Ils nous ont quittés

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Romane
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Message par Romane »

Moi aussi j'apprécie Pierre Bottero et sa mort a été un choc. Une grande part de mon enfance s'en est allé avec lui.
Néanmoins il n'est pas mort d'un cancer mais d'un accident de moto, c'est important de le préciser.
Il avait en effet débuté l'écriture de la série A comme association avec Erik L'homme. Il y avait aussi les Âmes croisées, qui lui en revanche était conçu comme un one shot, même si la fin était ouverte

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Audrey Lys
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Message par Audrey Lys »

Ah bon on m'avait di un cancer, je dois confondre avec un autre auteur alors. J'étais au courant pour a comme association, mais j'étais sûre que les âmes Croisées étaient une série

Phoebé
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Message par Phoebé »

J'ai découvert très récemment et avec surprise que Louise Rennison, l'auteur du journal de Georgia Nicolson, qui a clairement égayé les années de mon adolescence, est décédée dans un anonymat presque complet à un âge peu avancé
Ça m'a rendu assez triste de m'imaginer la frétillante Georgia orpheline
Je ne sais pas comment expliquer ?

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Audrey Lys
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Message par Audrey Lys »

@Phoebé
Je ne connais pas Louise Reninson, mais je comprend le sentiment que tu décris. L'auteur vit quelque part à travers son oeuvre. Il peut être mort depuis des années, lorsque nous le lisons, c'est comme s'il nous parlait. Alors c'est un peu étrange de "discuter avec quelqu'un" qui est mort.

DobbyEstLibre
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Message par DobbyEstLibre »

Hein mais hein ? Louise Rennison est morte ? :cry: Purée personne en a parlé alors que pour avoir le pied dedans, je peux dire avec certitude que Georgia est encore bien lue par les adolescentes... Mince alors... tu as raison @Phoebé, ça fiche un coup :(

Phoebé
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Message par Phoebé »

@DobbyEstLibre OUI JE SAIS JE SUIS CHOQUÉE !!!!!!!

Phoebé
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Message par Phoebé »

Ce qui me "fasciné" c'est effectivement le silence à ce propos... Ce n'est pas mentionné sur les livres, etc etc !

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Isapass
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Message par Isapass »

J'ai appris la disparition, cette semaine, de Toni Morrison. J'ai eu vraiment envie de mettre un mot à son sujet car, outre le fait d'être une grande écrivaine et un modèle d'ouverture d'esprit (mais je ne connais pas sa biographie dans les détails), elle a écrit le livre qui m'a le plus bouleversée de toute ma vie de lectrice. Je l'ai d'ailleurs mentionné à plusieurs reprises sur le forum, car il m'a fait l'effet d'un coup de poing, tant par l'histoire qu'il raconte que par l'incroyable plume de l'auteure (prix Nobel de littérature, ça ne s'invente pas, mais son style est très particulier).

Il s'agit de *Beloved* :
>"Vers 1870, aux États-Unis, près de Cincinnati dans l'Ohio, le petit bourg de Bluestone Road, dresse ses fébriles demeures.
L'histoire des lieux se lie au fleuve qui marquait jadis pour les esclaves en fuite la frontière où commençait la liberté. Dans l'une des maisons, quelques phénomènes étranges bouleversent la tranquillité locale : les meubles volent et les miroirs se brisent, tandis que des biscuits secs écrasés s'alignent contre une porte, des gâteaux sortent du four avec l'empreinte inquiétante d'une petite main de bébé.
Sethe, la maîtresse de maison est une ancienne esclave. Dix-huit ans auparavant, dans un acte de violence et d'amour maternel, elle a égorgé son enfant pour lui épargner d'être asservi. Depuis, Sethe et ses autres enfants n'ont jamais cessé d'être hantés par la petite fille.
L'arrivée d'une inconnue, Beloved, va donner à cette mère hors-la-loi, rongée par le spectre d'un infanticide tragique, l'occasion d'exorciser son passé.
Inspirée par une histoire vraie, renforcée par ses résonances de tragédie grecque, cette ?uvre au lyrisme flamboyant est l'histoire d'un destin personnel et d'un passé collectif.
Hymne à l'amour et à la maternité, roman de la faute, de la difficulté du pardon comme du deuil, de la rédemption par l'oubli, Beloved fut récompensé par le prix Pulitzer en 1988. --Céline Darner" (Résumé Babelio)

Alors je ne vais rien vous cacher : ce n'est pas facile à lire. Le récit n'est pas chronologique, c'est dur, c'est violent, c'est brutal, parfois à peine supportable (pas par le degré de violence, on a vu pire, mais parce que c'est VRAI). On peut peiner à séparer le fantastique (ou le fantasmé) de la réalité (mais est-ce bien nécessaire ?) et à interpréter le symbolisme (mais est-ce bien nécessaire ?).
Mais c'est infiniment poétique, de cette poésie qui donne l'impression de sortir de la terre, d'avoir été créée avec les mains ou dansée sous le soleil. Ça parle aux tripes sans passer par le cerveau. On dirait un récit oral, alors que l'écriture, sans conteste, est une des plus élaborées et délicates que j'ai lues. C'est un récit très particulier qui traite de l'esclavage, de l'Histoire et de la culture des esclaves noirs américains, et qui contient pourtant une universalité dans chaque page.

