Récit #4 - Action, introspection, description

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Cricri
Admine
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Récit #4 - Action, introspection, description

Message par Cricri »

Il y a quatre grands « moments » qu’on retrouve dans les romans : le dialogue, l’action, la description et l’introspection. Ça n’a, bien sûr, rien d’une loi universelle. Il existe par exemple des full-dialogues et des zéro-description qui fonctionnent extrêmement bien. Mais voilà, dans la majorité des cas, votre personnage fait, parle, voit, sent, ressent, cogite, etc. La place que nous accordons à chacun de ces moments aura des conséquences sur le rythme du récit, sur son atmosphère et sur sa profondeur. Ce sont des techniques d’écriture aussi différentes que complémentaires et nous ne les maîtrisons pas forcément toutes de la même façon. Nous n’aborderons pas ici le dialogue qui fera l’objet d’un conseil à part entière, mais voici quelques pistes de réflexion sur les autres moments du récit.

L’action

S’il y a un conseil qui revient souvent en la matière, c’est bien « show, don’t tell. » Une scène gagnera en impact si, au lieu d’expliquer au lecteur que votre personnage ressent de la colère, vous le montrez directement en train de dire sa colère ? ou de casser sa chaise sur la tête de quelqu’un. Un autre conseil récurrent pour les scènes d’action concerne le rythme des phrases mêmes : une syntaxe courte, voire elliptique, donnera une impression d’urgence. Plus les phrases s’allongent, plus leur syntaxe se complexifie à grands renforts d’adverbes, d’adjectifs et compagnie, et plus le rythme de l’action se dilue au contraire dans le temps. À vous d’en jouer selon l’effet recherché.

L’introspection

En musique, les silences sont aussi importants que les notes. Aménager des pauses dans un récit en alternant scènes d’action et ressenti des personnages peut permettre au lecteur de s’immerger plus en profondeur dans le texte. Savoir ce que pense et ressent un personnage, comment il vit la situation, pourquoi il en arrive à faire tel choix peut permettre au lecteur de s’identifier à lui. Mais jusqu’à quel point peut-on dire ce qui n’appartient pas toujours au domaine du langage ? L’auteure Carole Trébor a fait par exemple le choix de ne pas exprimer les émotions les plus intimes de son héroïne. Parce que parfois un vrai silence est plus fort que n’importe quel mot.

La description

Si vous n’êtes pas à l’aise dans ce domaine, il n’y a pas de quoi en faire un complexe. Une description n’a pas besoin d’être longue et détaillée pour être évocatrice. Et surtout, elle n’a pas besoin d’être exclusivement visuelle. Quelques mots bien choisis, faisant appel aux sens, peuvent suffire : « Il fait gris, sale, mouillé. Les voitures passent avec un bruit de soie déchirée. » (Janine Boissard) Le décor est planté, on y est.


Et vous ? Quelle place accordez-vous à l’action, à l’introspection et à la description dans votre récit ?

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M. de Mont-Tombe
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Re: Récit #4 - Action, introspection, description

Message par M. de Mont-Tombe »

Merci pour ce sujet ! :) Je suis triste, ce pendant, de constater qu'il n'y a aucune réponse de la part des membres. Cela ne fait pas longtemps que je suis sur PA, mais en parcourant les écrits qui s'y trouvent, je constate bien trop souvent que le dosage entre ces quatre composants n'est pas respecté, notamment les descriptions. Dans le premier chapitre des histoires de fantasy, je me retrouve souvent à lire un gros bloc de description qui donne un rythme plutôt mou pour un début de roman. Après, je pense que c'est l'une des plus grande difficulté de ce genre littéraire.

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Cricri
Admine
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Re: Récit #4 - Action, introspection, description

Message par Cricri »

Bonjour Nora,

Ce (très) vieil article avait été écrit à l'origine sur le blog du journal de Plume d'Argent qui a disparu depuis : les articles ont été rapatriés ici comme des archives, il n'y a donc pas à te sentir triste pour ça.

Par ailleurs, ce sont des pistes de réflexion et ça ne se veut absolument pas être un mode d'emploi pour écrire. Il appartient à chacun de décider s'il souhaite (ou non) jouer avec ces différents aspects. Si des auteurs veulent beaucoup décrire, c'est bien ; s'ils veulent ne pas décrire du tout, c'est bien aussi. Et c'est valable pour l'action, l'introspection, le dialogue.

Moi-même, j'ai eu beaucoup de lecteurs qui se sont plaints du début trop lent et descriptif de mon roman... et pourtant, il y a également beaucoup de lecteurs pour qui ça n'a pas constitué un frein à la lecture. Certains aiment, d'autres pas, d'autres encore changent d'avis en cours de vie, c'est affaire de subjectivité et c'est ce qui rend la chose enrichissante à tous points de vue.

Mais si tu as toi-même de bonnes pistes de réflexion à donner pour prolonger celles-ci et qui peuvent intéresser les membres, n'hésite pas, c'est toujours bienvenu :)

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