PAtober - édition octobre 2023

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Sorryf
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par Sorryf »

Jour 16 : sans issue

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Rapiapia
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par Rapiapia »

Je suis en retard !!!

Octobre 10 - Le second visage
— Tu vas te calmer deux minutes mon petit Briar. Elle te l’a donné dans quel sens, la carte ?
— Comment ça dans quel sens ? Il y a un sens maintenant. Eh bien, je sais plus, elle me l’a donné et hop, elle a disparu.
— La signification est différente en fonction du sens. Les cartes de tarot ont deux visages. Et le deuxième peut être bien différent du premier.
— C’est quoi le deuxième visage de ma carte alors ?
— Et bien cela peut présager une stagnation dans ta vie, un échec, ou bien des changements qui ne sont pas en adéquation avec ce que tu souhaites. Bref, rien de jojo.
— Bouoh, aucune raison que cette voyante me donne cette carte si c’est pour que rien ne change dans ma vie. Cela ne
peut être que pour du positif.
— Oh toi, tu ne devrais pas sous-estimer les forces qui sont à l’œuvre autour de ce genre de présage. Un changement peut tout aussi bien être négatif. N’ignore pas le côté brûlé de la biscotte !
— Oui bah je te l’enlève le côté brûlé, il faut rester optimiste et voir le bon côté des choses.
— Non, mais tu m’écout… pfff je vois même pas pourquoi j’essaye de t’expliquer les choses. Quand t’as une idée en tête…
— Ouaip !
— Ne fais pas le malin ! Tu m’énerves ! Bref quoiqu’il en soit je serais curieuse d’en savoir un peu plus sur cette voyante et
cette troupe. Ce soir ?
— Non j’ai des corvées, mais je peux te rejoindre après.
— Encore la même qui fait le sale boulot. Soit, de toute façon, tu me ralentirais surement.
— Hééé !
— Haha, tu l’as cherché.

maanu
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par maanu »

17 octobre – Le mur du jardin

Mario est allé tout au bout du jardin. C’est interdit d’aller plus loin, alors il s’arrête juste devant le muret. Il s’assoit dans l’herbe et regarde les grosses pierres.
Elles sont toutes de la même couleur – une couleur de pierre – et elles sont toutes pleines d’arêtes tranchantes, mais elles sont quand même toutes différentes.
Aucune n’a la même forme que les autres. Et même, une seule pierre prise individuellement est différente, au moment où on la regarde, de ce qu’elle sera plus tard dans la journée ou demain à la même heure.
Quand il s’élève ou s’abaisse, le soleil leur fait une lumière différente et les fait vivre d’une autre manière. Les nuages aussi, quand ils passent ou s’écartent devant lui, change la forme des pierres.
Il y en a deux que Mario vient voir souvent. Le matin, quand le soleil est bas et vient heurter de côté le mur du jardin, il fait des ombres derrière leurs aspérités et on dirait deux visages tournés l’un vers l’autre. Ils se regardent sans jamais se lâcher des yeux, parce qu’ils savent que le soleil poursuit sa course sans se soucier d’eux et que, bientôt, la lumière jouera différemment avec leurs angles chaotiques et les forcera à se détourner l’un de l’autre pour de longues heures.
Quand il se réveille le matin et qu’il voit le soleil qui brille derrière les volets, Mario se dépêche toujours de sortir de son lit et de traverser le jardin, tout au bout du bout, pour aller voir les deux pierres réconciliées.

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dark revenger
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par dark revenger »

Le mur du jardin (17/10)

Le mur du jardin, pan revers où se trouvait l'horloge, glissa de concert et une porte dérobée apparut de chaque côté. Kalsetz alluma un petit flambeau d'un coup de griffes, le laissa à Griesedt (parce qu' étant un chat, il n'avait pas de bras) et, s'introduit dans le tunnel sombre et étroit sans hésitation. Avec un moment de flottement, Griesedt le suivit. Le lichen affleurait les parois et quelques vers luisants pullulaient par-ci par-là. Cette voie menait à un escalier biscornu. Le montant, des traces plus ou moins anciennes de branches manquaient de faire trébucher le visiteur. Aussi abruptement, un immense espace les accueillit. La luminosité fut cruelle pour ses yeux. Un jardin luxuriant où gazouillait la vie les accueillait. Se remémorant son passé, elle se dit que rien n'avait changé.
- Que tu crois !
- Tu as lu dans mes pensées ?! s'indigna-t-elle.
- Pas ma faute. Tu était trop dichtraite pour les masquer. Allons viens à l'Observatorium.
Elle le suivit sur une sente de terre beige et sèche entre deux champs de coquelicots qui monta jusqu'à la colline aux pavots où se trouvait le lieu dit. Laissant les êtres plus ou moins minuscules et éblouissants de paillettes voletaient derrière eux, ils montèrent jusqu'à la cime d'une tour branlante.
Ils virent alors des silhouettes qui déambulaient dans la nuit, tout en bas.
Depuis le Zaït, on pouvait tout observer sans être vu.
Dans la réalité, ils étaient en haut du tronc de l'arbre-demeure des Hargreeves, où Griesedt était entrée.

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Nascana
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par Nascana »

Jour 17

Immobile, je fixe le mur qui nous sépare de l’extérieur. Je l’observe avec soin pour vérifier qu’il n’y a pas un trou à combler. Même si ce n’est pas un jardin ici, cela m’appartient alors je veux que cela reste en bon état.
Mes doigts courent sur les pierres. C’est mon domaine, celui de mon enfance. J’en connais chaque recoin.
Ici tout va bien. Je poursuis mon inspection. Un petit geste qui me rassure pour la journée à venir.

