Débat : Qu'est-ce qu'un "mauvais" livre ?

Répondre
Avatar du membre
HarleyAWarren
Messages : 156
Enregistré le : 18 janv. 2021, 10:37
Contact :

Re: Débat : Qu'est-ce qu'un "mauvais" livre ?

Message par HarleyAWarren »

Arod29 a écrit : 07 juil. 2021, 12:57 A partir du moment où un livre est édité, c'est qu'au moins une personne l'a trouvé bon.
Je ne suis pas tout à fait d'accord sur ce point. Si un livre a été édité, c'est d'abord et avant tout parce que l'éditeur l'aura considéré rentable. Évidemment, l'un va souvent avec l'autre, mais je ne doute pas que parfois, les éditeurs font passer le côté bankable d'un roman avant ses qualités littéraires. Publier un livre, ça coûte beaucoup d'argent, il faut être à peu près sûr qu'on fera un retour sur investissement.

Et l'inverse est tout aussi vrai. Plein de romans sont refusés par les éditeurs, pas tant parce qu'ils sont intrinsèquement mauvais que parce qu'ils concernent des thèmes pas assez grand public, un style d'écriture qui trouve peu d'amateurs et autres critères de ce genre.

Arod29
Messages : 33
Enregistré le : 07 juil. 2021, 08:37
Contact :

Re: Débat : Qu'est-ce qu'un "mauvais" livre ?

Message par Arod29 »

HarleyAWarren a écrit : 07 juil. 2021, 20:01
Arod29 a écrit : 07 juil. 2021, 12:57 A partir du moment où un livre est édité, c'est qu'au moins une personne l'a trouvé bon.
Je ne suis pas tout à fait d'accord sur ce point. Si un livre a été édité, c'est d'abord et avant tout parce que l'éditeur l'aura considéré rentable. Évidemment, l'un va souvent avec l'autre, mais je ne doute pas que parfois, les éditeurs font passer le côté bankable d'un roman avant ses qualités littéraires. Publier un livre, ça coûte beaucoup d'argent, il faut être à peu près sûr qu'on fera un retour sur investissement.

Et l'inverse est tout aussi vrai. Plein de romans sont refusés par les éditeurs, pas tant parce qu'ils sont intrinsèquement mauvais que parce qu'ils concernent des thèmes pas assez grand public, un style d'écriture qui trouve peu d'amateurs et autres critères de ce genre.
En effet d'où le terme "subjectif", si l'éditeur considère que c'est "bankable", c'est souvent qu'il va se vendre parce qu'il est dans l'air du temps donc les gens qui vont l'acheter vont probablement l'apprécier et toi ou moi ne l'aimeront pas car nos critères qui rendent un livre "bon" ne sont pas les mêmes.
Le problème c'est souvent le jugement et la génération de lecteurs, on trouve ça mauvais sans penser que ca va peut-être toucher quelqu'un quelque part. Mais je suis le premier à ne pas être objectif parfois en disant d'un livre que c'est pourri! ;)

Avatar du membre
HarleyAWarren
Messages : 156
Enregistré le : 18 janv. 2021, 10:37
Contact :

Re: Débat : Qu'est-ce qu'un "mauvais" livre ?

Message par HarleyAWarren »

Arod29 a écrit : 07 juil. 2021, 22:01
les gens qui vont l'acheter vont probablement l'apprécier et toi ou moi ne l'aimeront pas car nos critères qui rendent un livre "bon" ne sont pas les mêmes.
Certes, mais là, on sort complètement du débat bon/mauvais pour rentrer dans des considerations "j'aime/j'aime pas", qui n'ont a mon sens rien à voir. On peut aimer quelque chose qu'on ne peut pas reconnaître comme bon si on veut être de bonne foi, c'est le fameux "plaisir coupable" (pour donner un exemple, j'adooore les vieilles romances kitschissimes qui ne se dégottent qu'au fin fond des cartons d'une quinqua dans les braderies mais je trouve ça quand même de très mauvaise qualité). Tout comme on peut reconnaître que quelque chose est objectivement bon, de bonne facture, bien ficelé, bref, avec des tonnes de qualités mais ne pas l'aimer tout de même à cause de questions de goût. Bref, dire que quelque chose est bon/mauvais parce que les gens l'apprécient/ne l'apprécient pas, à mon sens, c'est hors sujet. Ce serait comme si, sur un forum culinaire, on se demandait ce qui fait la bonne ou la mauvaise cuisine et qu'on répondait : "Y a quand même plein de gens qui aiment le fast-food donc on est en droit de se dire que c'est de la bonne cuisine". C'est pas faux de dire que plein de gens adorent le Mcdo et qu'il n'y a rien de mal à préférer un bon gros Big Mac plutôt qu'un repas de chef étoilé, c'est juste que la question n'est pas là, principalement parce que les cuisiniers, dans l'histoire, c'est nous.

