La tentation est grande, mais je n?ai pas lu vos avis pour l?instant.
J?ai été agréablement surprise par le fait que j?ai assez bien accroché, même dans les moments hauts-perchés. Peut-être parce que, faute de temps, j?ai regardé le film en 3 fois. Les coupures auraient pu me sortir totalement de l?ambiance, et pourtant, j?arrivais à me remettre instantanément dans le bain. J?avoue que je suis assez tolérante des ambiances vaporeuses à base de plans sur des transparences de tissu ou le vent dans les herbes, alors ça aide.
Comme la plupart des gens je pense, ce qui m?a intéressé le plus est le « film dans le film ».
>>Clairement, l?espèce de prologue qui dure les 35 premières minutes, et le dernier quart d?heure sont dispensables. Quoique, la conclusion à base de réunion dans l?au-delà (ce que je suppose être) m?a touchée, mais j?impute ça à mes petites hormones sensibles du moment. De la même façon, le petit discours en voix off peut paraître très neuneu ou prétentieux, mais je devais être dans la bonne période pour y être réceptive : non pas que je fusses d?accord, ou que je me sois concentrée sur ce qui y était dit, mais ça m?a plongée dans une humeur songeuse, ni joyeuse ni triste, juste réflective.
Ce que j?ai le plus aimé, c?est la justesse des relations entre les personnages, surtout la personnalité du père.
La maman
>>Petite réserve pour la mère, qui semble n?avoir que la facette de l?amour « pur », et dont la représentation était assez essentialiste : son âme est entièrement femme, avec toutes les qualités traditionnelles qui y sont associées, comme si elle était née ainsi et non pas modelée par l?éducation et la société. Elle influe dans la vie des autres par sa simple présence silencieuse, mais justement, je trouve ça dommage que jamais elle ne parle à ses enfants avec des mots, presque comme si elle était une créature magique et non une personne humaine.
Bon, par contre, comme je suis fort superficielle avec un faible pour les rousses diaphanes, j?ai contemplé tous les plans poétiques sans broncher

Les garçons
>>J?ai bien aimé les relations entre les frères, surtout vers la fin, avec l?épisode de la carabine et Jack (?) qui s?excuse auprès du blondinet. Franchement, les acteurs étaient au top. Avec l?ambiance, toutes les scènes des garçons qui jouent et courent font penser à un Virgin Suicides masculin.
Par contre, j?étais totalement perdue quant à qui est mort ou pas. Au début du film, lorsque la mère reçoit une lettre, je suis partie du principe qu?un des garçons était mort à la guerre, et vu qu?elle était encore jeune, je me suis dit que c?était l?aîné, Jack, et que l?homme contemporain en costard était un de ses frères qui se rappelle ce Jack.
Sauf qu?à la fin, il me semble évident que l?homme est Jack. Donc quel frère est mort ?
Aussi, au milieu, il y a un garçon qui se noie, et on voit l?enterrement, mais pas de grande effusion chez les parents. Mais en même temps, Jack s?interroge « pourquoi lui » etc. Alors je me suis demandée si en fait depuis le début, il y avait 4 garçons ? Bref, j?étais perdue.
Et pour couronner le tout, dans la plage-au-delà, la mère est encore plus en béatitude devant un des blondinets, donc j?imagine que c?est un qui était mort avant elle, mais alors dans quelle circonstance ? Noyade ou guerre ?
Le papa
>>Pour finir, la figure du père, à l?opposition de la mère, était bien creusée. On sentait tous les conflits résultant de son ego déçu, entre le tiraillement entre affection mal exprimée et volonté de renforcer ses fils. Choix d?éducation pour leur bien et choix d?éducation « selon ce que la société voudrait ». Et puis le fait que ce n?est jamais acquis, il n?y a pas d?illumination qui le métamorphose en un bon papa. Il y a des hauts et des bas, des moments radoucis, et puis boum, dès qu?il y a une insécurité, retour dans ses travers autoritaires. J?ai trouvé ça hyper réaliste, et ça participe à donner cette impression de vivre à travers différentes périodes de leurs vies.
Bref, j?ai aimé, je doute le revoir, mais je ne l?oublierai pas totalement pour autant (contrairement au Nouveau Monde du même réalisateur, vu il y a plusieurs années)
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Pour ces deux semaines (jusqu'au lundi 11 février), le film à voir est **Dilili** (2018) de Michel Ocelot
