Gestion émotionnelle de l'écriture

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Mary
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Message par Mary »

@Vava-Omete Mais ça fait toujours plaisir :) Il ne reste qu'un chapitre avant de boucler, ce serait dommage de s'arrêter là, surtout que le plus dur est passé. Comme je le disais plus haut, pour le prochain j'irai plus doucement et puis, je saurais à quoi m'attendre pour éviter les pièges ^^'

@Mouette Avec le recul, parce que là ça va nettement mieux depuis quelques semaines, je crois que c'est utile, oui, parce que même en écrivant je savais que ça me faisait du bien, même si dans l'immédiat ça se voyait pas trop XD

AlbeVallon
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Message par AlbeVallon »

Alors, il se peut que j'arrive après la guerre, mais ce sujet m'a beaucoup à la fois intriguée et touchée, parce que je suis pareille sur pas mal de points, j'ai tendance à me... Déverser dans mes personnages sans même m'en rendre compte.
Pour certains c'est fait totalement exprès, il y en a trois notamment que j'ai créés pour qu'ils incarnent une partie spécifique de moi (pas toujours la meilleure, certes).

Pour d'autres au contraire, je me rends compte que c'est souvent les personnages que je crée en essayant de faire en sorte qu'ils soient le plus différents de moi possible qui ont en fait hérités de mes doutes, peurs et travers les plus profonds.
Avant ça m'énervait, mais maintenant j'en suis bien contente, parce qu'ils me permettent de me questionner et d'avancer à petits pas pour mieux me comprendre, me définie... Savoir ce que je veux faire de moi, etc.

En tous cas, personnellement, ça ne m'a jamais vraiment gênée, c'est même une bouffée d'air pour moi d'avoir un oeil neuf sur des situations dont je n'ai, parfois, meme pas conscience avant ça.

Aucune idée de si ça aide, mais voilà, tu n'es pas seule ! Et je suis contente que tu te sentes mieux à présent. :sparkles:

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Mary
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Message par Mary »

@albevallon Non, non, tu n'arrives pas du tout après la guerre :)

Ouiiii, je suis pas toute seule, tu veux partager ma camisole ? Xd

En vrai, c'est pas tant que ça me dérange, c'est que ça m'a surprise. Comme je l'ai expliqué, l'écriture m'est vraiment tombée dessus, et ça a été réellement très intense. Du coup, je suis allée de surprises en surprises, pas forcément toujours plaisantes.

Maintenant, oui, ça va de mieux en mieux. Je n'ai plus qu'un chapitre à écrire, et le roman est terminé. Tout doucement je pense à l'après, à des idées farfelues qui sortent de mon esprit dérangé, plus courtes, avant d'entamer les recherches pour le prochain gros roman - qui vont être loooongues mais passionnantes je pense. Je sais à quoi m'attendre, désormais haha.

Je pense que je vois ce que tu veux dire avec le fait d'avoir un ?il neuf. Si ça a pu être douloureux, j'ai réalisé énormément de choses, en y regardant bien.

(PS; T'as vu comme on est bien ici? Oui, c'est nouveau pour moi aussi :wink: )

schneevickchen
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Message par schneevickchen »

Très intéressant ce sujet, et les réponses apportées sont tout aussi enrichissantes et éclairantes. J?avais un peu tourné autour de ce sujet, sans oser y regarder de plus près. Je pensais au départ que je ne me reconnaissais pas dans ce sujet, mais ça n?a été que pour me rendre compte aujourd?hui qu?en fait il a une résonance particulière avec ma propre expérience.

