Extraits

[Elia]

Merci @Nascana ! Oui, il y a beaucoup beaucoup de tension en effet !
@Mart : pour répondre à tes remarques, enfin à une (les autres pinaillages sont pris en note), le récit n'a pas vocation à être historique (la dimension historique est juste en toile de fond) donc je me permets quelques libertés. Les Patrouilleurs apparaissent presque dès le début et leur fonction est expliqué : ce sont des chasseurs de sorcières pour caricaturer ! Je suis contente que ça t'ait plu, merci pour tes remarques
Pour répondre à ton extrait : ton style est vraiment fluide et je trouve que ces quelques mots fonctionnent très bien. C'est glauque, les mots sont bien choisis, les sensations bien transcrites ! On sent bien dans la tête du héros. Tu es une très bonne découverte de PA

[Lyrou]

@eauderose très chouette extrait, j'aime beaucoup la dynamique entre les personnages elle coule tout naturellement et l'écriture est très fluide
@Elia ça donne très envie de venir voir ton histoire! Le suspense est très bien géré et les émotions des personnages bien retranscrites même pour Ian alors qu'on est pas dans sa tête à lui
@Mart wo terrible D : tu transmets bien l'horreur de la scène, descriptions réussies toutça

[Eresia]

J'ai pris le temps de lire tous les extraits, je ne vous commente pas, parce que tous ce que j'ai à dire a déjà été dit, et j'ai rien de plus à ajouter que *wahou !* ce qui n'est pas constructif, j'en conviens. En tout cas, ma PAL vient de s'allonger grâce à vous !

Je viens aussi poster un extrait. Je n'ai pas écris grand-chose depuis le début de ce PaCNo - j'essaie de me rattraper - mais j'avais envie de partager le début de mon chapitre 3. On y retrouve Liz qu'on avait laissée inconsciente sur un perron à la fin du premier chapitre, l'occasion pour moi de tenter de la décrire.

**Réel**
>Liz était étendue sur son lit, les bras ballants, le regard fixé sur le plafond. Enfin, elle avait du mal à fixer quoi que ce soit ces temps-ci. Elle tenta de remuer les doigts et après quelques secondes de latence, ils répondirent. Elle en fit de même avec ses doigts de pieds, par précaution, et soupira. Bordel, elle était si molle !
Elle fronça les sourcils, contrariée. Il fallait qu?elle reprenne le contrôle ! Elle prit une profonde inspiration, chassant son agacement de son esprit et se mit à parcourir son corps, membre par membre, pour se le réapproprier. D?abord la tête : ses cheveux, bruns et indisciplinés d?ordinaire, étaient blonds et complètement brûlés. Sur son visage, pâle et trop creusé à son goût, trônait ses yeux noisette gonflés, rougis, sous lesquels s?étalaient d?énormes cernes ; son nez, quelconque et sa bouche à la lèvre inférieure traversée par un anneau noir. Elle descendit le long de ses bras, flasques, passant dans chacun de ses doigts en les remuants, remonta dans son thorax, prit conscience du poids de sa poitrine, passa sur ses côtes affublées de sa drôle de tache en forme d?oiseau, puis sur la peau détendue de son ventre... Elle tiqua. Elle barra la route aux émotions qui affluaient comme à chaque fois qu?elle s?arrêtait sur ce corps. Elle n?avait pas envie de s?y confronter maintenant, et surtout, ce n?étais pas le but de l?exercice. Elle reprit son chemin au niveau de son nombril, enfin, là où il était supposé se trouver, vu qu?il était enseveli sous une vague de peau. Elle descendit vers son aine, passa le long de ses hanches, encombrantes, de ses cuisses aussi larges que des poteaux, de ses grandes jambes et enfin, ses doigts de pieds. Elle soupira. Elle était vraiment incorrigible.
