Une histoire... Sans savoir qui est le méchant ou le héros ?!

[Fannie]

Quand on écrit une histoire réaliste comme une tranche de vie, il n'y a généralement pas cette notion de "gentils" et de "méchants". Et il n'y a pas forcément d'antagoniste : les éventuels antagonismes passent d'un personnage à l'autre en fonction des divers conflits et réconciliations qui jalonnent le récit. Si les protagonistes ne sont pas amenés à "sauver le monde", on n'a pas forcément besoin d'un combat entre le bien et le mal. Il y a d'autres moyens de susciter l'intérêt du lecteur.

[Xendor]

Pour cette histoire du bien et du mal, je ne citerai que le manga l'Attaque des Titans. Attention, TW Spoils :

Spoiler

Dans le manga, au tout début, on pense que c'est juste l'humanité contre les titans. Les gentils contre les méchants. Puis, on découvre que certains humains peuvent se transformer en titans. Il y a les "bons", comme le personnage principal, qui aident l'humanité entre les murs. Il y a les "méchants", qui étaient avec les "bons" mais qui les ont trahi. Et puis, de fil en aiguille, la notion de gentils et de méchants s'étiole jusqu'à complètement brouiller le schéma simpliste du début.

C'est pour ça que je trouve qu'une histoire sans savoir qui est le méchant ou le héros, c'est tout à fait possible.

[Louis.W]

@tapiocabubbletea Hello. Je pense que pendant un bon moment de l'histoire, il faut au moins conserver la notion de protagoniste et, si souhaitée, celle d'antagoniste.
Le protagoniste ne doit pas être forcément bon, ni l'antagoniste forcément mauvais car de toute façon, ce n'est pas toujours aussi simple même dans la vraie vie. Mais avoir un protagoniste est la façon la plus simple/solide, d'accrocher un lecteur. Lui dire en gros "ce personnage, c'est celui que tu suis, et tu verras ce que la vie va en faire".

Pour approfondir un peu ce qu'à dit @Xendor, sur l'attaque des titans qui est mon oeuvre préférée de ces derniers temps, ce n'est pas juste une histoire sans héros. C'est surtout, dans sa fin, une histoire où le choix de qui est le héros dépendra de quel côté le lecteur accepte comme en accord avec son éthique propre.
En revanche, il y a du récit jusqu'à sa fin, un protagoniste très clair. C'est ce même protagoniste qui évolue de façon à ce que le lecteur se demande si oui, ou non, il accepte de le considérer encore comme héros.

[Flammy]

En revanche, il y a du récit jusqu'à sa fin, un protagoniste très clair. C'est ce même protagoniste qui évolue de façon à ce que le lecteur se demande si oui, ou non, il accepte de le considérer encore comme héros.

Dans le même genr,e cela me rappelle beaucoup Death Note, ou au début, même si on peut être d'accord avec le but du protagoniste, on se demande de plus en plus s'il a bien raison d'utiliser tous les moyens, et si le héros, c'est pas la personne en face en vrai. Là ya clairement une opposition, mais après, héros/méchant, ça dépend du point de vue.

[Louis.W]

Dans le même genr,e cela me rappelle beaucoup Death Note, ou au début, même si on peut être d'accord avec le but du protagoniste, on se demande de plus en plus s'il a bien raison d'utiliser tous les moyens, et si le héros, c'est pas la personne en face en vrai. Là ya clairement une opposition, mais après, héros/méchant, ça dépend du point de vue.

Alors pour moi c'est oui et non à la fois ahah, pour ne pas sortir du contexte du sujet.
Death-Note c'est un manga dans lequel on te présente une manière "non-éthique" d'atteindre une paix potentielle, en te disant en gros "est-ce que la fin justifie les moyens ?". Toute l'histoire est tournée autour de ce débat sans faire adhérer le lecteur de façon empathique au protagoniste. Les gens admirent light pour l’intelligence et l'audace qu'il a. Mais ne sont pas rattachés émotionnellement à lui car de toute façon, il est assez froid et l'histoire ne le mets que très peu en scène avant possession du carnet.

L'attaque des titans est en cela différent que même en ne trouvant pas éthique le choix des personnages, leur vies, avant et au moment de l'histoire explique le fait qu'il en soit arrivé là. Il y a donc un double débat : "est-ce que ce que ce personnage fait est bien ?" et si non : "est-ce justifié par sa vie et le contexte dans lequel évolue l'histoire" ?. On peut répondre non aux deux questions et quand même être touché juste par le fait qu'on est rattaché émotionnellement au dit personnage. Ce qui n'était que très peu le cas de light en particulier (même pour ses fans c'était plus "dommage" que "triste").

[Alice]

L'idée d'avoir un casting de personnages sur le même plan qui luttent tous pour le même but aulique de la bataille "Bien/Mal" est très séduisante. Personnellement, les personnages gris m'ont toujours parus plus sympathiques que les héros purs et durs ^^

L'écueil que je vois dans la suite de ton histoire, ce serait de bien distinguer leurs motivations et de leur donner à chacun des caractéristiques qui les situent de façon très nette dans ton récit.
Au début de Game of Thrones, j'étais un peu perdue par le saut de point de vue d'un chapitre à l'autre. C'était difficile de situer justement quel personnage il fallait "suivre" Donc, c'est un point auquel il faudrait accorder une attention particulière, je pense...

[Eurys]

Coucou ! J'ai eté assez attirée par le titre du sujet, car il faut écho au projet sur lequel je travaille actuellement.

La barrière Gentil/Méchant peu des fois être bien délimitée, d'autre fois floue. Ce n'est pas quelque chose dont j'ai prit conscience tout de suite dans La Sorcière de Sang, seulement après une réflexion d'une personne qui s'est demandé " Est-ce qu'on risque d'arriver a un moment ou on voudrait que ce soit le "méchant" qui gagne ?"

Et c'est la que j'ai compris que j'avais fait disparaître cette barrière en rendant mon héroïne pour un temps cruelle, et mon anta qui est juste est droit, malgré qu'il ai le mauvais rôle.

Et je trouve que ce concept des personnages gris est génial, car il offre un puit de réalisme tres intéressant et immersif pour le lecteur ! Bien sur ca dépend de l'histoire et a chaque histoire, un type de protagoniste lui va plus qu'un autre.
Et comme dit, on est plus a l’époque du gentil totalement gentil et méchant totalement méchant.

Avec le rapprochement fait pour les anime/manga, bah moi je dirais que c'est surtout avec Tokyo Ghoul que je fais le lien !

[Lohiel]

Coucou

Je reviens sur ce sujet très intéressant, parce qu'il a fait remonter un souvenir d'une de mes lectures (je ne sais plus vraiment d'où ça vient, mais c'était d'ordre médical-psychiatrique et bien documenté). L'auteur expliquait qu'aucune brute, qu'aucun tueur ni génocidaire n'était conscient d'être "mauvais". Qu'ils avaient toujours, d'une manière ou d'une autre la sensation d'agir d'une manière appropriée - et dans le cas de massacres "pour le bien de l'humanité".

Celles et ceux d'entre vous qui ont envie d'approfondir le sujet du mal de manière documentaire - et qui ont l'estomac bien accroché - peuvent facilement remettre la main sur une émission de 2012, qui traîne encore sur Internet (youtube, à tous les coups) : "Le mal - Une approche scientifique". Il m'avait apporté beaucoup d'éléments de réflexion dont je n'ai jamais cessé de me servir depuis.

Bonne soirée
Lo