PAtober - édition octobre 2023

[Raza]

30 octobre – Cannelle & gingembre.

Quand elle était sortie de la machine, elle avait instantanément été déçue. Rien. Rien ne s’était révélé différent. Des années de travail, des milliers de scientifiques, des milliards dépensés, et rien, l’échec complet. L’image de ses visages qui transpiraient la défaite resterait gravée à jamais, s’était-elle dit.
Puis elle avait essayé de dédramatiser, de ne pas penser aux journalistes, à sa famille, à tous ceux et celles qui pensaient avoir participé à la découverte du siècle. Elle s’était changée, avait pris une douche, puis s’était enfermée tout le reste de la journée, incapable de manger dans un tel état.
Sur le coup de minuit, alors que l’agitation devait s’estomper et qu’elle ne risquait plus de croiser qui que ce soit, elle était allée à l’autoself. Elle s’était assise avec son plateau-repas, et, au moment où elle soulevait la protection, la directrice avait pointé le bout de son nez. Elle avait respecté sa petite bouderie, mais elle n’en tolérerait pas davantage, semblait-il.
— Vous savez que ce n’est pas de votre faute, j’espère ?
— Je sais. J’ai été préparée pour la possibilité d’un échec, mais je me rends compte que je n’y ai jamais cru. Nous ne pouvions pas échouer.
— Reprenez un peu de forces, on en discutera demain. Je voulais juste vous assurer de mon soutien. Tenez, vous avez oublié la cannelle et le gingembre.
— Comment ?
— La cannelle et le gingembre ? Vous savez, sur la table, à tous les repas ?
Elle se leva d’un bond.
— Ça a marché ! La théorie des univers multiples est vraie !

[TUSCARORA]

Cannelle et gingembre (convient aussi à Au coin du feu sous la couette)

Ce soir c’est MA soirée. Je me fais un replay d’ « Autant en emporte le vent. »
J’ai pris ma bonne vieille couette et mes deux coussins préférés en plumes que j’avais confectionnés moi-même en ces temps où j’avais encore suffisamment d’énergie pour le faire. Le poêle à bois avait fini par démarrer, super. Le silence régnait dans la maison. Les farfadets étaient repartis (les petits-enfants c’est pas toujours une sinécure) et j’étais bien déterminée à savourer mon film dans le calme et le confort. Je me suis fait un rooibos citron-gingembre avec deux tranches de cake fait maison, pomme-cannelle-raisins, et voilà le travail ! Le monde peut bien s’écrouler : l’inflation qui galope, la pénurie de gaz, l’épidémie qui menace, se faire vacciner encore et encore… tous ces gens qui s’entretuent, ils vont bien finir par la faire sauter la planète ! Les chaussettes que je n’ai pas achetées parce que j’attends le blac fridé, mon petit jardin de curé à désherber malgré ce foutu lumbago. Au diable les contrariétés ! Ce soir, emmaillotée dans mon édredon et bien calée entre mes coussins moelleux, j’oublie tout, rien ne compte plus que cette belle histoire d’amour qui me ramène à mes vingt ans. Mais… qu’est-ce que… couic ! Zut alors ! Ils l’ont fait : ils viennent de couper l’électricité !
Qui ça « ils » ?
Les extra-terrestres ! Ils ARRIVENT !
Ah ben c’est pas trop tôt. Le Grand Reset, ça ne sera peut-être pas celui qu’on pense.

[Nascana]

Jour 29

– Votre animal totem est le loup !
Je n’ai rien répondu. Je n’ai même pas regardé mon interlocuteur. A quoi bon ? Il ne comprendrait pas.
Oui, j’étais un loup, mais pour moi ce n’était qu’une mascarade, un mauvais coup du destin, pas un miracle. Je refusais l’animal en moi. Ça ne m’apportait rien de courir au clair de lune sur quatre pattes.
Je voulais juste être un homme. Mon travail de contre-maître pour Mariella me suffisait et je n’avais pas besoin d’être un loup pour ça.
– Vous ne pourrez pas le nier éternellement !
Il devait avoir raison. Mais je ferais de mon mieux pour l’oublier aussi longtemps que cela serait possible.

