PArathon 2023 - Extraits

[Dan]

Vous pouvez profiter de ce topic pour partager des extraits de votre texte écrit durant le PArathon. Chaque participant a le droit de poster un extrait par semaine. Les extraits ne doivent pas dépasser 150 mots.

Quelques extraits seront choisis au hasard pour être lus lors des streams. Si vous souhaitez poster un extrait ici mais pas qu’il soit lu lors d'un stream, merci de l’indiquer en rouge et en gras au début de votre message.

A vous !

[Dédé]

Allez ! D'habitude, je n'ose pas trop inaugurer mais je me lance !

Mais où est donc Ornikar ? (chapitre 14)

[Les] petits yeux tout joyeux [de Petit Robert] font plaisir à voir. (...)
— Véra, on mange de quoi ici ? J’ai une de ces chaudes faims…
— Une chaude faim ? As-tu des brûlures d’estomac ? m’inquiété-je.
Un léger sourire se dessine sur le visage de l’enfant.
— Du côté de l’Apostrophe Caniculaire, c’est une expression très courante. Ça veut simplement dire qu’on a beaucoup faim, m’explique-t-il. Mon estomac va très bien, à l’exception du fait qu’il est vide…
Même un orphelin de dix ans parvient à m’apprendre des expressions langagières. Je ne me vois pas comme une ignorante pour autant, simplement une jeune femme qui s’enrichit des mots des villes voisines. Je pense me resservir souvent de cette expression.
— Quand on n’a pas faim du tout, on a une froide faim, conclut-il.
En effet, cela semble logique.

En espérant que mon initiative attire d'autres extraits car je suis bien curieux de découvrir ce que vous scribouillez durant ce PArathon !

[Cocochoup]

Allez, je te suis @Dédé !

Mon petit extrait de " La vie rêvée de Camille"

Charlie attrapa la main de Camille. D’habitude, Camille n’appréciait pas qu’on la touche, mais cette fois ci était différente.
— En attendant, on se serre les coudes, continua Charlie avec conviction. On se serre les coudes, parce que c’est ce que font les amies.
— On est amies? S’étonna Camille.
— Bien sur que oui, espèce de bécasse, répondit Charlie qui retrouva le sourire.
D’un coup sec, elle tira sur la main de Camille pour se relever et la serrer dans ses bras. Un court instant, Camille arrêta de respirer jusqu’à ce que la chaleur du corps de Charlie se diffuse contre sa poitrine. C’était encore meilleure que de compter les taches de spaghettis au plafond.

[Gabhany]

Je me lance aussi avec un extrait du début de Zone Aveugle

Je ferme la porte vivement, le cœur aussi serré que les mâchoires.
Comme si elle n’approuvait pas, elle non plus, ce que je fais, ma main peine à se détacher de la poignée. Mes doigts s’attardent le long du métal en une dernière caresse.
Ce sera le seul adieu à ma vie. Le contact éphémère de ma main sur cette poignée de porte.
Les paupières closes, les cils frémissants, j’inspire profondément. Le visage de Stan, encore ensommeillé, nous souhaitant bon voyage, refuse de sortir de ma tête. À chaque battement de cœur, il s'incruste plus profondément, à la manière d'une épine sur laquelle on marche. C'est une douleur qui ne me quittera jamais.
Je tourne le dos à tout ce que je dois dès à présent considérer comme mon passé.

[Francois6po]

Une prière extraite d'À bord du Chat errant

J’appelle ton nom, Charon, dévoué nocher des Enfers.
Le fleuve Styx est ton domaine par la grâce de sa déesse éponyme, fille de Nyx et d’Érébe.
Je te fais offrande de ces fleurs d’acanthe ; modeste souvenir de celles que Déméter employait pour soigner tes blessures et celle de Perséphone, après les combats qui vous dressèrent contre l’odieux titan Persés.
J’appelle ton attention, O Charon à l’ample manteau, sur les infortunés marins qui suivirent Phéon le trop audacieux dans son aventure inconsidérée. J’étais des leurs ; j’ai survécu ; à moi d’implorer ta bienveillance à leur égard.
Je t’en conjure, O Charon à la poigne inflexible, prend les à ta charge, fait leur descendre le fleuve, sous le regard de la déesse Styx, et conduit les au royaume d’Hadès pour qu’ils y mènent, parmi les Ombres, l’existence qu’ils méritent.
Ainsi je te salue Charon, que tout mortel rencontre au-delà du trépas.

