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Samy
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Message par Samy »

Bonjour/Bonsoir !

Je souhaiterai proposer un site anglais qui propose des « worksheets » en pdf, toutes prêtes et toutes belles, pour aider dans la construction de son récit :

https://www.eadeverell.com/worksheets/
Modifié en dernier par Samy le 14 nov. 2020, 18:16, modifié 1 fois.

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Nyubinette
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Message par Nyubinette »

Bonjour à toutes et tous,

Je me baladais ici et là sur le forum et j'ai vu pleins de bons sites conseillés pour la modélisation de Nom, ville fantasy de manière aléatoire '(merci pour ça) ect... Et dernièrement j'ai découvert un site pour réaliser des cartes type parchemins (dignes des plus belles cartes de fantasy) et autres (plus age of empire ou heroes) voir des pièces pour JDR. Je me suis dit qu'il serait alors peut-être intéressant de vous le partager.

Le logiciel est vraiment très bien fait et très intuitif (même pour les gens avec deux pieds à la place des mains et un oeil sur le front).
Il est pas contre payant 5 dollars au mois. Mais je pense sincèrement qu'il vaut le coût. Et pour les gens qui sont rapides et efficaces ça peut être pour une seule fois.

Peut-être y jetterez-vous un oeil ? (pas trop loin l'oeil, ça peut faire mal);

Titre : Inkarnate
Adresse du site : inkarnate.com
Description : créateur de carte fantasy, environnement, à l'aide de tampons, très facile d'accès. Attention payant.

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Sissi84
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Message par Sissi84 »

Nyubinette a écrit : 14 nov. 2020, 16:18 Le logiciel est vraiment très bien fait et très intuitif (même pour les gens avec deux pieds à la place des mains et un oeil sur le front).
Il est pas contre payant 5 dollars au mois. Mais je pense sincèrement qu'il vaut le coût. Et pour les gens qui sont rapides et efficaces ça peut être pour une seule fois.
Titre : Inkarnate
Merci pour ton lien Nyubinette. Pour compléter je t'indique WonderDraft qui est celui que j'utilise.
Si tu souhaites te mettre à la cartographie voici les avantages de WonderDraft par rapport à Inkarnate :
- WonderDraft coûte une trentaine d'euros et la licence est valable 10 ans (qui sait ce qu'on aura inventé d'ici là ! )
- Il fonctionne avec un système de calque comme dans Gimp ou Photoshop
- Et surtout il est off-line et crois-moi, au regard de la lourdeur des deux logiciels, Inkarnate va super ramer, même si tu as la fibre, dès que tu vas lancer le calcul pour sortir ta carte..
- Et enfin, tout bon logiciel a sa communauté qui partage les ressources, des astuces, leurs créations et des assets téléchargeables à implémenter dans le logiciel et celle-ci compte plusieurs forums suivant les thèmes.

Je ne fais pas de pub pour ce logiciel, mais en tant qu'ex-graphiste j'en ai expérimenté beaucoup et pour la création de cartes, WonderDraft m'a paru être le meilleur rapport qualité/prix. Et pas de soucis, tu n'as justement pas à être graphiste pour l'utiliser

edit : c'est bien WonderDraft et pas "craft"
Modifié en dernier par Sissi84 le 15 nov. 2020, 18:17, modifié 1 fois.

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Nyubinette
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Message par Nyubinette »

Sissi84 a écrit : 15 nov. 2020, 11:08
Merci pour ton lien Nyubinette. Pour compléter je t'indique WonderDraft qui est celui que j'utilise.
Si tu souhaites te mettre à la cartographie voici les avantages de WonderDraft par rapport à Inkarnate :
- WonderDraft coûte une trentaine d'euros et la licence est valable 10 ans (qui sait ce qu'on aura inventé d'ici là ! )
- Il fonctionne avec un système de calque comme dans Gimp ou Photoshop
- Et surtout il est off-line et crois-moi, au regard de la lourdeur des deux logiciels, Inkarnate va super ramer, même si tu as la fibre, dès que tu vas lancer le calcul pour sortir ta carte..
- Et enfin, tout bon logiciel a sa communauté qui partage les ressources, des astuces, leurs créations et des assets téléchargeables à implémenter dans le logiciel et celle-ci compte plusieurs forums suivant les thèmes.