[Dédé]

31 octobre ;

31. La trop bonne idée
— C’était une trop bonne idée de me tendre ce piège, Patober, je le reconnais.
— J’ai convaincu Kass de nous laisser tous les deux. C’était ta condition pour tout avouer. Donc, avoue.
— Est-ce une bonne idée de tout te dire ?
— Que tu parles ou pas, tu t’es trahie. C’est fini, Moussaka. Tu seras en Prison quoi qu’il arrive.
— D’accord.
— C’est tout l’effet que ça te fait ?
— Il semblerait. Que veux-tu savoir, Patober ?
— Tout.
— La première question à laquelle tu veux que je réponde ?
— Tu sortais avec Rizotto alors que tu savais qu’il était avec moi ?
— Il me promettait sans cesse qu’il allait te quitter. Puis, un jour, j’ai vu la bague qu’il avait prévu de te donner. J’ai ensuite appris pour les autres amants et…
— C’est là que tu as eu l’idée de le tuer ?
— Oui.
— Pourquoi l’empoisonner avec des champignons ?
— Il disait adorer ma cuisine. Je ne supportais plus qu’il me complimente. Je voulais qu’il souffre.
— Je peux comprendre ta colère, même si, le tuer, ce n’était pas la meilleure idée que tu aies eue.
— Je ne regrette rien, Patober. Rien.
— Pas même d’avoir cherché à piéger ta propre sœur ?
— Je n’avais pas le choix. C’était elle ou moi. Vous auriez fini par me démasquer. J’ai paniqué.
— Justice peut enfin être rendue. Paëlla va être libérée.
— C’est vraiment comme ça que tout va finir ?
— Oui. Toi en prison. Kass et moi, en vacances en forêt. Päella, Kass et moi allons créer une Agence de détectives.
— C’est une trop bonne idée, cette Agence. Je dois admettre que vous êtes doués pour enquêter, tous les trois…

Spoiler

Peut-être une suite au prochain Patober ?

[maanu]

31 octobre - LA trop bonne idée

Bon. Il faut que je réfléchisse. Je prends un beau cahier tout neuf, un crayon papier, et cette fois je ne m’arrête pas avant d’avoir trouvé la meilleure idée du monde pour mon cadeau de fête des mères.
Il faut quelque chose de complètement éboustroufant. Il faut qu’elle ait les yeux qui brillent, Maman, quand elle verra tout le mal que je me suis donné pour lui faire plaisir cette année.
Allez. Pense. Et si, et si…
Ah ! Et si je lui offrais un beau bijou ? Un beau bracelet avec des vraies pierres très précieuses. Il y en a des transparentes et toutes brillantes parmi les cailloux de l’allée. Ils ont pas voulu me croire, mais j’ai bien vu que c’était des vrais diamants !
Ou bien je me coupe les cheveux, je ramasse ceux qui sont tombés et je mets un joli ruban autour, comme ça elle en aura des tout neufs pour remplacer la vieille mèche moisie de quand j’étais bébé qu’elle garde dans son tiroir…
Ou-alors-ou-alors, je plante des graines partout dans le jardin, et j’arrose bien comme il faut, toute la journée sans m’arrêter s’il le faut. Comme ça, pile pour quand elle rentrera du travail, les fleurs auront eu le temps de pousser et il y en aura PARTOUT autour d’elle quand elle remontera l’allée après avoir garé la voiture, et elle aura l’impression d’être une fée qui rentre dans sa maison !
Olalalala… Trop de bonnes idées ! Comment je vais faire pour en choisir qu’une seule ?…

[Herbe Rouge]

31/10/2023 : LA trop bonne idée

— Non, mais t’inquiètes, ça va être génial, promis !
— Oui, je m’inquiète, toi et tes idées bizarres d’Halloween, j’ai l’habitude hein ? Mais j’ai l’impression que plus tu vieillis, pire c’est.
— Oh allez, c’est pas pire que la grenouille que j’avais collée sur mon visage hein ?
— Elle en était morte la pauvre.
— Mais j’avais dix ans, j’étais jeune et con.
— T’es toujours-
— Hep hep hep ! Je t’arrête tout de suite, mon idée ne fera mal à aucun animal.
— Certes, mais-
— Et tout le monde aura la trouille de sa vie.
Ça pour avoir eu la trouille, on l’avait eu. Lorsque nous avions ouvert notre porte le soir même à mon imbécile de frère – 20 ans ce couillon ! – il est littéralement tombé raide. Ce qui l’a sauvé de la mort par asphyxie, c’est que la citrouille qu’il s’était enfoncée sur la tête a explosé lorsqu’il s’est écrasé par terre.

[Sorryf]

Jour 31: LA trop bonne idée

Spoiler

j'avoue le rapport avec le sujet du jour est pas flagrant on va dire que je suis pas a une approximation près

[Solamades]

31 :  LA trop bonne idée

Nouveau réveil, mais cette fois, Nathan était attaché au mat, de nuit, au milieu d’un équipage diaphane à la mine sombre. Le capitaine paradait au centre du pont, en plein discours.

