Je l'expose ici (il me semble que c'est la bonne rubrique ; et je ne l'ai pas trouvé déjà abordé sur le forum, même s'il y a des sujets connexes) pour savoir si parmi vous certains le rencontrent aussi, ou l'on rencontré, et comment vous gérez, ou pas.
Désolé c'est long, j'ai pris le temps.
Pour un tl;dr, allez aux deux dernières phrases.
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J'aimerais écrire des romans.
J'aimerais avoir la force d'écrire des romans.
Un roman c'est long. Bon. Très bien. Captain obvious.
Donc il faut de la Constance, de la persévérence, de la régularité, de la tout-ce-que-vous-voulez tant qu'au final vous parvenez à vous accrocher assez longtemps pour arriver au bout.
Mon problème, c'est que, lorsque je commence un texte, et que je le reprends le lendemain, puis le lendemain... arrive un moment, tôt ou tard, où je n'écris plus, pendant quelques jours par exemple.
Rien de grave, il suffit de s'y remettre !

Mais quand je m'y remets, c'est comme si ces quelques jours m'avaient rendue... amnésique.
Amnésique émotionnellement.
Ca fait comme une coupure.
Je ne ressens plus rien pour ce texte.
(Devrais-je dire : comme une rupture ?)
Je me souviens quand même à peu près de ce que j'ai écrit, je ne suis pas non plus réellement amnésique ! Et après tout, il est tout à fait normal de ne pas se souvenir de ce qu'on a écrit il y a 7 jours ou 24 : pour s'en souvenir il suffit de relire !
Mais quand je laisse quelques jours passer entre l'écriture et moi, c'est comme si j'avais perdu la connexion avec le texte. Impossible de me rebrancher dessus !
C'est comme si, tant que je l'écrivais, j'étais portée par une vague, et si je m'arrête, la vague part sans moi.
Ce n'est pas vraiment que je n'ai plus la motivation d'écrire : la motivation revient ! Et je peux prendre une autre vague ! Mais c'est une autre vague... Un autre texte donc. Impossible de reprendre l'ancien.
Même si j'ai fini ce qui peut ressembler à un premier jet complet de mon texte, et même si je n'ai pas l'ambition d'en faire un roman (cad : même s'il est court) : il faut bien que je le laisse reposer à un moment ou à un autre pour pouvoir le relire d'un oeil neuf ! Quand j'y reviens alors, même résultat : "c'est quoi cette histoire... je m'en fous de cette histoire... je ne veux plus voir cette histoire..."
Alors, je pourrais me dire : bon, ben c'est comme ça que tu écris ; c'est comme ça que tu es. Il n'y a pas à chercher plus loin. Tu écris des histoires, tu ne les finis jamais, et à la limite tu les jetterais une fois finies ce serait pareil.
Et puis, peut-être qu'au fond, je n'ai pas vraiment envie d'aller plus loin : ce que j'ai fait m'a suffi, et le reste n'est que regret mal placé. Tu as ces regrets parce que tu as investi de ton temps, et si ça "n'aboutit à rien", si ça n'est pas "utile", tu as l'impression d'avoir gâché ton temps (et je peux vous dire que si c'est ça, j'en ai gâché un paquet), mais tu ne devrais pas voir les choses ainsi : tu n'aurais pas ces regrets si tu arrivais à voir tout ce que ça t'a apporté d'écrire. Même si tu ne reprends jamais tes textes, même si tu n'en fais rien, ça t'apporte beaucoup.
Ok, je peux me dire ça.
Mais je trouve ça dommage.
D'une part, j'ai envie qu'il arrive quelque chose à mes textes (et on peut dire qu'en en partageant sur PA, je fais quelque chose en ce sens, youhou !).
D'autre part, j'ai envie d'arriver à écrire une histoire longue.
Combien ai-je d'ébauches de romans auxquelles je n'ai plus la force de me connecter !
N'est-ce qu'une question d'entraînement ?
Ou est-il question de faire "un effort", voire de "se forcer", parfois, à replonger dans une histoire qui ne nous inspire plus, qui ne nous fait plus envie, qui nous repousse même parfois ? (Les efforts seront récompensés ! je n'en doute pas !) Mais si c'est ça, alors je suis juste flemmarde ou pas assez engagée ? Ou j'ai besoin que quelqu'un me botte le cerveau ?
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Alors, je pourrais me dire que c'est un problème psychologique, et non un problème d'écriture. Mais... psychologique... quel problème d'écriture ne l'est pas ?

C'est en tout cas un problème qui concerne de très près ce que j'écris, puisque le résultat dans mon dossier d'écriture, c'est un paquet d'ébauches éparpillées, une dispersion totale, et des tentatives parfois burlesques de reprendre un texte avec férocité, pour m'effondrer deux jours après.
Je tiens à relativiser après avoir dépeint les choses de manière un peu dramatique : 1. Je suis en bonne santé, ma famille est en bonne santé, etc., et c'est l'essentiel

Donc voilà, si vous aussi vous connaissez ou avez connu cet étrange phénomène de déconnexion (de désamour ?) avec vos textes dès qu'un peu de temps a passé, ou une situation similaire, n'hésitez pas à partager votre expérience ! Que vous ayez trouvé une solution ou pas !
Toutes les idées sont les bienvenues

Merci !
