
Les héroïnes littéraires actuelles (fantasy)
Les héroïnes littéraires actuelles (fantasy)
@schneevickchen ^^ Oui, t'inquiète, j'espère ne pas avoir été trop virulente, mais j'aime cette histoire 

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@mldlg Du tout ! 

- Vava-Omete
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°toussote dans son poing°
Mh.
C'est rigolo c'est l'un des sujets que je traitais dans mon mémoire de master (langues modernes spécialité Imaginaire) (si si, c'est l'intitulé exact).
Avant toutes choses, je vous conseille fortement la lecture de 3 livres pour avancer sur le sujet :
* *Le Héros aux milles visages* de Campbell
* *Leçon littéraire sur l'héroïsme* de Kerbrat
* *Les structures anthropologiques de l'imaginaire* de Durand
Qui définissent la notion de héros et surtout d'héroïsme, afin de ne pas confondre "héros" et "personnage principal" (ce qui fait qu'un personnage principal peut ne pas être un héros héroïque ou une héroïne héroïque) et surtout le super article « Un héros femme est-il pensable ? » de Margaret Bruzelius qui définit notamment le fait que jusqu'il y a peu, on se retrouvait avec 3 figures de la femme dans les récits avec des personnages héroïques :
1. La femme froide / magicienne, qui a en général le rôle de mentor, de guide, qui n'est pas caractérisée par sa féminité, mais par sa fonction. *Polgara* dans la *Belgariade* par exemple. Ou *McGonagal* dans *Harry Potter* =D
2. La compagne / l'amante, qui sert de faire-valoir et/ou qui est le but du héros (la princesse à sauver)
3. la femme forte dont toutes les épreuves amènes finalement à la vie rêvée de mère et d'épouse.
Tout cela commence (heureusement) à changer, avec des personnages tels que les personnages féminin principaux de *Divergente*, de *Hunger Game* etc. mas j'y reviendrais plus tard =D #dix-gression (gression gression gression...).
Bon, première chose à savoir, c'est que le personnage héroïque est définit par un schéma qui est TOUJOURS le même depuis l'antiquité (voire plus loin) et qui est PROFONDEMENT ancré dans nos inconscients au point qu'on y fait même plus attention.
Ce sont des éléments du genre :
- Orphelin
- Blond = personnage lumineux, héros rayonnant / brun = personnage sombre, anti-héros ou personnage mélancolique (genre Thor et Loki ? Bah voilà, vous avez deux beaaaaux archétypes des héros xD)
- Soumis à la destinée, iel ne peut pas dire merde à ce qui lui arrive et se barrer en claquant la porte, la machine s'emballe
- Un cortège de compagnons
- An mentor
- Une partie "récit initiatique" où on va voir lo personnage passer de petit caca à warrior
- et j'en passe tout à un tas. Pour ceux qui veulent, je peux mettre en spoil l'intro de mon mémoire qui parle des caractéristiques principales d'un personnage héroïque xD
J'irais à l'encontre de ce que tu dis @Elka concernant le fait que ça "rassure". En fait pas du tout, c'est une pratique littéraire aussi ancrée que le fait d'écrire des romances principalement hétérosexuelles et ci-genrée ou d'imaginer sa sorcière rousse aux yeux verts. C'est ce qu'on appelle des topoïs (pluriel de topos) soit un motif particulier qui se retrouve dans plusieurs écris d'une même culture et qui est rentré dans l'inconscient collectif.
Donc, pour revenir au sujet : le fait que les personnages héroïques en chient, c'est normal. Le fait qu'on ai l'impression que les personnages féminins héroïques en chient encore plus, c'est normal aussi, parce que cette notion de héroïne héroïque (vraiment héroïque, qui existe par et pour elle-même sans nécessité d'un personnage masculin dans sa vie) est vraiment ultra récent.
>>Sincèrement, la première fois que j'ai rencontré ce genre de personnage, c'était *Sandiane* dans *Les Abîmes d'Autremer* de Danielle Martinigol et c'était dans les années 90.
Bon je précise, que là je parle de la littérature de jeunesse ET d'imaginaire hein. La littérature blanche n'étant pas trop ma tasse de thé, je suppose que d'autres personnages féminin aux caractéristiques héroïques existent avant (enfin j'espère...)
