À quoi ressemblent vos plans ?

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Renarde
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par Renarde »

Team plan que je ne suis pas :DD

En gros, j'essaie de me forcer à faire un plan assez grossier pour me rassurer, et ensuite, je change en fonction de la vraisemblance de mon récit (lorsque je connais mieux mes personnages et que certaines réactions ne sont plus crédibles avec mon idée de départ).

La méthode des post-it fonctionne bien. Tu peux réorganiser, ajouter, enlever au fur et à mesure du récit et cela aide à garder une ligne directrice.

Donc en résumé : mon point de départ et mon arrivée varient peu, par contre le chemin emprunté est parfois plus sinueux que prévu ;)

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Fannie
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par Fannie »

Quand j'écris une nouvelle, c'est l'improvisation totale. L'histoire prend forme au fur et à mesure que j'écris. Comme je suis toujours à la bourre, je n'ai pas le temps de rééquilibrer les proportions après coup. Donc souvent, ça démarre un peu lentement et ça s'accélère, je dois laisser tomber des idées en chemin et m'efforcer de trouver une fin qui ne soit pas trop abrupte (puisqu'en général, il y a une longueur à ne pas dépasser).

Pour des textes plus longs, j'essaie de déterminer une structure générale, mais on est bien loin de la création d'univers, de l'ossature de l'histoire, etc. D'ailleurs, je ne suis pas le sacro-saint schéma narratif. Les histoires d'enjeux, d'éléments perturbateurs, de résolution de l'intrigue, etc. ne me parlent pas et ça m'effraie un peu de ne rien avoir de tout ça. (C'est pour ça que dans mes histoires, il ne se passe pas grand-chose. :laughing: )

Je ne sais pas si on peut appeler ça un plan, mais je travaille avec plusieurs documents. J'ai une chronologie sur un tableur pour être sûre que tout s'emboîte et que l'âge des personnages corresponde aux événements.

J'ai des notes dans un traitement de texte où je me raconte en langage parlé toutes les idées qui me viennent, puis je tente de les trier. Parfois il y a des doublons, parfois des éléments incompatibles, que je m'efforce de corriger. En général, les personnages évoluent (en fait non, c'est plutôt moi qui apprends à les connaître) et ils font évoluer l'histoire, ce qui rend caduque une partie des idées que j'ai écrites précédemment.

J'ai aussi des scènes éparses : quand des idées précises de scènes me viennent à l'esprit dans le désordre, je les mets là en attendant de pouvoir les insérer dans l'histoire.

Quand j'ai une idée globale de ce que je veux raconter, je tente de répartir les événements dans un certain nombre de chapitres. (Une phrase par événement).

J'ai également un document de brouillons pour les scènes en chantier (celles dont la construction est plus laborieuse). J'écris une introduction où je récapitule les idées et me donne des consignes, où je me fais des suggestions et me pose des questions à propos des éléments qui n'ont pas encore pris forme, puis une deuxième partie qui est le premier jet de la scène elle-même.

Quand j'ai rédigé un chapitre complet, ce n'est déjà plus vraiment un premier jet.

Chez moi, ce sont les personnages qui tissent le récit. Ce n'est pas une histoire que je construirais et où je placerais les personnages dont j'ai besoin.

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Mathilde Blue
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par Mathilde Blue »

C'est très intéressant cette discussion !

En ce qui me concerne, ma méthode de travail a évolué au fil des romans. Les deux premiers je ne planifiais quasiment pas : j'avais les grandes lignes directrices en tête et je laissais ensuite l'histoire se dessiner au fur et à mesure de l'écriture. J'ai eu un gros tournant avec mon troisième roman à cause de sa structure narrative particulière (construite sur deux lignes temporelles qui alternaient) où je me suis retrouvée à faire un plan avec un tableau Excel pour vérifier que tous les chapitres s'emboitaient bien les uns avec les autres, parce que ça aurait été un peu complexe de me rendre compte à la fin qu'en fait ça n'allait pas x)

