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MichèleDevernay
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Message par MichèleDevernay »

Malheureusement, ils ont réédités les intégrales déjà parues dans les années 2010 sans rien changer. Donc l'ordre est du grand n'importe quoi, ni chronologique, ni ordre de parution. Ils n'ont même pas été fichus d'ajouter une carte ! :censored:

Mais bon, je redécouvre le contenu (notamment certains tomes que je n'avais pas lus et c'était le cas de toute l'intégrale 1) et je me régale.

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EryBlack
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Message par EryBlack »

Audrey Lys a écrit : 15 août 2023, 11:43 J’ai ensuite emprunté Sois jeune et tais-toi : réponse à ceux qui critiquent la jeunesse de Salomé Saqué que j’ai beaucoup apprécié. Le seul point négatif de ce livre je dirais c’est que je pense qu’il ne convaincra que les convaincus et ne touchera pas les « boomers » qui critiquent les jeunes justement.
Ahhh trop cool, j'ai super envie de le lire ! J'adore le travail de cette journaliste.
Sur la question de toucher seulement un public favorable à l'idée de base, est-ce que c'est vraiment quelque chose qu'on peut citer comme point négatif d'un livre ? Maintenant qu'il est écrit, il pourra être une mine où puiser des arguments pour celleux qui veulent défendre la jeunesse, même si les boomers ne le lisent pas.

De mon côté, j'ai terminé Deux secondes d'air qui brûle de Diaty Diallo qui était une sacrée claque, surtout vu le contexte de cet été. Ça raconte une bande de copains dans un quartier populaire, un drame et ses conséquences. La première partie m'a tenue par les tripes, je l'ai trouvée formidable dans sa narration, hyper poignante ; la toute fin du livre était hyper forte aussi, au point de me tirer les larmes. Entre les deux, peut-être un peu moins emballée, mais j'ai adoré l'idée et plein de passages me sont bien restés en mémoire, ce qui en fait une super lecture au final. En plus l'autrice a choisi comme décor des lieux très semblables à une place pas loin de mon quartier d'enfance, ça me transportait pas mal !

Et j'enchaîne avec un autre premier roman : Djinns de Seynabou Sonko dont je n'ai lu encore que 4 chapitres et qui m'ENTHOUSIASME mais alors d'une FORCE, j'adore le style et je trouve les thématiques tellement intéressantes, sans compter que le personnage principal m'a immédiatement touchée. Une jeune femme, Penda, et sa grand-mère guérisseuse sont appelées par un hôpital psychiatrique : suite à une arrestation, leur voisin et protégé Jimmy y a été placé pour être soigné. La psychiatre qui les reçoit parle de schizophrénie, quand Mami Pirate considère que Jimmy est malmené par des djinns mécontents.

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Audrey Lys
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Message par Audrey Lys »

@EryBlack c'est vrai que vu comme ça, ça passe mieux ! C'est juste que l'autrice dit elle-même qu'elle veut réconcilier les générations avec ce livre, et je me suis fait la réflexion que ça allait être difficile...

Je ne connaissais pas les deux livres dont tu parles mais tu donnes envie de les découvrir !

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EryBlack
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Message par EryBlack »

Bon je viens de lire l'Arbre-Monde de Richard Powers et je suis passée en accéléré par tout plein d'émotions que je connais très bien, mais... outch. ouuutch outch. Ça touche tellement juste à plein d'endroits. C'est narré d'une manière tellement accrocheuse avec tous ces personnages tellement attachants (ma préférée restant pour toujours Pat, avec Douglas pas loin derrière).
La vie va cuire ; les mers vont monter. Les poumons de la planète vont lui être arrachés. Et la loi va laisser tout cela se produire, parce que le dommage n'aura jamais été assez imminent. Pour l'imminent, il est trop tard au rythme des humains. La loi doit considérer l'imminent au rythme des arbres.
Ça fait écho à La vie secrète des arbres que j'avais lu l'année dernière et qui était méga cool, mais là toutes les idées sont mises en récit, ça marchera toujours mieux sur moi.

J'ai aussi lu Sur la piste animale de Baptiste Morizot. Je me suis régalée. Ces lectures agrandissent mon monde, c'est vraiment extraordinaire !