> "Courbé derrière elle, le corps en arc de bonté, il tenait ses seins dans les paumes de ses mains. Il frottait sa joue contre son dos, et apprit ainsi sa peine, avec ses racines, son large tronc et ses branches ramifiées. Remontant les doigts vers les agrafes de sa robe, il sut, sans les voir ni entendre le moindre soupir, que ses larmes coulaient, pressées. Et lorsque le haut de sa robe tomba autour de ses hanches et qu'il vit la sculpture qu'était devenu son dos, pareil à l'oeuvre décorative d'un forgeron trop passionné pour l'exposer, il pensa sans l'exprimer : "Oh ! Seigneur, petite !" Et il sut qu'il n'aurait de paix avant d'en avoir suivi des lèvres chaque saillant et chaque feuille, ce dont Sethe ne sentit rien, parce que la peau de son dos était morte depuis des années. La seule chose qu'elle savait, c'était que la responsabilité de ses seins reposait, enfin, dans les mains de quelqu'un d'autre."

>"Que tout Blanc avait le droit de se saisir de toute votre personne pour un oui ou pour un non. Pas seulement pour vous faire travailler, vous tuer ou vous mutiler, mais pour vous salir. Vous salir si gravement qu'il vous serait à jamais impossible de vous aimer. Vous salir si profondément que vous en oubliiez qui vous étiez et ne pouviez même plus vous en souvenir. Et qu'alors même qu'elle, Sethe, et d'autres étaient passés par là et y avaient survécu, jamais elle n'aurait pu permettre que cela arrive aux siens. Le meilleur d'elle, c'étaient ses enfants. Les Blancs pouvaient bien la salir, elle, mais pas ce qu'elle avait de meilleur, ce qu'elle avait de beau, de magique -la partie d'elle qui était propre."

>"Au long de la vie de Baby, autant que de celle de Sethe, hommes et femmes étaient déplacés comme des pions sur un échiquier. Tous ceux que Baby Suggs avait connus, sans parler d'aimer, ceux qui ne s'étaient pas sauvés ou retrouvés pendus, avaient été loués, prêtés, vendus, capturés, renfermés, hypothéqués, gagnés, volés ou saisis pour dettes. Si bien que les huit enfants de Baby avaient six pères. Ce qu'elle appelait la malignité de la vie était le choc qu'elle avait éprouvé en apprenant que personne ne s'arrêtait de jouer aux dames simplement parce qu'au nombre des pions il y avait ses enfants."

Bon j'arrête parce que je pourrais citer tout le livre.
J'ai lu beaucoup d'autres romans de Toni Morrison et je les ai tous aimés. J'y ai retrouvé chaque fois cette poésie brute et universelle. Les récits témoignent de l'Histoire des noirs américains, pour la plupart, à différentes époques. L'identité est très forte et pourtant je n'ai jamais eu l'impression qu'elle ne me parlait pas, à moi. Mais Beloved est vraiment celui qui m'a laissée KO.

Pour info, il y a eu une adaptation au cinéma en 1998, avec une distribution impressionnante, mais j'en suis ressortie avec une impression très mitigée car c'est un film sombre, gris, qu'on pourrait croire correspondre au roman. Pourtant, le roman est lumineux, tout le temps, et baigné de soleil malgré la violence de ses thèmes.

Pour conclure : "Beloved (titre original : Beloved) est un roman de Toni Morrison paru en 1987, qui raconte l'histoire de Sethe, une ancienne esclave, hantée par le fantôme de sa fille. Il a permis à Toni Morrison d'entrer, de son vivant, dans la liste des 100 meilleurs livres de tous les temps, en 2002." (Wikipédia)
Mon opinion n'est donc pas très originale, mais ça ne m'empêche pas de vous recommander de tout c?ur la lecture de ce roman (et de l'oeuvre de Toni Morrison)

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Léthé
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Message par Léthé »

Merci pour ce partage @Isapass <3 Je trouve toujours très triste la mort d?un auteur ou d?une autrice, même sans le ou la connaître.

Je n?ai jamais lu Beloved, mais après avoir regardé les trois extraits que tu as mis, j?ai très très envie de le lire. Je le note dans ma liste de livres à acheter, j?espère que je pourrai mettre la main dessus bientôt.

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Isapass
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Message par Isapass »

@léthé Bon alors un autre, je peux pas m'empêcher (mais il y en a plein sur Babelio)

>"Ils chantaient en rythme.. Ils chantaient des chansons d'amour à Madame la Mort et lui écrasaient la tête. Plus que le reste, ils tuaient l'allumeuse que les gens appellent Vie pour les avoir dupés. Pour leur avoir fait croire que le prochain lever de soleil en vaudrait la peine; qu'un bout de temps de vie en plus changerait tout, enfin. Morte la vie, c'est alors seulement qu'ils seraient saufs. Les chanceux - ceux qui avaient vécu là assez d'années pour avoir estropié, mutilé, peut-être même enterré leur vie - avaient l??il sur les autres qui subissaient encore son étreinte aguichante, tout occupés à se soucier et à penser à l'avenir, à se souvenir et à rêver au passé."

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