Pour repartir un peu sur la question initiale, je reste un peu sur ma théorie première qui est qu'un mauvais livre, c'est un livre qui essaie de dire quelque chose mais qui n'y parvient pas à cause de choix narratifs qui ne sont pas pertinents. On a tous un jour tenu un roman qui nous a fait nous dire : "Oh, chouette, je vois ce que t'as essayé de faire, là, mais c'est vraiment très raté". Le ratage peut ensuite prendre différentes formes : des personnages creux, un scénario bancal ou trop vu, des thèmes mal maîtrisés, une prose pas adaptée à ce qu'on veut créer comme ambiance, bref, plein de choses.

Je me suis récemment rendu compte, en lisant un texte sur Scribay qui souffrait très très fort de ce problème, qu'un des écueils qui faisait très vite passer un roman de bon à très mauvais, c'est le manque de subtilité, surtout dans l'aspect "moral" de l'histoire. Je ne sais pas si c'est strictement personnel ou non, mais rien de plus rapide pour donner envie de jeter un bouquin par la fenêtre que l'auteur(e) qui te martèle au visage des choses qui devraient être subtiles. Vous savez, le fameux : "Cindy, agacée de cet affront, la fusilla du regard" (où tu comprends par toi même que Cindy est une gougniafière par le contexte autour et parce que tes neurones se touchent) qui se transforme en : "L'affreuse Cindy, qui s'agaçait inutilement de ce qui n'était pourtant que la vérité, lui lança un regard méchant de ses yeux couleur caca". Ça passe aussi par l'auteur(e) qui te pète, répète et rerépète la morale de son histoire en boucle, jusqu'à la nausée (ceux qui ont lu Autre Monde de Maxime Chattam verront très bien de quoi je parle). Bref, l'auteur(e) qui force le trait pour que son lectorat, composé bien évidemment de moules, bulots et autres crustacés un peu bas de plafond comprennent bien ce qu'ils doivent comprendre. J'ai toujours un peu l'impression d'être prise pour une idiote et j'apprécie assez moyennement.

Arod29
Messages : 33
Enregistré le : 07 juil. 2021, 08:37
Contact :

Re: Débat : Qu'est-ce qu'un "mauvais" livre ?

Message par Arod29 »

HarleyAWarren a écrit : 07 juil. 2021, 23:43
Arod29 a écrit : 07 juil. 2021, 22:01
les gens qui vont l'acheter vont probablement l'apprécier et toi ou moi ne l'aimeront pas car nos critères qui rendent un livre "bon" ne sont pas les mêmes.
Certes, mais là, on sort complètement du débat bon/mauvais pour rentrer dans des considerations "j'aime/j'aime pas", qui n'ont a mon sens rien à voir. On peut aimer quelque chose qu'on ne peut pas reconnaître comme bon si on veut être de bonne foi, c'est le fameux "plaisir coupable" (pour donner un exemple, j'adooore les vieilles romances kitschissimes qui ne se dégottent qu'au fin fond des cartons d'une quinqua dans les braderies mais je trouve ça quand même de très mauvaise qualité). Tout comme on peut reconnaître que quelque chose est objectivement bon, de bonne facture, bien ficelé, bref, avec des tonnes de qualités mais ne pas l'aimer tout de même à cause de questions de goût. Bref, dire que quelque chose est bon/mauvais parce que les gens l'apprécient/ne l'apprécient pas, à mon sens, c'est hors sujet. Ce serait comme si, sur un forum culinaire, on se demandait ce qui fait la bonne ou la mauvaise cuisine et qu'on répondait : "Y a quand même plein de gens qui aiment le fast-food donc on est en droit de se dire que c'est de la bonne cuisine". C'est pas faux de dire que plein de gens adorent le Mcdo et qu'il n'y a rien de mal à préférer un bon gros Big Mac plutôt qu'un repas de chef étoilé, c'est juste que la question n'est pas là, principalement parce que les cuisiniers, dans l'histoire, c'est nous.