Je ne fais pas de pub pour ce logiciel, mais en tant qu'ex-graphiste j'en ai expérimenté beaucoup et pour la création de cartes, WonderCraft m'a paru être le meilleur rapport qualité/prix. Et pas de soucis, tu n'as justement pas à être graphiste pour l'utiliser

Merci beaucoup ! J'irais jeter un oeil :D

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Sissi84
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Message par Sissi84 »

RESSOURCE PONCTUELLE JUSQU'AU 15 MARS pour tous les auteur(e)s de Fantasy
FANTASY, RETOUR AUX SOURCES
https://fantasy.bnf.fr/fr/accueil/
La Bibliothèque nationale de France met à l’honneur jusqu’au 15 mars un genre littéraire : la Fantasy. La BnF propose une plongée au cœur du genre pour mieux le décrypter à travers un site internet :

Une découverte de la Fantasy en quatre parties :

1 – DÉCOUVRIR
Découvrez la fantasy sous un autre angle. Ces formats courts vous permettront de comprendre comment la fantasy s'empare des sujets sociétaux majeurs de son époque.

2 - COMPRENDRE
Approfondissez vos connaissances de la fantasy à travers des dossiers thématiques retraçant l'histoire du genre. Parcourez textes de référence, images et interviews et devenez incollable sur les grands récits de fantasy et ceux qui les ont inspirés.

3 - TRANSMETTRE
Téléchargez des parcours pédagogiques pour comprendre comment se constitue un univers de fantasy. Organisés autour de cinq thèmes majeurs, ces parcours proposent des activités invitant les élèves à observer, lire, parler, approfondir, jouer et écrire, en s'appuyant sur les contenus du site.

4 - UN JEU VIDÉO en ligne : Le Royaume d’Istyald
Accessible gratuitement sur le site Fantasy, retour aux sources, ce jeu d’aventure narratif et immersif propose d’explorer, à travers une série d’énigmes, un univers inspiré de la fantasy, peuplé de créatures et d’objets mystérieux.

5 - CYCLE DE CONFÉRENCES FANTASY
Ce cycle de conférences entend mettre en lumière les richesses de la fantasy et ses expressions diversifiées à travers les médias. À écouter en podcast.

Anthologie d’un genre littéraire : origine, influence et réception de la fantasy par Anne Besson.
Construire des mondes par Erwan Le Breton.
« World of Warcraft », l’incarnation d’un genre par Marine Macq et Jean Jouberton.
Le royaume d’Istyald par Florent Maurin et Anato Finnstark.
Créer un univers fantasy : l’exemple de « the witcher 3. wild hunt » par Romain Vincent, Tony Fortin et Justine Breton
« De Conan le barbare à Games of thrones » : La fantasy au cinéma par
Le roi Arthur, un mythe contemporain par Justine Breton et William Blanc

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Zoju
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Message par Zoju »

Merci pour le lien @Sissi84. La BNF est toujours une mine d'information. <3

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Sissi84
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Re: Soumettez votre lien

Message par Sissi84 »

Oui, j'espère qu'il trouvera sa place dans un rubrique adéquat.

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Noth
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Re: Soumettez votre lien

Message par Noth »

Bonjour, j'aimerai créer quelques sujets pour partager quelques ressources sur le forum :D


Un premier sur l'émission Bookmakers

Titre du sujet:

Bookmakers par Arte Radio
Sous-titre: Bookmakers écoute les écrivain.e.s détailler leurs secrets d’écriture.

Bookmakers, c'est un podcast sortant chaque mois invitant des écrivains pour qu'ils expliquent leurs techniques d'écriture. Richard Gaitet l'animateur de l'émission se concentre sur le processus de création et tout ce qui peut s'y rapporter : éléments biographiques, conditions matérielles, rôle de l'entourage.

A titre d'exemple:
Alice Zeniter explique son utilisation des vers blancs pour écrire un beau passage, Philippe Jaenada développe ses techniques de documentions et son organisation lorsqu'il écrit un livre comme la Petite Femelle, Delphine de Vigan parle de son plaisir à endormir le lecteur sur quelques lignes du quotidien pour l'assommer d'un coup de point avec un élément dramatique, jeux du rythme, réflexion sur ce qu'est la littérature, premiers romans, naissance d'une idée, vous apprendrez beaucoup en écoutant cette émission, et l'envie d'écrire n'en sera que plus forte.

https://www.arteradio.com/serie/bookmakers


Un second sujet sur les conférences de Brandon Sanderson en anglais.



