Gestion émotionnelle de l'écriture

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Mary
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Message par Mary »

@schneevickchen @schneevickchen Voilàà.
Ça fait deux semaines que je redécouvre des petits plaisirs, bouquiner tranquille, regarder un Disney, tricoter avec Miss Marple en fond (je suis un cliché ambulant et je le vis bien :rofl: )

Puis vu que j'écris sur des corsaires, ton expression "seul maître à bord" est on ne peut plus appropriée :laughing:

schneevickchen
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Message par schneevickchen »

@mary le tricot, parlons-en ! Je suis en train d?explorer la notion de *flow*, quand on est concentré et qu?on en oublie le temps qui passe, la faim, et qu?on s?applique. C?est un bon moyen d?être moins stressée et de se sentir bien dans ses bottes ! Moi c?est l?origami qui me fait ça, mais c?est bien parce que je ne sais pas tricoter ?

Ouiii, c?était un clin d?oeil piratesque !

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elikya
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Message par elikya »

@schneevickchen a dit dans [Gestion émotionnelle de l'écriture](/post/24902) :
> @mary le tricot, parlons-en ! Je suis en train d?explorer la notion de *flow*, quand on est concentré et qu?on en oublie le temps qui passe, la faim, et qu?on s?applique. C?est un bon moyen d?être moins stressée et de se sentir bien dans ses bottes ! Moi c?est l?origami qui me fait ça, mais c?est bien parce que je ne sais pas tricoter ?

Je ne sais pas tricoter, mais j?adore l?origami ! Je me concentre sur le papier et j?en oublie le reste du monde, le cerveau se déconnecte un peu, c?est agréable. En plus, j?adore les beaux papiers. ?

schneevickchen
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Message par schneevickchen »

@elikya C?est tellement ça, c?est une vraie pause du cerveau, comme tu le décris si bien ! Les papiers colorés, c?est de la joie en rondelle, je passe au moins 1 minute à repasser tous mes papiers en revue pour sélectionner le prochain qui va se faire plier menu ! ?

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Mouette
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Message par Mouette »

Je me permets d'intervenir dans la discussion puisque tu m'as citée, @schneevickchen (j'ai intérieurement pleuré tellement ça m'a touchée). Tu dis dans un précédent commentaire :
> je crois que je suis coincée au stade du concentré d?angoisse. Mes nouvelles sont (ce n?est que mon avis de plume perdue et qui essaie de comprendre ce qui lui arrive) très symboliques et parlent de mécanismes émotionnels sous couvert d?une intrigue qui leur sert de véhicule.

Or ça me parle assez, ce que tu écris, parce que lorsque j'ai commencé mon premier roman, j'avais différents problèmes qui m'ont poussée à écrire une héroïne très bien entourée par ses amis et beaucoup d'angoisses liées au viol et au meurtre (mais bon, j'avais treize ans, c'est un peu la période). Dans la première partie de mon premier roman (le début, quoi), j'ai donc évacué beaucoup de ces craintes et angoisses avec des suggestions de pédo-prostitution et de viol sur enfant, un meurtre bien détaillé et horrible, une scène de massacre et pour finir une fuite éperdue où mon héroïne doit laisser derrière elle tous ceux qu'elle aime.
Eh ben devine quoi, ce sont les seules bonnes scènes que j'ai écrites à cette époque. De ce qu'il me semble, il est toujours nécessaire de s'appuyer sur ses propres émotions pour rendre celles qu'on écrit réelles. On ne raconte que ce par quoi on se sent concerné, même pour des auteurs hyper-professionnels (je t'invite à compter le nombre de romans féministes de Margaret Atwood ou la récurrence du thème de l'enfance/adolescence dans l'oeuvre de J.K. Rowling...). Et en effet, je crois que notre intrigue est là pour faire vivre nos personnages et pas l'inverse (même si une bonne intrigue est toujours très agréable). Enfin, je suis intimement persuadée qu'il y a toujours une part majeure de symbolisme dans n'importe quelle histoire.

Evidemment, ce que tu vis est douloureux et j'en suis désolée. Mais il me semble que ce qui te torture, ce n'est pas tant la surcharge émotionnelle du processus d'écriture que la crainte qu'elle soit inutile, voire même contre productive. D'où mon moment plaidoirie : déverser ses propres émotions dans l'écriture n'est pas inutile et encore moins contre-productif. C'est indispensable. Bien sûr au début ça semble un peu évident et maladroit et centré sur nos tempêtes les plus visibles ; mais c'est comme le vélo (et comme tout en fait), ça s'apprend. Et je suis sûre qu'avec le temps tu pourras utiliser chacun de tes sentiments de subtilement pour nourrir tes histoires et leur donner la couleur que tu désires (c'était beau, il faudra que je devienne coach XD ).
Bref, tout ça pour dire que rien ne cloche avec toi et qu'en ce qui me concerne (j'aime parler de môôôôôôôa), rien ne m'a été plus utile que de me lancer dans l'écriture de mon premier roman.

