L'ABC du commentaire

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Rachael
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Message par Rachael »

Bienvenue dans l’ABC du commentaire ! Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les commentaires dans une série de billets (ci-dessous), avec un sujet jumeau pour les discussions que ces billets vous inspireront: l'ABC du commentaire, flood. N'hésitez pas à venir nous dire ce que vous en pensez, et/ou partager votre expérience de plume commentatrice.
Ces billets ont été conçus et coécrits par@Isapass et moi, nous espérons avoir fait le tour de la question sans trop nous répéter :hot: (ben oui, on a fini avec 16 billets, quand même...). Ils peuvent être lus indépendamment, cependant il y a une certaine logique dans l'enchaînement, donc si vous envisagez de tous les lire, il est préférable de le faire dans l'ordre:
  1. Êtes-vous légitime pour commenter ?
  2. Un commentaire : pour quoi faire ?
  3. Que met-on dans un commentaire ? Partie 1 : le contenu objectif
  4. Que met-on dans un commentaire ? Partie 2 : le contenu subjectif
  5. L’équilibre dans les commentaires
  6. La formulation du commentaire
  7. Petite digression sur la communication non violente
  8. Les interdits du commentaire
  9. La grammaire et l’orthographe
  10. La fréquence des commentaires
  11. Questions, reformulations et hypothèses
  12. Partager ses ressentis
  13. Commenter en tant que (plume) lectrice & relectrice
  14. Je reçois des commentaires
  15. Et si je ne reçois pas ou peu de commentaires ?
  16. Du commentaire à la BL

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Rachael
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Billet n°1 : Êtes-vous légitime pour commenter ?

Message par Rachael »

Devinez quoi : tout le monde est légitime pour commenter ! Même si vous êtes une plume toute fraîche arrivée, qui n’a encore que du petit duvet, vous pouvez commenter. Surtout si vous lisez la série d’articles qui suivent sur l’art du commentaire :monocle: (non, on n’écrira pas plus vite sous la menace…veinards, vous avez déjà tout !).

Le syndrome de l’imposteur, tout le monde connaît. On ne se sent pas légitime pour plein de choses, mais en même temps, il n’y a pas besoin d’être plombier pour avoir le droit de dire que l’eau de la douche est froide, non ?
Clairement, il n’est pas question ici de s’improviser éditrice ou éditeur du jour au lendemain. Mais en revanche, nous sommes toutes et tous ici des personnes qui lisons et aimons les livres (non ?). Et n'avons-nous pas tous des ressentis face à ce que nous lisons? Des coups de cœur pour les personnages d’une fiction ? Ne butons-nous pas sur certains passages qui manquent de clarté ? :dizzy:

Un ressenti, une question, une incompréhension, un amusement, un coup de cœur, tout cela peut faire partie d’un commentaire. Même une absence de sympathie pour un personnage, c’est utile à la plume qui a partagé son texte : comment mon lectorat ressent-il mon personnage ? Une scène qu’on visualise mal, il est utile à l’auteur de le savoir pour s’améliorer. Honnêtement, il est quand même rare de n'avoir rien à dire sur un texte, si on s’arrête trois minutes pour prendre un peu de recul et y réfléchir.

Il y a deux manières* de lire un texte : comme un lecteur (ce que tout le monde peut faire), et comme un relecteur. Une plume débutante aura une vision de lectrice, alors qu’une plume plus expérimentée aura un regard différent, un regard plus affûté de relectrice. Et devinez : les deux sont utiles à l’auteur ! En fin de compte, il/elle écrit pour rencontrer un public de lecteurs. Donc, même si vous êtes une plume toute neuve, vous êtes légitime pour commenter !
Alors, n’hésitez pas ! Si vous ne commentez pas à chaque chapitre (la fréquence des commentaires fera l’objet d’un futur billet), laissez quand même une trace de votre passage ne serait-ce que pour donner quelques impressions, c’est chaudement recommandé !

À bientôt pour la suite : « un commentaire, pour quoi faire ? »

* Non, y en a bien plus mais on simplifie...

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Isapass
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Billet n°2 : Un commentaire, pour quoi faire ?

Message par Isapass »

Attention, le premier qui répond “pour pouvoir poster plus de chapitres”, il n’a pas tout compris à l’esprit de PA ! :'D

Mais la question n’est pas si évidente ni dénuée de sens : si on ignore pourquoi on commente, c’est difficile de savoir quoi mettre dans son retour. Donc finalement, c’est quoi l’utilité du commentaire ?

Nous voyons deux fonctions principales au commentaire : encourager l’auteur ou l’autrice, et l’aider à progresser dans son écriture. Qu’on soit débutant ou confirmé, les deux restent importantes à diverses proportions selon les plumes.

D’abord, il s’agit d’aider l’auteur ou l’autrice à améliorer son texte. Voire à améliorer sa plume ou sa façon de bâtir une histoire.
Qu’on ne s’y trompe pas, ça ne veut pas dire qu’on se pose en critique littéraire, en prof ou en expert. Il ne s’agit pas de dire “c’est bon” ou “c’est pas bon” (sauf éventuellement sur des questions précises comme l’orthographe, la grammaire, le vocabulaire ou la syntaxe, et encore faut-il être sûr de vous à 100%, on y reviendra dans un prochain billet).
En exprimant votre ressenti et votre compréhension, vous permettez à la plume que vous lisez de valider qu’elle a bien transmis ce qu’elle souhaitait transmettre. Ou, le cas échéant, qu’elle n’a pas réussi et qu’elle doit sans doute s’y prendre autrement.
C’est valable sur une phrase ou un paragraphe si vous aimez entrer dans le détail, mais aussi sur la cohérence de l’intrigue, des réactions d’un personnage par rapport à sa personnalité, d’une description…
Et c’est déjà énorme.
Si vous soulevez un problème, pourquoi pas faire une suggestion d’amélioration ? Mais ça n’a rien d’obligatoire.
La bonne nouvelle, c’est qu’un ressenti, tout le monde en a un et il n’engage que vous. Il n’y a donc aucune raison pour qu’il heurte l’auteur ou l’autrice. Je dis ça dans le cas où vous auriez encore des doutes sur votre légitimité après le billet n°1. Un ressenti est TOUJOURS légitime, à condition d’être exprimé de la bonne manière (nous y reviendrons dans un billet ultérieur).

