La féminisation des noms de métier
La féminisation des noms de métier
Rachael a écrit :
Sujet ô combien délicat et longtemps polémique !
Pour la petite histoire, les Québécois ont été beaucoup plus militants sur le sujet, entreprenant cette féminisation dès 1979, alors qu'en France, l'initiative du gouvernement de 1896 déclenche l?ire de l?académie française, ce qui retarde la publication de recommandations jusqu'en 1999.
Voilà un résumé très succinct de ces recommandations. Le guide fait plus de 120 pages, et on peut le trouver ici. Je ne donnerai que les grandes règles (mais pas les exceptions ou cas tordus, si vous avez un doute, reportez-vous au guide, il y a la liste exhaustive de tous les métiers avec leur féminin !).
Première règle (c'est évident mais quand même) : on changera l'article en un article féminin
Ex : le gendarme/LA gendarme
Ex : monsieur le ministre/madame LA ministre (on a longtemps dit madame LE ministre?)
Noms se terminant au masculin par un E
Ex : architecte, gendarme, juge, ministre, vétérinaire
Pas de changement au féminin (bon jusqu'ici c'est simple)
Noms se terminant par I ou É
On rajoute un E au féminin
Ex : apprentie, députée
Noms se terminant au masculin par une consonne autre que EUR
On ajoute un E au féminin
Ex. : une adjointe, une agente, une artisane, une avocate, une consultante, une écrivaine, une laborantine
Quelquefois il faut « arranger » un peu la consonne finale :
Ex : une chirurgienne, une informaticienne, une créative, une sportive, une conseillère, une menuisière, une sommelière
Noms se terminant au masculin par TEUR
Au féminin, ils vont se terminer par TEUSE si le verbe correspondant comporte un T dans sa terminaison :
Ex : acheteur/acheter/acheteuse
Ex : batteur/battre/batteuse
Dans (presque tous) les autres cas, ils se termineront par TRICE
Ex : une agricultrice, une animatrice, une compositrice, une conductrice, une correctrice, une directrice, une éditrice, une formatrice, une inspectrice, une institutrice, une programmatrice, une rédactrice, une sénatrice, une tutrice?
Noms se terminant au masculin par EUR (sauf TEUR déjà vu)
S'il existe un verbe s'y rapportant, ou une base nominale, on mettra EUSE
Ex : chercheur/chercher/chercheuse
Ex : relieur/relier/relieuse
Ex : camionneur/camion/camionneuse
Ex pisteur/piste/pisteuse
Dans les autres cas, on mettra au choix un E ou rien
Ex : une entrepreneur(e), une ingénieur(e), une professeur(e), une proviseur(e)
Exceptions (si si, quelques-unes quand même !)
L'usage a fait que certaines formes "régulières" ne se sont pas imposées
Ex (pour les plumes) : auteur ne fait pas autrice comme on s'y attendrait, mais auteur ou auteure (sauf en Suisse où on a autrice !)
Ex : docteur fait doctoresse, docteur ou docteure.
Et quelquefois on garde le choix
Ex : sculpteur donne au féminin, sculpteur(e) ou sculptrice
Voila ! Si vous avez le moindre doute, voir le guide cité plus haut, ou la banque de dépannage linguistique de l?office québécois de la langue française (quel beau nom !), si vous tenez à appliquer les règles de nos collègues québécois.
Quizz :
un cas un peu spécial : alors on dit enquêteuse ou enquêtrice ? (interdiction de vous jeter sur le guide !)
Sujet ô combien délicat et longtemps polémique !
Pour la petite histoire, les Québécois ont été beaucoup plus militants sur le sujet, entreprenant cette féminisation dès 1979, alors qu'en France, l'initiative du gouvernement de 1896 déclenche l?ire de l?académie française, ce qui retarde la publication de recommandations jusqu'en 1999.
Voilà un résumé très succinct de ces recommandations. Le guide fait plus de 120 pages, et on peut le trouver ici. Je ne donnerai que les grandes règles (mais pas les exceptions ou cas tordus, si vous avez un doute, reportez-vous au guide, il y a la liste exhaustive de tous les métiers avec leur féminin !).
Première règle (c'est évident mais quand même) : on changera l'article en un article féminin
Ex : le gendarme/LA gendarme
Ex : monsieur le ministre/madame LA ministre (on a longtemps dit madame LE ministre?)
Noms se terminant au masculin par un E
Ex : architecte, gendarme, juge, ministre, vétérinaire
Pas de changement au féminin (bon jusqu'ici c'est simple)
Noms se terminant par I ou É
On rajoute un E au féminin
Ex : apprentie, députée
Noms se terminant au masculin par une consonne autre que EUR
On ajoute un E au féminin
Ex. : une adjointe, une agente, une artisane, une avocate, une consultante, une écrivaine, une laborantine
Quelquefois il faut « arranger » un peu la consonne finale :
Ex : une chirurgienne, une informaticienne, une créative, une sportive, une conseillère, une menuisière, une sommelière
Noms se terminant au masculin par TEUR
Au féminin, ils vont se terminer par TEUSE si le verbe correspondant comporte un T dans sa terminaison :
Ex : acheteur/acheter/acheteuse
Ex : batteur/battre/batteuse
Dans (presque tous) les autres cas, ils se termineront par TRICE
Ex : une agricultrice, une animatrice, une compositrice, une conductrice, une correctrice, une directrice, une éditrice, une formatrice, une inspectrice, une institutrice, une programmatrice, une rédactrice, une sénatrice, une tutrice?