Allez, moi je vais dodo. Bisous pointus :kissing_heart:

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elikya
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Message par elikya »

@schneevickchen a dit dans [Gestion émotionnelle de l'écriture](/post/24917) :
> @elikya C?est tellement ça, c?est une vraie pause du cerveau, comme tu le décris si bien ! Les papiers colorés, c?est de la joie en rondelle, je passe au moins 1 minute à repasser tous mes papiers en revue pour sélectionner le prochain qui va se faire plier menu ! ?

C?est comme la pile à lire, je tâche de rester raisonnable, mais c?est dur ! Tu as des photos de tes pliages ? J?aimerais bien les voir. Pour en revenir au sujet, ce genre de pause est vraiment important pour moi, c?est un équilibre à trouver.

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Mary
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Message par Mary »

@mouette a dit dans [Gestion émotionnelle de l'écriture](/post/24932) :
> Et en effet, je crois que notre intrigue est là pour faire vivre nos personnages et pas l?inverse (même si une bonne intrigue est toujours très agréable). Enfin, je suis intimement persuadée qu?il y a toujours une part majeure de symbolisme dans n?importe quelle histoire.

Je suis d'accord avec toi. Une bonne intrigue tiendra son lecteur jusqu'au bout, mais ce dont on se souviendra toujours en premier ce sont les personnages, leur caractère, leurs motivations, leurs combats et leurs secrets. Construire un personnage cohérent est à mon sens plus difficile que de faire une intrigue qui tienne la route sans tomber dans le cliché.
Je le disais plus haut, pour mon perso d'Alban, j'ai fini par aller chercher ce qui couvait chez moi. En gros, j'ai posé le problème à plat. Alors on est pas tout à fait sur le même plan, mais l'idée est là. Si j'ai pu continuer et terminer le *Lotus*, c'est parce qu'au fond de moi je savais qu'à la fin, ça irait mieux - moi aussi j'aime parler de môôôa :D

@mouette a dit dans [Gestion émotionnelle de l'écriture](/post/24932) :
> déverser ses propres émotions dans l?écriture n?est pas inutile et encore moins contre-productif. C?est indispensable. Bien sûr au début ça semble un peu évident et maladroit et centré sur nos tempêtes les plus visibles ; mais c?est comme le vélo (et comme tout en fait), ça s?apprend. Et je suis sûre qu?avec le temps tu pourras utiliser chacun de tes sentiments de subtilement pour nourrir tes histoires et leur donner la couleur que tu désires (c?était beau, il faudra que je devienne coach )

*C'était* très beau, et tu pourrais bien devenir coach :rofl:
Blague à part, ce passage m'a fait beaucoup de bien à lire. Je corresponds avec Lian Hearn, qui a écrit la saga du *Clan des Otori*, depuis plusieurs mois, et c'est à demi-mot ce qu'elle m'avait dit. Que plus tu écris, plus tu trouves des astuces pour que ça t'atteigne moins et au final, tu te serves de tes angoisses plutôt que l'inverse.

schneevickchen
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Message par schneevickchen »

@Mouette Merci pour ta réponse, qui m'a émue aussi. Je vois ce que tu veux dire, au fond on écrit sur ce qui nous intéresse, et en aiguisant ma plume sur la pierre à affûter de FPA, je pourrai progresser sur ce point et trouver un équilibre !
Je ne suis pas si mal que avec vis-à-vis de l'écriture, avant j'écrivais des de facon spontanée et brève, un petit texte par ci, par-là. Mais je manque de confiance en en ma plume et avant de me lancer dans la réécriture, j'ai tendance à fixer mon texte comme s'il était ennemi en cristal et que je risquais de le briser à tout instant instant. Mais c'est comme tout le reste, ça va venir avec la pratique !
C'est vraiment un sujet complexe, je trouve, et je suis ravie que @Mary ait lancé le topic, ainsi que de pouvoir lire les avis et les expériences des un(e)s et des autres. Je sens que je vais me gratter la tête un petit moment sur cette question :panda_face:
Le *Mouette Coaching* est très efficace, je me sens pousser des petites ailes au bout du stylo :pen_ballpoint: !

@elikya Je suis une adepte de la grue (photo ci-dessous). Cette année j'ai aussi fait des guirlandes d'étoiles blanches pour les décos de Noël (j'arrive pas à la charger, suite au prochain épisode !), c'est souverain pour se changer les idées et en profiter ensuite toute l'année ! Et toi, qu'aimes-tu plier ?
>>![0_1532866487981_IMG_1041.JPG](/assets/uploads/files/1532866509907-img_1041-resized.jpg)

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elikya
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Message par elikya »

@schneevickchen a dit dans [Gestion émotionnelle de l'écriture](/post/24966) :
> Je ne suis pas si mal que avec vis-à-vis de l'écriture, avant j'écrivais des de facon spontanée et brève, un petit texte par ci, par-là. Mais je manque de confiance en en ma plume et avant de me lancer dans la réécriture, j'ai tendance à fixer mon texte comme s'il était ennemi en cristal et que je risquais de le briser à tout instant instant. Mais c'est comme tout le reste, ça va venir avec la pratique !