Ensuite, le commentaire permet d’encourager l’auteur, ne serait-ce qu’en signalant votre passage. Disons ce qui est, la plupart d’entre nous écrivent pour être lus (sinon, nous ne publierions sans doute pas nos textes sur FPA). Ça ne coûte donc pas bien cher de faire savoir que c’est le cas. Qui n’a jamais scruté son compteur de lecture d’un œil suspicieux en le comparant au nombre de commentaires, hein ? ;)
Or, pour certains ou certaines d’entre nous, c’est le carburant dans le moteur de notre inspiration. Ou du moins l’un des éléments de la formule. Savoir que des lecteurs attendent la suite, se demandent fébrilement ce que réserve le prochain chapitre, c’est pile ce qu’il faut pour nous encourager non seulement à continuer, mais aussi à s’arracher pour donner le meilleur.
J’irais même plus loin : sans le savoir, vous pourriez donner des idées à l’auteur. Pour ma part, il m’est arrivé de donner plus d’importance à des personnages après avoir constaté qu’ils avaient retenu l’attention des plumes qui me suivaient.

Et enfin, le commentaire est un endroit parfait pour dire merci. Je ne compte plus le nombre de fictions PAennes qui m’ont apporté des moments de lecture géniaux. Et ça, ça mérite carrément des remerciements, non ? :hug:

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Rachael
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Billet n°3 : Que met-on dans un commentaire ? Première partie : le contenu objectif

Message par Rachael »

Nous allons maintenant aborder la question centrale et ô combien cruciale du contenu d’un commentaire. (ouais, plaignez-moi, il sont cotons, ces billets-là ! >< )

Que peut-on mettre dans un commentaire, considérant les objectifs qui ont été décrits plus haut qui sont d’aider et d’encourager l’auteur ou l’autrice ? (on aime bien se répéter, des fois que vous ayez déjà oublié le billet précédent…). On va énumérer un certain nombre de choses, il n’est bien sûr pas question pour vous de TOUT mettre dans votre commentaire : ce sont des possibilités, sans aucune obligation.

On pourrait distinguer les commentaires sur la forme du texte des commentaires sur le fond. Vous pouvez bien sûr faire des remarques sur l’un, l’autre ou les deux… Mais pour ces billets, une autre séparation nous a paru plus pertinente entre éléments objectifs et éléments subjectifs. On parle des premiers dans ce billet.

1. Coquilles, fautes d’orthographe ou de grammaire, erreurs diverses
Ça, c’est le plus simple du point de vue du commentaire, parce que ce sont des erreurs, comme des coquilles (ex : la plume de d’argent) ou des fautes d’orthographe (ex : la plumes d’argent) ou des erreurs de grammaire (ex : la plume écrivent). Vous pouvez bien sûr les signaler à l’auteur, dès lors que vous êtes sûrs de vous. Si vous hésitez, passez votre chemin ou alors vérifiez, cela vous permettra de vous améliorer (ex : un mélange détonnant ou un mélange détonant ? allez donc vérifier… réponse dans le billet suivant… non, allez vérifier quand même ! :DD )

Dans le même ordre d’idée, il peut y avoir des erreurs sur la ponctuation, sur la syntaxe ou sur le vocabulaire (comme un mot pour un autre (ex : “son chalet au fond des bois lui offrait l'isolation dont il rêvait”. Il y a fort à parier que l’auteur ne fait pas référence à l’épaisseur de laine de verre, mais plutôt à l’isolement dudit chalet :laughing: ). On parle bien d’erreurs manifestes, ici, et non d’un mot qui vous paraîtrait mal choisi par rapport à celui que vous auriez sélectionné vous-même. Là encore, il faut être sûr de vous avant de pourfendre l’auteur pour son mauvais usage du français (oui, enfin... pourfendre, on va éviter. On reviendra dans un billet suivant sur la forme des commentaires…)

En résumé : vous voyez des erreurs manifestes, vous êtes sûrs de vous, signalez-le à l’auteur, cela lui sera utile ! Si vous n’êtes pas sûrs mais que vous avez un fort doute, vous pouvez aussi le dire (avec humilité) pour que l’auteur vérifie de son côté.

2. Les « faits observables »
Toujours très pertinents pour l’auteur ou l’autrice sont les choses que vous avez remarquées dans son texte, sur le fond ou la forme. Cela peut être des incohérences : un personnage qui est petit/blond/droitier dans un chapitre et grand/brun/gaucher dans le suivant. Cela peut-être un tic d’écriture, comme des personnages qui très souvent froncent les sourcils/haussent les épaulent/sourient à pleine dents dans les indications scéniques. Le simple fait de noter vos observations, sans jugement, va aider l’auteur à améliorer son texte. Imaginons que tous les personnages soient décrits minutieusement par l’auteur, sauf un. Si vous le lui faites remarquer, il va peut-être vous répondre que c’est voulu, ou réaliser que ce qu’il a fait inconsciemment est important pour l’histoire, ou encore se dire que des lecteurs un peu avisés (comme vous) vont remarquer qu’il y a probablement une raison pour que le personnage ne soit pas décrit (c’est l’assassin/le mystérieux sorcier…). Bref, par une simple remarque neutre, vous engagez un processus de réflexion très intéressant pour l’auteur.

En résumé : tout ce que vous observez dans son texte peut être utile à l’auteur, mais veillez à ne pas préjuger des raisons pour lesquelles il a fait telle ou telle chose : vous êtes dans l’observation, l’auteur est assez grand pour en tirer ses propres conclusions.