Titre du sujet:

Brandon Sanderson on Writing Science Fiction and Fantasy

Contenu:

Brandon Sanderson, né le 19 décembre 1975 à Lincoln dans le Nebraska aux États-Unis, est un auteur américain de fantasy. Il enseigne, l'écriture de roman de science-fiction et d'héroïque fantaisie à l'université. C'est réservé aux anglophone malheureusement.

Le lien wikipédia sur sa bibliographie:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Brandon_Sanderson

Je vous met en direct sur le forum le lien de la vidéo d'introduction de son cours. Je précise que tout est en accès libre et gratuit.


N'oublions jamais que des règles, des techniques surtout en écriture, peuvent être apprises sans être respectée, que chaque méthode est propre à son auteur et que le mieux reste de trouver la sienne avec le temps et l'expérience, le plus important c'est de s'amuser :)


Fin des deux sujet




Voilà :)

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Cricri
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Re: Soumettez votre lien

Message par Cricri »

Merci pour ces propositions de ressources, Noth, ça a l'air super intéressant ! Peut-être qu'on peut activer le sous-titrage pour la conférence de youtube ? ça m'aide souvent à comprendre ce que mon oreille n'a pas captée...

En tout cas, tu peux créer les topics dans la Boîte à Outils, merci pour ce partage !

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Noth
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Re: Soumettez votre lien

Message par Noth »

@Cricri Oui tu as raison pour les sous-titres, j'ai rajouté l'info dans le topic. Content que ça intéresse les gens. Merci au passage pour les ressources d'écriture que vous avez tous mis sur le forum, je les utilise depuis une semaine, ça m'a donné envie de vous partager les miennes.

J'enchaine avec un nouveau sujet, des traductions amateurs du livre Invisible Ink de Brian McDonald, faites par deux copains dont j'ai eu la permission pour vous les partager. Je ne vais pas toutes les coller ici, mais voici à quoi ressemblerait le sujet.

sujet:
Brian McDonald Invisible Ink.

Contenu du sujet

Bonjour à tous, j'aimerai vous partager des traductions du livre invisible Ink écrit par Brian McDonald, ses traductions sont faites par Quentin et Nathan, deux copains venant de l'animation comme moi, ils sont content que je vous les partage.
Ce livre parle de scénario, orienté plus vers le cinéma. Il y a des choses bonnes à prendre, tout en ayant à l'esprit que la littérature est un domaine offrant plus de libertés, comme d'habitude des conseils ne sont pas des règles et chacun doit développer ses histoires personnelles etc...

Parlons un peu de Brian,
Brian Keith McDonald né en février 1965 est un scénariste américain, réalisateur, enseignant et auteur. McDonald est connu pour ses livres Invisible Ink, The Golden Theme et Ink Spots et pour le court-métrage White Face.

L'université de Washington a l'air d'avoir mis son livre à disposition en pdf , si vous voulez le posséder en papier il s'achète également sur internet.

Le livre mis à disposition:
https://courses.cs.washington.edu/cours ... urces/.pdf

Place aux traductions :) :
Spoiler
L'UTILISATION DES CLONES - PARTIE 1

"Il était une fois trois petits cochons..."

Ce que j'appelle clones a été appelé par différents noms : "personnages miroir" et "personnages reflétés" - mais peu importe comment vous les appelez, ce sont des outils très utiles au storyteller.

Un "clone" en termes d'histoire est un outil pour montrer, et non pour raconter. Les clones sont les personnages qui, dans votre histoire, représentent ce que pourrait ou devrait arriver à votre protagoniste s'il choisit de prendre un certain chemin.

Deux des trois petits cochons sont des clones. C'est grâce à l'échec des deux premiers cochons que l'on est capable d'apprécier et de mesurer le succès du dernier cochon. Ceci est une utilisation très simple des clones, et c'est l'une de ses utilisations les plus évidentes.

