Salut
@Tara !
Tara a écrit : ↑16 déc. 2024, 20:06
Et là, je ne sais pas du tout comment m'y prendre... Est-ce seulement une question de vocabulaire ? De complexité de l'histoire ? Je ne pense pas que ce soit forcément la complexité qui fasse que la cible sera un public adulte... Par exemple, Le Seigneur des Anneaux, de Tolkien, a une histoire relativement simple : des personnages de différentes espèces se rassemblent pour mener à bien une quête qui leur permettra de vaincre la menace qui plane sur leurs contrées. Pourtant, j'ai l'impression que c'est un livre destiné aux adultes plutôt qu'aux adolescents... Et je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui fait qu'un roman cible un public d'adultes...
C'est très intéressant comme réflexion, d'autant que je trouve qu'il est parfois très compliqué de mettre le doigt sur ça
(et que la question du public cible, c'est un peu du marketing, et dans l'absolu ce n'est pas forcément l'auteur qui est le plus à même d'avoir une réponse si précise sur le public cible !)
J'ai moi-même, pour mon premier roman, été très étonnée de voir que les retours qui avaient eu le plus d'intérêt dans mon texte y voyait un roman destiné à la jeunesse, alors que j'étais persuadée d'avoir écrit un roman de fantasy adulte... Depuis, j'ai arrêté d'écrire de la fantasy, et mes romans sont - je le pense - résolument adultes, mais il n'est pas toujours facile d'y voir clair. Et même parfois, un livre pourrait être publié dans une case ou une autre, et le choix est en réalité une question... d'opportunité ? (marketing, là encore

)
Toutefois, entre jeunesse et adulte, on peut mettre quelques lignes, et que selon ton "choix de public", ça détermine une certaine façon d'écrire l'histoire. Je ne pense pas que ce soit la complexité qui fasse le public adulte, même si, à l'inverse, un ouvrage complexe ne serait pas désigné pour un public plus jeune s'il n'est pas a minima facile d'accès. Je pense que c'est davantage une question de message ? Et de thématiques.
La jeunesse a un besoin d'identification renforcée. Parler de thématiques qu'un jeune côtoie lui-même, ça aide à qualifier un roman jeunesse : grandir, les amis, les premiers amours, la confrontation avec le monde extérieur, le récit initiatique, accepter ses différences, se surpasser pour avoir ce que l'on veut, etc. La liste est longue ! Mais, pour caricaturer à l'extrême, je ne pense pas que le roman que je suis en train d'écrire sur le désir ou non-désir de maternité parlerait à un jeune
Pour les adultes, l'éventail est bien plus large ! On peut parler de tout, y compris de thématiques qui peuvent être abordées dans un roman jeunesse. Je pense qu'un bon exemple de "choix marketing", c'est Normal People, de Sally Rooney (que j'adore, au passage). C'est vendu comme un livre de littérature générale pour les adultes. Certains disent parfois que c'est de la romance. Il y en a des éléments mais je comprends que ça n'en soit pas. Par contre, je pense résolument que ça aurait aussi pu être vu comme du young adult. Mais ça n'a pas été le choix éditorial retenu

oui, cet exemple n'aide pas à faire avancer la machine !
Aussi, je dirais que pour la jeunesse, le message est important. Là où, pour les adultes, on peut accepter des histoires qui se terminent mal, la fatalité, voire une certaine facette (réaliste) de la dureté du monde, en jeunesse, rien n'est gratuit sur ces sujets. Un roman jeunesse peut aborder des choses difficiles, mais ça doit être justifié. Dans l'absolu, un roman jeunesse pourrait avoir une part de violence (sans accepter dans n'importe quoi non plus) si celle-ci est exploitée de façon à véhiculer un message positifs à la jeunesse.
Voilà quelques pistes issues de réflexions personnelles
