Je suis le fils de ma mère et de mon père. J'ai l'âge correspond à la soustraction de l'année actuelle avec mon année de naissance.
Maintenant que les présentations sont faites, tâchons de forer un peu plus en profondeur, au cas où il y aurait du pétrole.
Je lis tout ce qui me passe par la main, y compris les notices d'entretien des moissonneuses batteuses.
J'aime la création de mondes imaginaires, mais en partant du bas, en m'attachant par exemple, à décrire sa plomberie.
J'écris 25000 mots en moyenne avant de me rendre compte qu'un projet ne tient pas la route, ce qui demande des nerfs solides.
Je n'arrive à écrire qu'allongé, ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes de dos. Du coup, après bientôt huit ans de pratique, plutôt que de choper le talent, j'ai chopé la scoliose.
J'écris un mot après l'autre, comme tout le monde. Il arrive que plusieurs mots forment des phrases.
J'aime bien lire Mark Twain, affalé sous un plaid, avec la pluie qui tape contre la vitre.
Je considère que la lecture est le seul plat qui ne donne pas d'indigestion et dont on peut abuser constamment. Aussi, je m'y attelle avec enthousiasme.
J'aime les entrées fictives dans les dictionnaires.
Je voue un véritable culte au dodo, expression la plus ronde et la plus charmante de la balourdise.
Je collectionne les écailles d'alligators, pour le moment, la collection stagne à zéro.
J'aime le son des fruits secs qui craquent sous les dents d'une mâchoire affamée.
J'éternue toujours à une fréquence impaire (Atchoum, Atchoum, Atchmoum ou Atchmoum Atchoum Atchoum Atchoum Atchmoum)
Je n'ai jamais employé le mot "Nidoreux" dans un texte. C'est désormais chose faite et je risque d'aller en enfer pour ça.
Je préfère Dupin à Holmes
Je ne fume que des cigares cubains, et la tête en bas. Question de principes.
J'ai déjà écrit une histoire dédiée aux idiotismes chromatiques (En voici un extrait : "Autant tout de suite annoncer la couleur : j'ai donné carte blanche à un bleu pour écrire une histoire cousue de fil blanc. N'ayez crainte, ce petit homme vert - amateur de gros rouge qui tache - a montré patte blanche. Oh, il est présent sur quelques listes rouges, mais ce n'est pas une raison pour en faire un mouton noir ; je lui ai accordé mon feu vert, espérons qu'il ne fasse pas choux blanc[...]")
J'aime l'huile de friture, mais pas les frites.
Je m'excuse toujours avant de commettre une bévue. Après, il est trop tard.
J'aime qu'on me gratte dans le sens du poil, ou dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
Je suis un somnambule confirmé et ceux qui le découvrent à leurs dépens s'en souvienne longtemps après.
Je suis le genre de type aux goûts douteux que les contrepèteries font rires (Florilège : J'en perds mon latin ; j'enterre mon lapin. Le Saint Nectaire ; le nain sectaire ; Quel beau métier, professeur ; quel beau fessier, promoteur ; Canard sur le feu, Cafard sur le nœud)
Lorsque je vais à la piscine, je tâche de couler le plus lentement possible. Mon record est de trois secondes cinq avant de toucher le fond. Mais je persévère.
Si je devais me retrouver sur une île déserte avec un seul livre pour tout compagnon, je prendrais 2666 de Bolaño. Mais comme je n'aime pas beaucoup les règles, je dissimulerai À l'Est d'Éden de Steinbeck dans mon caleçon.
J'aimerais écrire une histoire avec la technique N+5 de l'Oulipo (on prend les noms communs d'une phrase, et on fait 5 bonds dans le dictionnaire). J'ai jeté mon dévolu sur l'Étranger de Camus et sa célèbre : "Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas." J'ai obtenu : "Aujourd'hui, le mamelouk est mortel. Ou peut-être hiératique, je ne sais pas." Ce n'est peut-être pas une si bonne idée.
Lorsque j'ai un problème, je tiens le voisin ou le gouvernement pour responsable. Comme tout le monde.
Je suis quelqu'un de très sérieux et premier degré.
J'aime trop les listes pour mon propre bien.
Ah. Et j'aime les défis intenables. Par exemple, j'envisage de participer au concours Galli 2021, mais il me reste à écrire environ 55 000 mots, à pondre un second jet, à faire les corrections, etc en 2 mois et demi.
D’ailleurs, j’y retourne de ce pas.
Plein de bisous baveux
