PAtober - édition octobre 2023

[Carolyn]

PAtober 7 septembre - Tu veux mon doigt...?

« Hé, Matt, Matt ! Tu veux mon doigt pour le mettre dans ton œil ? Il est plus gros, le mien ! »
Avalé par le siège arrière, un gamin frêle avec de grosses lunettes se tortillait.
« Papa, tu me fous la honte…
- Oh, ça va ! T’es pas drôle. Mais arrête de te gratter les yeux comme ça. C’est pas bon. »
Le père du petit jeta un regard dans le rétroviseur sur les garçons assis à l’arrière.
« Tout va bien derrière ? »
Sans desserrer les lèvres, le teint légèrement verdâtre, les petits camarades de Matt hochèrent la tête.
« On va bien s’amuser ! Qu’est-ce que vous faites alors, quand vous dormez chez vos petits copains ? Vous chassez des chats ? Vous enroulez des maisons de papier toilette ? Vous jetez des œufs punais sur la mairie ?
- Quoi ? Papa ! Non, on regarde des films, on joue aux jeux-vidéo et on mange de la pizza.
- Oh… Ah oui, on s’amuse plus vraiment comme avant… Ah, les petits humains sont peut-être moins robustes qu’il y a trente ans. Hé ! Touche pas tes yeux, Matt ! T’as des lunettes toutes neuves. Tu veux mon doigt ? Tiens. »
Entre les sièges avant, le père de Matt passa sa main droite, secouant mollement entre ses doigts l’index de sa main gauche.
« Papa... »
Le garçonnet assis sur le siège du milieu tourna de l’œil, son voisin de droite se ruant sur la poignée de la fenêtre.

[Dédé]

6 octobre :

6. Feu follet
— Paëlla, il faut que je te dise la vérité.
— Je t’écoute, Patober.
— La Souveraine des Citrouilles ne fera pas avancer notre enquête.
— Ah bon ? Pourquoi ? Nous n’avons même pas eu le temps de nous entretenir avec elle...
— Je sais. Mais, regarde les tatouages qu’elle a exposés !
— Je regarde.
— Tu vois le kraken, là, au fond ?
— Je ne l’avais pas vu.
— Ce n’est pas le tatouage que j’ai vu ce soir-là.
— Tu en es certain ?
— Le kraken ne se tenait pas sous un feu follet. Il n’y avait aucune couleur. Que du noir. La Souveraine des Citrouilles ne fait que des tatouages colorés, on dirait. C’est une mauvaise piste.
— D’accord…
— Paëlla, tu vas bien ? Je te sens déçue.
— Je suis énervée, surtout.
— Contre moi ?
— Non. Contre ce feu follet.
— Tu es énervée contre un feu follet ?
— J’avais très envie de résoudre cette enquête.
— Nous le pouvons encore.
— Les choses vont se compliquer désormais. Nous avons zéro piste. Ce tatouage aurait pu être le bon. Ce feu follet coloré a tout gâché !
— Je peux retourner voir l’Agent pour récolter quelques informations sur l’avancée de l’enquête.
— Je sais pas… Cet Agent a l’air aussi perdu que nous, si c’est pas plus encore.
— Cette affaire, on en fait notre affaire, tu t’en souviens ?
— Oui, c’est vrai.
— Je vais donc voir l’Agent dès que possible.
— Va voir l’Agent, si tu veux. J’ai pas meilleure idée à proposer.

7 octobre :

