Forum Plume d'Argent

Ce sujet est vachement intéressant !
Mmm... Après avoir lu tous vos avis , j'ai essayé de formuler le mien.

Pour moi, un personnage est attachant quand il est profond et complexe, réaliste et je pense que cette profondeur vient du fait que l'auteur aime sont personnage. L'amour qu'on a pour un personnage forme son essence profonde.

De mon côté, je "decide" qui est qui, je lui donne des gros traits, et ensuite c'est lui qui décide qui il est et ce qu'il fait, pourquoi, etc. Je pars du principe que chacun de mes personnage est une personne que je croise dans la rue. La personne existe, elle est là, bien profonde, avec ses problèmes, ses joies, ses goûts. Mais je ne vois que son apparence physique, les détails de ses gestes. Elle me fera tout de suite penser à quelqu'un. Puis petit à petit en apprenant à la connaître, cette impression va se dissiper, dans mon esprit je ne vais voir plus qu'elle et elle me fera beaucoup moins penser à cette autre personne. Notre perception change.

Il n'y a pas besoin de grandes descriptions pour rendre un personnage profond, juste certains détails.

Et comme beaucoup de vous l'ont dit, ce sont des gestes qui vont nous rappeler inconsciemment une personne dans notre entourage ou quelque chose en nous qu'on a besoin de combler, une personne qu'on rêve de rencontrer, et on la rencontre dans un livre.

Je pense que ce sont les défauts qu'ils portent et leur vécu qui vont nous faire aimer un personnage. Par exemple, si le personnage dessine et que nous aussi, on partage un point commun, qui comme dans la vie courante nous poussera à en savoir plus sur lui, dans le fictif, c'est ce qui nous pousse à tourner les pages.

Pour reprendre un exemple connu, Ophelie est maladroite. Dans notre société, ce défaut est plutôt mal vu comme dans la sienne, dans son entourage. On ne pourra s'empêcher d'éprouver de la compassion pour elle, et de nous sentir moins seul.e.s face à notre maladresse. On s'y est attachée.

Tout dépend aussi de qui nous sommes, c'est comme IRL. On va plus aimer une personne qu'une autre... On va avoir des perceptions différentes, considérer une personne très désagréable ma première fois que vois lui parler et quatre jours plus tard, vois ma recroise, vous parlez et vous vous rendez compte que cette personne est géniale.

Aussi, je pense qu'on peut s'attacher très facilement aux "méchants" de l'histoire. Dans notre tête, on veut secrètement leur mort, mais s'ils n'avaient pas été là, que serait l'histoire ??? On les aime quand même un peu, non ?

Donc...

Bref. Je crois que je vais m'arrêter là, ou je vais écrire un livre xD.

@Aranck et @Prudence je vous rejoins sur la certitude qu'aimer ses personnages les rend attachants. Parce que quelque part, n'est-ce pas en les aimant que nous, auteurs, les connaissons mieux et du coup les rendons plus susceptibles de déclencher l'empathie du lecteur ?

Ce que vous dîtes me pose question. Est-ce que, du coup, on peut quand même réussir à écrire sur un personnage qu'on n'appréhende pas complètement nous-mêmes en tant qu'auteur ? (C'est une question qui m'est venue à la volée en vous lisant.)

Qu'est-ce que tu veux dire par "on ne l'appréhende complètement" @Xendor ?

Je me demandais si on pouvait écrire un personnage même si nous-mêmes on n'arrive pas à le comprendre entièrement

@Xendor ah oui ça c'est problématique...

je crois qu'il n'est pas obligé de comprendre totalement ses personnages avant de les écrire.
Il faut peut-être se laisser porter par ses personnages ? XD

Xendor a écrit : ↑13 déc. 2020, 17:49 Je me demandais si on pouvait écrire un personnage même si nous-mêmes on n'arrive pas à le comprendre entièrement

Je pense que ça dépend des cas. Si c'est le narrateur à la première personne, je pense que ça peut poser soucis parce que le lecteur risque d'autant plus de sentir les moments de doutes/hésitations de l'auteur vis-à-vis de son personnage. Si c'est un personnage secondaire qu'on voit à chaque fois que brièvement, ça peut ne pas poser soucis parce qu'on ne le voit pas assez pour se rendre compte de ses incohérences ou des choses qui ne fonctionnement pas, des zones d'ombre...

Bref, ça dépend des cas, réponse super utile, je sais

@Flammy C'est singulier, j'aurais pensé qu'au contraire, le point de vue omniscient poserait plus de problèmes. Mais en soi, si, ta réponses m'a éclairée. Merci

Dans quelle mesure se connaît-on et se comprend-on soi-même ? Probablement pas totalement.
Pouvons-nous prétendre connaître et comprendre parfaitement nos parents, nos frères et sœurs, notre conjoint, nos enfants ? Je ne crois pas. Même nos proches ont des secrets pour nous. Pour moi, il en est de même des personnages.

@Xendor Je pense que si le personnage a vocation à être important ça peut poser problème. Il faut qu'il y ait une certaine continuité dans ses actions, sinon ça perd de sa vraisemblance. L'histoire peut changer selon le comportement d'un personnage. C'est un peu décousu ce que je raconte mais bon ^^' Dans mon cas, j'ai besoin de connaître mes personnages avant de les écrire. Cette connaissance peut passer par différent médias mais dans mon cas j'utilise surtout le dessin. Pourtant, j'en découvre encore sur eux en les écrivant, des choses qui paraissent évidentes maintenant que je les sais, comme si elles avaient toujours été là ; mais c'est comme si je découvrais de nouvelles informations à propos de mes ami.es, de mes proches.

Finalement je raconte la même chose que Flammy et Fannie, bonjour l'originalité :' )