Depuis, je fais des dossiers préparatoires où je pose le contexte de l'histoire et de l'univers (j'écris de l'imaginaire), où je pose quelques lignes sur les personnages surtout sur leur passé, leurs objectifs et leurs besoins, mais je ne fais pas de ficher personnage à proprement parler en revanche. Et enfin je fais un synopsis de travail pour l'intrigue, pas forcément avec un découpage par chapitres, mais où je déroule toute l'intrigue sur six ou sept pages. Ça m'a permis de densifier mes intrigues et de m'assurer qu'il n'y avait pas d'incohérence ou d'intrigue inaboutie notamment ! Ce qui ne m'empêche pas de développer mon synopsis de travail au fur et à mesure de l'écriture pour ajouter des détails, densifier des éléments, etc !

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Nanouchka
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par Nanouchka »

:o :dizzy: :astonished:

Merci @EryBlack pour ce sujet si chouette.
Tellement magique de voir toutes ces méthodes de plans.

@Nothe, j'ai adoré ton plan pour Euphrosyne, typiquement ces deux paragraphes donnent envie de passer à la rédaction, ils suggèrent plein de choses, c'est comme des cadeaux encore emballés sous le sapin. Ça va clairement tournicoter dans ma tête jusqu'au jour où j'écrirai mon prochain plan, et m'inspirer du point de vue de la rédaction du plan, parce que le tien est tellement... libre.

@Zlaw, fascinée par ta méthode, qui ne pourrait jamais fonctionner pour moi, mais qui est magnifique d'un point de vue d'assurer la cohérence. :astonished:

Mi grano de sal :

--> J'étais team jardin au soleil jusqu'à ce roman. J'avais fait des micro-plans dans le passé, mais j'adorais découvrir l'intrigue à la rédaction, et je n'en démordais pas... jusqu'à Verticales de mémoire. Pendant l'écriture, je me suis rendu compte que l'intrigue ne tenait pas, et que c'était trop tard pour remonter la barque. Ça prenait l'eau de partout, et c'était hyper triste, parce que j'ai consacré tant de temps à ce roman. (Je l'ai fini quand même, et là je le retravaille dans l'espoir de trouver des solutions pour le rafistoler, que l'histoire que je raconte tienne quand même.) Bref. Suite à ce naufrage, j'ai compris que pour raconter des aventures dans des contrées imaginaires, j'allais avoir besoin de documents préparatoires.

--> J'ai commencé par créer des pays d'un monde, et identifier des histoires qui pourraient s'y dérouler. Puis, j'ai écrit des scènes à partir des différentes voix qui avaient émergé. J'ai établi leur parcours, noté qui existerait dans chaque tome, et choisi par qui je voulais commencer.

--> Après, j'ai fait la même méthode que Dragonwing, grosso modo : intrigue générale, déconstruction, et une phrase par scène. Collé tous mes post-its sur le mur, et passé des jours à les changer d'ordre.

--> Une fois que l'ordre semblait correct, j'ai recopié ma liste de scènes sur l'ordinateur, et j'ai étoffé pour avoir l'intention, et les graines que je plantais pour la suite. Et en fait, j'ai eu envie de faire lire à cette étape-là, pour m'assurer que tout était : compréhensible, rythmé, cohérent, intéressant. Du coup, j'ai rédigé "correctement" pour que ce soit le plus simple et agréable à lire possible.

--> Les remarques que j'ai reçues m'ont amenée à écrire des tonnes de pages de réflexions dans mon journal de bord du roman, et à compléter mon encyclopédie du monde imaginaire. Suite à quoi, munie de plein de nouvelles informations, j'ai fait une liste de tout ce que je voulais modifier, et puis j'ai corrigé le plan petit à petit. (Il se trouve qu'il a mystérieusement doublé de volume pendant cette partie du processus, bon.)

