Compte-rendu Masterclass Imaginales 2018

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Fannie
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Message par Fannie »

@pamiel a dit dans [Compte\-rendu Masterclass Imaginales 2018](/post/47195) :
> @Fannie Est-ce qu'il y a possibilité de faire des "ancres" ici pour renvoyer à un message plus loin dans la conversation à partir du premier post ? Ce serait pour faire un sommaire, et publier dans un autre message le reste, pour éviter que le premier post ne fasse des kilomètres :blush:

On peut le faire, mais je ne sais pas comment. Dans mon exposé sur l'accord des participes passés (dans Français 101), c'est @Cricri qui a fait ces liens.

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Litchie
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Message par Litchie »

@Pamiel Oui et c'était la deuxième fois que je la voyais d'ailleurs :D j'avais déjà déjeuné avec elle à une édition précédente. Et j'y vais cette année aussi, mais je ne sais pas encore quand (a priori tout le samedi !). Je n'habite pas loin donc je n'ai pas trop de questions à me poser :D. Les conférences de l'année dernière hmm... j'avais fait celle de Marsan, et je ne me souviens plus trop du titre des autres :D Une avec Agnès Marot qui m'avait bien plu... et surtout j'avais fait le speed dating (l'angoisse de ma vie...) :laughing:

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Pamiel
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Message par Pamiel »

J'ai réussi à trouver pour les ancres, grâce au message de Cricri que tu m'as indiqué, merci @Fannie ! (Il suffit de faire "citer le message" pour en voir le code, et en fouillant ce dernier, j'ai découvert comment faire). Pour ceux qui passeraient par là et auraient le même soucis : il suffit simplement de mettre un lien de la page en rajoutant /lenumérodumessage. Si vous regardez la barre d'adresse, en fait, ce numéro s'affiche automatiquement quand vous descendez dans un sujet, donc même pas besoin de l'entrer à la main !

Et @Litchie, je suis intéressée d'avoir ton retour sur le speed dating. :blush: J'ai été prise pour le faire cette année...

Cette année le thème ce sont les pays nordiques, avec des lectures de contes oraux Edda, une Murder party viking, et autres joyeusetés des pays froids. Plus qu'une semaine, je meurs de hâte !

Mais repartons d'abord en arrière, à celles de 2018, juste encore une fois :

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***When you look at me, do you see a hero ?*** **Game of thrones ou la fantasy des évincés de l'histoire.**

Justine Breton, responsable de travaux universitaires du Kaamelott et le Sacré Graal, nous présente les fonctions politiques d'un bon récit. "L'histoire est racontée par les vainqueurs." Dans Game of thrones, on renverse cet idiome, l'histoire est réécrite par les vaincus à l'insu de tous, à des fins de protection. La révélation progressive de ce secret se fait par une émergence de ceux appelés "les évincés de l'histoire". C'est la redéfinition des ''héros''. Ces personnages ont une ambiguïté morale bien particulière.

En rappelant le modèle des héros de conte, ces personnages sont des *outsiders*, ils sont le roi dépossédé, le prince exilé, le petit faible désavantagé qui devient le plus fort et le plus riche en traversant des moments d'horreur, de terreur, de tremblement. C'est une esthétique de violence. Ce sont les "laissés-pour-conte", dans une image épique et courtoise, mais aussi machiavélique des évincés. *"Cripples, bastards and broken things."*

Game of thrones, pourtant, ce n'est pas vraiment à 100% de la Gritty fantasy/Grimdark fantasy, ce genre constitué uniquement d'intrigues politiques violentes et sombres. Car une chance existe pour les réprouvés. Les évincés reprennent l'histoire en main (et ils n'ont pas tous les mêmes buts). Les personnages marginaux se réunissent ensemble en "tables rondes". Seule la fin nous dira si leur histoire est heureuse ou triste...

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**Chasse aux sorcières et anti-fascisme dans Harry Potter**

L'autrice Silène Edgar nous présente l'histoire dans l'histoire, à travers la contestation sociale, les thèmes de la maladie, du corps et surtout de la mort. Les livres Harry Potter permettent de passer "de l'autre côté du miroir" pour découvrir une société dans la société, celle des sorciers. Cela met en évidence les problèmes de notre société moderne à travers cette société des sorciers. Les références au nazisme, par exemple, à travers Salazard Serpentard (SS), la théorie de la race sang-pur et de la pureté ethnique, l'école de Durmstrang et les Malefoy (aryens), les cagoules des Mangemorts (Ku Klux Klan), la chasse aux moldus (chasse des juifs).

