@itchane Ah, ça me fait plaisir que tu aies aimé Beloved ! Et moi aussi j'avais adoré L'insoutenable légèreté de l'être (mais bizarrement, je ne me souviens pas très bien des détails de l'histoire, ça doit remonter à trop longtemps).
Quant à Tobie Lolness, je fais partie des inconditionnels. Et ta remarque m'a rappelé une interview de Fombelle que j'ai lue, dans laquelle il disait que comme c'était son premier roman, il avait envoyé son manuscrit en même temps à Gallimard et à Gallimard jeunesse parce qu'il ne savait pas si c'était du jeunesse ou pas. Donc il faut croire que c'est son style qui est comme ça, pas sa façon de s'adresser aux jeunes lecteurs
Ceci dit, ça ne m'a pas du tout gêné (à vrai dire ta remarque n'a réveillé en moi aucun souvenir d'avoir ressenti de la condescendance).
Pour ma part, l'année aura été placée sous le signe des grandes sagas fantasy. Rien de transcendant ni de nouveau, mais j'ai du retard à rattraper en la matière.
Donc :
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Le trône de fer (en cours, j'en suis au tome 13 dans le découpage français, ce qui correspond au début du tome 5 en version originale). J'adore : c'est moche, c'est sanglant, c'est irrespectueux, on déteste à peu près tous les personnages à un moment ou à un autre, mais surtout, c'est un modèle en termes de worldbuilding puisque l'histoire de l'univers est hyper ample. Pourtant, à aucun moment l'auteur ne nous fait de conférence là-dessus : c'est complètement intégré au déroulement de l'intrigue.
Evidemment, c'est très sympa aussi de faire le parallèle avec la série (qui est, jusqu'à la saison 5, une excellente et très fidèle adaptation). On m'a parlé récemment de problèmes de traduction, mais pour ma part, je n'ai rien remarqué et je trouve l'écriture sympa : jamais lourde et assez fluide. Rien de remarquable, mais elle se met tout à fait au service de l'intrigue.
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L'assassin royal (les deux premiers cycles) : idem, j'ai adoré. Les personnages sont si complexes et ambigus que c'est passionnant de les voir évoluer, en particulier Fitz, bien sûr. Et je trouve que les thèmes évoqués sont assez originaux : la légitimité, le droit d'user d'une personne et de son existence, la perception de soi... On peut les trouver ailleurs, certes, mais ils sont traités avec énormément de finesse.
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Le sorceleur (=The witcher): je prends vraiment mon temps pour les lire mais j'en suis au début du tome 5 de la Saga du sorceleur, donc du tome 7 de l'intégrale qui est composée de : Le Sorceleur (2 tomes) et La saga du sorceleur (5 tomes). Je le dis pour que vous évitiez de faire comme moi et de lire le tome 2 de la saga directement après le tome 1 du sorceleur, ce qui vous laisse l'impression (tout à fait exacte) que vous avez manqué plein de trucs...
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J'adore aussi, même si c'est très inhabituel et qu'il faut s'accrocher par moment.
En effet, la construction du roman est complexe, rien à voir avec ce à quoi on est habitué aujourd'hui. Certains personnages, même importants, disparaissent pendant deux tomes, puis réapparaissent tout à coup. La géopolitique est extrêmement complexe et changeante (puisqu'il y a des invasions en cours), le nombre de personnages est énorme, et en plus, la chronologie n'est pas linéaire (tous les arcs ne se déroulent pas à la même vitesse, mais il faut s'en rendre compte tout seul). Pourtant ça vaut le coup parce que les trois personnages principaux sont très intéressants (l'auteur ne les épargne pas, notamment la jeune Ciri), parce qu'il y a des passages superbes et très émouvants sur les effets de la guerre. L'auteur ne s'appesantit pas sur les grandes batailles, mais plutôt sur les exils, les destructions, les disettes, les maladies et tout ce que les desseins des "grands" provoquent sur les "petits".
Il y a des réflexions très intéressantes sur la tolérance (individuelle et collective), les différences, le véritable honneur, l'attachement, la survie, le pardon, ce qu'est réellement un monstre...
Contrairement à l'impression que donnent les JV, si j'ai bien compris, ce n'est pas DU TOUT une saga sexiste. Parmi les personnages, les femmes ont autant de forces, de faiblesses et de droits que les hommes. Geralt de Riv (le sorceleur) est un personnage très humaniste et c'est une des principales forces de la saga.
J'ai lu d'autres choses mais j'ai été assez bavarde pour l'instant