* [mention]Sorryf[/mention] Je plussoie ta réponse en grande partie (et surtout le sketch des inconnus, mouahaha qu'ils sont bons pour le coup! ). A chaque livre son public. Je pense cependant qu'on peut dire en toute objectivité que certains livres sont meilleurs que d'autres, qu'ils ont des qualités absolues et non pas relatives aux goûts des lecteurs: un style qui a du souffle, des personnages dépourvus de clichés, une cohérence scénaristique... Sinon on n'essaierait pas tous et toutes de tendre vers certains idéaux littéraires.
Je suis d'accord avec ce qu'écrivait [mention]Fannie[/mention]:
-> En ce moment, il y a une tendance à évaluer la qualité littéraire d'un roman à l'aune de certains préceptes éthiques, aussi louables soient-ils. Un roman n'a pas vocation à être un traité de morale. Même s'il faut déplorer les éléments de racisme, de sexisme, de xénophobie, d'homophobie etc, même si on peut envisager la censure des écrits faisant l'apologie de ces travers moraux, on ne peut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, la qualité littéraire intrinsèque d'un roman avec son contexte idéologique.Un livre qui véhicule des idées nauséabondes peut être un bon livre s'il est bien écrit, avec une intrigue bien menée, des personnages attachants, du suspense, etc. Cela dit, je vais probablement le détester. Le fait que j'aime ou que je n'aime pas un livre ne détermine pas s'il est bon ou mauvais, et ma notion de la morale non plus. Il ne faut pas oublier que ce qui est considéré comme moral ou immoral change suivant les époques et le pouvoir en place. On ne peut pas juger avec notre regard d'aujourd'hui des œuvres qui ont été écrites il y a plusieurs décennies ou plusieurs siècles.
En écrivant cela, je pense à quelque chose que je viens d'apprendre et qui m'inquiète sincèrement: la maison d'édition britannique qui traduit d'ordinaire les romans de Timothée de Fombelle a refusé son dernier livre, Alma, Le vent se lève, parce que cette histoire a pour protagoniste une petite fille noire esclave, et qu'on pourrait donc accuser son auteur blanc d'appropriation culturelle. Je n'ai pas encore lu Alma (je compte le faire), mais j'ai du mal à imaginer que l'auteur ait pu traiter ce sujet sans l'énorme dose d'humanité qu'il met dans tous ses romans. Franchement ça m'attriste... En voulant lutter contre certains travers, on en crée d'autres. Menfin c'est l'histoire de l'humanité j'imagine
Edit Cricri : [mention]Zénodote[/mention] et les autres, sur la très bonne suggestion de Flammy, j'ai scindé le topic Débat : Qu'est-ce qu'un "mauvais" livre ? pour vous permettre de prolonger tous ces échanges très intéressants que vous avez initiés et qui méritent vraiment d'avoir un sujet dédié. Vous pouvez ainsi les poursuivre à votre aise