Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

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Phosphorus
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par Phosphorus »

Je vous rejoins complètement, je crois que ce sentiment d'urgence paralyse plus qu'autre chose. Il faut que j'apprenne à lâcher prise par rapport à ça, mais ce n'est pas simple...
Tu as raison @SometimesIwrite , l'écriture doit être fun... Je crois que je voudrais y voir autre chose qu'un loisir, pouvoir vivre de ma passion (comme beaucoup parmi nous, je sais).

La question du moment et du bon degré de maturité d'un concept d'histoire me rappelle une idée qui m'est venue il y a plus de dix ans. À chaque fois que j'ai voulu travailler dessus, j'ai fini par renoncer en me disant que ce n'était pas le bon moment, et j'ai travaillé sur d'autres choses... Dix ans plus tard, je n'en ai toujours pas écrit une ligne, et je commence à me dire que cette histoire ne verra jamais le jour. J'ai appris avec le temps que c'était le jeu de l'écriture et qu'il fallait s'y faire, mais pour c'est plus facile à accepter pour certains projets que pour d'autres...

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Elga
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par Elga »

Je te souhaite d'y arriver @Phosphorus puis en piochant dans les divers conseils ceux qui te sont utiles, de même pour tes pensées ;)
Par exemple en te mettant la pression parce que tu n'avances pas assez, tu dis que ca te paralyse. Peut-être peux tu te dire :"j'avance à mon rythme en me faisant plaisir" et tu avancera certainement plus qu'en étant paralysé ! En plus, tu profiteras du voyage avant d'atteindre le but :p

Tu nous diras...

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Phosphorus
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par Phosphorus »

Merci beaucoup @Elga ;*
J'ai commencé à mettre en pratique, joyeux mélange de conseils, quelques idées persos qui me sont venues suite à ces échanges, pour l'instant, ça se décoince un peu, et ça fait du bien !
À suivre...

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Aramis
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par Aramis »

Bonjour !

Je me permets de rejoindre ce petit topic de discussion fort intéressant, car c'est quelque chose que je connais aussi plus ou moins actuellement, et qui fait beaucoup d'échos avec mon expérience non pas de l'écriture, mais du dessin (or on a vite fais de trouver des corrélations entre activités créatives...)

Bon déjà je suis d'accord avec tout ce qui s'est dit, je pense que ce sont de bons conseils, et je vais plutôt réagir sur tes réponses, @Phosphorus, car certains points m'ont interpellé.

Déjà je reviens sur cette histoire d'idée originale. Je suis absolument d'accord avec l'idée que tout a déjà été écrit. C'est un poids énorme de se dire qu'on doit à tout prix écrire quelque chose d'original, qui n'a jamais été fais nul part avant, parce que c'est quasiment impossible : des éléments auront déjà été exploités, voir seront des éléments de cultures antérieures (ça m'est littéralement arrivé) et je crois que ce n'est pas notre rôle en tant qu'artiste en tout genre, de se fixer un tel objectif. Ce qui change par contre, et n'appartient qu'à nous, effectivement, c'est notre voix : j'ai vu ça souvent, en animation notamment sur des exercices : jamais deux consignes ne donneront le même résultat, et c'est notre force individuelle. Que le genre, la thématique, l'archétype, etc... Existe, peut-importe du moment que trouve une façon sincère et qui t'appartient de l'écrire et donc de la renouveler. Et si quelqu'un peut à tous les coups avoir une idée similaire, il n'aura jamais ton regard et c'est ça qu'il faut, à mon avis, exploiter au mieux. Et ça répond à ton "qu'est ce que je viendrais faire là-dedans", en fait, tout ! Parce que personne ne peut donner ton point de vue, personne n'a ta subjectivité ! :DD Personnellement c'est un constat qui m'a aidé à débloquer le fait que je n'arrivais pas du tout à me lancer dans un projet, pour ces mêmes raisons.