Mais les clones existent également dans les histoires plus complexes. Dans Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, le personnage de Gollum est utilisé pour montrer ce qui pourrait arriver à Frodon si jamais il se laissait séduire par le pouvoir de l'anneau magique. Tout comme dans l'histoire des trois petits cochons, nous mesurons le succès d'un personnage en le comparant à l'échec d'un autre personnage.

Dans Tootsie, la femme qui est l'objet du désir de Dustin Hoffman sort avec un coureur de jupons. Dans l'une des scènes, Dustin, déguisé en femme, fait face au coureur de jupons et lui dit qu'il comprend ses techniques de drague bien mieux qu'il ne le pense. Ceci est un moyen pour Dustin Hoffman de se voir, de se confronter et de se faire face à lui-même.

La série télé Urgences fait une utilisation très efficace des clones. Très souvent, un personnage principal a un problème qui est reflété par un patient. Si jamais l'un des docteurs a un problème avec l'alcool, par exemple, il va se retrouver à traiter d'un patient atteint du même problème. Avec ça, le personnage, et nous-mêmes, spectateurs, comprenons ce qui pourrait se passer si jamais le personnage du docteur décidait de continuer à boire.

Pour en revenir au Magicien d'Oz, les trois compagnons de route de Dorothy sont des clones. Tout comme Dorothy, ils sont à la recherche de quelque chose qu'ils possèdent déjà. Avoir des clones dans votre histoire est un moyen de dramatiser des idées - encore une fois : un moyen de montrer plutôt que de raconter. Comme je l'ai dit avant, les spectateurs voient que le personnage de l'Epouvantail a un cerveau dès la toute première scène, et ceci est répété tout au long de l'histoire. Peut-être vous souvenez-vous de cette ligne de dialogue : "Ne pleure pas, tu vas encore rouiller" (adressée à l'Homme de fer). Hmm, il s'avère que l'Homme de fer a bien un coeur, après tout.

L’UTILISATION DES CLONES – PARTIE 2

John Steinbeck utilise plusieurs clones dans son roman Des souris et des hommes. L’armature de l’histoire est que les gens ont besoin de compagnie. Cette armature est à la fois dramatisée et exprimée directement dans le texte.
Si ça fait longtemps que vous n’avez pas lu Des souris et des hommes, je vous suggère de le relire. C’est un roman extrêmement bien construit et pensé. Steinbeck sait ce qu’il veut dire et le répète tout le long de son récit, encore et encore, de différentes manières. Et il donne au lecteur matière à penser en jouant sur l’émotion.

Dans l’histoire, George et Lennie sont deux ouvriers migrants qui voyagent et travaillent ensemble. Lennie, mentalement handicapé, pose de nombreux problèmes à George. Mais l’amour de ce dernier pour Lennie et son besoin de compagnie sont pour lui plus forts que tout. Les autres personnages en viennent même à remarquer ô combien il est étrange que ces deux-là voyagent ensemble.

L’une des premières choses qui arrive dans l’histoire est la suivante : George découvre que Lennie prend soin en secret d’une petite souris qu’il cache dans sa poche. Lennie est un homme massif qui n’a pas conscience de sa propre force, si bien qu’il tue la souris par accident. Lennie apprécie la compagnie d’innocents petits animaux et voudrait vraiment, un jour, avoir des lapins et s’occuper d’eux.

Quand les deux amis arrivent au ranch où ils sont supposés travailler, ils rencontrent entre autres la femme du patron. Celle-ci flirte souvent avec les employés du ranch parce que son mari ne prête pas attention à elle – elle a un besoin presque vital de compagnie.

Sur ce baraquement, il y a aussi un vieux monsieur avec son vieux chien. Les autres employés trouvent que ce chien est inutile, en fin de vie. Un homme, Carlson, suggère au vieux monsieur d’achever le chien car, comme il le dit, « Il n’a plus de dents. Il est tout plein de rhumatismes. Il n’peut plus te servir à rien. »
La scène se poursuit tandis que Candy, le vieux monsieur, proteste. Mais Carlson s’accroche à son idée : selon lui, il faut tuer ce chien.