Ce n'est pas tant pour recréer l'Allemagne nazie, mais bien pour évoquer ces situations politiques diverses qui posent questions. Le personnage d'Hermione vient d'ailleurs en contre-point de cette thèse. Elle est la mise en lumière face à ces conceptions vétustes. Une vision d'avenir. Elle est l'allégorie de la minorité rejetée, mais sans être inutile. Idem pour la figure de Ron (sang-pur mais pauvre, déchu). Ce sont des livres qui prêchent contre le sectarisme, le fanatisme, la violence.

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**Fées et créatures, séduisantes ou violentes ?**

Les fées sont les reflets des humains, mais leurs problèmes et leurs avantages sont exacerbés. Elles servent le thème de la confrontation/cohabitation.
Leur cruauté est exquise. C'est la notion de jeu, de tourner autour du danger, de l'intensité des sensations.

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**Révoltes et guerres de libération**

Les gens ont besoin des mythes et des légendes pour l'espoir. C'est une notion de survie.
La religion et la foi dans la fantasy se base sur ce qu'on ignore. Donner du sens au mystère par le surnaturel, c'est donner du sens à ce qui nous entoure. En fantasy, où mettre cette zone de mystère pour laisser place à la foi ? Il s'agit de faire cohabiter la magie et le culte à mystères. On construit une église à ce qu'on ignore.

La révolte, c'est la remise en cause. Des règles établies, des croyances... Peu importe. Convertir à sa cause, c'est séduire, être autorité, faire appel à l'intelligence collective.

Ces choix sont plus dangereux, plus risqués, plus radicaux, et plus porteurs de changements.

La première chose pour changer un monde : changer ce qui est possible, ouvrir le champ des possibles, ce qui avant paraissait impossible est secoué, les limites sont dépassées. Un choix, c'est faire ce qu'on peut de mieux à un moment donné, puis lâcher prise. Les conséquences nous échappent. L'humain prend alors conscience de l'instant, devient maître de son destin. C'est là le coeur de la révolte humaniste contre l'idée du pouvoir (monde immense, effrayant, ignorance, homme écrasé).

Les personnages doivent faire face à cela, les yeux dans les yeux : "Je suis peut-être petit, mais je vais te mettre ta race." Un merveilleux idiome de Lionel Davoust.

C'est l'humain vs. le destin. Et l'humain, il fait de son mieux sur le moment, pour un meilleur lendemain.

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**Anti-héros et vrais méchants**

On s'intéresse beaucoup plus aux méchants et à leurs raisons dans la narration d'aujourd'hui. Interroger le passé du méchant, son traumatisme, sa trajectoire, l'humaniser en parlant de sa vie intime, comment il en est arrivé là... "Éclairer les ombres." *Dephs and nuances.* Le méchant croit qu'il est le héros. Ce que méchanceté veut dire dépend de chaque personne.

C'est l'opposition *Want to / Should do*. La première occurrence semble égoïste, la seconde évoque le devoir rigide. Tout le monde est en équilibre sur cette ligne. Il n'y a que des mauvais choix. Et une phrase illustre bien cette idée... *"Knights in shining armor : if you kill people, you're probably not the best person all the time."* Ou pour traduire grossièrement, chevaliers blancs, si vous tuez des hommes, vous n'êtes probablement pas la meilleure personne qui existe.

Le terroriste de l'un est le combattant de la liberté de l'autre. Avec un personnage central épris de violence, jusqu'où peut-on aller ? Cela met en exergue des problèmes ethniques, fait ressortir des protagonistes nuancés. Ils sont plein de défauts, et possèdent des opinions propres sur la réalité qui les entoure. Mettez-en plein la figure à vos personnages. Il ne s'agit pas de s'intéresser seulement aux conséquences physiques, mais aussi et surtout psychologiques, psychiques : le trauma. Résilience... ou pas ?

Ce réalisme, cette complexité, est un meilleur reflet du monde tel qu'il est. Ces personnes sont désabusées sur leur monde, sur leur influence sur le monde.