Ensuite, plus trivialement moi je crois que ça m'aide beaucoup de changer de lieux pour écrire : par exemple me poser dans un café. J'ai un ordinateur tout pourri que j'emporte avec moi, et qui n'a la capacité de faire à peu près que du traitement de texte : ça m'empêche de me perdre sur youtube, de procrastiner, et je suis beaucoup plus concentrée que lorsque je suis devant mon bureau avec mes milles autres choses accessibles autours de moi. Aussi, je me fixe un objectif de mots par jours, pas trop élevé par rapport à mes compétences (et que je n’atteins pas toujours : le plus important c'est d'écrire, même cent mots.)Et je sais aussi que j'écris mieux quand je fais des cessions courtes : par exemple, je suis beaucoup plus efficaces si je fais trois ou quatre cessions de 300 mots, car je sais que ça me paraît atteignable facilement, que si je me fixe d'écrire 600 ou 1000 mots en une cession.

Je suis du coup très partisane du fait d'écrire, écrire, écrire aussi, héhé :DD Je l'ai constaté avec le dessin ou l'animation, je ne crois pas vraiment à ce truc d'inspiration : si on attend qu'elle vienne, on se rend dépendant de quelque chose qu'on ne maîtrise pas du tout et qui se pointe aléatoirement et dans les moments les moins pratiques. Je pense que c'est très important de créer une habitude, en se permettant d'écrire de la façon la plus régulière possible. Quand ça se passe mal on écrit moins, quand ça se passe bien on écrit plus, mais on écrit toujours un peu, et les idées viennent au fur et à mesure (et surtout, notre cerveau ne perd pas l'habitude de se mettre en condition et c'est le plus important.)

Enfin, je vais rebondir sur cette histoire de genre policier que tu as choisis ! Je pense que si tu es persuadée que c'est une histoire qui doit exister dans ce genre, et que tu sais toujours pourquoi tu veux l'écrire, il faut que tu sois très bienveillante avec toi même.
Perso, quand je commence un dessin en tentant de faire quelque chose que je ne maîtrise pas DU TOUT, j'ai zéro process, zéro idée de la façon dont je dois m'y prendre, et c'est. Hyper. Long. Je fais pleins d'erreurs. Un truc qui me prendrais 10 minutes dans ma zone de confort me prendra deux heures. Et c'est totalement normal. On ne peut pas à la fois s'imprégner des codes, comprendre la forme, faire quelque-chose de cohérent, alors qu'on ne connaît l'utilité d'aucun des outils qu'on utilise, du premier coup. Ce temps est je pense normal et nécessaire, mais ce n'est pas parce qu'il existe que tu ne progresse et ne comprends pas de nouvelles choses.
Et pour finir : si tu as d'autres projets en parallèles plus proches de ta zone de confort, je pense que ça peut être salvateur pour toi d’alterner. À nouveau je vais plutôt faire référence au dessin, mais il y a eu des périodes où je ne sortais rien de bon, et où je me forçais à dessiner quand même. Résultat, 90% de ma relation au dessin est devenu de la pression (pour faire quelque chose de "bien", ce qui est absurde, parce que c'est une valeur hyper subjective), et de la souffrance. Je ne dessinais pas mieux, par contre j'étais très triste. Su-per. Je ne recommande pas, c'est nul !
Du coup, quand tu te lances dans un projet difficile, qui te fait te sentir nulle parce que tu ne maîtrise pas, c'est super important que tu reviennes dans ta zone de confort pour te faire plaisir, simplement, en faisant des choses faciles pour toi et que tu aimes. Ca te permet de garder confiance en toi, de te rappeler pourquoi tu aimes écrire, et de revenir avec des émotions positives sur le projet difficile. C'est un équilibre à trouver entre les deux, pour ne pas abandonner ce qui te donne du mal mais te fais aussi paradoxalement progresser. Perso, à côté de mon roman, je garde la possibilité de pouvoir écrire des histoires courtes autours d'autres de mes univers et de mes personnages : je ne me prend pas la tête avec l'idée que la narration doit être concluante, ça me permet d'explorer des choses pour mes futurs projets, je termine mes textes donc c'est agréable, bref, je m’aménage un petit espace de repos où je fais les choses facilement pour pouvoir ensuite revenir galérer sur mon autre projet !

En tout cas merci d'avoir soulevé ce sujet qui je pense touche beaucoup de monde, et j’espère que ma réponse peut t'apporter des idées !