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Solamades
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par Solamades »


17 : Le mur du jardin
Ce matin, quelqu’un est entré chez moi. Je l’ai vu par la fenêtre de mon bureau, cachée derrière des rideaux. C’était une femme en tailleur sévère. Elle a regardé autour d’elle pour s’assurer que personne ne la voyait, puis elle est entrée en passant par le portillon. Elle a traversé mon jardin à petits pas pressés jusqu’à atteindre le muret du fond. Elle s’y est assise, je m’attendais à ce qu’elle l’enjambe pour atteindre le champ derrière… mais non. Elle est restée là. Elle a caressé les pierres et elle s’est mise à pleurer. Je crois qu’elle parlait à quelqu’un. Ça n’a duré que quelques minutes… puis elle est partie.

Perplexe, je suis sortie et je me suis précipitée vers le mur. Je ne sais pas très bien pourquoi je faisais ça… les murs ont des oreilles, oui, mais pas de bouche pour répéter ce qu’on leur a dit. Mais… dans le doute, je me suis assise sur le mur et j’ai attendu. Évidemment, il ne se passait rien. J’ai cherché un micro caché quelque part, à la place, j’ai trouvé une petite gravure sur la pierre.

« Reviens Nicolas »

Alors j’ai sorti mon carnet et griffonné quelques mots que j’ai laissés là, sous un caillou.

« Venez quand vous voudrez, mais la prochaine fois, entrez boire un thé. »

C’est comme ça que j’ai rencontré Anna. Elle avait vécu là. Elle m’a raconté qu’enfant, elle avait vu son frère enjamber le mur du jardin et disparaitre. Il n’était jamais réapparu. Je lui ai dit que je la préviendrais si je voyais quelqu’un, mais…

Maintenant, je n’ai plus qu’une envie. Traverser aussi.

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Sorryf
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par Sorryf »

Jour 17 : le mur du jardin

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Spoiler
il y a comme un léger problème de conception 😅

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Raza
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par Raza »

17 octobre – Le mur du jardin
Je me souviendrai toujours de ce mur, caché au fond du jardin, à l’abri des regards. Des plants de framboises odorantes couraient entre ses pierres ; chaque été, j’en cueillais leurs fruits simples que j’engloutissais sans attendre. Une fois le dos trop chauffé de soleil et la bouche pleine, je marchais quelques pas pour m’étendre dans l’herbe non loin. Mains derrière la tête, je contemplais alors cette immuable construction, cet axe de stabilité dans mon océan de tourments.
Il arrive qu’on doive changer de vie, aller ailleurs pour le mieux, et ainsi, j’ai dû dire au revoir à mon mur. Par la suite, je n’ai jamais mangé d’aussi bonnes framboises ni senti une chaleur estivale aussi douce. Pourtant, qu’on se le dise, jamais je ne reviendrais en arrière. Si en un sens, je le regrette, ce souvenir me rappelle que dans tout enfer terrestre, il peut subsister un morceau de paradis. J’ai compris depuis que ce morceau de paradis, plus qu’un refuge, est en réalité la promesse d’un ailleurs.

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Herbe Rouge
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par Herbe Rouge »

17/10/2023 : Le mur du jardin
Le mur du jardin n’était pas très haut, juste assez pour qu’on voie bien les voisins par-dessus et discuter. Juste assez pour que les chats puissent s’y promener avec un air solennel de colonel. Le mur du jardin n’était qu’une jolie déco entre nous et nos amis voisins.
Cependant, c’est aussi la raison pour laquelle il n’avait rien d’une fortification et ne fut donc d’aucune protection lorsqu’un cambrioleur s’invita chez nous pour y voler nos rares objets de valeur.
Heureusement, c’est également pour ça que le chien du voisin n’eut aucun mal à le sauter pour aller croquer l’intrus qui fut ainsi arrêté, attrapé à la fois sur le fait et par le fessier.

TUSCARORA
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Re: PAtober - édition octobre 2023

Message par TUSCARORA »

LE MUR DU JARDIN
Le mur du jardin c’était ce que l’enfant voyait de sa fenêtre. Ce n’était pas un mur de pierre couvert de mousse où les lézards dormaient. Il était lisse, tout de béton, on ne pouvait l’escalader ni le chevaucher, il était haut. On ne pouvait pas voir au travers. Dedans pas un trou, pas une fissure, il était solide. Juste une porte de fer, opaque, cadenassée.
Au-delà du mur, on aurait dit que les oiseaux avaient cessé de chanter, on n’entendait aucun bruit, aucune source couler, pas même le bruissement des feuilles dans les arbres. Ils n’en avaient pas.
Quand l’enfant demandait, on lui répondait qu’au-delà du mur il n’y avait rien et qu’il ne fallait pas y aller.
Quand on a six ans on sait déjà beaucoup de choses, on reprend même les adultes quelquefois quand ils disent des bêtises, on est capable de prononcer les noms exacts de tous les dinosaures sans trébucher, on pose des questions pertinentes auxquelles les parents ne savent pas toujours répondre. L’enfant n’avait pas de réponse à cette question, alors sur ses dessins, le jardin n’avait pas de mur mais une haie , pleine de baies et d’animaux qui les mangeaient. Au-delà de la haie, il y avait une forêt et un chemin qui y menait. Ce chemin l’enfant l’avait appelé liberté.
Un jour tout est rentré dans l’ordre, plus de mur, plus de porte, le rêve de l’enfant s’était réalisé. Il avait grandi. On recommençait à vivre, l’herbe repoussait, les oiseaux chantaient et les arbres refleurissaient. Mais tout cela avait pris beaucoup de temps. Trop de temps sans beauté. Il faudra faire attention désormais pour que cela ne se reproduise plus jamais.

Verrouillé

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