Pour le nouvel extrait, le voici :
Une chose humide poussa RATON, qui grommela, les yeux toujours fermés.
— Debout, princesse. Il fait jour.
Princesse ? Hum, ça devait vouloir dire qu’aujourd’hui, RATON était une fille. Après une brève consultation avec elle-même, elle approuva le sentiment.
Mais c’était à peu près la seule chose qui avait du sens, ce matin. Son vieux corps était dans un état minable, mais pas assez pour qu’elle soit à la limite de devenir un cadavre. Elle sentait de l’herbe sous ses fesses, des cailloux et des racines dans son dos, une odeur désagréable d’écurie et de bave séchée, de l’humidité dans ses fringues … le top du confort, quoi !
Elle ouvrit les yeux, et les écarquilla avec horreur. Non seulement elle n’avait pas rêvée l’existence du ANIMAL qui parle, mais elle ne l’avait pas hallucinée non plus, parce qu’il était toujours là, bien réel, penché à quelques centimètres de son visage. Il mâchonnait une poignée d’herbe dans les lueurs du matin comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, et pas l’invasion la plus désagréable que RATON ait vécue depuis longtemps.
— L’espace personnel, tu connais ? pesta-t-elle.
— J’me fais chier. Et tu ronflais.