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Phosphorus
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par Phosphorus »

Coucou @Aramis
Un grand merci pour avoir pris le temps de faire cette réponse détaillée ! Je me retrouve énormément dans tout ce que tu dis, c'est limite un peu flippant :'D Et tu dis les choses mieux que je n'aurais su les dire...
J'ai copié ton message sur un document word, avec les conseils des autres intervenants, et j'ai intitulé mon doc "l'oeil du tigre" :DD
Je compte relire tout ça au moindre coup de mou, ça m'aide beaucoup.
MERCI <3

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Aramis
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par Aramis »

Ça me fait super plaisir de lire ça ! Ravie d'avoir aider, et n'hésite pas si tu as d'autres coups de mous et que tu veux en discuter à nouveau ou plus en profondeur ! <3

Tara
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par Tara »

Coucou !
C'est un sujet super intéressant parce que ça arrive à TOUS les écrivains au moins une fois dans leur vie.
Quand ça bloque, ça bloque bien... Et personnellement, j'en veux au monde entier (y compris à moi-même) de pas être inspirant. Bref. Personnellement, je n'ai pas vraiment de technique et ça dépend du contexte.

Je me rappelle qu'une fois où j'avais eu un gros blocage, je m'étais demandée ce qui m'avait donné envie d'écrire ce roman. J'ai passé en revue tout ce qui m'avait donné cette idée, cet engouement à écrire au début de l'histoire, et petit à petit, j'ai cherché à retrouver cette sensation. J'ai finalement fini par avoir le déclic et je me suis remise à écrire.
Je pense que quand on n'a pas d'idée, quand on rame, on doit essayer de se forcer au début mais si cela ne marche pas, il ne faut pas insister. Peut-être qu'il faut prendre une petite pose histoire de tout passer en revue, et essayer de faire des choses nouvelles pour nous... Aller à un endroit où on est jamais allé, manger quelque part, faire une activité qu'on ne connaît pas encore... Bref. Interrompre notre quotidien, casser la routine. Parce que, de mon point de vue, rien n'est plus inspirant et excitant que la nouveauté.
Quand je parle de nouveauté, je ne parle pas forcément de la modernité ou de l'art contemporain (aucun rapport avec ce que je suis en train de dire ^^')mais de quelque chose qu'on n'est pas habitué à faire/voir. J'entends par nouveauté la surprise. Quelque chose qui va nous faire penser "Tiens, c'est inhabituel, ça"...

J'espère que je t'ai aidée avec mes théories sur la nouveauté.... :'D

Tara

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MichèleDevernay
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par MichèleDevernay »

Pour moi, l'important (et souvent le début de la solution), c'est d'essayer de comprendre pourquoi ça bloque ? Qu'est-ce qui fait que soudainement, ce qu'on écrit ne fonctionne plus ? En ce qui me concerne, c'est généralement que j'ai emprunté une voie qui n'était pas la bonne et qu'inconsciemment, je refuse de revenir en arrière pour reprendre la bonne route (parce que c'est trop d'efforts sans doute). Du coup, il arrive fatalement un moment où je n'ai plus d'autre choix que de mettre les mains dans le cambouis. Je détricote jusqu'à tomber sur ce qui coince et je réécris.

Tout réside dans le temps durant lequel je m'accroche à mon erreur par paresse, en somme. Plus tôt j'accepte, moins je galère ! ;)

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Cora Elzéar
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par Cora Elzéar »