Dans le prochain billet, on parlera des éléments plus subjectifs du commentaire, et des suggestions que vous pourriez avoir envie de faire à l’auteur ou l’autrice.

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Rachael
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Billet n°4 : Que met-on dans un commentaire ? Seconde partie : le contenu subjectif

Message par Rachael »

Nous y voilà ! Parlons maintenant des éléments plus subjectifs et des suggestions.

3. Les éléments subjectifs : vos ressentis, vos (in)compréhensions, vos hypothèses

Le style de l’auteur vous endort ? Ou au contraire il vous emballe ? Vous pouvez le lui dire, mais n’oubliez pas que c’est subjectif et que des remarques négatives peuvent blesser.
On revient sur ces fameux ressentis ! Ils peuvent concerner aussi bien des détails sur la forme (comme une phrase, une expression, ou même un mot), que des éléments concernant le fond (comme l’intrigue, les personnages, le rythme). Ils peuvent être positifs (j’adore la manie de Max d’enlever ses chaussures pour réfléchir), neutres (j’ai été surprise par les pleurs de Matthieu devant le gâteau brûlé) ou négatifs (je n’ai pas ressenti d’émotion quand la mère de Marie a été sauvagement assassinée), et ils sont incontestables tant qu’ils sont bien formulés comme des ressentis. Ce ne sont pas des vérités, et ils ne devraient pas être formulés comme tels.
Ex : on évitera de dire « cette description est trop longue », parce c’est subjectif et que vous êtes peut-être le seul à avoir cette opinion. On dira plutôt (par exemple) : « cette description m’a sorti de l’histoire, j’ai dû la relire ». Bon, mais là je m’arrête, parce qu’on aura un billet sur la formulation…
N’hésitez pas non plus à expliquer ce que vous avez compris ou pas compris, à faire des hypothèses sur la suite de l’histoire (c’est particulièrement pertinent pour du policier par exemple), à dire que vous aviez oublié tel personnage qui revient soudain dans l’histoire, à expliquer que vous n’attendiez pas telle interaction entre deux personnage, etc.

En résumé : tout ce que vous avez ressenti mérite sa place dans un commentaire, tant que vous l’exprimez (avec tact) comme un ressenti et non une vérité. Tout ce que vous avez compris/pas compris, vos étonnements ou vos hypothèses sont aussi très utile.

4. Les suggestions

Après avoir soulevé un problème, il semble naturel à certains de suggérer une solution de remplacement. Pourquoi pas, mais on rentre dans une zone hasardeuse, car chacun a son propre style, sa façon de s’exprimer, et il n’est pas opportun d’imposer votre propre style à l’auteur. Soyez donc prudents dans vos suggestions et vos formulations (oui, on reparlera des formulations et aussi des limites à ne pas dépasser…). Et si vous suggérez, acceptez par avance que vos suggestions puissent tomber à côté et ne pas retenir l’adhésion de l’auteur.

En résumé : suggérez, oui, mais avec prudence et respect du texte de l’auteur. Restez à votre place de commentateur : l’auteur, ce n’est pas vous !

Alors mélange détonant ou détonnant ? Si on parle bien d’un mélange explosif, alors il s’agit du verbe détoner = exploser. Le verbe détonner, lui, signifie « quitter le ton » ou « contraster bizarrement ».

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Isapass
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Billet n°5 : L’équilibre dans les commentaires ?

Message par Isapass »

Ça peut vous paraître évident, pourtant il est facile d’oublier ce conseil d’équilibrer vos commentaires. Au risque d’enfoncer une porte ouverte :door:, on s’est dit qu’un petit rappel sur le sujet ne pouvait pas faire de mal.

Donc oui, tout le monde le sait : signaler les points d’amélioration*, c’est bien, mais c’est encore mieux de mentionner aussi le positif ! Or, on a souvent tendance à oublier, comme si le positif était l’état normal des choses.
N’avez-vous jamais lu une phrase du style “Ah mais au fait, je n’arrête pas de pinailler, mais j’adore ton histoire, hein !” ? Mais puisque on est là pour encourager (cf. billet n°2), souligner ce qui marche bien est un bon moyen de le faire. Et encore plus ce qui nous a particulièrement fait vibrer :hug: .

Entendons-nous bien, quand on parle d’équilibre, on n’est pas en train de vous dire que si vous avez écrit 200 mots sur ce qu’il y a à améliorer, il en faut 200 autres sur ce que vous avez aimé ! D’abord, ça risque d’être compliqué, et surtout ce n’est pas ça l’important. L’important c’est de ne pas oublier.

En plus, parler du positif c’est beaucoup plus facile. On n’arrête pas de vous parler des précautions à prendre sur la forme (oui, promis, ce billet-là ne devrait plus tarder :P), mais quand on parle des points forts, la façon de les évoquer a soudain beaucoup moins d’importance.
Exemple : “C’est une vraie performance, cette scène : toutes les scènes de mort violente devraient être écrites comme ça ! On pleure, on tremble, c’est parfait !”. Cette forme a beau être un jugement (positif, certes, mais un jugement quand même), il y a peu de chance pour que qui que ce soit vous le reproche. Pourquoi ? Parce qu’il est évident que l’emphase utilisée reflète l’enthousiasme du lecteur, et pas vraiment l’avis objectif du relecteur. Donc au final, ça reste du ressenti.
Bref, si vous avez envie de vous lâcher sur la forme, c’est le moment. D’ailleurs, on a quelques adeptes des MAJUSCULES, des points d’exclamation et autres interjections fleuries :hibiscus: (ils/elles se reconnaîtront peut-être**) qui n’hésitent pas. Personnellement, ça m’a déjà valu quelques fous rires, assise seule à mon bureau, en découvrant le commentaire. Et croyez-moi, chaque majuscule m’a fait plaisir !
A noter quand même : un commentaire péremptoire et pontifiant restera difficile à accepter, même entièrement positif (on développe dans le billet sur la forme… Oui, on vous l’aura bien vendu, celui-là ! :p ). On n’est pas là pour valider les textes des autres. Pas plus que pour les invalider, d’ailleurs. :shush:

Ensuite, à vous de voir si vous commencez par le positif ou si vous préférez garder cette note pour la fin, ou encore relever les pépites*** au fil du texte.