Et je pense que les auteur.e.s se sentent obligés de forcer le trait pour justifier, comme vous disiez, qu'une "faible femme" puisse poutrer du couillard après son jogging. Parce que culturellement bah... c'est difficilement concevable autrement. C'est très agaçant, mais ça fait malheureusement partie de notre culture (le nombre de fois où les gens me pense "faible" parce que je fais 1m50 et que j'ai des seins... et que je les poutres à l'épée où au portage de charges de 20kg d'une seule main XD) qui porte en elle plus de 4.000 ans de récits où les personnages héroïques sont masculins.
D'ailleurs c'est très amusant @Mouette que tu parles "d'instinct maternel" (bouh le gros mot !) pour le côté héros protecteur de Katniss (comme s'il fallait justifier qu'elle protège les faibles, la veuve et l'orphelin !) là où si elle avait été un garçon on aurait parlé d'instinct chevaleresque ou de dévouement =) et qu'on l'aurai admiré pour ça, sans nécessité de justification, parce que bon, c'est un héros, c'est son rôle ! A part ça je suis complètement d'accord avec ton analyse du personnage sauf sur la conclusion "elle aurait pu faire une excellente méchante" : pourquoi ? Parce que c'est une femme égoïste et implacable qui fait ce qui doit être fait et n'oeuvre que pour ceux qui lui sont chers, ainsi que pour son but personnel ? Parce qu'elle n'éprouve pas de pitié pour ceux qui la menacent et qu'elle n'hésite pas à tuer ? Et si c'était un homme, est-ce que ça en ferait un méchant ou un anti-héros super badass ?
L'histoire aurai pu fonctionner si elle avait été un homme, mais pas tout à fait en l'état, certains personnages, comme Peeta et Gail auraient disparus. Ainsi que Prim, qui se serait probablement transformée en amour à épargner, et les garçons seraient devenus des amis proches masculins et peut-être une femme-compagnon d'arme qui du coup aurait été traitée comme un ami masculin. Mais sinon le reste de l'histoire n'aurait pas eu besoin de bouger.
Pour revenir à la question, les personnages féminins dans la fantasy (et la SF !) actuelle ont effectivement plusieurs rôles a l'heure actuelle :
* Essayer, encore une fois, de faire réfléchir sur la condition de la femme (sans grande réussite de mon point de vue T.T)
* S'émanciper des topoïs pour devenir de réels personnages héroïques et non des ombres
* Créer des voies nouvelles en littérature, avec des réflexions de plus en plus poussées autour des personnages féminin
Bon je divague encore je crois
Pour revenir à la réflexion initiale de @schneevickchen l'impulsion vient effectivement souvent d'un homme, mais je crois que là c'est simplement que le mentor est souvent masculin dans les récits initiatiques (et la fantasy découle lourdement de ce genre de récit) toujours pour une question de culture occidentale.
Par contre pour le côté souffrance psychologique et/ou physique c'est vrai qu'on s'y attarde beaucoup trop parce que... eh, c'est SEXY une femme qui souffre. Ca donne au lecteur un petit moment de voyeurisme pervers (COUCOU L'EPEE DE VERITE ET LES MORTIIIIIITES) et un sentiment de ... comment dire ? De fragilité de l'héroïne qui fait que c'est toujours une fille parce qu'elle souffre et qu'on insiste dessus, alors qu'un garçon il aurait juste serré les dents.
Je pense que d'ailleurs ça serait intéressant d'écrire la même scène, instinctivement, avec une personnage masculin au lieu de féminin, pour voir les réflexes de récits qu'on à sur la question =D
Voilà voilà mes excuses pour le pavé xD
Et si ça paraît sec x.x il est tard pour mon tit cerveau en jetlag !
Mh.
C'est rigolo c'est l'un des sujets que je traitais dans mon mémoire de master (langues modernes spécialité Imaginaire) (si si, c'est l'intitulé exact).
