PAtober - édition Octobre 2022

[dark revenger]

(13/10 Cave) La haine. C’était une des choses qui pouvaient obscurcir le cœur des hommes. Le bonheur, la tolérance, les bons sentiments. Tout ça était balayé par cette noirceur. Lui qui avait voulu l’éradiquer à jamais, c’était raté.

- Alors on est moins fier tout à coup dans cette position, petit oiseau ?
Il observait, à l’envers, le bourreau à la face porcine. Déformée par la débilité et la cruauté. C’était pourtant un humain !
- Je vais te donner encore du plaisir puisque je suis généreux.
Il le fouetta sans retenue, le lacérant partout. Iggle ne pouvait rien faire. Il avait les pieds et les poings liés, la tête retournée. La cellule était sombre et sentait la pisse et le sang. Il devait être dans une cave. Du sang giclait sur le sol. Un long râle. Il devait se focaliser sur d’autres ressentis que sa douleur. C’était difficile. Il était malmené sans arrêt par le lasso de cuir.

- Arrête José. Fais durer le plaisir, sourit cruellement Orlandz à la grosse brute.
Orlandz était là sur une chaise, à quelques mètres, en face de lui, se délectant de sa douleur. Il s’approcha et tint la tête d’ Iggle entre ses mains. Il la pressa violemment, enfonçant ses doigts dans les tempes du supplicié. Celui-ci grimaça.
- Ouvre un peu les yeux, que je vois fleurir le désespoir. Personne ne te sauvera, mon cher.
- Tu peux toujours rêver ! Tu crois encore après tous ces siècles que tu vaincras. L’élu va te mettre la branlée, mon cher, ironisa-t-il en appuyant sur le dernier mot.
Il reçut ainsi un coup de poing violent qui le cueillit en plein ventre et le fit se balancer comme un pendule.
Une silhouette entra soudainement et notifia :
- Maître, nous l’avons trouvé.

[Hortense]

Le fourgon de police se gara face à l’entrée du Cabochon, prestigieuse bijouterie parisienne. Dans la sombre traction, garée à quelques pas, Fernand La-Trogne se tourna vers le boss, assis à l’arrière.
- Alors qu’est-ce qu’on fait patron ?
- Ben, qu’est-ce tu crois. Quand s’pointent les faisans, y’a qu’une chose à faire, tu’t reluques les valseuses en écoutant Mélodie en sous-sol.
- Alors, on s’la joue pas tontons flingueurs ?
- T’as les esgourdes ensablées ou quoi ? La chasse est fermée, y’a qu’un pôv cave qui voit pas ça ! Allez, roule ma poule, c’est pas aujourd’hui qu’on ira cueillir l’oseille.

[maanu]

13 octobre, Cave - Un coin sympa

Nous habitons une bien jolie demeure. Il y a un certain temps déjà que nous sommes installés là. C’est ici que les enfants sont nés, et c’est tout ce qu’ils ont toujours connu.
Nous sommes au frais, et plongés dans le noir du soir au matin. Le voisinage est abondant et délicieux. Les cloportes, mouches et autres mille-pattes, de temps en temps, nous font l’amabilité de nous rendre visite, et d’apporter le dîner avec eux. Nous avons adossé notre modeste toile à un magnifique mur de pierres, tout percé de trous sombres dans lesquels il fait bon vivre.
Et puis le paysage est magnifique. Au loin, on devine dans l’obscurité les contours noirs des montagnes : des amoncellements de vieux cartons bancals qui débordent de jouets inertes et de vêtements. C’est là que vivent nos amies les mites. Au pieds des montagnes, s’écoule une rigole paisible, qui prend sa source de l’autre côté du mur et qui déborde souvent de son lit en cas de fortes pluies. Au-dessus de la rigole, une table au pied cassé fait comme un joli petit pont. C’est pittoresque et charmant.
Parfois, même, des troupeaux de rats viennent cavalcader juste en bas de chez nous, au grand bonheur des enfants. Et cette odeur de poussière humide qui nous emplit les poumons quand on respire à fond… Divin !
La seule nuisance que nous ayons à déplorer, ce sont ces invasions intempestives… Lorsque retentit, sans prévenir, le redoutable déclic que nous reconnaissons tous, aussitôt nous cessons toute activité, et en une fraction de seconde, alors que tout s’illumine, nous disparaissons dans un trou ou dans un coin. La grande chose qui débarque alors croit, naïvement, être seule dans la pièce.