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EryBlack
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Message par EryBlack »

@Rachael Je déplace ici la conversation sur Becky Chambers initiée dans le topic sur les livres en écriture neutre. Tu as lu quoi d'elle, tu as une recommandation particulière ? J'ai adoréééé les deux premiers tomes de Histoires de moine et de robot, ça m'a donné envie de tout lire ! Ça fait un bien fou à lire, c'est feel-good sans pour autant être dépolitisé, j'ai vraiment trop kiffé :heart_eyes:

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Jupsy
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Message par Jupsy »

Je m'incruste pour valider Becky Chambers. :grimace: (je ne peux pas m'en empêcher, j'ai trop aimé)

J'ai une préférence pour la saga Les Voyageurs. L'espace d'un an, j'ai beaucoup aimé. J'ai un gros faible pour Libration. J'ai moins aimé Archives de l'exode qui ne décolle jamais vraiment à mes yeux. Et le dernier La Galaxie vue du sol m'a fait oublier la déception du troisième. Si les personnages changent à chaque tome, c'est quand même mieux de lire dans l'ordre. En fait, ça met en scène, soit des personnages que l'on peut croiser dans le premier, soit ils y sont juste mentionnés. Globalement, on est plus dans la tranche de vie que dans l'épopée épique et, j'avoue, ça marche fort bien sur moi. D'ailleurs, ça fait partie des livres que je vais relire vu que j'ai surligné des passages. :DD

Et j'ai pas du tout accroché à Apprendre si par bonheur que j'ai trouvé trop rude à suivre pour mon cerveau. Je sais plus comment ce one shot s'accroche à la saga, mais il y a un lien, il me semble. :downcast: Peut-être qu'un jour, je le relirai car je pense qu'il est bien, mais que je n'étais pas dans le bon mood pour le lire. :'(

(et ayant lu "Histoires de moine et de robot", ma préférence reste sur sa saga "Les Voyageurs" qui m'a fait beaucoup de bien à lire)

*repars dans l'ombre pour laisser la parole à Rachael parce que ça l'intéresse aussi*

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EryBlack
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Message par EryBlack »

Merci @Jupsy pour ces retours ! Tu t'incrustes pas du tout, ça m'intéresse !
Jupsy a écrit : 13 oct. 2023, 18:10 Globalement, on est plus dans la tranche de vie que dans l'épopée épique et, j'avoue, ça marche fort bien sur moi.
C'est l'impression que me fait son écriture globalement et je trouve ça vraiment rafraîchissant. Oui, on peut écrire de l'imaginaire-tranche de vie, c'est pas incompatible <3 Je vais vite en emprunter quelques-uns à la bibli !

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JeannieC.
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Message par JeannieC. »

Hey !
Je passe un œil par ici pour partager quelques lectures enthousiasmantes de ces derniers temps :D Oui, malgré le gros emploi du temps du nouveau taf, j'ai au moins le temps de pas mal lire, parce que 1h de transports en commun (aller +retour, une heure en tout). Donc !

Révoltée, de Evguenia Iaroslavskaïa-Markon.
« Si je raconte tout cela avec tant de franchise, c'est parce que je m'attends de toute manière à être fusillée. » Cette révolutionnaire russe sera effectivement fusillée en 1931 dans un camp des îles Solovki.
Evguenia Iaroslavskaïa-Markon a écrit son histoire à la hâte dans sa prison en attendant son exécution. D'abord étudiante pleine de rêves, engagée dans les luttes auprès des paysans et des ouvriers au tout début du XXe siècle, cette militante communiste est vite dégoûtée par la dictature des bolchéviks. Au point même qu'elle se convainc que le monde des voyous, des marginaux, des prostituées, des gens de la rue... forme la seule classe vraiment révolutionnaire. Elle décide donc de vivre avec les exclus, n'hésitant pas à faire le trottoir, à voler, distribuer des tracts, faire des missions dangereuses, etc - à la fois par conviction politique et par goût du risque. Evguenia avait par ailleurs des prothèses aux deux jambes depuis un grave accident, ce qui ne l'a jamais arrêtée dans ses luttes et ses choix radicaux. On découvre sous sa plume un Moscou des bas-fonds : les misérables, les enfants des rues, les ivrognes, les prostituées, les délinquants - dans un style très direct et sans concession. Touchée d'un coup de poing en découvrant cette femme.

Les Armoires vides, par Annie Ernaux.
Roman autobiographie. L'autrice y raconte la honte de son milieu social d'origine, cette honte qui a pris de plus en plus de place en elle à mesure que la petite fille qu'elle était a fréquenté l'école. Issue d'un milieu très populaire (les parents tiennent un bar/épicerie dans un quartier difficile), la fillette assiste quotidiennement à la vulgarité des clients, aux blagues cochonnes, aux poivraux qui vomissent et lui font des commentaires déplacés, à l'omniprésence du sexe. Elle a bien conscience, aussi, de la pauvreté de ses parents et du fait que, cependant, ils font leur maximum pour que, elle, puisse suivre des études. On sent à quel point l'autrice - enfin, l'enfant qu'elle était alors - oscille entre amour et haine envers ses parents et son milieu. Et c'est évidemment, enfin, une histoire de transfuge de classe, puisque l'autrice termine sur les bancs de l'université au milieu de bourgeois de fac de droit à côté desquels, une nouvelle fois, elle ne se sent pas non plus à sa place. J'ai été très marquée par l'écriture abrupte, le caractère sans filtre des sentiments tout au long de ce récit extrêmement intime et plein de souffrances. <3
Ce texte est venu me chercher aussi sur un aspect dans lequel j'ai un peu retrouvé l'enfant que j'étais : se sentir la nécessité de tout donner dans les études et les arts, afin de "se racheter". Le sentiment d'être tellement "ratée" et objet de déception, qu'il fallait être infaillible et la meilleure sur les domaines où je présentais des facilités. Elle, par "vengeance" de classe, moi par rapport à ce que mon handicap impliquait dans les yeux d'autrui.