--> Et enfin, la rédaaaaaaaction. J'avais peur de m'ennuyer, et en fait pas du tout. J'aime bien l'image de Zlaw sur l'escalade : d'avoir tracé ma route avant ne m'empêche pas maintenant de ressentir l'adrénaline de la montée, et le vent, et le soleil. Et je suis d'accord sur l'aspect confort. J'ai l'impression de pouvoir profiter à fond de ma rédaction pour m'attarder sur les détails, les sensations, pour vivre la scène à travers les yeux de mes personnages, ressentir l'action et me la couler douce. Ne pas être dans le cerveau, mais plus dans une forme de flow en fait.

Et du coup, je repartage ici le plan du premier chapitre de La Traversée des Funambules :
Spoiler
1. D / L'expulsion
-> Où Diane reçoit une notice de démigration, cherche un emploi au port, et se fait expulser.
◊ Ça fait longtemps que Diane ne peut plus piffrer son patron, un arrogant capitalin qui passe son temps à l’humilier, mais ce n’est pas pour ça qu’aujourd’hui elle manque à tous ses devoirs de réceptionniste exemplaire. C’est à cause de la lettre qu’elle a trouvé dans la boîte aux lettres ce matin, et qu’elle n’a pas besoin d’ouvrir pour en connaître le contenu : ça fait des années qu’elle redoute son arrivée. Le seuil du gouvernement apparaît nettement sur le coin gauche. Son permis de séjour est arrivé à expiration, et si elle veut rester, elle devra prouver que personne d’autre qu’elle ne peut y faire son travail. Autant dire qu’elle peut commencer à préparer ses valises.
◊ Comme chaque jour après le travail, Diane part sillonner le port à la recherche d’un poste. Elle connaît tous les capitaines, matelots et douaniers, tous les troquets, marchands et voleurs. Certains la traitent avec pitié, d’autres avec une forme d’admiration pour sa ténacité sans faille. Les arts marins s’enseignent en famille, ou en guilde, et Diane aurait dû l’apprendre de son père, mais il est parti explorer le monde sans le reste de sa famille, et il ne lui a appris avant l’absence que trois noeuds et six vents. Personne n’a le temps de la former, elle n’a pas d’argent pour payer quelqu’un pour le faire, et elle ne peut pas embarquer tant qu’elle n’aura pas les compétences de matelot. Elle essaye donc depuis des années de se faire embaucher par un commissionnaire. Les expéditions sont en général de marchands (elle n’a jamais rien compris aux chiffres, et c’est une caste fermée) ou de militaires et ambassadeurs (une élite qui lui a ri au nez immédiatement). Elle a tenté de se faire recruter, est allée toquer à toutes les ambassades, les ministères, a interrompu des dîners de gens importants, et a même fait une scène qui se raconte encore dans un restaurant prestigieux. N’a jamais rien obtenu d’autre qu’une menace de se faire renvoyer dans son patelin illico si elle ne se tenait pas à carreau. Aucun moyen de briller, mais pas le droit de rester si elle ne se distingue pas. Coincée. Impuissante. Perdante.
◊ En arrivant au port, elle passe devant un artiste aquatique entouré d’une foule : comme c’est une période de sécheresse, ils ont la cote. Diane se demande : est-ce qu’ils ne seraient pas plus utiles dans les champs qu’ils pourraient irriguer ?
◊ Elle voit également des étals, dont un d’objets à l’effigie de dragons. Elle lève les yeux au ciel : l’hypocrisie de ces foules qui célèbrent la victoire dans la guerre contre les dragons, font mine de vénérer la Couronne, mais en cachette remplissent leur maison de décorations en écailles. Les dragons n’ont jamais rien apporté de bon. La Couronne a beau avoir du mauvais, elle a apporté la paix.
◊ Diane parcourt les cafés avec l’espoir de trouver l’équipage du navire Les Funambules. Le capitaine Oren lui avait dit de venir la voir si elle avait besoin d’aide urgente. Elle demande à plusieurs serveurs, et obtient confirmation qu’ils ne sont pas encore rentrés de leur dernière expédition, même si personne ne s’accorde sur où ils sont ou ce qu’ils font. Diane adore comme ils sont discrets, insaisissables, comme à la fois tout le monde les connaît et les apprécie, mais en même temps personne n’est ami avec eux : ils maintiennent une distance, ne font pas la fête au port, passent presque tout leur temps sur le navire. Ils sont comme des spectres, des gens qui n’existent pas tout à fait. Et Oren est un des rares capitaines qui n’a jamais fait de sous-entendu graveleux lorsqu’elle l’a supplié de la laisser embarquer.
◊ Pendant cette tournée du port, elle tient sa lettre gouvernementale à la main, comme une sentence de mort. Certains se détournent, gênés, c’est comme avoir la lèpre, d’autres expriment leurs condoléances et proposent de lui payer un coup. Quelqu’un, enfin, lui parle d’un entretien d’embauche à l’Académie : elle n’est pas académicienne, elle, justement ? Elle dit que oui, même si ce n’est pas tout à fait vrai, car elle a suivi le cursus mais n’a pas obtenu son diplôme. (Est-ce qu’elle a suivi la formation mais n’a pas le diplôme ? Parce qu’il faut travailler sa spécialité, et qu’elle ne pouvait pas révéler qu’elle était myfyr sans se recenser auprès du gouvernement, et donc dénoncer indirectement sa mère et sa grand-mère.)
◊ Avant que les bureaux ne ferment, Diane se rend dans l’Ancienne Base, où d’immenses bâtiments militaires ont été reconvertis en centres administratifs. Au centre du complexe, un temple gigantesque, le Centre des Tributs, reçoit les taxes, à droite des habitants de la capitale Arroyos, et à gauche des provinciaux. Diane, elle, continue jusqu’à l’Office de Migration, où tout le monde dans la longue file d’attente tient la même enveloppe qu’elle. Pour résider à Arroyos, la capitale d’Ilyn, il n’y a que deux façons : payer une taxe de séjour exorbitante, que seuls les nobles et les escrocs peuvent se permettre, ou faire partie des Exempts, les travailleurs dispensés de tout impôt à condition de se rendre indispensables au bon fonctionnement de la ville. Ce statut est révisé chaque année, et peut être renversé sans justification ni préavis.
◊ Lorsque c’est enfin son tour, Diane parle de l’entretien d’embauche à l’Académie, où elle a de très bonnes chances d’obtenir un travail exceptionnel. L’employée répond qu’elle pourra faire appel si elle l’obtient. Pour le moment, l’expulsion est validée. Elle a une semaine pour quitter la ville. Si elle n’obéit pas, elle sera mise sous fer, démigrée chez elle, et ne pourra plus jamais revenir dans la capitale, hormis pour payer sa taxe marnée une fois par an.