Avant toutes choses, je vous conseille fortement la lecture de 3 livres pour avancer sur le sujet :
* *Le Héros aux milles visages* de Campbell
* *Leçon littéraire sur l'héroïsme* de Kerbrat
* *Les structures anthropologiques de l'imaginaire* de Durand
Qui définissent la notion de héros et surtout d'héroïsme, afin de ne pas confondre "héros" et "personnage principal" (ce qui fait qu'un personnage principal peut ne pas être un héros héroïque ou une héroïne héroïque) et surtout le super article « Un héros femme est-il pensable ? » de Margaret Bruzelius qui définit notamment le fait que jusqu'il y a peu, on se retrouvait avec 3 figures de la femme dans les récits avec des personnages héroïques :
1. La femme froide / magicienne, qui a en général le rôle de mentor, de guide, qui n'est pas caractérisée par sa féminité, mais par sa fonction. *Polgara* dans la *Belgariade* par exemple. Ou *McGonagal* dans *Harry Potter* =D
2. La compagne / l'amante, qui sert de faire-valoir et/ou qui est le but du héros (la princesse à sauver)
3. la femme forte dont toutes les épreuves amènes finalement à la vie rêvée de mère et d'épouse.
Tout cela commence (heureusement) à changer, avec des personnages tels que les personnages féminin principaux de *Divergente*, de *Hunger Game* etc. mas j'y reviendrais plus tard =D #dix-gression (gression gression gression...).
Bon, première chose à savoir, c'est que le personnage héroïque est définit par un schéma qui est TOUJOURS le même depuis l'antiquité (voire plus loin) et qui est PROFONDEMENT ancré dans nos inconscients au point qu'on y fait même plus attention.
Ce sont des éléments du genre :
- Orphelin
- Blond = personnage lumineux, héros rayonnant / brun = personnage sombre, anti-héros ou personnage mélancolique (genre Thor et Loki ? Bah voilà, vous avez deux beaaaaux archétypes des héros xD)
- Soumis à la destinée, iel ne peut pas dire merde à ce qui lui arrive et se barrer en claquant la porte, la machine s'emballe
- Un cortège de compagnons
- An mentor
- Une partie "récit initiatique" où on va voir lo personnage passer de petit caca à warrior
- et j'en passe tout à un tas. Pour ceux qui veulent, je peux mettre en spoil l'intro de mon mémoire qui parle des caractéristiques principales d'un personnage héroïque xD
J'irais à l'encontre de ce que tu dis @Elka concernant le fait que ça "rassure". En fait pas du tout, c'est une pratique littéraire aussi ancrée que le fait d'écrire des romances principalement hétérosexuelles et ci-genrée ou d'imaginer sa sorcière rousse aux yeux verts. C'est ce qu'on appelle des topoïs (pluriel de topos) soit un motif particulier qui se retrouve dans plusieurs écris d'une même culture et qui est rentré dans l'inconscient collectif.
Donc, pour revenir au sujet : le fait que les personnages héroïques en chient, c'est normal. Le fait qu'on ai l'impression que les personnages féminins héroïques en chient encore plus, c'est normal aussi, parce que cette notion de héroïne héroïque (vraiment héroïque, qui existe par et pour elle-même sans nécessité d'un personnage masculin dans sa vie) est vraiment ultra récent.
>>Sincèrement, la première fois que j'ai rencontré ce genre de personnage, c'était *Sandiane* dans *Les Abîmes d'Autremer* de Danielle Martinigol et c'était dans les années 90.
Bon je précise, que là je parle de la littérature de jeunesse ET d'imaginaire hein. La littérature blanche n'étant pas trop ma tasse de thé, je suppose que d'autres personnages féminin aux caractéristiques héroïques existent avant (enfin j'espère...)
Et je pense que les auteur.e.s se sentent obligés de forcer le trait pour justifier, comme vous disiez, qu'une "faible femme" puisse poutrer du couillard après son jogging. Parce que culturellement bah... c'est difficilement concevable autrement. C'est très agaçant, mais ça fait malheureusement partie de notre culture (le nombre de fois où les gens me pense "faible" parce que je fais 1m50 et que j'ai des seins... et que je les poutres à l'épée où au portage de charges de 20kg d'une seule main XD) qui porte en elle plus de 4.000 ans de récits où les personnages héroïques sont masculins.