Son examen terminé, elle tenta de s?asseoir et avec une lenteur insupportable, ses membres lui répondirent. Après un temps qui lui parut infini, elle parvint enfin à se lever et se dirigea, titubante, vers la cuisine, en quête d?un peu d?eau. Peut-être serait-il bon qu?elle avale quelque chose avec ça, un truc un tant soit peu consistant. Elle ne se souvenait même plus quand elle avait mangé pour la dernière fois. À vrai dire, elle n?avait même aucune idée de la date du jour et n?avait aucune certitude quant à l?année. Elle soupira et un filet de bave lui coula sur le menton, lui tirant un grognement. Lever le bras pour l?essuyer lui demanderait trop d?effort, aussi, elle se contenta d?ouvrir la porte du frigo. Elle grogna de nouveau en s?apercevant qu?il était vide, aussi vide que sa tête. C?était à son tour de faire les courses, et elle avait oublié. Enfin, non, en vérité, elle avait préféré utiliser son argent pour la poudre, une fois de plus. Elle attrapa une bière qui traînait là et la décapsula. C?était pas terrible, mais c?était toujours plus nourrissant que de l?eau. Elle traîna des pieds jusque sa chambre, attrapa le premier sweat qui lui tomba sous la main - qu?elle enfila à la hâte par dessus son ample tee-shirt - sortit une cigarette du paquet posé sur le guéridon, puis elle se posta devant sa fenêtre.
Elle déconnait. Ça faisait quelques semaines qu?elle était sortie de l?hôpital après s?être effondrée sur le perron. Trop de poudre ce jour-là. Elle ne savait pas pourquoi elle s?était sentie aussi dépassée. Envahie. Les souvenirs étaient venus en masse la harceler, et elle avait passé la journée à les fuir. Habituellement, elle gérait, elle n?allait jamais trop loin. Mais il avait fallu que cette ordure? Non ! Elle ne voulais pas y penser. Elle ferma les yeux et serra les dents. Voilà, à peine sortie qu?elle reprenait déjà les bêtises. Elle tira fiévreusement sur sa cigarette, et avala une gorgée de bière pour tenter de dissiper la culpabilité qui lui enserrait la gorge. Le sevrage avait été rude en plus ! Mais elle n?avait pas le choix. Il lui fallait au moins ça pour supporter le quotidien.
Son corps commençait à se réveiller, et avec lui, son esprit. Elle grimaça quand les souvenirs de sa journée de la veille vinrent gratter à la porte. Elle parcouru son foutoir des yeux à la recherche de sa veste, qu?elle repéra, roulée en boule sous le guéridon qui lui servait de table de chevet. Rassurée, elle recracha sa fumée et la regarda s?envoler vers le ciel d?un ?il absent. L?aube commençait à pointer le bout de son nez. Par delà les tours grises, le ciel rosissait de plus en plus, les oiseaux commençaient à piailler, les rectangles des fenêtres d?immeubles s?illuminaient. La vie reprenait ses droits, le temps s?écoulait, impitoyable, insensible aux tourments de la jeune fille. Sa cigarette finie, elle laissa tomber son mégot incandescent et vida le reste de sa bière d?un trait, ce qui lui valu un rot tonitruant qui lui tira un sourire de satisfaction tandis qu?elle se grattait la fesse. Puis, sans aucune douceur, elle referma la fenêtre et se laissa glisser sur son futon.