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Audrey Lys
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par Audrey Lys »

Zlaw a écrit : 24 oct. 2022, 19:01
Vos deux réponses me font penser qu'on doit avoir l'air beaucoup plus organisé(e)s qu'en réalité, avec nos plans. xD Je ne peux bien sûr pas parler pour tout le monde, mais pour ma part, je confirme que le plan est réellement une phase de préparation, et qu'il part aussi de très peu de choses et se construit au fur et à mesure. Là où tu vas te laisser guider au fil de l'écriture de point en point, Eryblack, j'ai besoin d'avoir ses marqueurs à l'avance, comme les piquets d'un grimpeur. Tu es plus escalade sauvage, c'est bien aussi. Mais au final, la construction se passe dans un ordre similaire, je pense. Au début les épisodes/chapitres sont vides, avec quelques points que je sais se produire, et ensuite je brode jusqu'à ce que la journée soit complète, et après j'écris. Sachant que je ne m'interdis pas l'irruption d'une nouvelle scène plus tard, même parfois au moment de faire le plan pour un épisode bien plus lointain dans le temps. Je voulais juste clarifier, parce qu'il ne faut pas croire que le plan garantit quoi que ce soit non plus, de toute évidence on peut tous et toutes témoigner que c'est une question de confort. ^^
Je plussoie ! Moi j'ai beau faire des plans en réalité je ne les suis jamais, j'en refais souvent plusieurs au rythme de l'avancée. En fait je m'en sers surtout pour avoir de la visibilité, parce que je n'arrive pas à écrire si je ne sais aps quelle scène je suis censée écrire. Beaucoup de choses arrivent au fil de la plume ^^

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Notsil
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par Notsil »

Je me pensais team Plan mais quand je vois tous vos trucs super détaillés... whaouh !