Candy jeta autour de lui un regard malheureux.
- Non, dit-il doucement, non, j’pourrais pas faire ça. Y a trop longtemps que je l’ai.
- Sa vie n’est pas drôle, insista Carlson. Et il pue comme tous les diables. J’vais te dire. C’est moi qui le tuerai à ta place. Comme ça, t’auras pas à le faire.
Candy sortit ses jambes de dessus le lit. Nerveusement, il frottait les poils blancs de ses joues.
- J’suis si habitué à lui, dit-il doucement. J’l’ai depuis qu’il était tout petit.
- C’est pas être bon pour lui que de le garder en vie, dit Carlson. Ecoute, la chienne de Slim vient justement d’avoir des petits. J’suis sûr que Slim t’en donnerait un à élever, pas vrai, Slim ?
Le roulier avait observé le vieux chien de ses yeux calmes.
- Oui, dit-il, tu peux avoir un des chiots, si tu veux.
Il sembla, d’une secousse, reprendre le libre usage de sa parole.
- Carl a raison, Candy. Ce chien n’peut même plus rien faire pour lui-même. Si je deviens vieux et infirme, j’voudrais que quelqu’un me foute un coup de fusil.
Candy le regarda d’un œil désespéré, parce que les paroles de Slim avaient force de loi.
- Ça lui fera peut-être mal, suggéra-t-il. Ça n’m’ennuie pas de prendre soin de lui.
Carlson dit :
- De la façon que je le tuerai, il ne sentira rien. Je mettrai le fusil, juste ici – il montra du bout de son pied – droit dans la nuque. Il aura même pas un frisson.
[…]
A la fin, Carlson dit :
- Si tu veux, j’le soulagerai de ses peines à l’instant même, le pauvre diable. On n’en parlera plus. Il ne lui reste plus rien. Il peut pas manger, il peut pas voir, il peut même pas marcher sans que ça lui fasse mal.
Candy dit avec un peu d’espoir :
- T’as pas de fusil.
- Avec ça. J’ai un Luger. Ça ne lui fera pas mal.
Candy dit :
- Demain, peut-être. Attendons à demain.
- J’vois pas de raison, dit Carlson.
Il se dirigea vers son lit, tira son sac qui se trouvait dessous, et en sortit un pistolet Luger.
- Finissons-en, dit-il. On ne pourra pas dormir avec cette puanteur autour de nous.
Il fourra le pistolet dans sa poche de derrière.
Candy regarda longuement Slim dans l’espoir qu’il soulèverait quelque objection. Et Slim n’en fit aucune. Candy, découragé, finit par dire, doucement :
- Alors, c’est bon… Emmène-le.
Il n’abaissa même pas ses regards vers le chien. Il s’étendit sur son lit, croisa les bras derrière la tête et contempla le plafond.
Carlson sortit une petite courroie de sa poche. Il se pencha et la passa autour du cou du chien. Tous les hommes, sauf Candy, le regardaient.
- Viens, viens, mon vieux, dit-il doucement.
Et, en manière d’excuse, il dit à Candy :
- Il ne le sentira même pas.
Candy resta immobile et ne répondit rien. Il tordit la courroie .
- Allons, viens.
Le vieux chien se leva avec effort et suivit, d’un pas raide, la laisse qui le tirait doucement.

Carlson emmène le vieux chien dehors pour le tuer, tandis que le vieux monsieur, allongé sur son dos, contemple le plafond. Après un temps atrocement long, un détonation retentit dans le lointain. Candy se tourne alors lentement sur le côté, face au mur, et reste silencieux.

On voit bien à quel point ce vieux chien puant comptait pour Candy. Le chien et le vieux monsieur sont des clones de Lennie et George.

Comment savoir si c’était l’intention de l’auteur et que je ne lis pas simplement entre les lignes ? Eh bien, un moyen de le savoir est la répétition de l’armature. Celle-ci est dramatisée encore et encore. La scène où ils tuent le chien du vieux monsieur est admirablement bien écrite, mais ce qui la rend inoubliable est qu’elle rappelle au spectateur l’armature de l’histoire, en faisant appel à ses émotions.
Spoiler
LA DOULEUR RITUELLE - PARTIE 1

"Tout le monde souhaite aller au paradis, mais personne ne souhaite mourir."
- paroles d'une chanson de blues

Il y a quelques années, alors que je travaillais sur un spec script qui parlait de gangs, j'ai fait la visite d'une école de quartier et j'ai demandé aux élèves comment fonctionnaient les gangs. L'une des choses que j'ai découvert, c'est que, pour être accepté dans un gang, il fallait passer une épreuve. Cette épreuve consistait à accepter de se laisser battre et frapper par les autres membres du gang pendant un temps donné, qui pouvait aller de deux à cinq minutes. Si vous réussissiez, vous deveniez un membre du gang.