[Sorryf]

PAtober 13 - Cave

[Isapass]

13 octobre – Cave

– Messieurs, goûtez-moi ça !
– Ah voui !
– Vous êtes sûr, Marquis ? Nous en avons déjà goûté beaucoup tout de même…
– Certes, Baron, mais à quoi bon avoir une cave bien garnie si ce n’est pas pour profiter de ses nectars ?
– Si vous insistez… De toute façon, il me semble que nous en sommes en bonne compagnie. Nous ne sommes pas de ces petites natures que quelques gorgées de vin suffisent à griser.
– Ezactement ! En ze qui me concerne, je tiens toujours la barre cap à l’ouest !
– Bravo, Capitaine. Tendez-moi donc votre longue-vue, que je la remplisse à nouveau.
– Oh ! Et cette bouteille-ci ? C’est du bon ?
– Baron, insinueriez-vous que ma cave pourrait abriter du mauvais ?
– Certainement pas, grands dieux ! Mais pour être sûrs…
– Vous avez raison, vérifions !
– Oh la la ! On va prendre un grain, matelots ! Za gite de plus en plus !
– Marquis, j’ai bien peur que le capitaine ait du vent dans les voiles…
– Ne vous inquiétez pas, Baron, il ne rentre pas seul : son cochet reconduira sa chaloupe.
– Peut-être est-ce le signal que nous devrions mettre fin à cette agréable soirée ? Il fait très bon dans votre cave, mais Anne-Charlotte va m’attendre.
– Votre femme ne s’appelle pas Clotilde, Baron ?
– Oups… Anne-Charlotte était la précédente. Elle est morte, la pauvre.
– Matelots ! L’écoutille est coinzée ! On nous a enfermés dans la zoute… Je crains une mutinerie.
– Non, voyons, Capitaine, vous essayez d’ouvrir une barrique.
– Ah voui… Repos, marins, repos…
– Euh, Marquis ? Je crois qu’il a raison, nous sommes bel et bien enfermés.
– Rha… Pas d’inquiétude. Mon majordome viendra nous délivrer bientôt. À l’aube, au plus tard.
– À l’aube ?! Qu’allons-nous faire en attendant ?
– …
– …
– Messieurs, goûtez-moi ça !

[Zlaw]

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[Raza]

Jour 12 - Celtique
Une brume, aussi dense qu'un édredon, occupait la clairière de ses lourds moutons blancs. Le soleil ne réussissait qu'à effleurer cette masse de ses rayons encore roses. Caché dans cette aura matinale, un cercle de pierre encadrait un être encapuchonné, au corps sec et au visage marqué par les âges. De nombreux dessins couraient sur sa peau ridée, ses mains entamaient une danse étrange.
— Venez à moi, puissances occultes ! Que la magie des Celtes se répande en ce lieu ! Je vous invoque, et vous commande que me soient livrés les instruments de vos desseins ! Que vos volontés soient ma volonté, donnez-moi ce qui sèmera la terreur chez mes ennemis, et la force dans mon cœur !
À l’écho de sa voix répondit le tremblement de la Terre. Le sol s’ébroua jusqu’à pousser l’impertinent qui troublait sa quiétude, et se fendit en une longue fissure, d’où émanait une atroce lumière verte.
L’être se redressa pour s’approcher du résultat de son incantation. Oui, elle était là, la source de la toute-puissance celtique, oui, elle était là ! Il tendit la main et se saisit de la cornemuse.

Jour 13 - Cave

Lorsqu’il ouvrit la porte en ce début de soirée, l’articulation de son coude grinça autant que les gonds rouillés. Avec peine, il la cala avec le petit morceau de bois du bout du pied. Une petite douleur remonta le long de son mollet, puis s’arrêta au genou.
Il rangea la clef dans sa poche, alluma la lumière et commença à descendre les marches de granit, une à une. Chaque pas lui coûtait un peu, mais il avait sa fierté. Lors de ses inspirations forcées, une puissante odeur d’humus venait réveiller son odorat fatigué.
Enfin, ses chaussures usées atterrirent sur le sol terreux. Comme son dos n’avait rien à envier à la voute qui se courbait au-dessus de lui, il s’avança jusqu’aux étagères nez vers le sol. Il connaissait par cœur leur contenus, pourtant, il prit le temps de s’attarder à regarder les bouteilles et lire quelques étiquettes, l’air sérieux. Il sélectionna alors une d’entre elles, l’élue qui réaliserait sa destinée, puis s’en retourna vers l’escalier.
La montée fut moins rude que la descente. En effet, un murmure de voix joyeuses passait par l’encadrement, pour descendre jusqu’à ses oreilles comme une musique lointaine. Cette mélopée indistincte lui dessina un sourire sur ses lèvres sèches. Bientôt, il rejoindrait ses amis, et ensemble, ils passeraient une belle soirée.