Quand je fais un plan je note l'idée de départ, petite description de la situation de départ, qu'est-ce qui va tout perturber, comment mes perso seront à la fin. Je détaille ensuite davantage en m'aidant de la méthode Flocon et/ou de Save the Cat!

Mais du coup je trouve que ça manque ensuite de surprises, parce que si j'écris que mes perso vont de A à B, ben, ils y vont du coup ^^

L'année dernière j'avais décidé de faire un Nano sans plan, juste avec le perso principal et son problème, pour essayer de pallier à ça.... et j'avais trouvé vachement plus facile de créer des rebondissements ou autre.

Donc cette année je me suis dit qu'il fallait juste que je pense "avant" à créer ce genre de surprises, à me laisser aussi de l'espace pour en rajouter au moment (je n'aime pas me sentir "coincée" dans un plan).

N'aimant ni créer des tableurs ni coller des post-it partout, je fais ça sur des feuilles A4 et/ou un cahier d'écriture. J'aime bien avoir le déroulé "entier" de l'histoire sur une seule feuille pour tout avoir sous les yeux. Quitte à rajouter des flèches, des couleurs, ou autre. Si besoin je me rajoute aussi un axe temporel.
Et lors de la relecture/réécriture, je fusionne au besoin des chapitres (car je pars sur une idée/un chapitre ^^).
Mes fiches perso sont toujours très simples (âge taille poids couleurs cheveux/yeux...) parce que quand je commence un projet, je rajoute un document avec les personnages par ordre alphabétique où je note quand ils apparaissent, je copie leur description... (et ça me sert de référence pour la suite)(pareil pour les lieux). Et je fais aussi un document pour les scènes coupées (au cas où je revienne sur ma décision ^^) : ça ça se révèle pratique pour des changements de plan, parfois ^^

Exemple :
Spoiler
Image

Image
Le gros avantage, c'est que si je bloque, et/ou si j'ai une inspiration pour un passage précis, j'écris dans le désordre, du coup (ce qui ok donne aussi parfois quelques incohérences du genre "attends mais ils sont au courant de ce truc en fait ? " ^^). Parce que souvent quand j'ai une idée d'histoire, j'ai déjà la fin en tête ^^

Très inspirant ce topic à quelques jours du Nano :)

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C. Kean
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par C. Kean »

C'est drôle, c'est un sujet de discussion que j'entends un peu partout sur les plateformes que je fréquente en ce moment, et comme il se resserre autour de moi, pourquoi ne pas s'y confronter un peu ?

Je crois que je ne fais plus de plans depuis très longtemps. Je n'ai pas vraiment besoin de savoir ou prévoir exactement ce qui se passe dans mon histoire, mais j'ai besoin de savoir quel est le cadre et quelles sont les limites à ce qui peut se passer. En gros, j'ai une structure, et cette structure est prête - en théorie - à tout supporter de ce qui pourrait remuer à l'intérieur. Un peu comme une scène de théâtre : c'est un espace définit, mais n'importe quelle scène peut venir s'y jouer.

Du coup, mes repères en terme de structure ce sont mes titres de chapitres qui pointent chacun une sorte de détail qui sera à la fois le fil rouge et le point de capiton de ce qui se déroulera dans le chapitre. Et le le vie un peu comme si c'était le titre la cartouche d'un tableau, épingler sur le cadre. Mais le tableau lui-même se peint ensuite à l'instinct, en suivant ce qui met mes personnages en action.