Elles ont soif du contact humain malgré leur statut d'étrangère, de paria. Les animaux peuvent être un contrepoint affectif au manque d'amour des hommes. *Care about the outcome : characters with flaws and humanity.* Montrer les interactions des personnages, les relations humaines entre eux. Donner quelque chose auquel le lecteur puisse s'accrocher, des amis pour lesquels il serait prêt à faire n'importe quoi, de l'amour dont il ne veut pas au début mais ne peut pas s'en empêcher.

*Dark characters, but where I can see the humanity in them. A villain is : don't have friends, yet love selfishly."* Le méchant n'est pas monolithique, il est sombre, mais ne se définit pas comme méchant. Plus un livre est sombre, d'ailleurs, plus il a de la place pour de l'amour. C'est pour lui qu'on est prêt à se sacrifier.

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**Trucs d'écrivain**

Plusieurs mécaniques d'écriture ludiques présentées par des auteurs. Notamment, ils ont cités le gueuloir, ou relaxation tantrique, et le Podcast Procrastination.

La méthode "Boîte à doutes" de Marie Caillet, pour corriger son roman, consiste en une annexe au roman à alimenter au fur et à mesure. Il s'agit de désacraliser les techniques d'écriture, d'y jeter ses idées. On y puisera ce qu'il nous faut plus tard. L'important, c'est de trouver l'enjeu. L'auteur peut être auteur de l'inconscient, mais doit avoir des enjeux bien définis. C'est une méthodologie entre scripturale et structurale. N'ayez pas peur d'effacer, de changer d'angle.

La méthode des trois trombones, quant à elle, est une méthode qui consiste à s'accorder 3 temps de pause, puis à chaque temps pris, on enlève un trombone hors de la boîte.

Egalement citée, la méthode Pomodoro, 15 minutes de pause puis 45 minutes d'écriture. Et l'important, souvent oublié : **s'amuser** !!

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**Minorités visibles**

Quel rapport a-t-on à la représentation ? Il s'agit de comprendre ce qui se passe au niveau de l'être. C'est une découverte de l'autre et de soi, un réapprentissage de la féminité. Ces gens-là sont souvent chassés de l'imaginaire : il faut une réappropriation sociale de l'identité, du corps... Ou plutôt, il existe une identité construire, normée et cohérente, que l'on doit déconstruire. *Minorities are actually the majority.* Utiliser votre voix, votre point de vue, n'ayez pas besoin d'expliquer. La littérature de l'imaginaire met en scène par définition des personnages hors normes.

*"Everybody is a minority depending on where they are in the world. I expect the majority to get that."* - Nnedi Okorafor.

*"Science-fiction is a very political writing. It's adressed to what we face as human beings."* - Toujours Nnedi Okorafor. Lisez-la. :heart:

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**Robin Hobb**

Une magie à la source biologique et étrange. Des récits de cités perdues, des secrets du passé. Voilà les ingrédients préférés lors des histoires de l'enfance.

Genre, défaut, sexualité. C'est une grande part de l'identité d'un personnage, mais cela fait partie de qui iel est, ce n'est pas la seule chose qui le.a définit.

Beaucoup de violence humaine est liée au manque d'empathie. A partir du moment où l'on se met à la place de la personne, la cruauté devient difficile. Les enfants sont capables de cruauté. Ils jettent des cailloux aux animaux. Ils n'ont pas conscience que ces êtres peuvent ressentir la souffrance comme eux. Le cerveau humain n'est pas vraiment développé jusque 24 ans. C'est aux adultes de leur éveiller cette conscience et de leur expliquer : "Voudrais-tu qu'on te fasse la même chose ?"

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**Etoiles et système solaire**

L'exploration, c'est découvrir de nouveaux espaces, une envie très humaine. Ceux qui sont allés dans l'espace sont différents de ceux qui sont restés sur Terre. Être de l'espace, c'est ne pas être terrien.

Un vaisseau-université avec des "évincés", des "outcasts" : Le Mel Kine d'Olivier Paquet. Seul un souvenir subsiste d'où venait l'humanité. C'est un sentiment qui relie toute l'humanité. Il permet une opposition entre l'homme qui ne change pas (habitudes, routine, confort, sécurité) et l'homme qui change (découverte, exploration). Il existe une fascination pour les étoiles et les autres mondes. Mais et si les premiers à atteindre l'espace étaient les rebelles, les réprouvés, plutôt que les commerciaux ou les militaires ?

