**Personnage - Olga, Sang d'encre de Olga la banshee**
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>La ville de Kaalun, capitale du royaume des Terres-Mêlées, est touchée depuis peu par une maladie étrange : les malades, dont la peau s'écaille et se fissure, voient leur sang devenir bleu comme de l'encre. Olga, jeune guérisseuse taiseuse et étonnement douée, est convoquée au château pour soigner le prince héritier, qui souffre lui aussi de ce sang d'encre. Mais la maladie ne ressemble à rien de connu, et semble issue des forces légendaires des anciennes puissances, à l'époque où les cruelles Fatas dominaient le monde et les hommes...
Bon, j'avoue, je choisis Olga aussi pour contrarier l'auteure qui pense que son héroïne est le personnage le moins utile de son roman. Evidemment, c'est complètement faux. Moi je l'aime d'amour, Olga. Certes, c'est un ours mal léché, une sauvageonne qui ne parle à personne, elle n'aime pas trop les bains, les chaussures ni se coiffer, mais quelle abnégation, quelle ardeur à la tâche ! Quelle répartie aussi, quand elle n'a plus le choix... Et non seulement elle soigne les nécessiteux (qu'avec du bio, en plus) autant que les privilégiés, mais elle fédère aussi, un peu malgré elle, d'autres personnages géniaux. Sa progression au cours de l'histoire est presque impalpable et pourtant indéniable : elle apprend à se servir de son c?ur et de sa voix et se laisse peu à peu apprivoiser. Pas de doute, c'est une héroïne ! Vivement le tome 2 pour qu'elle se révèle complètement !
>Elle développa vite une étonnante acuité pour dénicher les herbes rares et, vers douze ou treize ans, se mit à composer de nouveaux remèdes, découvrant des propriétés à des plantes dont on ignorait tout. « Les bois et les fossés y lui causent, disait la Banshee, comme si qu'elle était la fille d'un arbre. » Cet étonnant talent se révéla notamment dans le petit jardin de la vieille, où dorénavant les essences prospéraient, les plus rares comme les plus banales. Elle devint peu à peu Olga-la-noire, à qui les plantes chuchotaient leurs secrets, femme-enfant discrète et dure à la tâche.
Bientôt, le désir de se confronter aux malades se fit pressant. Olga finit par écouter les consultations de la vieille en cachette, terrée contre le torchis des murs, si bien lovée dans le creux des ombres que la Banshee, qui devinait sa présence, ne s'y opposa plus. Olga découvrit alors brutalement les maux des hommes. Peu sujette elle-même à la maladie, à la faim ou au froid, elle s'étonna de voir défiler chez la vieille Banshee des orphelins de grande insolence et de petite santé, des veuves qui se laissaient mourir, des anciens condamnés aux moignons douloureux, des sans-logis tout en cartilages et des bambins aux pieds gelés. Bien sûr, venaient aussi des artisans dans la force de l'âge, pour soigner une fièvre du Val, ou des dames élégantes qui se pâmaient de chaleur à la saison des Chants, mais ces cas-ci étaient plus rares. La découverte de la misère, dont Olga n'avait pas idée auparavant, trop fascinée par ses élixirs et se nourrissant de rien, lui tomba dessus comme un couperet. De discrète elle devint taiseuse ; de travailleuse appliquée, elle devint acharnée. Elle imposa sa présence aux malades, et surtout à la Banshee, qui vieillissait et confondait parfois ses fioles, et finalement lui offrit sa retraite.