Il nous reste à parler des cas extrêmes :
  • Vous n’avez vraiment, vraiment pas aimé le texte >< . Non que ce soit mauvais, mais le style ou le sujet ne vous intéressent pas, vous vous êtes ennuyés… Bref, ce n’est pas votre cam. Même en cherchant bien (faites l'effort !) vous n'avez rien de positif à dire, et vous ne lirez pas la suite. Dans ce cas, peut-être vaut-il mieux passer votre chemin et laisser le soin de commenter à d’autres plumes qui apprécieront plus. À moins que vous ne vous sentiez capable de faire une critique vraiment constructive pour aider l'auteur, ou d’expliquer en quelques mots que vous ne pensez pas être bien placé pour lui apporter quelque chose, mais que vous lui souhaitez une bonne continuation.
  • Le texte vous a paru malsain :nauseated_face: (glorification de la violence ou du viol, discriminations, pornographie gratuite, etc…) ou alors illisible :dizzy: (langage SMS ou phonétique, phrases sans queue ni tête, etc). Dans ce cas, signalez-le aux admins, car il contrevient aux règles de PA :censored: . https://www.plumedargent.fr/page/reglement
  • Au contraire, le texte vous a emballé, fait bondir de joie, laissé pantois d’admiration, et vous n'avez que du positif à en dire. Alors dites-le :party: ! Pas la peine de chercher à toute force à signaler des points d'amélioration si vous n'en voyez pas. Essayez alors de détailler ce qui vous a plu, de donner vos ressentis, de dire pourquoi vous avez aimé, plutôt qu'un simple "c'était génial !!!"

*oui, on parle plutôt de points ou d’axes d’amélioration que de négatif ;). Ça n'a pas l’air de grand-chose et pourtant…

** Je peux éventuellement dénoncer en MP contre rétribution

*** À propos des pépites, si elles font moins de 100 signes, profitez-en pour les mettre dans le projet raclette :cheese: viewtopic.php?f=5&t=627

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Rachael
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Billet n°6 : La formulation du commentaire

Message par Rachael »

Il arrive souvent que les commentateurs aient peur d’être trop directs, de blesser, d’être maladroits, même avec les meilleures intentions :anxious-sweat: . C’est tout à leur honneur; d’ailleurs, ceux qui ne se posent pas de questions devraient parfois le faire…
Car les doutes sont justifiés : il n’est pas toujours facile de formuler sa pensée, et la communication écrite est notoirement source de malentendus ou d’incompréhensions :hot: . C’est pourquoi dans ce billet, nous nous penchons sur la formulation des commentaires.

1. Commençons par parler d’état d’esprit

Rappelons d’abord que sur PA, il n'y a ni expert, ni prof. Avant de laisser un commentaire, il vaut mieux se mettre dans un état d'esprit égalitaire et éviter les postures d'autorité :monocle: . Nous avons dit plus tôt que tout le monde était légitime pour commenter, mais de la même manière, sur PA, personne n’est légitime pour sanctionner ou (in)valider un texte, se poser en censeur ou en critique littéraire.

D'autre part, il y a souvent beaucoup d’investissement émotionnel dans un texte, ce sont nos « bébés », on apprécie rarement d’entendre dire qu’ils sont moches… :weary: Donc pensez-y, usez de vos facultés d’empathie en vous demandant si vous-même, vous prendriez bien ce que vous êtes en train d’écrire à un auteur ou une autrice…
Mais cela peut ne pas suffire : on ne connaît pas ou pas bien les personnes qu’on commente. Elles sont a priori différentes de nous, elles peuvent réagir d’une autre façon que la nôtre. Et même si ce sont nos “potes”, eh bien, un commentaire trop direct peut blesser, d’autant plus qu’on accorde probablement plus de valeur à l’opinion de cet ami ou cette amie qu’à celle d’un inconnu. Donc que vous connaissiez ou non la personne, finalement, la formulation est toujours importante.

Enfin, sur l’état d’esprit : restez bienveillants et positifs. Il ne s’agit pas de dire que c’est formidable si ce n’est pas ce que vous pensez, mais, pour renvoyer au billet précédent, tâchez de trouver de quoi encourager l’auteur ou l’autrice. ;*

2. Évitez les jugements

Évacuons le plus simple : pour les erreurs (orthographe ou autre), vous pouvez vous contenter d’une liste des points fautifs avec une suggestion de correction, éventuellement assortie d’un point d’interrogation.
Ex : entousiame : enthousiasme ?

En revanche, vous l’avez compris, si vous souhaitez pointer des ressentis pas toujours positifs, poser des questions ou faire des suggestions, il convient d’y mettre les formes. Et même si vous êtes emballés, vous n’avez pas pour autant à émettre des jugements comme si vous étiez au jury du prix Goncourt.
C’est d’ailleurs notre conseil principal : évitez les formulations du type jugement. :steam:

Pour vos ressentis, abstenez-vous d’asséner des vérités : vous éviterez par exemple de dire « c’était ennuyeux » ou « ce passage descriptif était confus », cela donne l’impression que vous détenez la vérité. N’oubliez pas que ce n’est qu’une impression, la vôtre ! Vous pouvez dire plutôt : ce passage autour du ragoût de la belle-mère m’a paru long et je ne comprends pas son utilité dans l’histoire », c’est déjà plus précis, plus personnel et cela peut pousser l’auteur ou l’autrice à se questionner. Pour une description, par exemple, soyez précis : « je n’ai pas bien réussi à visualiser la scène décrite » ou « je n’ai pas compris la disposition des lieux ».
Vous remarquez que le « je » permet de passer d’un jugement à un ressenti personnel.