Pour repartir un peu sur la question initiale, je reste un peu sur ma théorie première qui est qu'un mauvais livre, c'est un livre qui essaie de dire quelque chose mais qui n'y parvient pas à cause de choix narratifs qui ne sont pas pertinents. On a tous un jour tenu un roman qui nous a fait nous dire : "Oh, chouette, je vois ce que t'as essayé de faire, là, mais c'est vraiment très raté". Le ratage peut ensuite prendre différentes formes : des personnages creux, un scénario bancal ou trop vu, des thèmes mal maîtrisés, une prose pas adaptée à ce qu'on veut créer comme ambiance, bref, plein de choses.

Je me suis récemment rendu compte, en lisant un texte sur Scribay qui souffrait très très fort de ce problème, qu'un des écueils qui faisait très vite passer un roman de bon à très mauvais, c'est le manque de subtilité, surtout dans l'aspect "moral" de l'histoire. Je ne sais pas si c'est strictement personnel ou non, mais rien de plus rapide pour donner envie de jeter un bouquin par la fenêtre que l'auteur(e) qui te martèle au visage des choses qui devraient être subtiles. Vous savez, le fameux : "Cindy, agacée de cet affront, la fusilla du regard" (où tu comprends par toi même que Cindy est une gougniafière par le contexte autour et parce que tes neurones se touchent) qui se transforme en : "L'affreuse Cindy, qui s'agaçait inutilement de ce qui n'était pourtant que la vérité, lui lança un regard méchant de ses yeux couleur caca". Ça passe aussi par l'auteur(e) qui te pète, répète et rerépète la morale de son histoire en boucle, jusqu'à la nausée (ceux qui ont lu Autre Monde de Maxime Chattam verront très bien de quoi je parle). Bref, l'auteur(e) qui force le trait pour que son lectorat, composé bien évidemment de moules, bulots et autres crustacés un peu bas de plafond comprennent bien ce qu'ils doivent comprendre. J'ai toujours un peu l'impression d'être prise pour une idiote et j'apprécie assez moyennement.
Et un bon burger d'un chef étoilé! ;)
Tu as sans doute raison, je m'éloigne peut-être du sujet.
Pourtant, même si je te rejoins totalement sur le manque subtilité et tous les autres défauts que l'on peut rencontrer, scénario bancal, personnages creux, je maintiens que je trouve cela assez subjectif et là je ne parle pas de tous ces textes, comme les nôtres, que l'on peut lire sur les plateformes d'écriture, je parle des livres qui sortent à compte d'éditeur.
Mais attention je ne dénigre pas non plus toute cette partie de la création littéraire, j'ai lu beaucoup de très beaux textes qui mériteraient d'être édités! Par contre c'est aussi là que j'ai vraiment lu de mauvais livres, fautes d'orthographe, style du niveau d'une rédaction de 6ème, etc etc. Il est impossible de lire toute la production littéraire qui sort mais je ne pense pas qu'un éditeur, qui donne de l'argent à un auteur, va laisser paraitre un livre dans cet état là. D'où la subjectivité dont je parlais. Un roman qui parait en librairie est passé entre plusieurs mains avant de se retrouver sur les étagères à attendre de se faire adopter, et donc il est sensé avoir une certaine légitimité à se retrouver en ces lieux.
Mais je comprends tout à fait ton point de vue et je le partage sur de nombreux points. Bref c'est étrange que je bute autant sur une question qui parait si facile en apparence! ;)
En tout cas merci pour cet échange. :)

Répondre

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 10 invités