Puis, parfois, je fais des petits schémas pour essayer de dessiner ma narration. Je sais pas si ça veut dire quelque chose vraiment, mais ça m'aide malgré tout !

SybelRFox
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par SybelRFox »

Salut @EryBlack !
Alors je suis comme toi : Les plans m'ont longtemps dégoutée. J'ai commencé ma première histoire au grand hasard mais je me suis rendue compte qu'il fallait peut-être que je commence à être plus "psychorigide" ahahah !

Alors maintenant, je commence par :
1) Imaginer mon idée de départ :
Elle me vient spontanément. Le personnage, son histoire d'amour, où ça débute...etc. Par exemple, quand j'ai commencé à écrire Jaïna, je regardais Prison Break (oui, oui) et je me suis dit "Tiens ! Et si je créais une histoire qui se passait en prison ?". En parallèle, je lisais/regardais Mo Dao Zu Shi, et j'ai beaucoup aimé la personnalité d'un des protagonistes, donc je me suis dit que celle de Jaïna serait similaire. Enfin, des trucs du genre !

2) L'élément déclencheur :
Généralement, c'est à partir de là que tout prend forme. Je me dis "Bon, quel malheur va s'abattre sur mon personnage ?". Une première idée se forme, je la note, et je vois si ça tient la route. Je me pose des milliers de questions pour être sûre que tout colle, que tout soit logique et conforme.
Toujours sur Jaïna, l'élément déclencheur que j'ai trouvé était le meurtre qu'on lui a mis sur le dos et qui a conduit à son incarcération.

3) Une fois que je l'ai trouvé ce petit truc, je construis l'histoire autour :
- Qui lui a fait porter le chapeau, pourquoi, quelles sont ses intentions ? → Je construis le profil du "méchant", ce qui me donne des idées sur la suite des événements (que je garde de côté).
- Que faisait Jaïna avant ? Comment est-ce que ça lui est tombé dessus ? Pourquoi elle ? → J'en profite alors pour faire la fiche du personnage avec son passé etc. ce qui amène finalement à ce qu'elle devient dans le présent et qui la met dans une situation pareille.

À partir de ces deux trains de questions, j'ai déjà pas mal d'infos, que ce soit sur les personnages secondaires, leurs apparitions et leur utilité. Et comme chaque "idée" en amène d'autres, j'en arrive à avoir pas mal d'idées sur le déroulement approximatif des chapitres (voire même la fin du tome).

4) L'écriture :
À partir des idées que j'ai déjà, je laisse le champ libre à mon imagination. Et parfois, je dévie même de mon idée de base en ajoutant des personnages qui n'étaient pas c
ensés être là, enlever un événement auquel j'ai pensé et qui me semble de trop. .. BREF, je vis le truc quoi, haha.

Par exemple en ce moment, je vis une nouvelle crise existentielle : Ce que j'ai "prévu" dans ma tête (la trame globale) s'arrête au chapitre 14 et là j'en suis encore au 13. Donc il faudra que je me pose pour me demander ce qui pourra bien se passer dans les 20 prochains chapitres (que je détaillerai plus tard) et j'avoue que je redoute un peu ce moment parce que ça nécessite de faire marcher mes neurones :')


Voilà pour moi ~

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Edouard Parle
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par Edouard Parle »

Coucou !
Sujet vachement intéressant et pour moi très actuel car je suis en train de faire mon premier vrai plan xD
J'ai écrit le premier jet sans aucun plan et j'ai décidé d'en faire un pour la réécriture.
C'est sous la forme d'un tableau en 4 colonnes
1 liste des personnages apparaissant dans la scène.
2 résumé
3 lieu de la scène, ambiance
4 chute
Toutes les cases ne sont pas remplies mais je pense que ça va pas mal m'aider.
Sinon très intéressant de voir toutes vos méthodes :)

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EryBlack
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Re: À quoi ressemblent vos plans ?