Ca m'a semblé si barbare ! Je ne comprenais pas comment on pouvait accepter de se laisser abuser de la sorte.

Quelques années après cela, j'étais en pleine écriture d'une BD qui avait pour personnage principal un aborigène australien. En faisant des recherches, je suis tombé sur un article qui parlait d'un tribu qui avait pour rituel d'initiation à l'âge adulte le fait d'arracher une ou deux dents à des adolescents.

Ca m'a ramené quelques années plus tôt, quand un bon ami à moi faisait partie d'une association. Je n'aurais jamais pu me laisser humilier comme il l'a fait pour rejoindre l'association.

J'ai donc commencé à voir dans tout ça un lieu commun - des groupes d'hommes ou de garçons qui avaient tous un rite d'initiation barbare pour rentrer dans un cercle. Ca n'a pas l'air d'être quelque chose que l'on doit apprendre ; ça a l'air de faire partie intégrante d'un comportement.

Plus tard, je discutais avec un prêtre-sorcier africain qui vivait dans mon voisinage, et il commença à me parler de la cérémonie de passage à l'âge adulte dans son village. Il me raconta que dans le monde entier, de nombreuses tribus avaient des cérémonies similaires, et que toutes comprenaient ce qu'il appelait la "douleur rituelle", le "rituel de la douleur". Parfois, c'était un rituel de scarification ou de tatouage. Parfois, il fallait chasser tout seul une bête féroce. D'autres fois encore, il fallait pouvoir survivre seul dans la forêt. Pour certaines tribus, c'était la circoncision. Le sang, ou le fait de saigner, faisait presque toujours partie du rituel. Comme le disent les membres d'un gang de rue, "Pour rentrer, tu dois saigner ; pour sortir, tu dois saigner". Ce qui veut dire que pour rentrer ou sortir d'un gang, on doit se soumettre à la douleur.

Dans tous les cas, ces rituels semblent avoir pour but d'affaiblir et de détruire les individus pour pouvoir les transformer, les faire passer du monde de l'enfance au monde adulte. A la fin du rituel, ils sont considérés comme de vrais membres du groupe, pouvant jouir à leur tour des mêmes droits, privilèges et responsabilités qu'un adulte déjà membre.

J'ai demandé au prêtre-sorcier ce qu'il en était des femmes. Il m'a dit qu'en général, les femmes ne se soumettent pas à ce genre de cérémonies, car elles ont déjà ce saignement naturel et régulier qui signifie leur transformation de filles en femmes. De plus, elles saignent et ont souvent mal lorsqu'elles perdent leur virginité. Et nous savons tous que lorsqu'une femme donne vie à un enfant, elle souffre beaucoup, et ceci, sans aucun doute, peut la transformer.

J'ai commencé à penser à cette idée de douleur rituelle en termes d'histoire et de storytelling. Le deuxième acte est une sorte de rituel de la douleur qui va transformer et changer votre personnage. Normalement, au début de l'histoire, votre personnage a ce qu'on appelle un "défaut fatal". Votre personnage va devoir apprendre quelque chose au cours du récit avant qu'il puisse être transformé en une personne meilleure et plus mature.

Qu'est-ce que le grand frère d'Elliot lui dit dans E.T. ? "Quand est-ce que tu vas enfin grandir et apprendre à respecter les sentiments des autres ?"

Nous sommes tous résistants face au changement. Il existe une vieille chanson de blues qui contient les paroles suivantes : "Tout le monde souhaite aller au paradis, mais personne ne souhaite mourir".

Il est plus que probable qu'il y ait en vous quelque chose que vous voudriez changer, ou que vous devriez changer. Mais c'est trop difficile à faire, n'est-ce pas ? Je ne sais pas pourquoi le monde marche de cette façon, mais les choses que l'on devrait faire sont toujours les plus difficiles à faire. Ainsi, nous nous engageons que très rarement sur la voie du changement. Ceci est vrai de vos personnages, également.

