde. Suspendre toute l'énergie sociale qu'on met à exister, dehors, avec les gens. J'aime qu'on puisse rester toustes ensemble sans rien dire, qui bouquinant qui somnolant, j'aime qu'on puisse sortir un jeu de table ou chanter en chœur comme ça, quand ça vient. L'harmonie. J'aime même le boulot qu'il y a derrière tout ça. Les recherches, les travaux, les sous qu'il a fallu rassembler, les discussions interminables, les consensus qu'on finit par trouver tard dans la nuit, les larmes, les excuses et les pardons. J'aime nous. J'aime cette vie.