Le voyage dans l'espace, ce sont les empires de communication. Il est question de la mondialisation, de la globalisation, de leur impact sur les cultures. Une société dans un vaisseau, où l'on vit et meurt, avec ses us et coutumes ? C'est un rapport virtuel à l'étranger. Une vision fantasmée de la culture, où il faut recréer un temps de transmission, dans une illusion d'information de l'instantané. Il faut parler les langues de la magie et de l'espace, de l'alchimie scientifique.

D'ailleurs, dans la culture de consommation, on achète, en achetant les marques, des idées que véhiculent ces marques. Chez le steampunk, les locomotives sont remises en marche : dans ce monde instantané, la lenteur devient une valeur. Elle permet une confrontation avec cette altérité.

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**Destructeurs de mondes**

La fantasy, c'est la mise en scène du chaos. On ne peut pas sauver les mondes sans une disharmonie, une destruction. Cela met en oeuvre des lois de séparations, des castes, et des ressorts puissants pour faire bouger les gens. C'est une complète remise en cause du système établi. Il faut ainsi réfléchir aux moyens de contrôler, de changer, de ravager une société. Du politique à la religion, passer par les fanatiques.

*~courte parenthèse rigolote sur le pastafarisme et son monstre spaghetti :D~*

Gabriel Katz, Chastellière Emmanuel, Pierre Bordage, Stephen Aryan. Autant de véritables chaos extrêmement féconds, qui savent créer du mouvement, de l'énergie. La religion serait le gel de la pensée, et du chaos va naître un nouvel ordre. On remplace une oppression par une autre. C'est un éternel cycle de destruction et de reconstruction. Des masses, des systèmes entiers, sont soulevés par ces forces. Pourtant...

Le chaos peut aussi être personnel. Il peut devenir une remise en cause intérieure de soi, de son système de valeurs. Des chocs psychologiques, des gens complexes, de nouvelles appréhensions du monde... Autant de facettes de l'humanité. *Put your characters through troubles, give them post traumatic stress disorders.*

Pratiquez la torture, les dragons originels, divulgâcher tout.

Le chaos est-il nécessaire ? Non, mais on en passe toujours par là. Les personnages sont plein de bonnes intentions, et ils passent par une période de flou. L'humain a une sorte de soif de liberté, sans règles : c'est là qu'est le chaos. On tombe les têtes couronnées puis émerge l'empire. Chaos --> liberté --> revient une nouvelle forme de pouvoir. Le chaos, c'est une forme créatrice, un moteur, un terreau, pour une émergence. Il prône la destruction pour apporter le renouveau. C'est la littérature de la révolution, du renversement.

La fantasy, c'est un miroir du monde réel. Le chaos peut être une bonne chose. Un renouvellement de l'humanité. C'est l'aspect *entertainment*, le merveilleux, celui des conteurs. Les vérités cachées.

Et la religion du lapin géant va conquérir le monde.

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**Scénariser l'Histoire pour capter le public**

Planter le décor et maîtriser l'uchronie, c'est se donner les moyens de montrer comment cela s'est passé, et de faire passer ses idées à travers cette véracité/réalité. Ruée vers l'or, Tchernobyl, peste noire ? Bateaux d'époque, casques de chevaliers, cartes de Paris ? La réalité historique apporte une plue-value, sans aller vers le trop pointu. Le but premier est d'intéresser les gens à l'histoire, on reste au plus proche sans s'embarrasser / en s'arrangeant. La compréhension de l'émotion, des idées, du concept, est une force.

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**Rapides conseils aux jeunes auteurs de Stéphane Marsan, directeur éditorial de Bragelonne**

Viser les bonnes maisons d'édition. Ne pas hésiter à soumettre le manuscrit. Ne pas passer son temps à le corriger. Bien le travailler toutefois et le polir. N'hésitez pas à relancer. Tous les 2 mois par exemple. Optimisez vos chances d'être lu. Soyez patients et tenaces. *Never give up, never surrender !*

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**Carte blanche John Howe et Robin Hobb**

Le récit qui se décline de deux manières : par l'image et par l'écrit. En lisant Tolkien, on découvre Minas Tirith par les yeux d'un Hobbit : aucun détail superflu sur le nombre ou la hauteur des tours, mais un sentiment de merveilleux. Il faut pousser le lecteur par le sentiment. Des personnages ordinaires à la vie simple qui agissent contre les méfaits dans le monde. Tolkien a créé une oeuvre qui peut parler dans le coeur de tout homme. Il touche encore énormément, ce monde et sa richesse de langage. *In every woods and every trees there is a different shade of green.* C'est une voix si puissante en tant que conteur d'histoire. Ces mots reviennent à l'esprit.