[Spacym]

Ouh ! tellement de jolis extraits que j'ai loupés... Je vais essayer de rattraper cela graduellement...

@Laure : j'aime beaucoup , et en particulier le début qui parle du fait que les tragédies n'empêchent pas le monde de tourner, puis la comparaison entre deux tragédies à des échelles différentes, ça sonne très juste.

@Lily : pas mal, ce prologue, jolie description de l'arche, ca donne un sens de merveilleux et d'inquiétude à la fois.

@eauderose : les sentiments de Ava pour Caleb sont touchants, on sent toute la fougue de la jeunesse et aussi que son frère n'a pas l'air commode sur ce point.



De mon côté, je vous mets un petit extrait de "Chaos" , où le lieutenant Lawson est aux prises avec un tueur en série , mais doit aussi gérer en même temps les frasques de Sarah, une ex-flic de la scientifique qui mène son enquête en parallèle pour des raisons personnelles. Il découvre par hasard grâce à son partenaire que la jeune femme en question souffre d'un trouble mental qui explique son comportement.

>> Lawson n?était certes pas psychologue, ses connaissances théoriques sur les maladies mentales n?étaient pas meilleures que celles de n?importe lequel de ses collègues ayant suivi quelques cours en la matière. Mais il avait peut-être indirectement une connaissance pratique plus avancée que la leur. A sa naissance, la communauté où vivaient ses parents commençait à ne plus être vue d?un oeil mauvais et méfiant par le voisinage, mais plutôt d?un oeil hésitant et curieux. Les années passant, les gens de la région étaient venus de plus en plus nombreux dans la petite boutique que tenait sa mère, certains ayant l?air de se rendre là comme autrefois on se rendait chez la sorcière du village, avec honte et excitation à la fois. Nombre d?entre eux cherchaient des remèdes à des douleurs physiques que la médecine échouait à guérir, mais plus nombreux encore étaient ceux qui venaient en quête de solution à un mal être moins palpable. Adolescent, il aidait sa mère à la boutique, entendait les plaintes, les pleurs, le désespoir de ces gens ; les mots d?apaisement et les recommandations qu?elle leur apportait en retour. Plantes, phrases et rituels aidaient parfois réellement ces âmes en peine, à tout le moins elles leur apportaient toujours la sensation que quelqu?un était prêt à les écouter.
Lawson sourit à nouveau malgré lui, le regard toujours fixé sur sa liste mais perdu dans le vague. Cette jeunesse étrange, c?était son trésor et ce qu?il reniait tout à la fois. Bien après avoir appris les secrets et croyances des siens, bien après avoir appris lui-même les décoctions et les mots magiques, les formations qu?il avait suivies en intégrant la police avaient donné d?autres noms rébarbatifs et austères à ce qu?il connaissait d?instinct. Rétrospectivement, il aurait pu diagnostiquer chez les clients de sa mère une demi-douzaine de troubles différents, les nommer comme on les nommait dans le monde normal où il évoluait à présent. Mais on ne se débarrasse pas des leçons apprises dans l?enfance quoiqu?on fasse. Il voyait toujours le monde à travers cette grille d?interprétation, par les yeux du gamin qu?il avait été.
Une sorte de petit ricanement désabusé lui échappa. Tiens, il aurait même pu recommander à cette furie de Sarah Cassel quelques remèdes qui pourraient réellement l?aider à gérer son problème. Enfin, pensa-t-il en soupirant, il aurait pu si ses échanges avec elles ne s?étaient pas limités aux sermons bien sentis qu?il lui avait assénés et à cette gifle retentissante dont elle l?avait gratifié devant ses collègues. Excédé rien qu?en y repensant, il roula des yeux puis s?ébroua. Il avait assez perdu de temps comme çà à cause d?elle

[Nascana]

@Eresia elle a l'air mal en point cette héroïne. D'ailleurs, je me demande est-ce qu'elle est enceinte ? Ca expliquerait qu'elle ne fasse pas attention au niveau du ventre.

@Spacym j'aime bien la vision de ton personnage. On peut dire qu'il est avantagé par rapport à ce qu'il a vécu dans son enfance.

[Eresia]

@Nascana Elle a été enceinte, mais l'enfant n'a pas survécu. Elle n'a pas un début facile, c'est le moins qu'on puisse dire. :x

[Lily]

@spacym Je trouve l'idée de ce perso " mixant " un savoir psy classique avec des connaissances ésotériques tirées de son enfance super chouette ! (édit : bon, apparemment, suite à la lecture d'un autre commentaire et de la relecture de ton extrait, suis tombée à côté de la plaque et en fait sa maman serait pharmacienne ? Ouuuups ! À force de lire du fantastique et du fantasy, v'là que j'en vois partout ! huhu...) Perso (mais j'insiste, c'est vraiment un avis personnel) je tenterais d'alléger les phrases en utilisant moins d'adverbes, de qui et de que. C'est mon propre combat ! Continue en tout cas !

@Mart L'émotion est là ^^ Je me demande comment il va justifier la disparition de ses parents vu qu'il cache les corps... Peut-être s'enfuit-il après pour quitter la civilisation ?

@Eresia Effectivement, la pauvre ! Je me demande comment tu vas lui permettre de se reconstruire au fur et à mesure de ton récit (si bien sûr c'est ton but ). C'est une prise de conscience d'un point de rupture costaud que tu nous offres là

[Jamreo]

@Spacym, j'aime beaucoup ! Tu donnes une furieuse envie de commencer "Chaos" avec cet extrait et le résumé que tu fais de l'histoire. Sa mère était pharmacienne, c'est ça ? En tout cas j'aime bien cette idée que l'enfance donne une grille de lecture dont on ne se sépare jamais vraiment.

@Eresia : elle rote, elle boit de la bière, elle se gratte la fesse, je l'aime bon, en revanche ça n'a pas l'air facile pour elle, je ne l'envie pas. On se demande comment elle en est arrivée là. C'est en tout cas bien écrit !

