Je rebondis sans le faire exprès sur @Elora, car je commence moi aussi Wuthering Heights d'Emily Brontë. Ma mère me l'a vanté un jour pour ses descriptions qui emportent, et je l'ai entendu et lu cité plusieurs fois pour sa romance épique, alors je tente. J'ai été un peu surprise par le début, et je commence déjà à voir la fin tragique se profiler, mais on va voir comment ça se déballe sur le milieu. ^^
Sinon, je viens de finir ("enfin", on me dira, notamment parce que je me le dis à moi-même, mais voilà ce qu’on gagne à ne lire des livres papiers que dans le train ) Frankenstein de Mary Shelley. C'était sympa, mais je dois avouer ne pas trop savoir quelle conclusion tirer de ce livre. Le fait que le récit soit raconté pratiquement par un seul des deux partis concernés donne un assez gros biais, selon moi. La parole est un peu donnée à la créature, mais j’ai quand même trouvé ça disproportionné. Surtout que, même malgré ça, j’ai quand même dans l’ensemble plutôt eu tendance à être de son côté que de celui de son créateur, et je ne sais toujours pas quelle était l'intention de l'auteur. Je serais curieuse de connaître son avis. xD
J’ai été particulièrement touchée voire carrément secouée par un passage en particulier :
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Bon, derrière, il va quand même dans des extrêmes pour tenter d’obtenir ce qu’il veut, et sa proclamation finale était moins convaincante.
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J'en profite pour faire mention spéciale de sa façon de s'exprimer, plus soutenue que celle de son créateur, et donc bien différente des parodies qu'on peut connaître de lui. Une agréable surprise. =)
Côté style, c’était rigolo de retrouver deux trois paysages connus de Suisse et de France. La toile de fond de l’œuvre est au poil, pour le coup. Les passages de crises de folie ne sont jamais ma tasse de thé, mais bon, ça colle à ce qui se passe.
J’ai aussi beaucoup aimé l’approche de la partie science fiction. Le point le plus incroyable de l’histoire est tout simplement passé sous silence, le personnage ayant fait la découverte l’énonçant comme lui étant apparue comme une évidence, puis ensuite comme trop dangereuse pour être transmise. Très malin, et sans sonner faux, en plus. C'est vrai que parfois en voulant tout expliquer on tombe dans le ridicule, et là l'auteur a su poser les bonnes limites pour que ça passe.
En résumé, je pense comprendre pourquoi c’est un classique. D'une part, à ma connaissance c'est le premier voire le seul roman sur ce sujet, ou en tous cas avec cette approche, et ça le rend spécial. Aussi, c'est criant de vérité, même en étant aussi profondément ancré dans la fiction. C’est triste et sombre, en dents de scie, vraiment éprouvant émotionnellement, parce qu’au final ni l’un ni l’autre n’a tort, et ni l’un ni l’autre n’a raison, et ils souffrent tous les deux autant, à mon avis. Le drame de l’humanité, de ne pas savoir se remettre en question à bon escient. C'est assez rare d'avoir du mal à choisir un camp, et c'est le cas ici, de manière très bien menée. À ne pas lire une nuit d'orage sans Lune, mais sinon, pas surfait par la critique, à mon humble avis. =)
À bientôt (ou longtemps, plus probablement) pour ma prochaine mini-revue de roman mainstream !
Et vous, les Plumes les plus voraces ? Des lectures d'Été, peut-être ?
Zlaw