Noms se terminant au masculin par EUR (sauf TEUR déjà vu)
S'il existe un verbe s'y rapportant, ou une base nominale, on mettra EUSE
Ex : chercheur/chercher/chercheuse
Ex : relieur/relier/relieuse
Ex : camionneur/camion/camionneuse
Ex pisteur/piste/pisteuse
Dans les autres cas, on mettra au choix un E ou rien
Ex : une entrepreneur(e), une ingénieur(e), une professeur(e), une proviseur(e)
Exceptions (si si, quelques-unes quand même !)
L'usage a fait que certaines formes "régulières" ne se sont pas imposées
Ex (pour les plumes) : auteur ne fait pas autrice comme on s'y attendrait, mais auteur ou auteure (sauf en Suisse où on a autrice !)
Ex : docteur fait doctoresse, docteur ou docteure.
Et quelquefois on garde le choix
Ex : sculpteur donne au féminin, sculpteur(e) ou sculptrice
Voila ! Si vous avez le moindre doute, voir le guide cité plus haut, ou la banque de dépannage linguistique de l?office québécois de la langue française (quel beau nom !), si vous tenez à appliquer les règles de nos collègues québécois.
Quizz :
un cas un peu spécial : alors on dit enquêteuse ou enquêtrice ? (interdiction de vous jeter sur le guide !)
La féminisation des noms de métier
Je déterre ce sujet pour dire que l'académie française a sorti un rapport sur [la féminisation des noms de métiers et de fonctions](http://www.academie-francaise.fr/sites/ ... nction.pdf), où ils valident (enfin !) la féminisation observée dans la société, sans toutefois sortir de liste de féminins, comme ont pu le faire les québécois (http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_ ... 58&niveau=), par exemple).
En ce qui concerne le cas particulier d'auteur, ils constatent que dans l'usage, auteure et autrice co-existent, avec une préférence pour **auteure** dans l'usage courant, et une préférence pour **autrice** à l'université pour le moment.
En ce qui concerne le cas particulier d'auteur, ils constatent que dans l'usage, auteure et autrice co-existent, avec une préférence pour **auteure** dans l'usage courant, et une préférence pour **autrice** à l'université pour le moment.
Modifié en dernier par Rachael le 18 août 2020, 10:50, modifié 2 fois.
La féminisation des noms de métier
@rachael a dit dans [La féminisation des noms de métier](/post/50214) :
> Je déterre ce sujet pour dire que l'académie française a sorti un rapport sur [la féminisation des noms de métiers et de fonctions](http://www.academie-francaise.fr/sites/ ... nction.pdf), où ils valident (enfin !) la féminisation observée dans la société, sans toutefois sortir de liste de féminins, comme ont pu le faire les québécois (voir [ici](http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_ ... 58&niveau=), par exemple).
>
> En ce qui concerne le cas particulier d'auteur, ils constatent que dans l'usage, auteure et autrice co-existent, avec une préférence pour **auteure** dans l'usage courant, et une préférence pour **autrice** à l'université pour le moment.
Aux imaginales j'ai cru voir qu'ils préféraient autrice et je vois ce mot de plus en plus utilisé (sans doute parce qu'apparemment, c'est un [vrai mot](https://www.huffingtonpost.fr/2019/02/2 ... _23680379/) qui existait à l'origine) ; je pense qu'auteure est plus facilement utilisé à l'heure actuelle car il sonne mieux aux oreilles non-habitués, mais je crois qu'à terme ça sera plutôt autrice. Enfin c'est mon impression je me plante peut-être.
> Je déterre ce sujet pour dire que l'académie française a sorti un rapport sur [la féminisation des noms de métiers et de fonctions](http://www.academie-francaise.fr/sites/ ... nction.pdf), où ils valident (enfin !) la féminisation observée dans la société, sans toutefois sortir de liste de féminins, comme ont pu le faire les québécois (voir [ici](http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_ ... 58&niveau=), par exemple).
>
> En ce qui concerne le cas particulier d'auteur, ils constatent que dans l'usage, auteure et autrice co-existent, avec une préférence pour **auteure** dans l'usage courant, et une préférence pour **autrice** à l'université pour le moment.
Aux imaginales j'ai cru voir qu'ils préféraient autrice et je vois ce mot de plus en plus utilisé (sans doute parce qu'apparemment, c'est un [vrai mot](https://www.huffingtonpost.fr/2019/02/2 ... _23680379/) qui existait à l'origine) ; je pense qu'auteure est plus facilement utilisé à l'heure actuelle car il sonne mieux aux oreilles non-habitués, mais je crois qu'à terme ça sera plutôt autrice. Enfin c'est mon impression je me plante peut-être.
