Je peux partager mon expérience mais elle se borne à un seul essai. Donc je ne détiens pas la vérité, je donne juste mon avis.
D'abord,
le pitch et le synopsis sont deux choses très différentes. Le synopsis est un exercice hautement technique, dont le but est de prouver sa capacité à raconter/articuler une histoire cohérente en dégageant un fil rouge. Le pitch, lui, ne doit pas être technique du tout : il doit donner envie et on est donc dans le domaine de l'émotionnel.
Ensuite, je crois que le pitch va dépendre du public à qui il s'adresse. Je n'ai jamais pitché pour le public, mais je soupçonne qu'on révèle moins de détails de l'histoire que pour un éditeur. Ce sera peut-être plus court, ça donnera une vue plus globale des enjeux... Là je préfère laisser parler celles et ceux qui l'ont déjà fait.
Pour les éditeurs, je pense que le but est d'introduire l'histoire et les enjeux, mais surtout de montrer ce qui nous a animé pendant qu'on écrivait :
pourquoi on a voulu écrire cette histoire, quelles en sont les lignes importantes (l'univers ? les personnages ? le contexte ? les thèmes ?), pourquoi ils faut qu'ils lisent le manuscrit.
Aranck a écrit : ↑20 janv. 2025, 11:09
Comment faire pour ne pas donner une impression de morne platitude à ce bébé que nous offrons en pâture à des pro dont les oreilles sont déjà pleines d'autres histoires ?
Si l'introduction à l'histoire est cohérente et
s'il y a des émotions, des émotions qui nous tiennent à cœur, ça se sentira à l'oral. C'est pour ça qu'il faut le maîtriser suffisamment pour y mettre le ton (ce qui ne devrait pas poser de problème à une actrice, chère Aranck

...).
La première étape, c'est donc l'écriture du pitch : je crois qu'il ne faut pas hésiter à le faire relire par des gens qui connaissent l'histoire et d'autres qui ne connaissent pas, à demander si on sent bien les émotions, si c'est clair, si c'est intrigant...
L'erreur que j'ai commise au début,
c'est de faire trop court. Et si on fait trop court, ce qui manque ce sont... les émotions ! On a l'impression qu'on va déranger, mais finalement, si un éditeur accepte de vous écouter, c'est qu'il cherche des textes et que ça l'intéresse. Donc autant lui livrer quelque chose de peaufiné et ne pas bâcler le truc. 5 ou 6 minutes à l'oral, ça peut paraître long, mais c'est environ le temps que prenait le mien et aucun éditeur ou éditrice ne m'a interrompue. Donc, il ne faut pas hésiter à prendre le temps de développer.
Aranck a écrit : ↑20 janv. 2025, 11:09
S'agit-il d'un monologue ou doit-on répondre à des questions ?
J'ai eu les deux cas : la personne qui te laisse parler jusqu'à la fin et celle qui t'interrompt pour te poser des questions. Encore une bonne raison pour
maitriser parfaitement le pitch : on peut ainsi retrouver le fil sans problème après avoir répondu à la question.
Aranck a écrit : ↑20 janv. 2025, 11:09
Comment présenter l'intrigue au mieux ?
Encore une fois, je pense que l'important est d'introduire le contexte, les enjeux et les thèmes et ce qui est le plus important pour toi (ex : pour moi c'étaient les personnages principaux et leurs relations). Si tu tords un peu l'intrigue ou si tu l'orientes pour arriver à ça, ça ne pose pas de problème. A mon avis, il faut
choisir un angle (et pas essayer de résumer l'histoire linéairement).
Aranck a écrit : ↑20 janv. 2025, 11:09
Est-il possible d'avoir des notes avec soi ?
Je pense que ce n'est pas très grave d'avoir un petit anti-sèche avec soi, mais je crois surtout qu'il faut le maîtriser à fond, quitte à se le réciter 300 fois dans la semaine précédente.
J'espère que j'ai répondu à quelques interrogations, mais encore une fois, c'est mon point de vue. D'autres complèteront probablement.