Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

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Halycanth
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Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par Halycanth »

Bonjour,
Je n'ai pas trop trouvé de topics parlant de SF, et j'avais justement une question qui me trottait dans la tête : écrit-on de la science ?

Je vais parler plutôt de ce qu'on appelle parfois la "hard science fiction", même si je n'aime pas trop cette dénomination (la paléontologie, la sociologie ou les mathématiques sont des sciences au même titre que la physique :censored: ), où j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de choses... inégales.
D'un côté, on a des univers construits sur des bases scientifiques, dans la mesure de l'époque d'écriture (Jules Verne en est le parfait exemple, petite j'avais été émerveillée par l'inventivité notamment sur toutes les solutions techniques du Nautilus ! Mais le vaisseau tournant de 2001 l'Odyssée de l'Espace rentre aussi dans cette catégorie), de l'autre on a des univers plus éloignés de la réalité, à base de physique quantique qui fait le café et de technologies révolutionnaires qui ne sont jamais expliquées. J'ai l'impression qu'on est devant deux façons d'écrire la science-fiction très différentes : celle de l'inventeur et celle du rêveur.

Alors voilà, est-ce que écrire de la science-fiction c'est aussi écrire de la science ? Ou est-ce suffisant de trouver des justifications, même bancales, à l'univers de l'histoire ? Vaut-il mieux construire un monde fondé scientifiquement parlant dans lequel faire évoluer une histoire, ou une histoire à laquelle on raccroche un monde ? Une Science-fiction sans base scientifique n'est-elle pas un peu de la fantasy ? Ou y a-t-il simplement un public pour tout ?

J'aimerais beaucoup avoir vos avis sur la question, et est-ce que vous-même en écrivant de la SF vous pensez à la crédibilité scientifique de votre univers ou est-ce que vous trouvez que c'est trop superficiel comme considération ?
Pour ma part, ayant toujours été passionnée de sciences je n'arrives vraiment pas à ne pas rire quand un auteur parle de quelque-chose qu'il ou elle ne maîtrise pas, mais c'est sûrement de l'ordre de l'obsession à ce niveau-là :'D

Alors voilà : la science-fiction doit-elle respecter (notamment) les lois de la thermodynamique ? Ou est-ce qu'on s'en fiche ?

Zlaw
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Re: Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par Zlaw »

Bonjour @Halycanth !


Du fait de sa dénomination-même, j'ai envie de dire que la Science-Fiction mélange Science et Fiction (je sais, je suis pleine d'audace aujourd'hui). Donc pour moi, oui, il faut forcément une base scientifique aux phénomènes et technologies évoqués au court d'une histoire dans ce registre. Sinon, on perd cette étiquette (pourquoi pas, hein, il faut juste l'accepter), et si pas l'étiquette, les lecteurs (parce qu'il ne faut pas les prendre pour des jambons).

Ceci étant dit, tout dépend du niveau auquel est posée la base de construction de l'univers. Dans du Space Opera, je pense qu'on doit pouvoir un peu plus facilement invoquer des forces cosmiques purement inventées comme sources d'énergie disons douteuses pour des vaisseaux spatiaux, contrairement à dans un registre SF un peu plus littéralement terre-à-terre. Et encore, puisque même en restant sur Terre, il peut s'être passé pleins de choses entre le monde réel et l'action du récit. ^^