7. Tu veux mon doigt ?
Flash-back :

— Rizotto! Tu veux mon doigt ?
— Oui. C’est ce que je t’ai demandé, Patober.
— Mais… euh… pourquoi ?
— Fais-moi confiance.
— Non.
— Comment ça ?
— Je ne te fais pas confiance.
— Ah bon ?
— Ne fais pas l’étonné ! C’est pour cela que j’ai demandé à te voir. Je veux savoir si tu m’as menti quand nous étions ensemble. Notre relation n’est qu’un chemin encerclé à l’infini. Il faut que cela s’arrête. Est-ce que tu m’as trompé ?
— Je te demande ton doigt. Cela veut tout dire.
— Attends, Rizotto… Ce n’est pas ma main que tu veux plutôt ? Tu es en train de me demander en mariage ?
— Je veux ton doigt. Ce n’est pas grand-chose, Patober.
— Je rêve !
— Non, tu ne rêves pas.
— C’est trop. Nous sommes séparés, je te rappelle.
— Dans ma poche, j’ai une bague. Donne-moi ton doigt et elle est à toi.
— Je n’en veux pas.
— Nous aurons toute la vie devant nous.
— Non, merci.
— Tu en es certain ?
— Tu refuses de m’avouer la vérité, d’admettre que tu m’as trompé durant notre relation. Je n’ai plus confiance en toi. Je suis catégorique.
— Je ne cesserai jamais de me battre pour toi. Pour nous.
— Cesse.
— Donne-moi ton doigt, s’il te plaît.
— Cesse tout de suite.
— Non.
— Je ne changerai jamais d’avis. Il n’y a aucun espoir. Plus rien. Tu n’auras ni ma main, ni mon doigt.
— Non…
— C’est même la dernière fois que nous nous parlons.
— Non, Patober. Pitié… Ne fais pas ça…
— Tu ne me laisses pas le choix.
— Bon, d’accord. Oui, j’avoue que je t’ai déjà menti… Je n’ai pas été honnête avec toi. Mais, je vais changer. Je te le promets…

[Rapiapia]

7 Octobre - tu veux mon doigt ?

- Oh non! Ya pus de touillette !Je n’aurai pas mis de sucre si j'avais su.
- Tu veux mon doigt ?
- D'accord !

[dark revenger]

Annihilation (8/10)

Des nuages de buée blanchâtres s'exhalaient de leurs bouches et se perdaient entres les branches squelettiques. Les poursuivants se préparaient à l'annihilation et les poursuivis se débattaient dans ce ciel froid d'albâtre pour y échapper. Foulant la terre moulue qui s'entassait en congères dégoûtantes. Tout à coup, Griesedt glissa sur une motte, au milieu du chemin, et chuta. Ses deux compagnons se retournèrent d'un seul bloc et se penchèrent sur elle.
- Ça va ? Tu peux te relever ? demanda Sashmalhek, inquiet.
- Tu vois bien qu'elle est toute pâle, idiot ! tança vertement Patriztcha. Je vais t'aider à te remettre debout.
Elle essaya de la soulever. Même avec l'aide du garçon, ils ne firent que quelques mètres.
- Non, pas la peine ! C'est trop tard. J'entends déjà leurs pas derrière nous. Vous devez vous en aller.
- Qu'est-ce que tu dis ?!! Nous ne pouvons pas te laisser là !! s'insurgea-t-elle.
- Mon temps est compté, Pat'. J'ai encore une dernière chose à faire ici, dans le domaine ancestral de ma famille, la Forêt des Grivres.
- Non !! Tu vas y laisser ta vie !!!
- Patriztcha !! cria Sashmalhek en la tenant à l'épaule.
- Ne vous en faites pas, je vais les retenir. Il n'arrivera rien de mal à personne. Je peux te le jurer.
- Non, non, non !!
Arrachant la main de l'importun, elle se débattait.
- Patriztcha !!
- Tu ne comprends pas, Sash !!! Tu n'as jamais compris. Elle est tout pour moi ! Tout !
Elle était en pleine crise de larmes. Impossible de la raisonner. Il n'y avait qu'une solution. Sashmalhek lui décocha alors un coup en plein estomac.

[Solamades]

8 : Annihilation

— Que veux-tu faire aujourd’hui ?
— Conquérir le monde !!!
— D’accord, mais dans un avenir plus proche.
— Détruire des populations entières !
— Si tu veux. Une autre idée pour les cinq prochaines minutes ?
— Appuyer sur ce gros bouton là-bas.
— Ah ? Ça pourquoi pas… Il sert à quoi ?
— C’est marqué dessus.
— A-ni-hi-la… Ah ok. Laisse tomber.