D'ailleurs c'est très amusant @Mouette que tu parles "d'instinct maternel" (bouh le gros mot !) pour le côté héros protecteur de Katniss (comme s'il fallait justifier qu'elle protège les faibles, la veuve et l'orphelin !) là où si elle avait été un garçon on aurait parlé d'instinct chevaleresque ou de dévouement =) et qu'on l'aurai admiré pour ça, sans nécessité de justification, parce que bon, c'est un héros, c'est son rôle ! A part ça je suis complètement d'accord avec ton analyse du personnage sauf sur la conclusion "elle aurait pu faire une excellente méchante" : pourquoi ? Parce que c'est une femme égoïste et implacable qui fait ce qui doit être fait et n'oeuvre que pour ceux qui lui sont chers, ainsi que pour son but personnel ? Parce qu'elle n'éprouve pas de pitié pour ceux qui la menacent et qu'elle n'hésite pas à tuer ? Et si c'était un homme, est-ce que ça en ferait un méchant ou un anti-héros super badass ?
L'histoire aurai pu fonctionner si elle avait été un homme, mais pas tout à fait en l'état, certains personnages, comme Peeta et Gail auraient disparus. Ainsi que Prim, qui se serait probablement transformée en amour à épargner, et les garçons seraient devenus des amis proches masculins et peut-être une femme-compagnon d'arme qui du coup aurait été traitée comme un ami masculin. Mais sinon le reste de l'histoire n'aurait pas eu besoin de bouger.
Pour revenir à la question, les personnages féminins dans la fantasy (et la SF !) actuelle ont effectivement plusieurs rôles a l'heure actuelle :
* Essayer, encore une fois, de faire réfléchir sur la condition de la femme (sans grande réussite de mon point de vue T.T)
* S'émanciper des topoïs pour devenir de réels personnages héroïques et non des ombres
* Créer des voies nouvelles en littérature, avec des réflexions de plus en plus poussées autour des personnages féminin
Bon je divague encore je crois
Pour revenir à la réflexion initiale de @schneevickchen l'impulsion vient effectivement souvent d'un homme, mais je crois que là c'est simplement que le mentor est souvent masculin dans les récits initiatiques (et la fantasy découle lourdement de ce genre de récit) toujours pour une question de culture occidentale.
Par contre pour le côté souffrance psychologique et/ou physique c'est vrai qu'on s'y attarde beaucoup trop parce que... eh, c'est SEXY une femme qui souffre. Ca donne au lecteur un petit moment de voyeurisme pervers (COUCOU L'EPEE DE VERITE ET LES MORTIIIIIITES) et un sentiment de ... comment dire ? De fragilité de l'héroïne qui fait que c'est toujours une fille parce qu'elle souffre et qu'on insiste dessus, alors qu'un garçon il aurait juste serré les dents.
Je pense que d'ailleurs ça serait intéressant d'écrire la même scène, instinctivement, avec une personnage masculin au lieu de féminin, pour voir les réflexes de récits qu'on à sur la question =D
Voilà voilà mes excuses pour le pavé xD
Et si ça paraît sec x.x il est tard pour mon tit cerveau en jetlag !
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@vava-omete Bon sang de bonsoir, la coïncidence était déjà folle, mais ton explication est superbissime ! ! ! ! Je me la relirai demain les yeux bien décollés, mon cerveau est déjà soufflé comme un fromage ! 

Les héroïnes littéraires actuelles (fantasy)
@Vava-Omete Merci pour ton analyse hyper-intéressante sur l'héroïsme au féminin. C'est vrai que c'est un sujet très complexe, encore plus que l'héroïsme au masculin, je trouve.
MAIS (oui j'insiste je sais mais j'y tiens parce que je trouve que c'est assez révélateur de notre vision du héros féminin) pour moi Katniss est animée par l'instinct maternel et pas par le dévouement chevaleresque. Tout le monde la voit comme un héros, un chevalier sans peur et sans reproche, mais ce n'est pas le moteur qui la fait tourner, et ça n'a rien à voir avec le fait qu'elle est une femme. Il y a des tas de héros féminins qui sont animés par le dévouement chevaleresque, comme Tris dans *Divergente*, Brienne dans *Game of Thrones* (surtout à partir de la saison 3 (Brienne mon amour)), Maud dans *La Rose Écarlate*, Jadina dans *Les Légendaires*, Cinder dans les *Chroniques Lunaires*, Dolores dans *Westworld*, Hermione dans *Harry Potter*, Eowyn dans le *Seigneur des Anneaux*, Wonder Woman chez DC, La Guêpe chez Marvel...