Je pense que le meilleur guide, c'est de ne pas complètement bafouer des concepts existants (j'entends par là éviter de faire faire une syncope aux experts du domaine, même s'ils vont forcément grogner un peu, parce qu'on brode et invente autour de vérités), et garder les choses les plus incroyables pour des concepts entièrement nouveaux et propres à l'univers qu'on construit, que pour le coup personne ne devrait pouvoir discuter. Tout en restant cohérent avec soi-même, évidemment. Je ne dis pas que c'est facile, bien au contraire, mais je trouve que c'est un bon repère aussi bien en tant qu'auteur que lectrice. Pour le bénéfice de l'histoire, je suis prête à pardonner (et m'autoriser) certaines imprécisions scientifiques si elles sont légères. Ce sont vraiment les énormités, qu'il faut éviter, je pense. À moins d'écrire de la comédie, bien entendu. xD
Halycanth a écrit : 22 août 2021, 12:09 Une Science-fiction sans base scientifique n'est-elle pas un peu de la fantasy ?
Un point avoisinant que j'ai envie de soulever par rapport à cette question, c'est que je ne pense pas que la Fantasy et le Fantastique donnent le droit de balancer les règles scientifiques par la fenêtre. Il y a l'idée de magie et mystique qui s'en mêle, qui évidemment permet plus de libertés plus facilement, mais il y a quand même certains concepts à respecter. Exemple idiot : on classe souvent les vampires dans le fantastique, ce que je trouve adapté, mais quand on essaye de me vendre des abominations sur la biologie du sang, ben ça me sort de l'histoire quand même. Si on parle de quelque chose de réel, quel que soit le contexte, il faut respecter cette réalité au mieux. (Mais je suis psychorigide, c'est vrai.)

Après, je pense que ton propos portait plutôt sur le fait d'écrire de la SF disons sans justification scientifique de ce qui se passe, et là j'ai envie de dire que non, ça ne retire pas le registre. Ça ne plaira peut-être pas à tout le monde, et c'est sûr que ça peut rappeler le TGCM de la fantasy, mais ça n'en est pas moins de la SF, tant que les éléments sont bel et bien technologiques et non pas magiques. Ça peut paraître un peu paresseux, mais parfois ça ne rentre juste pas dans le ton du récit de rentrer dans des explications pseudo-techniques d'un concept inventé de toutes pièces.

En conclusion, j'admettrai tout de même que la ligne entre les deux registres est parfois fine. Et sans apprécier les supposés arguments d'autorité, je citerai donc Arthur C. Clarke : "Magic's just science that we don't understand yet." ("La magie n'est que de la science qu'on ne comprend pas encore.") =)


P.S.: il me semble que les mathématiques sont une science dite dure au même titre que la physique et la chimie parce qu'on peut les chiffrer. La sociologie, la paléontologie, et même la psychologie sont des sciences douces (je ne sais pas si le terme existe) parce qu'elles sont disons continues au lieu de discrètes (analogie bancale, mais qui j'espère atteindra son but). Mais oui, toutes restes des sciences quand même, pas de doute là-dessus. =D

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Lohiel
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Re: Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par Lohiel »

Coucou 🍀

Yves Meynard, éditeur d'une revue québecoise majeure dans le domaine de l'imaginaire, Solaris, a écrit il y a quelques années un texte de référence, exactement sur ce sujet :
"Comment ne pas écrire des histoires" (ce n'est pas la première fois que je le cite ici, mais c'est vraiment un document précieux)

https://www.revue-solaris.com/pour-les- ... histoires/

Lequel apporte d'ailleurs des réflexions intéressantes pour les auteurs de tous registres (mais côté SF, il est particulièrement pointu, en particulier dans la seconde partie, titrée "lexique").

Lo :)

Halycanth
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Re: Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par Halycanth »

@Zlaw c'est tout à fait juste, la fantasy doit respecter un minimum les lois de la physique (quoique ce serait rigolo de ne pas le faire, juste pour voir :DD)
Après, pour le Space Opera je pense qu'on peut le mettre dans une case à part, il a comme une dimension de conte, de merveilleux, même dans les textes les plus réalistes.
Et tu soulèves un point important, à propos du ton. C'est vrai que parfois, les explications n'ont juste pas leur place :'D (après je m'énerve surtout sur les explications "à la con", en général, que sur pas d'explications du tout)

@Lohiel une très bonne ressource, en effet ! Merci beaucoup

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Xendor
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Re: Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par Xendor »

Bonjour,

Je viens poser mon pavé dans la mare. :DD @Halycanth, je vais rebondir sur ton propos, quand tu disais : "Une Science-fiction sans base scientifique n'est-elle pas un peu de la fantasy ?"

Premièrement, sur un plan personnel, c'est une question que je refuse de trancher. J'ai lu Dune, Les Cantos d'Hypérion, j'ai lu et vu Star Wars, même s'il y a l'apprence de la science, ce n'est que du "rêve", comme tu le disais dans le post initial. Après, je pense que ça dépend de ce qu'on entend par base scientifique, parce qu'en général, tu ne vas pas détailler dans ton oeuvre les détails sur les plans physiques et techniques d'une invention d'une de tes espèces. (En tous cas, je n'en ai pas encore lu.)