Bonjour à tous,

Quel sujet intéressant. J’ai envie d’apporter ma pierre à l’édifice. Pour commencer, un peu de contexte personnel.
Je suis maman au foyer aspirante écrivaine. Dans le sens ou mon temps d’écriture est très sacrifiable. Mon fils a trois ans et va à l’école donc je peux me consacré à l’écriture les jours d’école.
Pour ce qui est des blocages en écriture, j’en ai connu plein avec de très grandes périodes de vides. Ces périodes sont plus rare maintenant et je pense avoir compris pourquoi : je me suis crée une petite panoplie d’outils pour travailler ma créativité. Dans celle-ci, on peut trouver une centaine de dés de la gamme Story Cubes. Ils ont des petits dessins sur chaque face, on en lance le nombre qu’on veut et on obtient un support pour l’histoire. En général, j’en tire des histoires courtes qui n’ont vocation qu’à m’exercer. L’avantage que je peux le faire avec mon fils à coté, il aime aussi ces dés et j’écris sur cahier, pas d’écran et mes genoux ne sont pas squattés. :DD.
Sinon, j’attends avec une impatience folle, le jeu de carte Recless: Psyche. :drooling: Ce jeu de carte est un support qui m’aide énormément pour enrichir mes personnages, qui jusque là étaient souvent un peu creux. Le principe consiste à tirer une motivation, une force, un défaut, une occupation, un secret, un élément formateur et un élément déclencheur, le tout aux hasard pour avoir les bases de l’histoire. J’ai déjà testé, avec les cartes envoyé en format numérique. Et j’ai pu écrire une nouvelle qui m’a sortie de ma zone de confort et qui m’a permis de découvrir que j’aime bien écrire sur des sujets délicats et ambiance horrifique. Ça a l’air nouveau pour moi, mais en même temps c’est cohérent avec ce que j’aime lire. Je ne mettais juste pas encore essayer à ce type de textes. J’attends les cartes physiques car j’ai tout pris et je sens que ça va ouvrir mes horizons (dans les thèmes il y a : black ops, fairy tales, lovcraftians, steampunk, adult mature, fantasy, tribal, vikings). Car il y a plein de genres littéraires différents qui sont traités à travers un personnage. C’est un kickstarter donc maintenant patience. Je m’égare un peu et je m’emballe !
Pour pouvoir écrire, je vais aussi pas mal chercher des exercices pour juste écrire sans pression. J’ai d’ailleurs réaliser mon portrait chinois après avoir trainé un peu ici même. Ce ne fut pas une grosse session écriture, par contre j’en ai appris un peu plus sur moi-même (et c’est toujours bon à prendre !)

Pour en revenir au sujet, je suis partisane d’écrire régulièrement mais sans obligation. Si je suis trop fatiguée, tant pis, je me repose et je vais prendre du recul sur les derniers textes travaillés. C’est d’ailleurs pour cela qu’avoir différents projets en cours, cela me convient. D’ailleurs actuellement, j’ai une réécriture de roman qui traine beaucoup, car j’ai très envie de travailler le format de la nouvelle, à tel point que je crains de ne jamais réussir à me remettre dedans. En plus, je sais que mon écriture a évolué depuis le démarrage de ce projet, je risque de galérer à faire en sorte que ça ne se ressente pas. Pour autant, je ne veux pas abandonner, je préfère me dire que je me laisse le temps. Parce que quand je lui consacre du temps, j’y passe un moment agréable. Et c’est l’essentiel !
J’aimerai testé, l’écriture en extérieur, mais pour cela, il faut que je rachète un ordi portable. (Il est dans ma liste des achats à faire, mais pas en top priorité… Je vais peut être négocier pour le remonter car j’ai un jardin et les beaux jours reviennent.).

Pour conclure et rejoindre plein de point de vue, @Phosphorus, gare à l’esprit que la contrainte n’est pas l’amie de l’écriture. C’est fou ce que j’ai pu avoir envie d’écrire dans fictions alors que il fallait avancer mon mémoire recherche. Cela m’a appris que garder un espace de plaisir en écriture, c’est important. À toi de trouver, sous qu’elle forme elle te convient le mieux. J’espère ne mettre pas trop dispersée dans cette réponse.

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Phosphorus
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Re: Quand ça bloque... persister ou renoncer ?

Message par Phosphorus »

Merci pour ces témoignages.
Les conseils donnés précédemment m'ont tellement aidé que j'ai bouclé le premier jet de mon roman ! :party:
Bon, on ne s'emballe pas, hein, c'était un roman de 30000 mots, et je pense qu'il y a pas mal de choses à corriger sur le fond comme sur la forme, mais c'est déjà ça !
Merci encore à tous.
(et merci @Cora Elzéar pour ces cartes que je ne connais pas du tout)

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