John Howe et Alan Lee : des dizaines de milliers de dessins. Un travail organique, d'harmonie, inspiré par la Nouvelle-Zélande, qui possède un biotope merveilleux, et pas ou peu d'empreinte de l'homme. Tel un mini-continent. Y voyager, c'est un véritable pèlerinage d'émotion et de densité du vécu. C'est un pays neuf, une mythologie moderne apposée comme le calque sur la feuille à dessin, un monde qui semble familier même en le découvrant au fur et à mesure.

Idem pour l'Alaska. Des paysages particuliers, une nature à l'esprit. Robin Hobb a déclaré, en parlant du travail de John Howe sur l'une des couvertures de l'Assassin royal : *"The cover art actually gave me a piece of the story."* Cela lui a permis de résoudre un problème dans le récit en lui-même : la garde d'une épée élaborée. John Howe lui demandait, élaborée comment ? Garde espagnole, française, anglaise ? Ce à quoi Robin Hobb a répondu : "Je ne sais pas, élaborée." Puis il a envoyé le sketch et elle a été tellement inspirée qu'elle a pu grâce à cela débloquer un passage qui lui posait problème. Ce sont des histoires du bord du monde.

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**Bâtisseurs d'univers... le monde des six Duchés**

Son monde a pris sa place autour de Fitz. La magie de cet univers, construit par Robin Hobb, est comme un cercle. On peut avoir un talent dans une branche mais pas dans toutes. Un point du cercle, mais pas son point opposé. Les dragons par exemple sont dans la même attitude que les humains, ce qui est mien est mien. Ils deviennent le sommet de la chaîne alimentaire.

Robin Hobb nous parle de sa façon d'écrire. Pour un livre, elle passe en moyenne une année d'écriture à plein temps et deux ou trois ans de réflexion. Elle continue à écrire un peu dans le bus, ou dans la file d'attente du dentiste, et porte toujours un carnet et un crayon sur elle. Ainsi, elle évoque l'urgence de trouver le temps pour le faire dans les petits moments. Si c'est important pour soi, on trouve ces moyens pour y consacrer du temps.

De même, elle parle de personnages dont on se soucie, auxquels on s'attache. La manière dont ils sont mis en scène et dont ils se révèlent. Ils deviennent réels pour nous.

*He thinks and he questioned and he's confused about what he should be doing. I know where the story begin, end, and points in the way. Glimpse of where we go.* Le personnage est introspectif, il interroge, il va à l'encontre. Dans un livre, le lecteur apporte tout autant que l'écrivain.

Enfin, elle termine avec son goût pour effectuer des chronologies avec l'âge des personnages et les événements, et aussi ses notes sur un objet ou une information avec l'endroit où ils apparaissent dans l'histoire.

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Et voilà !
C'est tout pour mes notes sur les Imaginales de l'année dernière. J'ai très hâte d'y retourner cette année. Plein d'inspiration à vous, les plumes.

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Hinata
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Message par Hinata »

Merci pour cette mine de conseils ! ça me donne encore plus envie qu'avant d'aller aux Imaginales, mais ce sera pour l'année prochaine je crois :sweat_smile:

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Litchie
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Message par Litchie »

@Pamiel Je me permets de te faire un retour rapide ici alors, n'hésite(z) pas à me demander plus de détails en pm :)

Je ne sais pas comment ça se passe cette année, mais l'année dernière tous les candidats ont été pris (ou en tout cas, c'est ce qu'on nous a dit ;) ) et on était une quarantaine (de tête).

Puisque nous étions très nombreux pour une dizaine (?) d'éditeurs, on nous a demandé de faire une short list avec ceux que nous voulions absolument rencontrer. On a découvert nos heures de passage en arrivant et coup de bol, je pouvais voir tous les éditeurs que je voulais (j'en avais cinq et j'ai même eu la possibilité d'en voir un sixième imprévu).