[Soah]

Un morceau de dialogue issue de "Le vallon aux étoiles"

— [...] Lorsque je pars du val, même pour une courte durée, j'aime revenir ici. Le lac est bien plus agréable une fois la nuit tombée, en compagnie des étoiles et de la lune. Les astres on beau être loin, très loin de nous, les voir me donne le sentiment de ne pas être seule, que nous sommes tous pris dans une grande tapisserie, tissée par les mains de la Fortune. Et que, si je regarde ce ciel, maintenant, quelqu'un d'autre le fait sûrement. Quelqu'un que je ne connais pas. Quelqu'un que je ne connaîtrais probablement jamais. Mais, qui partage sans doute mes sentiments face à tel spectacle.

— Quels sont-ils ?

— C'est un secret, répondit-elle après un silence de velours.

[Seja]

Allez, zou, La vallée des rainettes qui chantent :

Le grognement, les dents, le sang. Tout s’enchaine. Vite, très vite.
Un coup de couteau part vers la bête. Désespéré, le coup. Le coup part, mais la bête ne relâche pas sa prise.
Elle recharge le fusil, si vite qu’elle ne s’en rend pas compte. Puis, elle tire. Elle tire sans même viser. Elle tire.
Ils s’effondrent. La bête. Et lui.
Ils s’effondrent en un tas informe. Ils ne bougent plus.
Elle inspire l’air glacé, la neige lui fouette le visage. Elle inspire et se précipite vers le tas.

[EryBlack]

Un petit tour par ici avec un extrait du Grand Retour (pas relu, pas bossé, mais que j'ai envie de poser là pour me forcer à considérer que c'est bon et qu'il faut avancer) :

Dans l’auberge qui n’est pas une auberge, le véritable hiver a commencé.
Ce qui compose l’hiver ce n’est pas le froid – froid qui s’infiltre pourtant partout, qu’on débusque dans les revers des vêtements et entre les coutures des toiles de tentes, froid qui grignote les mouvements et les peaux, froid qui sème la fatigue et les fièvres qui emportent. Mais le froid n’est qu’un écrin autour de la clairière. Ce qui provoque chez Endrin la véritable sensation de l’hiver, c’est le rapetissement des espaces. L’hiver, c’est se frôler en permanence dans les corridors, entre les tentes, dans les cuisines ; c’est attendre son tour au sauna, prendre ses repas au coude à coude, trouver en quasi-permanence quelqu’un déjà présent dans le lieu qu’on espérait tranquille – même si Endrin se sait chanceuse d’avoir au moins sa petite chambre.

[Rimeko]

Hop, juste avant le stream, un extrait d'Apocalypse After :

Les amortisseurs grincent quand Nour change de position, se pelotonnant encore un peu plus tout contre Lei. Un souffle de vent glisse sur la toile plastique recouvrant la benne du pick-up. Là, dans cette petite bulle qui n’appartient qu’à elles, c’est comme si les étoiles mêmes n’existaient plus.
Pourtant, leur abri de fortune ne tiendra pas face à une tempête ou une attaque, arraché au moindre signe de danger, et il ne peut rien du tout quand les problèmes du dehors ont pénétré en dedans, nichés derrière l’os et la chair. Même sans lumière, les ombres s’étendent, épaisses, visqueuses. L’étreinte de Lei se resserre un peu autour du corps de Nour et, alertée, celle-ci s’écarte tout doucement, juste assez pour apercevoir un bout du visage de sa compagne.
« Qu’est-ce qu’il y a ? »

[MichèleDevernay]

Voici un extrait de Regrets mécaniques (il fait 153 mots, mais je n'allais pas couper en plein milieu d'une phrase !) :

Les mains croisées derrière le dos, Gabriel Montfort fixait, en silence et sans vraiment le voir, l’illustre bâtiment faisant face à l'hôtel Saint-Martin. Sa toiture inclinée, sa façade de brique grenat et ses pignons ornés en faisaient un splendide édifice. Un must de l'élégance et du raffinement. Il rêvait d'y installer ses bureaux, mais les places étaient rares et chères. Malgré sa réussite, et les fonds gracieusement mis à sa disposition par son beau-père, il n'en avait pas les moyens. Pas encore.

En arrière-plan, la silhouette de l’Hermitage obscurcissait le ciel. Comme chaque premier juillet, le dirigeable était amarré sur la place de l’Etoile pour la célébration du Jour de la Confédération. On commémorait l’indépendance obtenue par le Canada vis-à-vis du Royaume-Uni en 1867. À Victoria comme ailleurs, des spectacles, un défilé et même un feu d’artifice étaient prévus pour fêter cet évènement. Un moment de liesse qui, cette année-là, laissait Gabriel indifférent.