Du coup, ma position est plutôt de dire que ce qui est important, c'est d'assumer ton choix, en tant qu'auteur, par rapport à cette question : si tu poses des bases scientifiques, ne les bafoue pas, fait preuve de cohérence.

Ensuite, je voudrais souligner que poser des bases scientifiques n'est pas inhérent à la science-fiction. Dans mon projet principal, de fantasy, j'ai décidé de créer une physique de la magie. (C'est pour cela que cette phrase m'a particulièrement titillée, parce que je vais complètement dans l'autre sens. :'D) Du coup, pour moi, on peut complètement avoir des bases scientifiques dans son oeuvre, sans que ce soit de la sience-fiction, et réciproquement. La "qualité scientifique" d'une oeuvre n'équivaut pas à son classement dans le genre de la science-fiction.

Voilà voilà.

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itchane
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Re: Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par itchane »

Haha, c'est marrant je suis plutôt à l'inverse de toi @Xendor, j'ai tendance à penser que le terme science-fiction n'a que peu de rapport avec l'époque du récit mais bien avec le fait que l'auteur.ice tente une "projection", une "théorie" à partir d'idées de départ scientifiques réelles puis émancipées par la force de l'imagination. Et j'entends par là l'ensemble des sciences, que ce soit la physique, la sociologie ou l'Histoire-géo.

De fait pour moi Star Wars n'est pas de la science-fiction bien que ça se passe dans le futur et par contre les uchronies (par exemple le steam punk) sont de la science-fiction, bien que le récit se déroule dans le passé... ce qui ne m'empêche pas d'apprécier les deux ^^

Et je précise bien qu'il s'agit là de ma perception de la chose, je ne me lancerai certainement pas dans un débat sur le sujet en mode "qui a tort ou raison" car je ne crois pas qu'il y ait de réponse en la matière, je suis même ravie que tout le monde voit les choses différemment ^^

C'est même marrant de s'en rendre compte :D

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HarleyAWarren
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Re: Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par HarleyAWarren »

A mon sens, la science-fiction ne parle pas tant de science qu'elle interroge la place de l'homme par rapport au progrès technologique et à son futur en règle générale. La science en est une base parce que c'est la connaissance qui est à l'origine du progrès et donc desdites interrogations, mais la science-fiction n'est pas un essai scientifique au même titre que la fiction historique n'est pas un essai historique. Pour l'un comme pour l'autre, on a une base ancrée dans le réel, mais le degré de présence de ces éléments dépend beaucoup d'un texte à l'autre.

On peut parfaitement avoir de la SF qui ne prend le futur que comme un cadre pour introduire certains sujets ou pour mettre en valeur le thème abordé. Dans Des fleurs pour Algernon, par exemple, on a un aspect scientifique avec l'opération qui rend Charlie intelligent, mais l'auteur ne s'attarde jamais trop sur les détails techniques, tout simplement parce que ce n'est pas vraiment ça, le sujet. Tout l'intérêt est de mettre en scène la solitude qui arrive avec une intelligence hors norme et de se demander ce que pourrait être un individu qui expérimente les deux extrêmes en terme d'intelligence. Si à la place d'une opération, une fée avait surgi pour rendre Charlie intelligent, le propos serait resté le même. De la même façon, si le but de l'histoire est d'être fun, on applique la règle du cool, et avoir des batailles avec du son dans l'espace à base de pew pew lasers devient beaucoup moins un problème, parce que l'idée de base, c'est juste que le lecteur s'amuse et pose son cerveau une heure pour se détendre.