Mais autant le dire tout de suite : j'étais MONSTRUEUSEMENT ANGOISSÉE. Je jouais ma vie, vraiment. Mon chéri et un ami publié m'ont accompagnée et quand ils sont partis, j'étais vraiment à deux doigts de m'effondrer. Heureusement je n'étais visiblement pas la seule ! En attendant les éditeurs, de petits groupes se sont formés et on a papoté entre écrivains en herbe et ça a permis de relâcher la pression, parce que de toute évidence on était tous plus ou moins dans le même état. Je pense que c'était le meilleur moment du speed-dating, on s'entraînait entre nous, on s'encourageait, etc.

Quand les rencontres ont commencé, on nous appelait et on avait une dizaine de minutes pour convaincre l'éditeur : il fallait connaître son pitch, le nombre de caractères, le genre de son roman et savoir répondre à plusieurs questions plus ou moins bateaux ("pourquoi cet éditeur ? Pourquoi ce genre ?"). Personnellement je n'ai eu aucune mauvaise réaction face aux éditeurs. Un seul m'a tout de suite fait comprendre que mon texte n'était pas pour lui et j'ai écourté l'entrevue (pour laisser aux autres la possibilité de déborder, etc.,) mais il n'a pas été désagréable pour autant "c'est bien écrit, mais c'est pas ma cam'", m'a-t-il dit après avoir parcouru les 2 premières pages du manuscrit que j'avais apporté) mais j'ai entendu dire que certains étaient plus cash que d'autres.

Sur les six éditeurs donc, cinq m'ont demandé de leur envoyer mon manuscrit, certains étaient assez enthousiastes, mais dans tous les cas on ne sort PAS avec un contrat d'édition ! C'est vraiment juste une première rencontre et après on verra. Dans mon cas spécifiquement, ça n'a rien donné ; ça va faire un an et sur les cinq manuscrits, j'ai finalement reçu trois refus (dont un justifié et commenté) et deux éditeurs ne m'ont pas encore répondu. Donc beaucoup de stress... pour rien :D

Enfin non, pas pour rien. C'est une super expérience, à la fois la rencontre avec d'autres apprentis auteurs et la rencontre avec des éditeurs : rencontrer un professionnel qui s'intéresse vraiment à ton manuscrit, ça a quelque chose d'exceptionnel. Mais ce n'est pas un contrat ! Je me suis angoissée en pensant que s'ils me disaient non c'était la fin du monde, mais pas du tout. Parce que même une carte de visite ou une adresse mail ne veut pas dire oui, j'en suis la preuve ;) Il faut voir ça comme une première prise de contact qui peut aussi s'avérer "bénéfique" pour la suite : ça n'a pas marché pour mon premier roman, mais qui sait pour le second ? Je crois d'ailleurs que c'était le cas pour une des autrices présentes pour nous coacher : elle a rencontré son futur éditeur au speed-dating des imaginales, mais pas sur le texte qu'elle pensait.

Donc en gros, si je devais donner des conseils du haut de ma petite expérience, je dirais que c'est avant-tout de souffler : c'est une rencontre, point. Pas un contrat, pas une question de vie ou de mort. Et à moins de vraiment mal tomber, les éditeurs sont humains et n'ont aucun intérêt à démonter les candidats. Je pense même qu'ils sont plutôt enclins à l'indulgence, parce qu'on a fait l'effort de venir les rencontrer en personne !

Maintenant, pour l'avoir fait, je sais à quel point c'est dur de ne pas stresser et d'entendre "mais du caaaalme". Pour être 100% honnête, ça me chagrine un peu, à l'approche de ce nouveau speed-dating, de savoir que j'y étais y a un an et que je n'ai pas décroché de contrat d'édition... mais ce n'est pas grave ! Je suis contente de l'avoir fait, et si j'ai l'occasion, je retenterai peut-être l'expérience.

