Je ne crie haut et fort ce que j'aime que quand vraiment il y a eu évanouissement de bonheur, et ça a été le cas pour la première fois depuis longtemps en termes de séries fantasy avec The Witcher. Je me suis dit que ça vaudrait le coup de partager pour ceux qui aiment ce genre.
Précision : la série s'inscrit dans une oeuvre bien plus large, qui contient des romans et des jeux vidéos. Je ne connaissais rien de rien, je suis arrivée sans contexte, et ça n'a posé aucun problème.
Dans la série, on raconte trois histoires : celle de Geralt de Rivia, un mercenaire mutant, solitaire, boudeur ; celle de Yennefer of Vengerberg, une magicienne puissante, ambitieuse, sans pitié ; et celle de Cirilla Riannon, une princesse sans trône, déterminée, persévérante, bienveillante, et courageuse. Ils vivent tous dans un monde en profonde mutation, où des mages et des guerriers s'affrontent dans des jeux de pouvoirs complexes.
Il y a deux saisons sur Netflix, qui sort également toutes sortes de choses autour de la série : des spin-off, des sequels, des prequels, des films d'animation, des making-of. Les fans vont donc être servis généreusement, ce qui est toujours sympa à se dire quand on rentre dans un univers, je trouve. (Encore une fois, sans compter qu'il y a des centaines d'heures de jeu, et plein de romans.)
Pourquoi un tel coup de coeur ?
- C'est une masterclass d'écriture pour moi en termes d'équilibre. Ça joue si finement sur un ensemble très large de personnages qui, tous, existent dans leurs détails et nuances, et viennent répondre à une palette de thèmes. Le monde est riche, et on en découvre les facettes tout petit à petit. Ce qui a l'air déconnecté au premier abord va toujours finir par être connecté au reste après. Et, beauté des beautés, la "vérité" qu'on trouve au terme d'un épisode va systématiquement être revisitée à partir d'un autre point de vue, encore et encore et encore. C'est ma façon préférée d'envisager l'Histoire et les histoires : à travers l'émotion, les interprétations, et toutes les perceptions qu'on peut avoir d'un même événement, d'une même situation.
- Thématiquement, ça déboite. On parle de la position de la femme dans la société, à travers différentes envies, différentes méthodes, le rapport au corps, à la force, à l'ambition, à l'amour, au foyer, tout y passe, et rien n'est jamais dogmatique. On parle de la famille, la transmission, l'engagement, et une des questions principales est : comment aimer ? Comment être là pour ceux qu'on aime et en même temps rester fidèle à qui on est ? Comment ne pas se perdre dans l'autre tout en étant loyal ? Il y a aussi, de façon lancinante, une question de pouvoir, de hiérarchie, de domination, de comment vivre ensemble comme société, entre différents peuples, différentes espèces. Et, bien sûr, il y a toute une thématique de la culpabilité et de la honte, d'apprendre à s'accepter comme on a été et comme on est.
- Ces personnages, mamma mia ! Je suis prête à les suivre au bout du monde.
Coeur sur vous, et une bonne journée à tous.
PS - Je ne mets aucun lien vers le monde extérieur, parce que personnellement, je ne regarde plus les bandes-annonces (à cause des 36,000 spoilers qu'on y trouve), je me lance juste à corps perdu dans les premières minutes des choses, et puis je vois si ça le fait.