Pour ma part, j'aime beaucoup plus la SF qui se sert de la science comme cadre pour son propos, plutôt que de celle qui tente de se surjustifier. Un manga de SF que j'aime beaucoup, et qui fonctionne très bien comme ça, c'est Aria. L'histoire se passe sur une Mars terraformée qui a fini par ressembler à Venise et sur laquelle on se déplace en gondole. Rien n'est expliqué sur le processus de terraformation, ni sur comment certains véhicules volent et quand explications il y a, elles sont finalement très fantaisistes (par exemple, si mes souvenirs sont exacts, la gravité y est controlée par des organistes qui vivent dans les sous-sols de la planète et qui font circuler des éléments qui gèrent la gravité à l'aide de leurs orgues). Mais ce n'est pas bien grave et ça ajoute même à l'ambiance et au propos de base, qui est l'exaltation d'une vie simple, lente, où on prend le temps et où on s'émerveille des petites choses. Le choix du cadre SF donne simplement un contraste amusant et un côté un peu onirique au cadre, donc l'exactitude importe peu.

Bref, tout ça pour dire que ça dépend de l'intention de l'auteur et dans quelle démarche on se place. On peut vouloir se rapprocher au plus près d'une réalité scientifique (et auquel cas, effectivement, il faut être sûr et certain qu'on ne dit pas de bêtises) ou alors juste poser un cadre parce que c'est celui-là qui sert le mieux le propos, sans trop s'attarder sur les détails techniques (auquel cas, on peut passer des éléments sous silence et ne pas les expliquer)

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itchane
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Re: Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par itchane »

Oh ! Ça me donne bien envie cet anime que je ne connaissais pas, Aria, merci pour la référence @HarleyAWarren, j'irai voir ça :D

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Jibdvx
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Re: Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par Jibdvx »

Pas mal de commentaires très justes ! Effectivement, le plus important quand on écrit de la SF est sans doute que tout paraisse plausible. Que le lecteur ne repose pas son livre sur ses genoux car il vient brutalement de revenir à sa réalité de lecteur d'une fiction. Un cas d'école selon moi se trouve dans les derniers retournements des "Chroniques de Nightshade" de Stan Nicholls. Retournements qui m'ont fait lâcher les plus gros "Gniéééé ???!" de toute ma vie de lecteur.
Spoiler
En gros les deux premiers tomes se passent dans un monde de Fantasy des plus clichés, avec une intrigue des plus clichées, mais SOUDAIN on apprend dans le dernier tome que, depuis le début, ce monde est en fait le notre après une apocalypse qui a reboot l'humanité. La cause ? Et bien les humains ont obtenu une connaissance tel qu'ils sont devenus des dieux (premier "gnié"). Certains sont en orbite autour de la planète dans un... vaisseau ? (c'est jamais expliqué) qui regroupe leurs intelligences (deuxième "gnié") et d'autres ont téléchargé leurs consciences dans un Necronomicon éco+ dans l'éventualité où ils voudraient revenir sur Terre pour la transformer un Mordor du Seigneur des Anneaux parce qu'ils sont super méchant (GNIÉ ?!) ! Et que le héros doit retrouver le seul artefact capable de vaincre le MAL..... un fusil à pompe cosmique Smith & Wesson..... GNIÉÉÉÉ ?!
Personnellement, les seuls occasions où je l'accepte, c'est pour lâcher un "Ohohoh habile !" en parlant du style d'écriture. Encore et toujours, il s'agit de la suspension consentie de l'incrédulité selon Samuel Coleridge. La lecture est une expérience et nous acceptons de laisser notre scepticisme de côté pour mieux profiter du voyage. Je pense qu'il est rare qu'on lise une fiction uniquement pour sa rigueur scientifique et son respect scrupuleux de toutes les théories et tous les consensus académiques sur le sujet dont il parle. Pour la SF, on peut apprécier une œuvre pour sa logique et sa vraisemblance. Là je citerais "Révolte sur la Lune" de Robert Heinlein où il est question de colonie pénitentiaire sur la Lune, de canons magnétiques et de déclaration d'indépendance sur fond d'idéologie anarchiste. Le propos du livre n'est donc pas du tout le fait que des familles de repris de justice vivent et travaillent sur la Lune, mais plutôt la fable politique qui va dérouler l'intrigue. Se sont plein d'éléments, voire même des détails, qui donneront vie aux péripéties. Par exemple le fait que les habitants de la Lune ont une physiologie qui s'est petit à petit adaptée à la vie lunaire. Ou encore le fait que la faible présence de femmes a poussé la société lunaire à élaborer des codes sociaux relatifs à la gente féminine bien différents de la Terre. Des détails donc mais qui, mis bout à bout, créent une cohérence et un sentiment d'improbable, peut-être, mais pas d'impossible.