Message par EryBlack »

Je reviens par ici pour dire un grand merci à toutes les Plumes qui se sont prêtées au jeu ! Je n'ai plus pris le temps de réagir aux messages après la première salve, mais la discussion a quand même nourri mes réflexions et j'ai réussi à bricoler mon propre plan :hug:

Un truc que je retiens de tout ça : la méthode de planification peut varier selon le projet et la marge de manœuvre entre le plan "format timbre-post" et le plan "format cachalot" est gigantesque ! En conséquence, le plan peut devenir quelque chose de libérateur plutôt que quelque chose de prescriptif – parce que oui, c'est ainsi que je le voyais jusqu'ici – tant qu'on arrive à aborder chaque projet en se permettant de faire différemment, de s'adapter à soi-même et aux besoins de l'histoire. C'est cool ! Peut-être que j'enfonce des portes ouvertes pour celleux qui pratiquent déjà depuis longtemps, mais c'est cool xD

Pour décrire un peu ce que j'ai fait de mon côté, du coup :
1) J'ai étalé 6 feuilles de brouillon et noté avec un gros marqueurs les points de repères principaux, les trucs qui ne bougeront pas pour la réécriture de mon histoire. (Sachant que c'est une histoire qui est déjà majoritairement écrite, hein ; j'aurais eu du mal à faire ça si je partais de zéro) J'ai essayé d'organiser ça chronologiquement tout en gardant la première feuille pour "l'avant-histoire", ces événements qui vont déclencher le récit mais qui ne seront révélés qu'au fur et à mesure.
2) J'ai retravaillé cette ébauche en changeant la couleur de stylo d'une fois à l'autre pour suivre l'évolution de mes réflexions et des choix faits pour l'histoire. J'ai ajouté quelques trucs au crayon quand ce sont des questions sur lesquelles je veux statuer la prochaine fois. J'ai aussi placé quelques post-its concernant des points précis : un lieu important et son fonctionnement ; des règles liées à la magie ; un récap de l'intégralité des personnages... Visuellement, c'est un beau bazar comme je les aime, et c'est bête mais ça joue sur mon enthousiasme à continuer d'alimenter ce plan.
3) J'ai tout passé en revue armée d'un crayon en me racontant l'histoire à voix haute de manière linéaire, c'est-à-dire pas exactement l'histoire que je donnerai à lire, mais l'enchaînement linéaire des événements, pour vérifier la cohérence. Grosse grosse révélation le côté "à voix haute" : j'ai pris plein de notes super utiles et vu des liens, des moyens d'arranger des trucs que je n'avais pas soupçonnés avant. En plus après je me suis souvenue que Damasio fait ça, un journal audio où il s'enregistre en train de parler de son histoire. Ça m'a donné bien envie de continuer ! Du coup à cette étape j'ai aussi dessiné des symboles soleil aux endroits de l'histoire qui sont encore flous, genre quand je sais ce qui arrive avant et après mais que le déroulé de ce passage-là n'est pas décidé. Il me reste à statuer dessus.
4) Maintenant, je laisse infuser quelques jours et ensuite je pense que je me re-raconterai l'histoire à voix haute, mais cette fois dans l'ordre dans lequel elle sera présentée et lue, pour vérifier que ça aussi c'est cohérent. J'espère que ça me permettra de régler les passages flous. Mais si tel n'est pas le cas, je verrai au fil de l'écriture je crois.

Ma grande peur, c'est de travailler encore et encore mon plan sans jamais passer à l'écriture, soit parce que je prendrai finalement trop de plaisir à fignoler, annoter, organiser, recopier au propre, mettre des posts-its et des couleurs et gnagna, soit parce que l'écriture ne viendra tout simplement pas, comme par manque d'envie de raconter l'histoire déjà dévoilée sur mon brouillon, soit parce que je sais pas, la page blanche ? Quelle horrible frustration ce doit être d'avoir un plan finalisé et de ne pas pouvoir passer à l'écriture ?

Mais : on verra. J'avance au jour le jour et l'envie d'écrire est là, clairement. Je me retiens juste un peu plus longtemps pour finir de faire le deuil de la version précédente de cette histoire ^^

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