Même chose pour vos observations : soyez dans le factuel, et évitez les jugements. Ex : ce personnage n’a pas donné son opinion une seule fois de tout le chapitre » (factuel).
Bien souvent, vous allez mélanger une observation avec un questionnement ou un ressenti. Ex : j’ai remarqué que ce personnage n’est pas du tout décrit (observation), est-ce que c’est volontaire ? (questionnement). J’ai eu du mal à le cerner (ressenti). On évitera en revanche de dire : ce personnage est mal caractérisé (jugement). Mais on peut dire : j’ai détesté tel personnage pour telle et telle raison (c’est d’ailleurs peut-être ce que l’auteur a cherché à faire :DD )

Pour vos suggestions, même chose, n’affirmez pas que ce que vous proposez est LA solution, évitez les jugements et restez positifs et humbles. Ne dites pas : « ce passage en narration ne marche pas (jugement), tu devrais plutôt mettre un dialogue », mais dites : «Je me demande si on ne serait pas plus proches des personnages avec un dialogue à cet endroit plutôt qu’un passage de narration ».

3. Soyez précis

Plus vos commentaires seront précis, plus ils seront utiles. Des formulations trop générales peuvent heurter sans avoir d’utilité pour l’auteur. Ex : « je me suis ennuyée dans ce chapitre » :sleep: . C’est sûrement vrai, mais si vous ne dites pas un minimum pourquoi, vous blessez sans vraiment aider. Essayez d’aller plus loin, de vous questionner et de donner au moins des pistes : vous vous êtes ennuyée, c’est peut-être que le chapitre est très (trop) narratif et manque de dialogues, ou alors qu’il ne paraît pas faire avancer l’action ? Devinez : ce petit exercice vous sera aussi profitable qu’à l’auteur en vous permettant de comprendre ce qui fait qu’un passage fonctionne/ne fonctionne pas et affûtera vos compétences de commentateur autant que d’auteur (on y reviendra dans un billet).

Bref, il y a toujours moyen de s’exprimer de manière à rendre son commentaire utile et non agressif, même si cela peut quand même être difficile à recevoir :'( (ah, ah, devinez, on en parlera dans un billet).

En résumé : la consigne primordiale, vous l’avez compris, c’est de rester bienveillant, empathique et d’éviter d’émettre des jugements ou d’asséner des vérités. Utiliser une tournure personnelle (je) est souvent un bon moyen de s’exprimer (c’est un principe en communication non violente, on approfondit ça dans le prochain sujet…).

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Isapass
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Billet n°7 : Petite digression sur la communication non violente (CNV)

Message par Isapass »

Dans ce billet, nous allons sortir du sujet stricto sensu des commentaires… pour mieux y revenir par la suite.
Dans le cadre de la formulation, il nous a paru bénéfique de nous autoriser cette petite digression à propos d’un outil appelé communication non violente (CNV). D’abord parce que c’est probablement quelque chose qui peut servir à tout le monde dans de nombreuses circonstances de la vie (donc pourquoi se priver ?), et ensuite parce que nous pensons que c’est assez transposable à la formulation des commentaires.


Les principes de la CNV

La communication non violente est un outil de communication mis au point par un psychologue américain (Marshall B. Rosenberg) visant à apaiser les situations relationnelles potentiellement conflictuelles. Au passage, elle permet une meilleure connaissance de soi-même, voire une transformation, grâce à l’introspection et à l’empathie.

J’ai bien dit “situations potentiellement conflictuelles”, hein ! Il ne s’agit pas d’utiliser ça tout le temps, sinon la vie risquerait un peu de manquer de spontanéité !

Si vous êtes dans le cas d’une interaction susceptible d’engendrer des frictions, la méthode consiste à relier vos sentiments à vos besoins pour en assumer la responsabilité sans la rejeter sur d’autres, puis de formuler une demande pour vous exprimer.
Le procédé est le suivant :
Étape 1- Observation objective de la situation : que s’est-il passé ?
Étape 2- Sentiments : qu’est-ce que je ressens ?
Étape 3- Besoins : lesquels de mes besoins sont non satisfaits par la situation et ont provoqué ces sentiments ?
Étape 4- Demande : quelle demande concrète et raisonnable est-ce que je peux formuler pour que mes besoins soient satisfaits ?

Pas de panique, ça sera plus clair avec un exemple :
Vous avez une petite faim :p . Vous voulez entamer le paquet de vos biscuits préférés que vous avez acheté il y a deux jours. Quand vous ouvrez le placard, le paquet ne contient plus qu’un biscuit. Vous êtes deux à vivre dans l’appartement. (Situation)
Vous ressentez de la colère, de la frustration :steam: . (Sentiments)
La colère est (probablement) due à votre besoin de respect, de justice, d’information. La frustration vient de la nécessité de changer vos plans et de votre faim >< . (Besoins)
Pour que vos besoins soient satisfaits, vous pourriez, par exemple, demander à votre colocataire de racheter un paquet quand il en finit un, ou de vous prévenir, ou de vous en laisser plus. Et à vous-même, vous pourriez demander d’accepter, pour cette fois, de combler votre faim en mangeant autre chose :laughing: . (Demande)

La source des sentiments se trouve dans vos besoins. Or, votre colocataire n’est pas responsable de vos besoins. Il ne sait sans doute pas que l’absence des biscuits déclenchera colère et frustration, ni qu’elles seront dûes à l’insatisfaction de votre faim, de votre besoin de justice ou d’information.
Nommer vos sentiments et leur origine aide à trouver l’apaisement et une solution constructive.