[Sorryf]

Jour 8 - Anihilation

[Nascana]

8 octobre

Je les hais. Tous ! Cette famille de menteur, ces gens qui me jugent alors qu’ils ne sont pas mieux que moi. J’aimerais leur annihilation à tous !
Qu’on m’explique pourquoi l’homme que j’aime n’ai plus alors que eux sont libres de propager leurs mensonges et leurs violences. Seul et sans amour, je ressens le besoin intense de les blesser, pour leur montrer que j’existe.
J’ignore ce que je ferais, mais je trouverais un moyen. Eux aussi, ressentiront la même détresse que celle qui m’étreint le cœur.

[TUSCARORA]

ANNIHILATION
Le bombardier survolait à présent une ville côtière longeant des falaises abruptes. Sans regarder l’opérateur, Kolkaz se tourna vers son coéquipier :
- Là ?
Celui-ci n’eut pas le temps de répondre :
- Parfait, lança l’opérateur. Il se rassit à son poste et posa sa main droite sur la manette prêt à l’actionner.
- Attendez, cria Gork. En êtes-vous sûr ? Les civils n’ont pas été évacués et il est peu probable que les rebelles aient installé leur base ici. Niveau ravitaillement cela ne doit pas être si facile et…
- Justement, répliqua l’opérateur, ce sont dans des endroits comme celui-ci, les plus inattendus, où décident de se cacher les traîtres.
Doté de l’IA, R8DELAWARE avait réponse à tout. Il avait certainement raison, pensa Gork, mais contrairement à eux, l’intelligence sans faille de R8D faisait fi des contingences et aucun état d’âme ne venait la parasiter
R8D tapota sur son clavier pour vérifier s’il y avait contre-ordre.
Le voyant orange clignota, alors il abaissa la manette. La bombe à positron gamma descendit en flèche sur la ville lovée sur elle-même au-dessous d’eux.
En l’espace de quelques secondes ils n’eurent plus sous les yeux qu’un trou béant suivi d’un raz de marée du plus bel effet.
Gork s’était raidi sur son siège, l’œil hagard, le visage blême. Kolkaz, fasciné, pensa au jeu vidéo de son gamin auquel il était également devenu accro. Il suffisait d’appuyer sur un bouton pour annihiler l’adversaire. Aussi simple que cela… sauf que là c’était pas du virtuel, enfin il ne savait plus.
Parfois il n’arrivait plus à distinguer la réalité de la fiction. C’était sa façon à lui d’arrondir les angles, de ne plus se poser de question.

[EryBlack]

8 octobre - Annihilation

– ...et je vous le dis, cette fois, nous serons victorieux...
– (et victorieuses, cap'taine...)
– ...nous ne laisserons plus l'ennemi s'en tirer comme ça... Nous les ANNILERONS...
– (annihilerons, cap'taine...)
– (mais non, patate, on dit ANNULERONS)
– (ah oui tu annules des gens toi ?)
– Nous leur ferons manger la poussière...
– (mordre la poussière...)
– (ah oui tu mords la poussière toi ?)
– (non mais c'est une expression...)
– (ben oui, comme "nous les annulerons")
– (mais tellement pas !)
– NOUS FRAPPERONS PLUS FORT ET PLUS VITE QUE...
– (annihiler, ça vient de "nihil" en latin ! Ça veut dire "rien" !)
– (ça veut dire quoi ?)
– (RIEN !)
– JE VOUS LE DIS, NOTRE ARMÉE TEL UN CHEVALIER SUR SON CHEVAL EST INARRÊTABLE... !
– (quoi rien ?)
– (Non mais laisse tomber... qu'est-ce qu'il raconte le cap'taine, il a fondu un plomb ?)
– (PÉTÉ un plomb...)

[Herbe Rouge]

08/10/2023 : Annihilation

Il les avait toutes massacrées. Ces citrouilles qu’il honnissait, il les avait annihilées jusqu’au dernier pépin. Il se tenait désormais devant la mairie, sa fourche à la main encore pleine de lambeaux, souriant de toutes ses dents.
Derrière la porte vitrée, le maire le regardait d’un air affolé. Quant à sa secrétaire, elle téléphonait certainement déjà aux flics. Et alors ? Que pourraient-ils bien faire ?
Halloween était la fête du diable non ? Alors pourquoi donc n’aurait-il pas le droit de s’amuser pendant sa fête, lui aussi ?