Ce qu'il advint du sauvage blanc, par François Garde.
Au milieu du XIXe siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné sur une plage d'Australie. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais le retrouve par hasard : il vit nu, tatoué, sait chasser et pêcher à la manière de la tribu qui l'a recueilli. Il a toutefois complètement perdu l'usage de la langue française et oublié jusqu'à son propre nom. Que s'est-il passé pendant ces dix-sept années ? C'est l'énigme à laquelle se heurte Octave de Vallombrun, grand scientifique de son temps et qui prend sous son aile, à Sydney, celui qu'on surnomme désormais le « sauvage blanc ». Un roman tiré d'une histoire vraie.
Gros coup de cœur aussi, ce roman. <3 Bien sûr, il interroge l'altérité, le langage, l'apprentissage, mais aussi les notions de civilisation et de barbarie. Plus encore dans un XIXe siècle bien raciste où Narcisse, qui met pourtant la meilleure volonté du monde à tenter de se réinsérer et de "correspondre" à nouveau aux attentes, est confronté au mépris des scientifiques, du clergé, de certains membres de la noblesse aussi. Cela dit, le tableau de la tribu australienne est loin d'être tout rose et j'ai apprécié qu'on ne soit ni dans le manichéisme ni dans le délire du "bon sauvage". La structure du roman aussi m'a vraiment plu - construit en alternance entre d'une part les lettres qu'Octave envoie au Président de l'académie des sciences pour lui parler de "la réadaptation" de Narcisse, et d'autre tout le récit de ce qui est arrivé à Narcisse en Australie.

Notre part de nuit, par Marina Enriquez.
Attention, pavé de 700 pages :DD Fresque gothique et fantastique, dans l'Argentine des années 70/80 mais aussi avec quelques excursions du côté de Londres. Juan et son petit garçon Gaspar sont en fuite sur les routes d'une Argentine en proie à la dictature. Ils tentent d'échapper à un sinistre passé, impliquant des secrets de famille, des crimes, une société secrète aux rites sanglants. La mère de Gaspar notamment a disparu dans des circonstances aussi étranges qu'inquiétantes. Et Gaspar lui-même court au devant d'un douloureux avenir : il a hérité de son père le statut de médium, opérant le contact entre le monde des vivants et celui des Ténèbres pour le compte de la société secrète dont Juan est déjà l'instrument.
Moi qui ne suis pourtant pas spécialement une grande lectrice de surnaturel, je me suis laissée prendre très vite par l'ambiance noire et captivante de ce périple. Le gothique, les monstres, les rites sacrificiels et le folklore Sud-Américain y sont pour beaucoup. Le récit est vraiment très original, dans ses ambiances, dans sa structure narrative, dans ses personnages aux prises avec des fantômes ou devant composer avec des corps brisés. Et puis le récit cause famille, deuil, rapport à la mort et à l'éternité, sacrifices... Des thèmes qui viennent me chercher.

La Chouette aveugle, de Sadegh Hedayat.
Roman iranian, ce récit très déconcertant tient tantôt du rêve tantôt du fantastique avec une ambiance parfois hallucinée. On flirte avec le surréalisme dans ce solipsisme du personnage principal, qui nous raconte différentes étapes marquantes de ses relations avec le monde. Une étrange histoire d'amour d'abord, avec une jeune femme mystérieuse dont on ne sait bien ce qui est réel, ce qui est fantasmé. Le ton est lyrique, la plume très ornée. Puis on bascule dans quelque chose de plus en plus ténébreux, marqué par le deuil, la perte, le monde environnant réduit à des ombres errantes. Clairement, ne vous attendez pas à une narration "classique", avec une intrigue aux enjeux clairs etc. On est davantage sur une longue confidence et une succession de méditations sur l'amour, la mort, le rapport au monde. La plume m'a plusieurs fois saisie aux tripes, avec des phrases saillies.
Une m'a particulièrement tartée : "Je ne me sentais aussi calme que parce que je m'étais débarrassé des croyances qu'on m'avait inculquées. L'espoir du néant, après la mort, restait mon unique consolation, tandis qu'au contraire l'idée d'une seconde vie m'effrayait et m'abattait."