Dans l’expression de ce processus (situation, sentiments, besoins, demande), il est important de respecter quelques points :

Recentrer la discussion sur soi en utilisant le “je” et non le “tu”. En effet, le “tu” est une attaque ou un jugement (ex : “Tu as mangé tous les gâteaux”), au contraire du “je” (ex : “Je suis déçu de ne plus avoir qu’un seul gâteau”). Le second n’est pas une attaque, il apaise le conflit et il a l’avantage d’être indiscutable puisqu’il vous appartient.
Attention aux fausses expressions apaisées : “J’ai l’impression que tu te fous de moi”, c’est toujours une attaque ;)

Faire preuve d’empathie. Si votre interlocuteur est entré dans une situation de conflit avec vous, ce n’est pas pour vous nuire, c’est pour satisfaire ses propres besoins. La résolution sera possible en acceptant vos besoins et les siens, donc dans la recherche d’une solution gagnant-gagnant.

S’exprimer de manière claire et précise. En évitant les sous-entendus, les non-dits, l’ironie et les déclarations à demi-mots, il y a des chances pour que votre interlocuteur comprenne mieux ! De la même manière, n’hésitez pas à utiliser la communication verbale plus que non verbale afin d’éviter les interprétations.

Voilà pour les grandes lignes. Si le sujet vous intéresse, vous trouverez de très nombreuses ressources sur le web pour l’approfondir.


La CNV et les commentaires

Nous nous proposons de tenter l’exercice de la transposition au sujet qui nous concerne ici (les commentaires), tout en comptant sur votre indulgence car nous ne sommes ni psy, ni coachs, ni spécialistes du langage, mais simplement soucieuses de préserver ce que nous aimons sur PA :hug: . S’il y a des experts ou expertes du sujet parmi vous, qu’ils ou elles n’hésitent pas à corriger ou à améliorer.

Evidemment, les commentaires ne sont pas une situation de conflit en tant que telle, puisqu’il est rare que la discussion s’envenime (dans l'ensemble, on sait se tenir). Néanmoins, nous savons tous qu’une remarque mal exprimée peut faire des dégâts sur celui ou celle qui la reçoit. :injured:
Il nous a donc paru intéressant de parler de cette méthode, à la fois comme outil de formulation, mais également parce que le processus en quatre étapes peut aider à analyser son ressenti et à en donner à l’auteur ou l’autrice une expression plus claire.

Exemple :
Situation : Dans cette scène, l’héroïne X a frappé le personnage Y. C’est la première fois qu’elle commet un acte violent et même qu’elle a une réaction aussi extravertie.
Sentiments : 1) Je suis déçue ;( /en colère qu’elle cède à la violence, 2) Je ne suis pas convaincue par la cohérence de sa réaction par rapport à sa personnalité :thinking:.
Besoins : 1) Pour continuer à aimer X :heart_eyes:, j’ai besoin qu’elle partage mes valeurs, 2) Pour continuer à apprécier ma lecture, j’ai besoin de cohérence et de lisibilité dans les personnages :monocle: .
Demande : 1) À moi-même : “attends la suite, elle te rassurera peut-être”, 2) À l'auteur : “J’ai trouvé que la réaction de X ne lui ressemblait pas et je n’ai pas compris son geste. Je me demande s’il ne faudrait pas ajouter une ou deux phrases qui expliquent pourquoi la situation a pu à ce point lui faire faire quelque chose que je ne l’aurais jamais imaginé faire.”

Analyser ses ressentis et ses besoins aide à voir si on est sur une remarque de lecteur (points 1 dans l’exemple), donc subjective et peut-être totalement conforme aux souhaits de l’auteur/autrice ; ou une remarque de relecteur (points 2 dans l’exemple) qui impliquerait donc peut-être une correction ou une amélioration si l’auteur/autrice y souscrit. Ce qui va donc aider à formuler sa demande.

D’autre part, les commentaires sont toujours dans le domaine du spéculatif : on n’est jamais sûr de ce que l’auteur ou l'autrice a voulu exprimer. L’utilisation du “je”, du conditionnel, de formules comme “peut-être” et de formes interrogatives permettent de ne pas être dans le jugement ni l’attaque et de rester dans la suggestion.

Faites preuve d’empathie en restant conscient des besoins de l’auteur ou l’autrice : besoins de clarté dans l’expression de vos ressentis, d’arguments factuels, d’encouragements, de bienveillance… (et probablement pas besoin de jugements ou d’attaques).

Enfin, après avoir fait cet exercice d’analyse de ce que vous ressentez, il y a fort à parier que vous pourrez rédiger clairement et précisément votre remarque. :DD

Alors c’est vrai qu’il est parfois difficile de mettre le doigt sur ce qui provoque le ressenti (frustration, déception…). On sent que quelque chose nous dérange, sans pour autant comprendre de quoi ça vient. D’expérience, nous sommes convaincues qu’essayer d’exprimer son sentiment permet souvent de trouver l’origine. Si ce n’est pas le cas, ne vous mettez pas la tête à l’envers ! Faites tout de même part à l’auteur ou à l’autrice de votre impression en lui disant que vous avez un flou. Peut-être qu’il ou elle situera le problème parce que la question lui était déjà venue, ou peut-être que ça fera écho chez une autre plume qui lira votre commentaire et qui trouvera le nœud.

En bonus, appliquer cette démarche implique de prendre du recul, d’affûter son esprit d’analyse et ça ne peut qu’être bénéfique sur sa pratique d’écrivain ! D’ailleurs, rien n’empêche de tenter le processus en quatre étapes sur ses propres textes quand on sent que quelque chose ne va pas sans parvenir à mettre le doigt dessus...


Avec tout ça, me direz-vous, il va falloir deux heures pour chaque commentaire… :'D
A quoi je vous répondrai que ça s’applique surtout quand la remarque risque de toucher un point sensible ou structurant. En plus, en pratiquant, ça devient de l’ordre du réflexe.

Et enfin, je pense qu’il y a beaucoup de plumes qui pratiquent la CNV dans leurs commentaires de manière plus ou moins conscientes. ;) Il n’y avait plus qu’à mettre un nom dessus ! :party:

N'hésitez pas à réagir dans le flood pour enrichir ce billet !