[Seja]

13 | Cave
Le silence

Dehors, on n’entend plus les explosions.

On n’entend plus rien, mais personne n’ose faire le moindre geste. Tout le monde attend.

Tout le monde attend, redoute. Tout le monde attend, n’ose même pas respirer.

Mais il n’y a plus rien. Rien sinon le silence. Total, envahissant, assourdissant.

Un silence bien trop compact.

Les regards courent, de l’un à l’autre, de l’autre à l’un. Les regards courent, s’attardent sur la porte de la cave. La porte du dehors.

Personne ne sait ce qu’il y aura de l’autre côté.

Personne ne sait. Mais tout le monde redoute.

[DraikoPinpix]

Jour 13 - Cave
Quand tu rentres chez toi, crevée, crevée
Et que tu sais qu'tu dois écrire, écrire
Un petit PAtober sur un thème tout pété
Et en prime sur un lointain et terrible délire
Pour celui-là, je me suis pas vraiment creusé la tête
Et j'ai écouté Patrick jusqu'à m'en casser la nénette

Ah ! Qu'est-ce qu'on est serrés, au fond de cette cave !
Chantent les Plumettes, chantent les Plumettes !
Ah ! Qu'est-ce qu'on est serrés, au fond de cette cave !
Chantent les Plumettes dans la cave de notre frogette ! (bis)

Bien sûr, il y fait vraiment très froid, très froid
Et c'est même carrément humide, humide
Mais ça, tout le monde le sait et je reste fière de moi
De reprendre une chanson bien beauf et très stupide
Pour celle-là, je me suis pas vraiment creusé la tête
Et j'ai écouté Patrick jusqu'à m'en casser la nénette

Ah ! Qu'est-ce qu'on est serrés, au fond de cette cave !
Chantent les Plumettes, chantent les Plumettes !
Ah ! Qu'est-ce qu'on est serrés, au fond de cette cave !
Chantent les Plumettes dans la cave de notre frogette ! (bis)

Vous sentez votre cerveau pourrir
J'espère que vous l'avez bien en tête
Cette fois, je suis vraiment trop bête
Et je sens que je vais me faire vraiment bannir

La, la, la, la, la, la, la, la, la, la, la, la, la, la,...

Allez, on se serre ! On se serre ! Faites d'la place pour les nouveaux !
En se calant comme il le faut, on va chanter entre Plumettes !
Je n’écris plus… Vous connaissez la chanson !

[Kévin GALLOT]

13 - Cave

Il se réveille en sursaut, transpirant, le cœur battant la chamade.
L'obscurité est totale. Son corps est pétri de douleurs, et la pierre froide sur laquelle il est allongé lui glace le dos.
Il se débarrasse du tissu nauséabond qui couvre son corps, puis se redresse doucement, luttant contre la nausée et les vertiges.
Il remet de l'ordre dans ses souvenirs. Il se rappelle.
Et il frémit.
Il se remémore la terreur, l'agonie, la torture, l'insidieuse souffrance infligée par ses bourreaux, avec une haine et un mépris inhumains. Ce faisant il tâtonne, à la recherche de ses blessures. La plaie béante qu'il avait au flanc droit est refermée... incroyable. Il palpe ses mains et ses pieds. Même constat. Il effleure les petites bosses cicatricielles de ses paumes et de ses chevilles. Il touche ses tempes et son front, intacts malgré le sang coagulé qui empoisse ses cheveux.
Il aperçoit un rai de lumière, très fin, qui perce à quelques mètres. Il avance, caresse les parois de la roche, progresse, puis passe sa main dans le rayon de soleil qui s'infiltre dans la cave.
Il pousse, encore et encore, de toutes ses maigres forces. La plaque de pierre qui ferme la cave finit par basculer, et tombe vers l'extérieur, vers la lumière, vers la délivrance, dans un grand fracas.

Dehors, ses amis, ses disciples, ses fidèles, tous sursautent dans un bel ensemble, poussant d'abord des cris de terreurs, puis des gémissements de stupéfaction, enfin des hurlements de joie.

Et une phrase retentit, bientôt accompagnée par l'écho de chacun :

— C'est un Miracle ! Il est ressuscité !