J'ai fini par trouver une histoire qui n'a pas été citée dans ce jeu, du moins à ma connaissance :
Bien sûr, j'ai modifié le prénom.A la fin de la séance, Bluette se lève, remet son peignoir et se dirige vers la pièce qui sert de vestiaire. Elle se change, refait son chignon, reprend son apparence ordinaire et sourit dans le miroir. Lorsqu’elle quitte la pièce, l’un des artistes l’attend dehors. Il veut lui parler. Elle hésite. Il vaut tout de même mieux ne pas trop fréquenter ces jeunes qui la dessinent nue. Mais en même temps, elle est intriguée. Il la regarde curieusement, comme s'il cherchait à voir au-delà, à lire son visage. Cet air affecté d'artiste qui s'y connaît l'agace et la flatte en même temps. Cela lui rappelle le temps des galants et soupirants maladroits dans leur assurance qui évoluaient autour d'elle comme des satellites. Bluette était très belle dans sa jeunesse avec son teint mat, ses grands yeux noirs ornés de très longs cils et ses sourcils parfaits. La cascade de jais de ses cheveux s’est couverte d’écume mais on perçoit encore sous cette blancheur argentée l’ombre épaisse de la chevelure de sa jeunesse. Une beauté qui a muri sous le polissage des ans plutôt que de s'être affaissé sous son poids. Il lui explique qu’à côté du dessin, il fait aussi de la photographie et qu’il voudrait qu’elle pose pour lui. Qu’elle l’inspire. Qu’il voit déjà une magnifique série de photographies qui pourrait lui servir de projet pour son travail final de diplôme. Elle le trouve exalté mais amusant. Et elle refuse. La photographie, c’est un pas trop loin au-delà de la limite de la décence. Il insiste un peu puis lui donne sa carte, au cas où elle changerait d’avis. Elle prend la carte par politesse et lui souhaite le bonsoir.