Dans Toy Story, Buzz l'éclair refuse de croire qu'il est un jouet et non un ranger de l'espace. Woody, quant à lui, doit apprendre à partager l'affection de son propriétaire avec Buzz. Quand vous reverrez le film, vous remarquerez que cette transformation n'est pas facile pour eux. Mais quand enfin ils changent, vers la fin du film, ils sont tous les deux devenus de meilleures personnes.

Dans Toy Story 2, Woody court le danger d'être remplacé et rencontre Jesse, qui lui raconte ce à quoi son futur pourrait ressembler. C'est une expérience douloureuse pour eux deux, mais ils réalisent aussi qu'ils ont chacun de la valeur.

Comprendre comment fonctionnent les histoires a permis à Pixar de réaliser l'une des rares suites qui soit aussi bonne que l'original. John Lasseter et les gens à Pixar comprennent l'art du storytelling aussi bien que n'importe qui. Etudiez leurs films.

Prenez un films comme Les dents de la mer : prenez un homme qui a peur de l'eau, et confrontez-le à la douleur rituelle d'avoir à affronter un requin. Ce rituel de la douleur va le transformer et le délivrer de sa peur.

LA DOULEUR RITUELLE - PARTIE 2

Avec Terminator, James Cameron a pris ce qui aurait pu devenir un petit film de série B et en a fait un succès surprise au box-office. Il a placé le personnage de Linda Hamilton, Sarah Connor, dans la douleur rituelle d’être poursuivie sans relâche et presque tuée. A la fin du film, elle est tranformée en une femme qui comprend que sa vie a de l’importance. Cette expérience a également fait d’elle une femme plus forte, et elle semble moins effeminée. Elle a grandit.

Dans Terminator 2, c’est Sarah Connor elle-même qui devient le Terminator. C’est elle qui essaye de tuer un homme pour quelque chose qu’il fera dans le futur. A travers le rituel de la douleur, elle se rend compte qu’elle est devenue la chose même qu’elle hait.

Dans Aliens, le personnage de Sigourney Weaver, Ripley, est hantée par des cauchemards peuplés par la créature à qui elle a échappé dans le premier film. A travers la douleur rituelle d’avoir à combattre ces créatures une nouvelle fois, elle se libère de ses cauchemards et retrouve goût à la vie.

Billy Wilder comprenait si bien le pouvoir de la transformation de personnage que lorsque l’American Film Institute dévoila sa liste des 100 meilleurs films de tous les temps, quatre étaient de lui.

Dans Boulevard du crépuscule de Wilder, le personnage de Joe Gillis, un scénariste hollywoodien sans travail, trouve un peu de sécurité lorsqu’il devient le domestique d’un ex star du cinéma. Il devient littéralement son animal de compagnie. En fait, la première fois qu’ils se rencontrent, le chimpanzé de la vieille star vient tout juste de mourir. Ce n’est pas un hasard si c’est directement après cet incident que Joe Gillis s’installe dans la maison de la femme. A un moment du film, la femme habille Joe d’un smoking - parfois appelé l’habit du singe. C’est à travers la douleur rituelle d’être un domestique que Joe Gillis apprend que le fait de posséder une piscine n’est pas un prétexte pour renier ses principes.

Le thème du reniement apparaît souvent dans les films de Billy Wilder. Dans La Garçonnière, Jack Lemmon joue un homme qui, dans le but de grimper les échelons de la compagnie à laquelle il travaille, prête son appartement à des cadres et des directeurs de sa compagnie. Parfois, à cause de cela, il se trouve dans l’impossibilité de rentrer dans son appartement et doit dormir dans le parc. Bien évidemment, il apprend au fil du récit à ne pas se laisser marcher dessus et à rester fidèle à ses principes.

Toujours dans La Garçonnière, Shirley Maclaine joue une femme qui a une relation avec l’un des directeurs mentionnés ci-dessus. L’idée de se renier, ou de se prostituer, est évidente lorsque le directeur, n’ayant pas eu le temps d’acheter un cadeau de Noël à sa maîtresse, tend à Shirley un billet de 100 dollars en guise de présent. C’est à travers la douleur rituelle d’être traitée comme moins que rien que Shirley apprend à être digne d’elle-même, assez pour partager la compagnie d’un homme qui lui sera entièrement dévoué.