— Qui veut rejoindre cet abruti ! tonna-t-il en visant une flaque d’ectoplasme, l’ancien chef des mutins, probablement.

Un silence de mort lui répondit. Il rit, satisfait, et se tourna vers son prisonnier.

— Nathan, Nathan, Nathan… je n’ai jamais rencontré d’aventurier aussi nul.

Nathan hocha la tête, lucide.

— Pour avoir une poisse pareille, il faut être maudit. Et ça tombe bien, ici on l’est tous ! Tu pourrais faire un excellent pirate, qu’est-ce que t’en dis  ?

Et ce disant, il tourna le canon de son arme vers la poitrine de Nathan.

— Oh, moi, tu sais… piller des trésors, je connais pas mieux. Mais je préfèrerais rester en vie.
— Comme tu voudras, le temps s’occupera de toi, de toute façon. Détachez-le ! 

Libre, Nathan sut qu’il n’avait que ce moment pour agir. Sa dernière idée était la plus stupide de toutes, mais il n’en avait qu’une. Il frôla le capitaine et hurla :

— Mutinerie !!!

Il y eut un instant de flottement puis tous les matelots poussèrent des cris de guerre. Furieux, le capitaine brandit son pistolet, mais ses doigts se refermèrent sur le vide. Nathan lui avait subtilisé son arme. Il n’eut qu’un geste à faire et la tête du revenant vola en éclat. Alors brusquement, tous les fantômes s’évaporèrent. La malédiction était levée. Si seulement ça pouvait aussi lever la sienne…

En attendant, il avait le rafiot et l’or. Il allait pouvoir mettre en place la meilleure de toutes ses idées. Se ranger et trouver un job moins dangereux. Ça semblait prometteur.

[TUSCARORA]

LA trop bonne idée

- A quoi penses-tu Kraken ?
- Je cherche une idée pour mon prochain roman. Pour le moment elle est à six pieds sous terre. Il va falloir creuser. J’ai le sentiment de tourner en rond.
- Tu veux mon doigt ?
- Sans façon. Excuse-moi. C’est un tic. Cela favorise l’introspection paraît-il. Et si je me tirais les cartes, pour voir. Il en sortirait bien quelque chose.
- Avec ce froid, cette absence de clarté, comment veux-tu trouver l’inspiration. Et puis tu n’es pas assez couverte.
- Oui, je sais, il me manque une chaussette. Impossible de trouver l’autre.
- Et ce mur dans ton jardin, qui te masque la vue. Il y a de quoi bloquer l'imagination. Bon, je vais te faire quelque chose de chaud. Au coin du feu sous la couette, tu verras, ça ira mieux. Thé, café, chocolat ?
- Oui un bon petit café bien tassé. J’aurai peut-être les idées plus claires.
- Sur quel thème travailles-tu ?
- Le genre thriller. Une histoire de zombie dans une ville fantôme, de feu follet dans une forêt oubliée, le petit peuple sous la colline, tu piges ?
- Je vois : citrouille, chat noir, araignée et nez crochu, quoi. Brrr… Allez fais-moi peur.
- Moque-toi, déjà que ce n’est pas facile. Oh et puis la barbe, c’est sans issue. J’ai tout essayé : champignon hallucinogène, marche au grand air, tisane cannelle-gingembre. Rien n’y fait. Et puis de voir ce lit vide, j’ai plutôt les idées noires.
- Il t’a quittée ?
- Oui on s’est disputé. Il a montré son vrai visage. J’ai envie de tout annuler.
- Allons, impossible n’est pas PA. Regarde! Un arc-en-ciel. Après la pluie le beau temps, comme on dit.
- Attends, à moins d’un mauvais miracle... Ça y est, je l'ai, LA trop bonne idée !

[Nascana]

Jour 30

Je vais préparer un chocolat pour Gab quand il rentrera du travail. Alors, je mets du lait à chauffer, j’y ajoute un bâtonnet de cannelle pour une touche de Noël. Ensuite, je tourne pendant que ça chauffe.
En même temps, je m’interroge. Qu’est-ce que je pourrais mettre dedans pour que ça soit original ? Un coup d’œil sur les épices dans l’étagère et je m’empare du flacon de gingembre. Si j’en mets une petite touche, ça pourrait être bon ?
Je tente. Après tout, le visage de mon frère m’aidera à savoir si j’ai bien fait ou non.

Jour 31

Récupérer la puce sur le corps, avant son autopsie, c’était ça la trop bonne idée. Me retrouver face à des pilleurs de cadavres qui font du trafic d’amélioration technologique, n’en faisait pas partie.
Et maintenant, on se fait face sans savoir quoi faire. Envolée la bonne idée.