La féminisation des noms de métier
Oui, tout à fait, autrice est un terme qui existe depuis longtemps (déjà en latin) et qui a été très employé du XVI au XIX d'après nos chers académiciens...
- Rimeko
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La féminisation des noms de métier
Mais euh... Par rapport aux règles énoncées dans le post principal : "professeur/professer", "ingénieur/ingénieux", "entrepreneur/entreprendre"... bah ça vient de verbe / base nominale, non ?
La féminisation des noms de métier
@rimeko :
- pour entrepreneur, le verbe "entreprener" n'existe pas, donc on n'est pas dans le cas où on met -euse (il aurait fallu un verbe en -er, je pense)
- pour ingénieur, il n'y a ni verbe ni base nominale (ingénieux est un adjectif... et puis, je ne sais pas si les ingénieurs sont ingénieux )
- pour professeur, il aurait peut-être fallu le mettre dans les exceptions, puisque "professer" existe, quoiqu'il ne transmette pas exactement le même sens... un professeur enseigne, il ne professe pas. Quoi qu'il en soit, je ne peux pas y toucher, puisque c'est @Cricri qui a recréé le sujet
Après, ce qu'il faut retenir, c'est qu'il y a des règles liées à la langue, mais que c'est finalement l'usage qui prime. Quand j'ai écrit ce post sur l'ancien fofo, **autrice** était très peu employé en France, mais il semble que cela change...
- pour entrepreneur, le verbe "entreprener" n'existe pas, donc on n'est pas dans le cas où on met -euse (il aurait fallu un verbe en -er, je pense)
- pour ingénieur, il n'y a ni verbe ni base nominale (ingénieux est un adjectif... et puis, je ne sais pas si les ingénieurs sont ingénieux )
- pour professeur, il aurait peut-être fallu le mettre dans les exceptions, puisque "professer" existe, quoiqu'il ne transmette pas exactement le même sens... un professeur enseigne, il ne professe pas. Quoi qu'il en soit, je ne peux pas y toucher, puisque c'est @Cricri qui a recréé le sujet
Après, ce qu'il faut retenir, c'est qu'il y a des règles liées à la langue, mais que c'est finalement l'usage qui prime. Quand j'ai écrit ce post sur l'ancien fofo, **autrice** était très peu employé en France, mais il semble que cela change...
- Fannie
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- Enregistré le : 07 janv. 2018, 14:04
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La féminisation des noms de métier
J'espère vraiment qu'**autrice** va s'imposer, parce qu'**auteure** est une aberration lexicale. Les mots *auteur* et *acteur* ont la même structure et viennent tous deux du latin *auctor* ; il n'y a donc aucune raison que leur féminin prenne une forme différente.
Autre argument en faveur d'**autrice** : la différence entre le féminin et le masculin s'entend à l'oral.
En effet, l'Académie française a enfin accepté le principe de féminisation, mais je trouve dommage qu'elle ne s'engage pas plus activement dans le processus, justement pour éviter que des aberrations lexicales s'imposent dans l'usage.
Autre argument en faveur d'**autrice** : la différence entre le féminin et le masculin s'entend à l'oral.
En effet, l'Académie française a enfin accepté le principe de féminisation, mais je trouve dommage qu'elle ne s'engage pas plus activement dans le processus, justement pour éviter que des aberrations lexicales s'imposent dans l'usage.
La féminisation des noms de métier
@fannie a dit dans [La féminisation des noms de métier](/post/50260) :
> En effet, l?Académie française a enfin accepté le principe de féminisation, mais je trouve dommage qu?elle ne s?engage pas plus activement dans le processus, justement pour éviter que des aberrations lexicales s?imposent dans l?usage.
Ils disent que faire une liste serait "une tâche insurmontable"... Pourtant les québécois l'ont bien fait...
Ceci dit, je ne suis pas convaincue que s'ils s'engageaient plus, cela aurait un réel poids pour "redresser" les usages...
> En effet, l?Académie française a enfin accepté le principe de féminisation, mais je trouve dommage qu?elle ne s?engage pas plus activement dans le processus, justement pour éviter que des aberrations lexicales s?imposent dans l?usage.
Ils disent que faire une liste serait "une tâche insurmontable"... Pourtant les québécois l'ont bien fait...
Ceci dit, je ne suis pas convaincue que s'ils s'engageaient plus, cela aurait un réel poids pour "redresser" les usages...
- Audrey Lys
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@Fannie moi je préfère auteure... justement parce qu'on entend pas le différence et à l'oral. Après tout, qu'est-ce que ça change de savoir si c'est un homme ou une femme ?
- Fannie
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Si on veut féminiser ces mots, c'est bien pour faire la différence.
Autrement on peut aussi garder le masculin. Par exemple : cette femme est un excellent auteur.
Autrement on peut aussi garder le masculin. Par exemple : cette femme est un excellent auteur.
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