Maintenant, j'attends de recevoir les livres de @Liné et @Eryn - j'ai tellement hâte ! :party:

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Pluma Atramenta
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Message par Pluma Atramenta »

Coucou !
Oui, on peut écrire de l'imaginaire-tranche de vie, c'est pas incompatible <3
@Jupsy, @EryBlack vous me donnez envie de découvrir cette autrice ! Il est rare de trouver des littératures de l'imaginaire plus "tranches de vie" comme vous dites, et je trouve que c'est un manque. La convention du roman fantasy lié à une trame épique me donne du fil à retordre même dans mes écrits. Je suis donc curieuse de voir comment peut se mêler littérature de l'imaginaire et tranche de vie. Je retiens le nom de l'autrice :)

Woooouaw, que de lectures @JeannieC. ! Tu me donnes particulièrement envie de découvrir Révoltée de Evguenia Iaroslavskaïa-Markon. Je ne connaissais pas du tout cette militante communiste, et ce que tu dis d'elle et de son écrit m'intéresse beaucoup.
J'ai depuis longtemps envie de me pencher sur l'œuvre de Marina Enriquez (peut-être pas en m'attaquant directement à un tel pavé, cela dit), mais je crains que cela ne soit trop hardcore pour moi :'D En tout cas, tu vends très bien ce roman si bien que si je déniche l'une de ses œuvres d'occasion, je n'hésiterais sûrement pas à l'acheter. Ce n'est pas comme si ma pile à lire faisait déjà plus ou moins ma taille, hem...
Et La Chouette Aveugle m'intrigue pas mal aussi !

De mon côté, j'ai lu ce mois-ci Les Mutinés de L'Elseneur de Jack London. Ce ne fut pas un coup de cœur, (pour une raison que j'exposerais juste après) mais c'est un long roman qui entraîne, qui captive et qui nous mène ancré parmi cet équipage étrange et inquiétant. Dans cette odyssée à bord de l'Elseneur (le nom du bateau), les complots et les conflits foisonnent, il pleut de la cruauté et des mauvais tours. Nous, lecteurs, nous ne savons vraiment pas sur quel pied danser, tant les opinions et les motivations de chacun sont écœurantes. En plus, la complexité psychologique de chaque personnage est si bien retranscrite que notre clopinement n'en est qu'aggravé. Toute cette ambivalence est jusqu'au bout incroyablement maîtrisée.
Néanmoins, ce qui m'a refroidi dans cette histoire, c'est le racisme évident du personnage principal car London ne l'écrit pas de manière à le dénoncer. Il ne le glorifie pas non plus, mais cette neutre retranscription me gêne quand même ; elle m'étonne aussi, connaissant les positionnements habituels de l'auteur sur la domination blanche et bourgeoise.
Bref, une bonne lecture malgré tout.

J'ai aussi lu La petite pièce hexagonale de Yôko Ogawa, qui m'a moins plus que ses autres livres. Mais je ne vais pas plus m'appesantir sur cet ouvrage, ayant déjà pas mal parlé de Yoko Ogawa et de son univers onirique dans ce topic.
Même chose pour la pièce de théâtre Marion de Lorme de Victor Hugo. J'aurais pu faire une très bonne lecture, ç'aurait pu être un très bon livre (grotesque et sublime comme on les aime de cet auteur) si la misogynie de Hugo ne transpirait pas de partout à chaque page. Donc un peu déçue :(

Mais j'ai refermé avant-hier le premier tome de l'emblématique saga L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante. Encore une fois, pas un coup de cœur, mais une grosse claque. Autobiographique, cet ouvrage dépeint une amitié entre deux jeunes filles dans les quartiers pauvres de Naples. C'est un récit poignant et violent, que j'ai eu du mal à lâcher. Ce premier tome s'étale sur dix ans et s'attarde surtout sur l'adolescence de Elena et Lila. Je vais être franche, j'ai trouvé ces deux personnages principaux assez exécrables (comme plus de la moitié des personnages en soi). Elena et Lila entretiennent une relation étroite meublée par la jalousie et la compétition ; toutes les deux souffrent d'un complexe d'infériorité très présent l'une vis-à-vis de l'autre. On pourrait qualifier leur amitié de toxique, mais je ne pense pas que ce soit le terme le plus adapté.
Ce fut intéressant de suivre cette relation si complexe sur dix ans, comment leurs destins se mêlent et se démêlent et se retrouvent tout au long du récit, avec en arrière-plan cette peinture de l'après-guerre. Plusieurs fois, une ambiguïté naît et meure, leur amitié frôle l'amour. Malgré toute la toxicité ambiante et tout le dépit inspiré par les persos, j'ai quand même trouvé cela beau. Et je vous invite à découvrir cette beauté.

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