Tu peux avoir confiance, un texte ne se brise pas si facilement. Si tu as peur de l?abimer, il suffit de faire une copie et de garder le fichier original intact. Je le fais à chaque fois, mais la nouvelle version est toujours meilleure que la première et je ne suis jamais revenue en arrière. Ne t?inquiète donc pas trop. ?

> @elikya Je suis une adepte de la grue (photo ci-dessous). Cette année j'ai aussi fait des guirlandes d'étoiles blanches pour les décos de Noël (j'arrive pas à la charger, suite au prochain épisode !), c'est souverain pour se changer les idées et en profiter ensuite toute l'année ! Et toi, qu'aimes-tu plier ?

Tes grues sont magnifiques et j?ai envie de voir ta guirlande, pour faire la même à Noël. Cela dit, pour éviter de flooder sur ce fil, je te propose de continuer la discussion sur le mien : [par ici](http://www.forumplumedargent.fr/topic/2 ... r-d-elikya)

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Quine
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Message par Quine »

Je débarque totalement, mais je viens de découvrir ce topic, et j'ai absolument dévoré tout ce que vous y avez dit, en émettant diverses interjections pour cause de vif intérêt.

@Mary, c'est fou de lire à quel point l'écriture a une forte prégnance, et à quel point tu y mets tes tripes. C'est à la fois passionnant et un peu effrayant (mais pas dans le sens où j'ai envie de t'interner, plus dans celui où j'ai envie de t'installer confortablement dans un plaid, de t'apporter de la tisane et des petits gâteaux)
@schneevickchen je voulais commenter tes dires en réhabilitant un peu l'aspect exutoire de l'écriture (maaais toujours dans une certaine mesure), puis j'en suis arrivée au post de @Mouette qui dit absolument tout x) Je me souligne donc très fort son message ! Je suis totalement d'accord pour dire que ses propres émotions font un bon terreau pour écrire. Parce que si on ne se base pas même un iota sur nos émotions, on en vient à écrire un roman de type nouvelle vague, tout en point de vue externe (ce qui est très intéressant, mais bref). Et puis on est en quelque sorte le "modèle" le plus accessible, le plus proche qu'on puisse avoir.
Et j'appuie encore plus sur le moment où Mouette dit que doser la charge émotionnelle qu'on injecte dans l'histoire, ça s'apprend (je confirme, tu pourrais très bien devenir coach :D) Enfin bref, tout ça est très mal formulé, mais j'approuve !

Personnellement, quand j'ai écrit la première version de mon petit coco, je crois que j'étais à moitié consciente de ce que j'écrivais. En fait, la trame m'est venue d'elle même, et ça m'a paru normal. Puis je me suis dit que peut-être ça avait à voir avec ce qu'il se passait dans ma tête, mais sans avoir véritablement mis le doigt dessus - comme si je savais, mais uniquement en surface (ça ne veut rien dire XD). Et puis quand je me suis attelée à ma grosse réécriture, j'ai compris. J'ai fait un gros travail pour rester uniquement dans la tête de mon personnage principal, et du coup pour me concentrer uniquement sur ses émotions. Et là, j'ai vraiment compris qu'à l'époque de création du projet, ce qu'il s'y passe était vraiment mon "moyeu émotionnel", ce dans quoi je baignais presque chaque jour, dans ma tête. Maintenant que j'ai pris de l'âge (en vérité, très peu XD) la résonance n'est plus aussi marquée, mais subsiste quand même.
Et j'ai mis un gros moment avant de passer à la réécriture, je n'arrivais pas à m'y mettre, comme s'il fallait que ça décante. Et puis quand je m'y suis mise, ça a jailli, il fallait que ce soit là, maintenant. Et je n'ai même pas tellement peiné, ça découlait, comme s'il fallait ça pour achever de vider la poche d'émotions. Ca se faisait assez facilement, mais ça prenait tout mon esprit, j'étais totalement mobilisée, j'avais même parfois l'impression de me mettre en transe tant je ressentais tout ce fatras. Et je crois que de vibrer avec toutes ces émotions, ça a permis à mon projet de sonner plus honnête - du moins, j'en ai l'impression.
Au final, ce qui a été le plus violent, c'était l'après réécriture. J'ai eu comme un genre de baby blues XD J'avais l'impression que je ne pourrais plus jamais rien écrire, que je pourrais plus jamais m'investir autant dans un projet que dans celui là, et que tout ce qu'il me restait à faire c'était tracer ma route dans les montagnes et me couper du monde tel un auteur maudit x)
En fait, je dirais que maintenant que j'ai vraiment vécu ce que j'écrivais, je l'ai intégré, et je suis comme un peu passée au-dessus de tout ça, tout en en gardant le souvenir - donc ouais, on est vraiment sur un aspect cathartique de l'écriture.

(et je suis fascinée par ces grues *O*)

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