Les héros chevaleresques féminins, sans nécessité de justification comme tu dis, existent donc et sont admirés par le commun des mortels sans remise en question, Hermione et Eowyn en sont le meilleur exemple. C'est justement ce qui est passionnant avec Katniss : elle ressemble à un chevalier sauf que pas du tout.
Et pour répondre à ta dernière question : parce que c'est une femme égoïste et implacable qui fait ce qui doit être fait et n'oeuvre que pour ceux qui lui sont chers, ainsi que pour son but personnel, et parce qu'elle n'éprouve pas de pitié pour ceux qui la menacent, exactement. Et tout pareil si ç'avait été un homme. Dire qu'on a le droit de tuer de sang-froid sous prétexte qu'on est un héros ou même une héroïne, je trouve ça con comme un balai (oups, la véhémence, désolée désolée). On est un tueur, on est méchant. Point.
Bon, c'est violent mais je trouve qu'Hollywood nous a pondu beaucoup trop de héros qui tuent à tour de bras ces dernières décennies et c'est pas bien. Voilà. Tuer c'est pas bien.
MAIS (oui j'insiste je sais mais j'y tiens parce que je trouve que c'est assez révélateur de notre vision du héros féminin) pour moi Katniss est animée par l'instinct maternel et pas par le dévouement chevaleresque. Tout le monde la voit comme un héros, un chevalier sans peur et sans reproche, mais ce n'est pas le moteur qui la fait tourner, et ça n'a rien à voir avec le fait qu'elle est une femme. Il y a des tas de héros féminins qui sont animés par le dévouement chevaleresque, comme Tris dans *Divergente*, Brienne dans *Game of Thrones* (surtout à partir de la saison 3 (Brienne mon amour)), Maud dans *La Rose Écarlate*, Jadina dans *Les Légendaires*, Cinder dans les *Chroniques Lunaires*, Dolores dans *Westworld*, Hermione dans *Harry Potter*, Eowyn dans le *Seigneur des Anneaux*, Wonder Woman chez DC, La Guêpe chez Marvel...
Les héros chevaleresques féminins, sans nécessité de justification comme tu dis, existent donc et sont admirés par le commun des mortels sans remise en question, Hermione et Eowyn en sont le meilleur exemple. C'est justement ce qui est passionnant avec Katniss : elle ressemble à un chevalier sauf que pas du tout.
Et pour répondre à ta dernière question : parce que c'est une femme égoïste et implacable qui fait ce qui doit être fait et n'oeuvre que pour ceux qui lui sont chers, ainsi que pour son but personnel, et parce qu'elle n'éprouve pas de pitié pour ceux qui la menacent, exactement. Et tout pareil si ç'avait été un homme. Dire qu'on a le droit de tuer de sang-froid sous prétexte qu'on est un héros ou même une héroïne, je trouve ça con comme un balai (oups, la véhémence, désolée désolée). On est un tueur, on est méchant. Point.
Bon, c'est violent mais je trouve qu'Hollywood nous a pondu beaucoup trop de héros qui tuent à tour de bras ces dernières décennies et c'est pas bien. Voilà. Tuer c'est pas bien.
- Lulu-Has-A-Gun
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@Vava-Omete merci pour cette éclairante explication ! Ton mémoire a l'air hyper intéressant ! J'ai moi-même défendu un mémoire sur la fantasy française contemporaine il y a peu de temps (team défense des littératures de l'imaginaire en milieu académique
). J'avais traité du statut des héroïnes dans un chapitre (oui, un seul...), en comparant deux oeuvres, *L'Héritage des Rois Passeurs* de Manon Fargetton et *La malédiction de la licorne* (troisième tome de la trilogie *Phénix*) de Bernard Simonay. Le premier m'avait marqué par sa modernité... et le second est probablement le pire (du PIRE) roman de fantasy qu'il m'ait jamais été donné de lire (et il a gagné le prix Julia Verlanger, incompréhensible), qui est en outre le plus sexiste que je connaisse. Brrrrrr. En bref, ce personnage féminin rassemblait à lui seul tout ce qui nous fait frémir en matière d'héroïne. Elle commençait bien, pourtant, en voulant devenir la première femme chevalier...