En tout cas bon courage @Pamiel, et si tu es encore sur place samedi, on pourra essayer de se croiser, j'aimerais bien avoir ton propre debrief de ce speed-dating ! :fingers_crossed:

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Pamiel
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Message par Pamiel »

Un immense merci à toi @Litchie pour ton retour ! Il m'a apaisée sur pas mal de points, en particulier sur les enjeux de ce speed-dating et sur son déroulement. J'espère de tout c?ur que tu feras partie de ceux dont les prochains projets sont mis en chemin par cette première expérience, et que l'un de tes futurs bébés sera l'élu. :heart: D'ailleurs, j'ai ajouté ton *Un thé sous les étoiles* à ma PAL, et j'ai hâte de me mettre à sa lecture. Les retours bénéfiques des éditeurs t'ont quand même donné des pistes pour corriger/améliorer le roman que tu avais présenté ? Avec un immense plaisir pour se croiser samedi, j'y serai toute la semaine, du mardi au dimanche, alors quand tu veux ! :blush: Pour ceux qui ne sont pas là, je reviendrai faire un debrief rapide ici, quoi qu'il arrive.

Pour te répondre plus en détails, et puis aussi pour répondre à @Isapass et @respoumpi et @Bambi (cf. les questions posées sur mon Journal de Bord), de mon côté, je n'ai pas envoyé non plus mon manuscrit pour être sélectionnée. Et j'ai aussi préparé un dossier de pré-inscription que j'ai envoyé en mars dernier.

Pour que les Plumes soient au courant, il doit être composé de :

- Une fiche de pré-inscription remplie avec noms, prénoms, adresses et tout le toutim,
- Une petite biographie d'auteur,
- Un pitch,
- 20 pages de mon manuscrit.

La date limite pour l'envoi, c'était le 2 avril 2019. Puis à l'époque, ils annonçaient une réponse d'admission ou de refus par mail pour début mai.

En fait, la biographie et le pitch peuvent être envoyés en une seule lettre adressée aux éditeurs (c'est ce que j'ai fait). C'est une sorte de dossier de présentation, au final. Ce dossier est transmis aux éditeurs dans le mois qui précède l'événement par les organisatrices du speed-dating. Ce qui ne veut pas dire que les éditeurs liront tous les dossiers, voire même qu'ils liront ne serait-ce qu'un seul d'entre eux. Certains aiment garder la surprise, apparemment, et d'autres n'ont tout simplement pas le temps. Donc il ne faut pas tout miser sur ce dossier papier.

Dans cette courte lettre de présentation, il fallait répondre aux questions : qui êtes-vous, quel est votre (ou vos) projet(s) ? Avec un pitch du ou des romans présentés. Un pitch est un très bref résumé de cinq ou six lignes qui donne les enjeux
principaux et le cadre spatio-temporel, afin de donner envie de lire le texte. La lettre ne doit pas excéder 3000 signes, pitch compris. C'est très court !

Avec cette lettre, donc, il faut joindre 20 pages consécutives du manuscrit, le début ou un autre passage, mis en forme proprement selon les règles éditoriales.

Et **POUM** !!

Le 2 mai, je recevais un mail pour me dire que ma candidature avait été retenue.

Quelques temps plus tard, un re-mail me présentait les consignes pour ce speed-dating ainsi qu'une liste d'éditeurs parmi lesquels choisir 6 voeux par ordre de préférence. Hourra ! Voilà ce que ce mail m'a appris sur le speed-dating :

- Nous étions 52 à l'origine, les organisatrices ont dû refuser des participants, mais elles n'ont pas choisi par la qualité des textes, n'étant pas éditrices elles-mêmes.
- Tous les éditeurs qui viennent cherchent des manuscrits.
- On ne sait pas à l'avance qui représente chaque maison.
- Nous sommes plus nombreux cette année que les années précédentes.
- Notre avenir d'écrivain ne dépend pas de ces rencontres, mais elles permettent de comprendre comment et à qui présenter son manuscrit.
- Il est possible de prendre des contacts par mail même parmi les éditeurs qu'on aura pas la chance de rencontrer.
- Certains auteurs publient leur roman présenté au speed dating, mais c'est assez rare (un ou deux par édition).
- Par contre, beaucoup d'auteurs publient dans les années qui suivent, chez un autre éditeur que celui qu'ils ont rencontré, ou pour un autre roman, parce qu'ils ont beaucoup appris de cette expérience.
- Il y a souvent des soucis, des décalages, des éditeurs absents, mais tout se passe habituellement dans une bonne humeur contagieuse !