Et il faudrait vraiment que quelqu'un me désactive les smileys, non ?... Il est possible que j'en abuse un peu :nerd:

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Rachael
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Billet n°8 : Les interdits du commentaire

Message par Rachael »

Interdits, interdits, on y va fort, allez-vous dire ! Oui, mais votre curiosité, votre potentiel d’indignation sont chatouillés, non ? Vous voilà prêts à la révolte ? Comment ça, on va m’interdire quoi, au juste ? :steam:

Pas de panique ! PA étant une dictature gentille, on ne va pas vous conduire au bûcher ou vous menacer de sanglantes représailles :censored: , mais simplement, comme dans les autres billets, vous donner quelques conseils qui, nous l’espérons, vous sembleront logiques et justifiés à la fin de votre lecture.

1. Totalement interdits : les propos malveillants ou insultants

Donc pour commencer, il est sûrement évident de dire que les insultes sont interdites :mask: . Donc, si vous recevez un commentaire insultant (ton écriture/ton orthographe/ton intrigue est nulle ; ton machin est un tissu d’âneries ; tu écris comme une casserole), ce n’est pas acceptable, et l'auteur ne doit pas hésiter à le signaler aux administratrices.
Du côté du commentateur, si vous voyez un texte qui vous donne envie de vous fâcher et de traiter l’auteur ou l’autrice de tous les noms, parce qu’il véhicule par exemple des idées malsaines (apologie de la violence, propos discriminatoires, pornographie, etc), le mieux est de signaler ce texte aux admines et de garder votre calme -_- , quitte à vous contenter de dire à l’auteur que son texte vous semble contrevenir aux règles de PA. Si vous avez un doute, on rappelle que le règlement est .
Bon ça, c’est fait ! (je précise que les exemples ont été inventés, ce ne sont pas des cas vus sur PA… :screaming: )

2. A bannir : les injonctions

Au-delà de ces cas extrêmes (heureusement rares), dont on ne reparlera pas, il y a quelquefois des intentions bienveillantes mal avisées. La frontière est parfois floue entre la suggestion utile et celle qui va au-delà de ce qui est souhaitable. On ne jettera pas la pierre. Qui n’a pas eu une fois envie de dire : « Non, mais supprime-moi tous ces adverbes ! Il y en a beaucoup trop, ça rend tes phrases lourdes/tes descriptions soporifiques ! » :sleep: . Ou « non, mais arrête de faire sourire TOUS tes persos TOUT le temps ».
Ben oui…mais non ! On évite de donner des ordres à l’auteur ou l’autrice. C’est prendre une position d’autorité qui ne se justifie pas. Il y a à coup sûr un meilleur moyen de lui faire comprendre ce que vous avez remarqué ou ressenti. Relisez donc le billet sur la formulation...

3. A utiliser avec (grande) modération : les réécritures

On peut suggérer à l’auteur ou l’autrice une ou des formulations, mais on évitera de réécrire son texte, à moins qu’il ou elle ne le demande expressément. Pourquoi : ben, parce que c’est son texte, pas le vôtre, et que vous n’avez pas à imposer votre style ou votre vision de l’histoire.
Alors quelle est la limite ? Elle peut être à définir avec l’auteur, mais il nous semble qu’au-delà d’une phrase, deux maximum, on commence à réécrire le texte. On ne réécrira certainement pas un paragraphe entier dans un commentaire, sauf si l’auteur demande expressément des suggestions de ce type. (Ex : je m’arrache les cheveux avec ce paragraphe/ce dialogue :injured: , comment le verriez-vous ?)
Dans le même ordre d’idée, on ne réécrit pas non plus l'intrigue, on ne redéfinit pas les personnages. Exemple : "l'histoire m'aurait paru beaucoup plus intéressante si ce personnage n'avait pas 20 ans mais 60" ou "ce serait mieux si Ophélie tombait amoureuse de Thorn beaucoup plus vite (dans la Passe-Miroir) :astonished: ."
Ben, non, là c'est plus la même histoire…
Comme souvent, tout est dans le dosage. Vous pouvez suggérer par exemple, que tel personnage qui est le dixième roux dans l’histoire (sans raison particulière), pourrait avoir une autre couleur de cheveux… Vous pouvez aussi signaler quand il vous semble comprendre ce que l'auteur a voulu faire et que ça ne vous paraît pas marcher. Pour cela, on s'assure d'avoir bien compris l'intention de l'auteur (par des questions) et ensuite on suggère que si l'hypothèse est juste, elle serait peut-être mieux exprimée comme ci ou comme ça.
Pour conclure : soyez prudents dans les réécritures et avant tout, respectez le texte et l’intention de l'auteur.

4. A manier avec des pincettes : l’humour et l’ironie

Attention aux tentatives d’humour ou d'ironie, qui peuvent très facilement ne pas être comprises, tomber à plat ou carrément vexer. Ca paraît peut-être évident, mais dans un commentaire écrit, vous ne disposez pas du non-verbal pour signaler le second degré (les expressions faciales, gestes ou intonations :p ). Ni même des smileys qui peuvent parfois s’y substituer (à la différence du forum). Donc, prudence !
Exemple : “ortographe : tiens, tu as cassé ton correcteur ?” Si le destinataire est déjà un peu ému par une remarque précédente ou son IRL, ou qu’il est complexé par son orthographe (justement), il ne goûtera peut-être pas le sarcasme… Ou il ne comprendra pas votre remarque.
Il est donc prudent de n’user d’ironie que si c’est très explicite, si ça n’a aucune chance d’être vexant, ou si on connaît vraiment très bien la personne à qui on s’adresse (et encore…)

En résumé : pas d’insultes envers le texte ou son auteur, pas d’injonctions à faire ceci ou cela, et on évitera les réécritures du texte de l’auteur (style, intrigue ou personnages). Et pour finir, gardez une extrême prudence avec l’humour et l’ironie.