Pour travailler sur ce chapitre de mon mémoire, j'avais notamment lu l'ouvrage de Maureen Murdock qui traite, au contraire de Campbell, du voyage de l'héroïne (lorsque Murdock avait demandé à Campbell s'il pensait que le voyage d'un héros femme serait différent, Campbell lui avait répondu que la femme n'avait pas à faire de voyage mais juste à attendre le héros - un vrai gentleman - d'où la motivation de Murdock à écrire son livre). J'ai trouvé que le texte était très intéressant, très sourcé, mais il versait un peu trop dans l'essentialisme pour moi (courant féministe selon lequel l'homme et la femme auraient chacun une essence profondément différente qui les distingue dans tous les aspects de la vie, par exemple (et en très bref) la femme serait plus "intuitive" et l'homme plus "pragmatique"). Maintenant j'ai adoré que l'auteure fouille dans l'histoire de toutes les civilisations pour trouver les références féminines, déesses ou héroïnes, pour étayer le parcours de son héroïne. Si je n'ai pas retenu l'aspect essentialiste, j'ai beaucoup appris sur différentes civilisations et la place que la femme y occupait (déesse mère, déesse guerrière, messagère des dieux, de la nature...). On pourrait aussi dire que le parcours de l'héroïne selon Murdock penche plus du côté de la quête identitaire.
Edit: j'étais censée aller quelque part avec ce message... mais où ?
Pour travailler sur ce chapitre de mon mémoire, j'avais notamment lu l'ouvrage de Maureen Murdock qui traite, au contraire de Campbell, du voyage de l'héroïne (lorsque Murdock avait demandé à Campbell s'il pensait que le voyage d'un héros femme serait différent, Campbell lui avait répondu que la femme n'avait pas à faire de voyage mais juste à attendre le héros - un vrai gentleman - d'où la motivation de Murdock à écrire son livre). J'ai trouvé que le texte était très intéressant, très sourcé, mais il versait un peu trop dans l'essentialisme pour moi (courant féministe selon lequel l'homme et la femme auraient chacun une essence profondément différente qui les distingue dans tous les aspects de la vie, par exemple (et en très bref) la femme serait plus "intuitive" et l'homme plus "pragmatique"). Maintenant j'ai adoré que l'auteure fouille dans l'histoire de toutes les civilisations pour trouver les références féminines, déesses ou héroïnes, pour étayer le parcours de son héroïne. Si je n'ai pas retenu l'aspect essentialiste, j'ai beaucoup appris sur différentes civilisations et la place que la femme y occupait (déesse mère, déesse guerrière, messagère des dieux, de la nature...). On pourrait aussi dire que le parcours de l'héroïne selon Murdock penche plus du côté de la quête identitaire.
Edit: j'étais censée aller quelque part avec ce message... mais où ?
- Vava-Omete
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@mouette je trouve ta réponse super intéressant ^w^/
Surtout que les héroïnes que tu cites sont souvent vue comme des chevaliers justement, mais pas comme des compagnes potentielles ou des femmes (avec tout ce que ça implique) pour le héros justement parce qu'elles ont l'instinct chevaleresque
Peut-être qu'on devrait éclaircir nos définitions "d'instinct maternel" parce que pour moi, outre le fait que cet instinct n'existe pas, ça définit surtout une capacité innée et compulsive à s'occuper des petits et des faibles et/ou des gens dans le besoin. Hors à mes yeux Katniss est tout sauf ça : elle est maladroite même si elle a un puissant instinct de protection envers ceux qui lui sont proches et qui se retrouvent dans la galère alors qu'elle peut faire quelque chose pour les en sortir. Ce qui n'a rien à voir avec ma définition de l'instinct maternel.
J'aime bien ta façon de voir les "méchants" et les "gentils" ^^ ça démontrer une forte force de conviction èoé/ et ça fait plaisir a entendre aussi. Parce que justement, dans les topoïs du héros héroïque, y'a ce côté "tueur pour la bonne cause" qui lui est passé par tout le monde. On en a un super exemple dans "L'Etoile du Matin" de David Gemmel d'ailleurs =D où le personnage principal est un connard finit, mais il est considéré comme un héros par tout le monde et du coup on lui passe tout X3 ou dans James Bond >.> ou Terminator etc etc etc.
@Lulu-Has-A-Gun merciiii é/////è
Malheureusement je ne l'ai jamais terminé T.T j'ai ouvert ma librairie en cours de route èoé/ mais la littérature de l'imaginaire triomphera !!