Vient ensuite un pan de la SF qui s'amenuise de plus en plus : l'imagination pure et simple de quelque chose que la science n'explique pas encore (pour rebondir sur la citation de Clarke par @Zlaw ). On peut ranger Jules Verne dans cette catégorie, mais aussi des œuvres plus modernes comme les "Chroniques martiennes" de Bradbury. Le propos du livre va là encore plus loin que de rencontrer des martiens, mais en 1950, quand ce livre paraissait, la possibilité d'une vie sur Mars était encore sérieusement envisagée et la planète rouge n'était pas encore le désert de poussière battu par les vents que nous connaissons bien aujourd'hui (on pensait même que des forêts y poussaient dans les années 20). Et on tient là une astuce. Les lecteurs ne sont pas des physiciens ou des mathématiciens MAIS, à notre époque où la vulgarisation scientifique est accessible à une bonne partie de l'Humanité, il est moins facile de trouver un sujet 1)Que la science n'explique pas encore (d'où la surexploitation du quantique et des dimensions parallèles en ce moment) 2)Qui soit suffisamment pointu et le moins "fashion" possible pour que le lectorat n'y connaisse encore rien du tout. En quelque sorte, le vrai prend le pas sur le vraisemblable petit à petit.

Tout ça pour dire que, le respect de la science dépend en partie le propos du livre, de son cadre et ses personnage. Mais aussi de ce que les lecteurs attendent, savent ou croient savoir de ladite science et surtout d'où en est véritablement cette science.

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Gnucki
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Re: Science-fiction et lois de la thermodynamique : la question qui fâche

Message par Gnucki »

Alors voilà : la science-fiction doit-elle respecter (notamment) les lois de la thermodynamique ? Ou est-ce qu'on s'en fiche ?
Oui.
Et j'aurais même tendance à le penser pour la quasi totalité des genres (fantasy incluse). Un monde possède des règles qui doivent être respectées.
Dans la SF, le monde est notre univers, donc la thermodynamique doit être respectée.
Cependant, de nouvelles découvertes peuvent introduire des exceptions, les protagonistes peuvent être projetés dans un univers parallèle aux règles différentes (le chaud fait geler l'eau !), une interaction inconnue mettre le bordel, ...

@Zlaw parlait de sciences dures. J'utiliserais plutôt le terme de formelles. Les mathématiques sont formelles, car s'appliquant sur des postulats et des règles formelles. La physique n'est qu'une question de modèle. Un modèle cherche à décrire ce qui est observé par des équations. Mais peut-on affirmer que l'univers est soumis à des équations ?
Pour prendre un exemple, Newton suffit pour représenter des problèmes simples liés à la gravité. Einstein a complété et est la référence actuelle sur le sujet (je simplifie). Demain, son modèle paraîtra peut-être tout aussi naïf que celui de Newton aujourd'hui.

En ce qui concerne la suspension consentie de l'incrédulité dont parlait @Jibdvx, il ne faut pas faire l'erreur de l'entendre comme : "c'est de la SFFF alors on s'en fiche" où "je veux juste me détendre alors on s'en fiche bis". Non. La cohérence reste une des plus grosses erreurs d'un récit et ce quel que soit le genre. On peut poser des postulats même stupides, mais il faut les respecter ensuite.
Exemple : si un vampire peine à se contrôler face à une minuscule goutte de sang au début de l'histoire, il ne devrait pas rester stoïque face à un accouchement plus tard (exemple pris au hasard, toute ressemblance à ...).
Si l'histoire se passe dans notre univers, elle doit respecter les lois de notre univers ou expliquer pourquoi ce n'est pas le cas. Sous peine de perdre le consentement du lecteur.
C'est probablement ce qui se passe chez toi, @Halycanth.

Le mot de la fin pour @Itchane ;)
Star Wars n'est pas de la science-fiction bien que ça se passe dans le futur
A long time ago in a galaxy far far away.

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