J'ai eu de la chance. Tous mes voeux ont été acceptés et même plus ! Grâce à une organisation hors pair, je vais pouvoir rencontrer 8 éditeurs au total cette année. Ce qui va être très intense. Je ne peux pas m'empêcher de stresser, mais voilà. Nous aurons 8 minutes maximum devant les éditeurs. Il vaut mieux laisser tomber au bout de 2 minutes si l'on se rend compte qu'on s'est trompé de "cible". Chaque éditeur va voir 15 à 20 candidats, même plus.

Les organisatrices sont super gentilles et essayent de répondre au mieux en cas de soucis ou de questions.

J'ai vraiment vraiment hâte d'y être. Je ferai peut-être un sujet distinct, pour le debrief, que je mélangerai au compte-rendu des Imaginales de cette année. Histoire d'éviter de flooder ce sujet, qui est censé être celui de l'année dernière. Pour ma part, comme projet, je vais présenter [Loup et les Sorboristes](http://www.plumedargent.fr/viewstory.php?sid=3166). :blush: Je vous raconterai ça, les Plumes ! En attendant, c'est parti pour s'entraîner au pitch...

Encore merci, @Litchie, et j'ajoute : j'adore ta pp de Mabel, et j'adore Gravity Falls, voilà. :heart:

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respoumpi
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Compte-rendu Masterclass Imaginales 2018

Message par respoumpi »

Merci @Pamiel pour ces très riches explications, et aussi @Litchie pour ton retour. Bonne chance, et coooooool! La bise

Lisharaz
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Message par Lisharaz »

@pamiel Merci pour tous ces détails et ton immense et superbe compte-rendu ! Je croise les doigts pour toi, c'est une super expérience comme tu le dis et comme @Litchie l'a bien décrit ! Sortir de sa zone de comfort (comme tu vas le faire là XD) est vraiment un des meilleurs moyens de rencontrer des opportunités !

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Litchie
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Message par Litchie »

@Pamiel 52 candidats :scream_cat: je me demande sur quoi ils ont refusé les candidats. L'année dernière on devait avoir un manuscrit terminé sur la liste des critères retenus, mais en discutant avec les candidats je me suis rendue compte que ce n'éait pas le cas. Peut-être qu'ils ont dû être plus sévère là-dessus cette année !

Je suis contente si mon debrief a pu t'aider, même si après un an mon ressenti est beaucoup plus posé :D Le soir l'année dernière, en sortant, j'ai retrouvé le Chéri et mon ami (qui est d'ailleurs lui aussi passé par le speed-dating) en pleine conversation avec le mari d'une candidate avec qui j'avais moi-même papoté, on était... euphorique, stressée, déprimée, heureuse, excitée, affamée... c'était cool :blush:

Pour répondre à ta question sur le nombre de signes, ça a eu son importance auprès de certains éditeurs (Scrineo et Projets Sillex pour ne pas les citer :D) et dans le bon sens :D pour eux le roman idéal est un one-shot de plus ou moins 400.000 signes donc c'était parfait. Mais ça dépend des éditeurs, apparemment chez Bragelonne ils aiment bien les séries avec plein de signes...

Pour les retours, oui et non. C'est-à-dire qu'effectivement il y a des pistes d'améliorations dans ce que j'ai reçu, mais je ne veux plus toucher à ce premier manuscrit parce que je l'aime comme il est (même s'il n'est clairement pas parfait et que je comprends à 100% les retours que j'ai eu, notamment suite au speed-dating) :p ; ceci étant dit ce refus m'encourageait complètement à continuer à écrire "parce que [j'ai] une vraie plume d'écrivain" (citation inside) du coup ça reste trèèèès motivant et ça permet de connaître ses forces !

Et merci pour la PAL (même si je te conseille plutôt de mettre La Guilde des Tisseurs de Rêves qui est plus avancé qu'Un thé ;) ) <3 je t'envoie mon numéro en pm pour faciliter une rencontre éventuelle, on pourra se croiser sur le stand du libraire pour croiser @elikya :D

PS : Ouiiii Gravity Falls ouiiiii <3 <3 #coeuraveclesdoigts

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elikya
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Message par elikya »

Oui, venez, je suis ravie de rencontrer des plumes ! ???

Et sachez qu?ils ont procédé par ordre d?inscription cette année car il y avait trop de candidats. Premier inscrit, premier sélectionné. Et sinon, Betty et Silène sont des amours, vous êtes entre de bonnes mains.

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