AH !
Bernard Simoney =D
Sa *Vallée des 9 cités* est mon tope ZERO du roman XD et j'ai jamais eu le courage de lire sa série *Phénix*
J'avoue avoir la curiosité de lire ton analyse des personnages de *L'Héritage des Rois Passeurs* parce que je l'ai commencé en janvier et jamais finit tellement l'héroïne de notre monde me sort par les yeux.
Oooooh j'irais voir pour l'ouvrage de Murdock si j'arrive à le trouver. Pour ce qui est de Campbell eh bien... j'ai envie de dire, pour sa défense, qu'en effet, au moment de l'écriture, des héroïnes héroïques, y'en avait point, et que malheureusement le sexisme ordinaire... ça n'enlève rien à la qualité de son ouvrage heureusement x.x mais bon, c'est un peu comme Louis Ferdinand Céline.... on aime sa littérature, mais pas le bonhomme xD
C'est amusant, parce que justement, la quête identitaire est aussi celle du héros '.'
Franchement je pense que la seule chose qui change entre héros et héroïne, c'est la façon d'aborder les événements et de les surmonter, mais sinon le schéma est le même.
Ahah toi aussi tu te perds dans tes idées ? =D
Surtout que les héroïnes que tu cites sont souvent vue comme des chevaliers justement, mais pas comme des compagnes potentielles ou des femmes (avec tout ce que ça implique) pour le héros justement parce qu'elles ont l'instinct chevaleresque
Peut-être qu'on devrait éclaircir nos définitions "d'instinct maternel" parce que pour moi, outre le fait que cet instinct n'existe pas, ça définit surtout une capacité innée et compulsive à s'occuper des petits et des faibles et/ou des gens dans le besoin. Hors à mes yeux Katniss est tout sauf ça : elle est maladroite même si elle a un puissant instinct de protection envers ceux qui lui sont proches et qui se retrouvent dans la galère alors qu'elle peut faire quelque chose pour les en sortir. Ce qui n'a rien à voir avec ma définition de l'instinct maternel.
J'aime bien ta façon de voir les "méchants" et les "gentils" ^^ ça démontrer une forte force de conviction èoé/ et ça fait plaisir a entendre aussi. Parce que justement, dans les topoïs du héros héroïque, y'a ce côté "tueur pour la bonne cause" qui lui est passé par tout le monde. On en a un super exemple dans "L'Etoile du Matin" de David Gemmel d'ailleurs =D où le personnage principal est un connard finit, mais il est considéré comme un héros par tout le monde et du coup on lui passe tout X3 ou dans James Bond >.> ou Terminator etc etc etc.
@Lulu-Has-A-Gun merciiii é/////è
Malheureusement je ne l'ai jamais terminé T.T j'ai ouvert ma librairie en cours de route èoé/ mais la littérature de l'imaginaire triomphera !!
AH !
Bernard Simoney =D
Sa *Vallée des 9 cités* est mon tope ZERO du roman XD et j'ai jamais eu le courage de lire sa série *Phénix*
J'avoue avoir la curiosité de lire ton analyse des personnages de *L'Héritage des Rois Passeurs* parce que je l'ai commencé en janvier et jamais finit tellement l'héroïne de notre monde me sort par les yeux.
Oooooh j'irais voir pour l'ouvrage de Murdock si j'arrive à le trouver. Pour ce qui est de Campbell eh bien... j'ai envie de dire, pour sa défense, qu'en effet, au moment de l'écriture, des héroïnes héroïques, y'en avait point, et que malheureusement le sexisme ordinaire... ça n'enlève rien à la qualité de son ouvrage heureusement x.x mais bon, c'est un peu comme Louis Ferdinand Céline.... on aime sa littérature, mais pas le bonhomme xD
C'est amusant, parce que justement, la quête identitaire est aussi celle du héros '.'
Franchement je pense que la seule chose qui change entre héros et héroïne, c'est la façon d'aborder les événements et de les surmonter, mais sinon le schéma est le même.