Un petit extrait de *Vitium Angelorum*, une histoire de science-fiction dont je tente désespérément de venir à bout de la deuxième partie depuis une éternité et comme c'est un passage très spoilant, l'extrait sera vraiment petit et un peu insignifiant. Mais j'étais trop fière d'avoir relevé le défi dominical :

>Zackery voulut lui poser une main sur l?épaule, mais elle se dégagea avec humeur. Elle n?était pas prête à accepter sa compassion ; probablement parce qu?elle ne l?était pas à accepter cette histoire. C?était un conte, rien de plus, qu'il lui avait servi pour passer le temps, ou parce qu?il était dérangé. Oui, voilà : le spécimen Pete Zackery était dérangé.
Rassérénée, Adhaley se leva.
? Qu?est-ce que vous faites ? s?étonna-t-il.
? Je vais chercher Thomas. Il a besoin de nous.
Le visage de l?homme perdit toute expression. Mécaniquement, il joignit les mains et se pencha vers elle :
? Vous n?avez rien entendu de ce que je viens de raconter ?
? J?ai oublié, dit-elle évasivement.
Pendant qu?il parlait, le temps s?était rafraîchi. Adhaley remonta la fermeture éclair de sa veste, vérifia ses lacets, empoigna son sac à dos.
? Vous avez conscience de ce que vous faites ? demanda calmement Zackery.
? Oui, je vais sauver mon pote.
Il secoua la tête.
? Vous partez seule, sans défense ou presque, et sans expérience de la région. Vous ne savez pas où aller. Vous avez déjà failli vous faire découper, et vous n?êtes pas très solide psychologiquement. Moi, j?appelle ça se jeter dans la gueule du loup. Dites-moi, vous êtes suicidaire ?
? C?est pas le moment de jouer au psy, jeta-t-elle méchamment. Ça vous va pas, en plus.
? D?accord. Je capitule.
Adhaley lui adressa un coup d??il courroucé. Était-il encore en train de blaguer ?
? Je suis sérieux, précisa-t-il. Au point où nous en sommes? mais avant de tenter quoi que ce soit, je vous demanderais simplement d?écouter la fin de mon histoire. Vous voulez bien ? Ce ne sera pas long, crut-il bon d?ajouter.
? Allez-y, maugréa-t-elle en restant debout.

[Dan]

@Eresia ah c'est clair qu'on est très très loin des héroïnes lisses et parfaites ! Comme Jam j'ai toujours un faible pour les buveuses de bière roteuses Mais plus sérieusement on sent très nettement le malaise derrière tout ce qu'elle fait/pense/ressent, et c'est assez oppressant. Après je t'avoue qu'il y a quelques détails qui m'ont fait tiquer (je trouve sa description un peu "forcée", par exemple, ou seulement trop détaillée dans le contexte ? Et puis j'ai du mal à croire qu'on ait la force d'ouvrir un frigo mais pas de s'essuyer la bave xD) Cela dit c'est un premier jet c'est normal ; je connais pas ce projet, il consiste en quoi ?

@Spacym Lawsoooon ?? Ah non mais ça me manque vraiment trop, *Chaos*... ! J'espère que ce PaNo va te permettre d'accoucher d'un millier de chapitres (au bas mot). En plus on a un petit aperçu de son enfance particulière, et puis j'aime vraiment la façon dont ça rejoint les problèmes de Sarah. Mais faut pas qu'il soit rancunier le petit, s'il a de quoi l'aider, j'espère qu'il va pas tergiverser trop longtemps è.é

@Jamreo j'adore la dynamique entre les personnages, je trouve que ça rend très vrai en très peu de mots. Adhaley a l'air d'être un personnage comme je l'ai aime (surtout si elle mange de la brioche) et ce jet dans la gueule du loup est très intrigant, du coup... Il me semblait qu'il s'agissait de partir en road-trip usien, dans cette histoire, et subitement on parle de se faire découper xD Mais que s'est-il passé pour en arriver làààà ah j'ai vraiment hâte de découvrir cette histoire !

Désolée pour tous les extraits postés avant mais j'ai dû attraper le train en route

[Isapass]

Olala ! Y a du niveau !
Tous les extraits sont super prometteurs.

@Eresia : je trouve cet extrait d'une noirceur !... On touche du doigt la déchéance du corps, de l'esprit, de la volonté, c'est assez effrayant. Les addictions sont un sujet qui me touchent toujours beaucoup. Je trouve que le ton, somme toute assez neutre et "extérieur" (c'est pas tout à fait de l'introspection), est très bien choisi.
@Spacym : Je ne connais pas ton univers mais je trouve ce passage très sympa. Ca se lit très bien, c'est fluide, riche et explicite. Ca donne envie... (Oh non... pitié pour ma PAL !)
@Jamreo : bel exemple de dialogue. Efficace, rythmé, très crédible (même si je ne connais pas ton univers). Les phrases narratives ajoutent encore à la dynamique et ne coupent pas du tout les échanges. Bravo pour le défi du jour !