LA DOULEUR RITUELLE - PARTIE 3

La Garçonnière a deux personnages qui changent, mais ils apprennent tous deux essentiellement la même leçon.


Comme le changement n’est jamais facile et que c’est quelque chose face auquel on résiste toujours, il est de votre devoir en tant que storyteller d’exercer sur vos personnages autant de pression que possible. Vous devez les coincer, les menoter, et les forcer à changer. Et faites en sorte que ça soit aussi douloureux que possible. Amenez vos personnages à la limite de la mort physique ou émotionnelle si vous le pouvez. Votre protagoniste sera jugé par l’ampleur de la douleur et des obstacles qu’il va subir, donc n’y allez pas de main morte : faites-le souffrir.

Ceux qui croient en la réincarnation pensent que nous mourons et resuscitons jusqu’à ce que l’on apprenne ce qui nous a été destiné à apprendre sur Terre. Quand enfin nous atteignons la sagesse, nous accédons à un niveau plus élevé d’existence. Nous sommes récompensés. Mais on n’a pas besoin de croire en la réincarnation pour voir cette idée à l’oeuvre : la vie de tous les jours suffit. Beaucoup d’entre nous connaissent des gens qui répètent encore et encore les mêmes erreurs dans leur vie. Il se peut, par exemple, qu’ils ne cessent de sortir avec des gens qui leur manquent de respect. Tant qu’ils ne se rendent pas compte que c’est eux-mêmes qui se font subir ça, ces gens-là ne seront jamais heureux. Ils n’obtiendront jamais de récompense.

Un jour sans fin est un parfait exemple de ce concept, en termes d’histoire. Dans un certain sens, Bill Murray renaît chaque jour. A un moment, il essaie même de se tuer pour sortir de ce cercle infernal, mais ça ne marche pas. C’est seulement lorsqu’il commence à s’intéresser à des choses extérieures à lui-même, et devient du coup une meilleure personne, qu’il peut enfin atteindre sa récompense. Après cela, il accède à un nouvel état d’existence, mieux que le précédent.

Un personnage sait quasiment toujours ce qu’il veut, mais très rarement ce dont il a besoin. Généralement, à la fin d’une histoire, le personnage est très proche d’obtenir ce qu’il veut, mais choisit le besoin à la place. Par exemple, dans Casablanca, Bogart obtient la fille à la fin - la seule et unique chose qu’il ait voulu pendant toute l’histoire. Mais Bogart dit à la fille de partir avec son mari : il a besoin d’oublier le personnage d’Ingrid Bergman. Quand il s’accroche trop fermement à ce qu’il veut, Bogart est un homme plein d’amertume et égoïste. Il prononce même la phrase : «Je ne risque ma peau pour personne.» A la fin du film, il risque sa peau pour s’assurer que la femme qu’il aime puisse partir avec son mari. Nous savons qu’il est devenu une meilleure personne. Il a grandit.

Dans La Garçonnière, Jack Lemmon parvient à obtenir la promotion après laquelle il courait depuis le début de l’histoire. Mais à présent, il a appris à rester digne et refuse la promotion. Il a grandit. Ce geste lui permet d’obtenir sa vraie récompense : la femme qu’il aime.

Dans E.T., Elliot souhaite que son ami reste avec lui, mais il l’aide en fait à rentrer chez lui. Il place les besoins de son ami avant les siens. Elliot souffre à cause de ça, ça le fait pleurer, mais il sait que c’est la meilleure chose à faire. Elliot grandit et est transformé en une meilleure personne grâce au rituel de la douleur.

La plupart des spectateurs, en regardant E.T., ne savent pas qu’ils assistent à la transformation d’un personnage d’enfant égoïste à celui de réel être humain qui se soucie du bien des autres, mais une chose est sûre, c’est qu’ils ressentent cette transformation.

Le rituel de la douleur veut dire détruire un aspect de la personnalité d’un personnage, à travers la douleur, pour faire place à un autre aspect, à quelque chose de nouveau.

La transformation de personnage est l’un des outils les plus puissants de l’art du storytelling, et vous feriez bien de l’inclure dans votre travail.

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