Ahah toi aussi tu te perds dans tes idées ? =D
- Fannie
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@vava-omete a dit dans [Les héroïnes littéraires actuelles \(fantasy\)](/post/26891) :
> mais bon, c?est un peu comme Louis Ferdinand Céline? on aime sa littérature, mais pas le bonhomme xD
Peut-être que je suis la seule, mais je n'ai pas pu digérer son style. Je devais lire *Voyage au bout de la nuit* pour la matu et j'ai fait l'impasse : je n'arrivais pas à le lire. Pas taper.
Je sors et vous laisse poursuivre le débat.
> mais bon, c?est un peu comme Louis Ferdinand Céline? on aime sa littérature, mais pas le bonhomme xD
Peut-être que je suis la seule, mais je n'ai pas pu digérer son style. Je devais lire *Voyage au bout de la nuit* pour la matu et j'ai fait l'impasse : je n'arrivais pas à le lire. Pas taper.
Je sors et vous laisse poursuivre le débat.
- Vava-Omete
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@fannie a dit dans [Les héroïnes littéraires actuelles \(fantasy\)](/post/26893) :
> @vava-omete a dit dans [Les héroïnes littéraires actuelles \(fantasy\)](/post/26891) :
> > mais bon, c?est un peu comme Louis Ferdinand Céline? on aime sa littérature, mais pas le bonhomme xD
>
> Peut-être que je suis la seule, mais je n'ai pas pu digérer son style. Je devais lire *Voyage au bout de la nuit* pour la matu et j'ai fait l'impasse : je n'arrivais pas à le lire. Pas taper.
>
> Je sors et vous laisse poursuivre le débat.
Aha non mais tu as raison =D
Son style est très lourd mais... il a révolutionné une partie de la littérature blanche, du coup on peut au moins lui rendre ça.
> @vava-omete a dit dans [Les héroïnes littéraires actuelles \(fantasy\)](/post/26891) :
> > mais bon, c?est un peu comme Louis Ferdinand Céline? on aime sa littérature, mais pas le bonhomme xD
>
> Peut-être que je suis la seule, mais je n'ai pas pu digérer son style. Je devais lire *Voyage au bout de la nuit* pour la matu et j'ai fait l'impasse : je n'arrivais pas à le lire. Pas taper.
>
> Je sors et vous laisse poursuivre le débat.
Aha non mais tu as raison =D
Son style est très lourd mais... il a révolutionné une partie de la littérature blanche, du coup on peut au moins lui rendre ça.
- Lulu-Has-A-Gun
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Les héroïnes littéraires actuelles (fantasy)
@Vava-Omete ah, j'ai lu la trilogie entière et, franchement, pendant quelques mois, j'ai ressenti une véritable peur à chaque fois que j'approchais un roman de fantasy. Un vrai trauma ! Je ne me sentais pas capable d'encaisser plus de sexisme !
Si ça t'intéresse, je peux t'envoyer cette partie de mon mémoire (l'analyse "féministe" ne fait que sept pages, c'est assez court et concis).
Du coup... je ne toucherai JAMAIS plus un de ses romans. JAMAIS.
D'ailleurs, il m'est arrivé une fois de déplacer un de ses romans qui se trouvait sur l'étalage d'une librairie parce que je le trouvais biiieeeen trop en évidence et biiiiieeeen trop proche d'héroïnes qui n'avaient certainement pas besoin de sa présence misogyne (je te rassure, je n'ai fait que le descendre de quelques étages sur le présentoir... j'ai bossé en librairie et je sais à quel point c'est frustrant de ne pas retrouver ses ouvrages xD... ou de retrouver des paquets de livres sortis des rayonnages et rangés n'importe où !).
Si ça t'intéresse, je peux t'envoyer cette partie de mon mémoire (l'analyse "féministe" ne fait que sept pages, c'est assez court et concis).
Du coup... je ne toucherai JAMAIS plus un de ses romans. JAMAIS.
D'ailleurs, il m'est arrivé une fois de déplacer un de ses romans qui se trouvait sur l'étalage d'une librairie parce que je le trouvais biiieeeen trop en évidence et biiiiieeeen trop proche d'héroïnes qui n'avaient certainement pas besoin de sa présence misogyne (je te rassure, je n'ai fait que le descendre de quelques étages sur le présentoir... j'ai bossé en librairie et je sais à quel point c'est frustrant de ne pas retrouver ses ouvrages xD... ou de retrouver des paquets de livres sortis des rayonnages et rangés n'importe où !).
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