Si vous voyez d’autres éléments à bannir dans les commentaires auxquels nous n’aurions pas pensé, par exemple quelque chose qui vous aurait heurté en recevant un commentaire, n’hésitez pas à le signaler dans le flood.

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Rachael
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Billet n°9 : La grammaire et l’orthographe

Message par Rachael »

On le sait, l’orthographe française peut-être un cauchemar pour certaines personnes :screaming: , et la grammaire française n’est pas non plus un long fleuve tranquille. Loin de nous l’idée, ici, de blâmer celles et ceux qui ont des difficultés avec l’une comme l’autre. On peut ajouter à la liste des embûches la ponctuation et la typographie, qui suivent des règles parfois complexes (il y a quelques bons conseils sur le forum, notamment sur les dialogues).

Cela étant dit, commençons par une petite mise au point, en mode « père fouettard » :steam: : les plumes commentatrices* de PA n’ont pas vocation à corriger le texte à la place de l’autrice. Ce que nous entendons par là, c’est qu’il incombe à l’autrice d’essayer de fournir un texte dont l’orthographe aura été au minimum corrigée (au moyen d’un correcteur : Il en existe de gratuits dans les logiciels de traitement de texte et aussi en ligne). D’ailleurs, un texte expurgé d’un maximum de fautes sera plus agréable à lire, car les fautes ont tendance à gêner la lecture et la compréhension, voire à faire fuir les lectrices. Donc pour avoir des lectures suivies et des commentaires qui ne portent pas QUE sur les coquilles (ce serait dommage…), les autrices auront tout intérêt à corriger au mieux de leurs capacités (à l’impossible, nul n’est tenu).

Passons donc maintenant du côté des commentatrices. D’abord, corriger l’orthographe ou la grammaire, ce n’est nullement une obligation, et d’ailleurs, toutes les plumes ne sont pas forcément des correctrices. Comme on l’a déjà évoqué, les lectrices sont là pour partager leurs impressions et ressentis, questionner l’autrice ou lui donner leur compréhension du texte. Elles n’auront peut-être pas envie de corriger les coquilles, de relever les tournures fautives ou de mettre en question les anglicismes :censored: . Cela nécessite en outre des talents particuliers et beaucoup de temps. Tout ça pour dire que si une plume fait le travail de relever les erreurs, l’autrice peut être reconnaissante, car cela demande savoir-faire et efforts.

1. Pourquoi corriger les fautes ?
Disons-le tout net : si vous ne voulez pas corriger les fautes, parce que vous n’avez pas envie de vous interrompre, que vous préférez absorber le texte en vous focalisant sur l’histoire, c’est OK. Si au contraire, vous vous sentez la fibre correctrice, vous avez envie de pointer un barbarisme ou un anglicisme, c’est OK aussi ! :DD

À chacune ses raisons :
• Parce que vous avez envie d’être utile à l’auteur ? (correctrice bienfaitrice :hug: )
• Parce que vous ne pouvez pas vous en empêcher ? (correctrice compulsive :thermometer: )
• Parce que vous avez envie de vérifier si cette tournure qui vous a fait tiquer est effectivement fautive ? (correctrice obsessionnelle :drooling: )
• Parce que l’histoire vous plaît, mais que les fautes d’orthographe, ça craint ? (correctrice moralisatrice :monocle: )

Quelles que soient vos raisons, faites-vous plaisir ! Nul besoin d’être exhaustive, toute erreur signalée est bonne à prendre pour l’autrice…

2. Comment réagir face à des coquilles occasionnelles ?
Un bon principe, c’est de ne pointer des erreurs que si vous êtes sûres. En cas de doute, vous pouvez soit aller vérifier (mais oui, cela vous fera le plus grand bien), soit formuler votre doute. Ex. : est-ce que « rappeler » n’est pas un verbe transitif direct ? Personnellement, j’ai bien amélioré mon français en revérifiant des règles qui étaient devenues plus que floues dans ma petite tête au fil du temps.
Pour la présentation, comme nous l’avons déjà suggéré dans le billet 6 sur la formulation, une liste peut suffire, avec le mot ou la tournure fautifs et une remarque ou une proposition de correction. Si (et seulement si) vous en avez envie, vous pouvez aller plus loin, donner des explications, suggérer des tournures ou mots alternatifs. Si vous suggérez un changement, faites-le sans être péremptoire.
Ex. : plutôt que « adresser le problème » qui est un anglicisme, tu pourrais dire « se pencher sur le problème » ou « discuter du problème » ou « résoudre le problème », selon ce que tu as en tête. Pour l’autrice : ce genre de suggestion prend du temps, donc si ne vous vexez pas si la personne vous pointe juste l’expression et le souci qu’elle lui inspire. Ex. : adresser le problème : anglicisme. À vous ensuite de trouver le mot juste pour corriger (ou pas, c’est votre texte ;) ).

2. Comment réagir face à un texte truffé de fautes ?
Vous allez pouvoir vous défouler en pourfendant l’autrice ! :steam: Non, je blague…
En revanche, vous pouvez passer votre chemin, bien sûr, mais une autre option est d’en discuter sans agressivité avec l'autrice pour savoir si c'est relu, et lui suggérer de relire et corriger si ce n'est pas fait. Soyez patientes, l'orthographe n'est pas évidente pour tout le monde. Rappelez à l’autrice que des correcteurs existent et qu’ils éliminent au moins une partie des fautes.

PS à la correction de ce billet, j’ai trouvé des erreurs de ponctuation, et un anglicisme :screaming:. Comme quoi, il est quasiment impossible de ne pas faire d’erreur, même en écrivant sur l’orthographe et la grammaire…

* dans ce billet, nous avons tout accordé au féminin, partant du principe que lectrice, autrice, commentatrice sont des qualificatifs de « plume ». :smirk:

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