@Mary, je suis admirative face à ton questionnement. D?autant plus qu?il apparaît, dans les commentaires, comme entrer en résonance avec d?autres expériences vécues par les plumes de ce forum, en étant à la fois ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre (Verlaine, mon amour).
Je suis également contente que tu aies trouvé un équilibre dans ton écriture, et de voir que tu es satisfaite du chemin que tu as parcouru. C?est très inspirant. Je te souhaite un bon voyage intérieur au gré de tes projets d?écriture. :books: :sailboat: :pen_ballpoint:

Je vais maintenant vous parler de ce que j?ai découvert et appris sur moi grâce à ce topic, et notamment à la réponse de @Mouette
>Après (trigger warning : généralité abusive), je pense qu?on commence tous de façon plus ou moins intense ou avouée par une période ?thérapeutique? lorsqu?on se lance dans un premier roman.

En lisant ces mots, quelque chose a fait tilt dans ma tête. Des bribes et des indices, qui jusqu?ici me semblaient déconnectés et sans rapport, ont finalement pris un sens pour moi.
Je vais un tout petit peu raconter ma vie, mais il y a quelques années j?avais écrit une histoire sur une petite fille qui rencontrait Pierrot, tombé du ciel, et je ne me rappelle plus de la suite parce que je perds systématiquement toutes mes histoires, sauf quand un coup du sort me permet d?en retrouver quelques-unes, au détour d?un disque dur externe qui a miraculeusement survécu aux assauts du temps. Le truc, c?est que je l?ai fait lire à ma belle-s?ur, ainsi que d?autres écrits, et elle m?a dit : « tous tes personnages sont solitaires et semblent ne faire que des rencontres ratées, et en fin de compte ils restent solitaires. » J?ai été vexée, et tel un chat douché, je n?ai plus écrit que dans des moments de crise existentielle, comme le disait si bien @Zénodote (dans « rituels d?écriture »). En fait, j?avais peur de moi, peur d?écrire et que des messages inconscients mènent à ce genre d?interprétations. J?avais peur de ne pas écrire des histoires fictives, mais des ramassis indigestes où se mêlaient mes angoisses et mes inquiétudes sans que je ne m?en rende compte !
Et pour le coup, je n?écris que des textes cours depuis quelques années, laissant les romans avortés sur le bas-côté, me disant que comme je n?en avais fini aucun, je n?avais pas le truc pour les romans. Donc si comme @Mouette le dit, la surcharge émotionnelle et thérapeutique se dilue au fil des chapitres, je crois que je suis coincée au stade du concentré d?angoisse. Mes nouvelles sont (ce n?est que mon avis de plume perdue et qui essaie de comprendre ce qui lui arrive) très symboliques et parlent de mécanismes émotionnels sous couvert d?une intrigue qui leur sert de véhicule.

Pensez-vous que je vais réussir à surmonter cet écueil, qui me freine ? Auriez-vous ressenti la même chose ?

Je garde cette citation de @Mouette sous le coude, car elle est rassurante :
> Tout ça pour dire que cette période d?hyperémotivité littéraire est il me semble pas inutile à la fois pour ton quotidien et pour donner une impulsion à ton roman, et que je crois qu?elle devrait se résorber d?elle-même du simple fait que l?écriture cessera d?être une nouvelle expérience pour toi.

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Mary
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Message par Mary »

@schneevickchen Ce n'est pas surprenant, ce que tu racontes. Je me souviens bien du basculement quand j'ai compris ce dont je parlais en réalité. Franchement, le déclic dont tu parles, ça m'a fait un choc.
Je l'ai mal vécu, certes, mais au moins, je me suis rendue compte du problème. Ca a pris du temps, mais plus j'avance, et plus je me raisonne aussi, et y'a plein de choses qui ressortent de façon saine, comme une manière de tourner définitivement la page, au sens propre comme au figuré :D

Sincèrement, je pense que tu vas t'en sortir. Le plus dur, c'est d'être honnête envers soi-même et de reconnaître que des fois ça va pas, et qu'on gère ça plus ou moins facilement. Tu dis que tu es admirative, quelque part ça m'amuse, parce que j'en menait vraiment pas large quand j'ai ouvert le topic :rofl: Ton écriture, tu en fais ce que tu en veux, mais comme ça été dit plus haut, tu mettras de toi dedans à un moment ou à un autre. J'ai appris à me refréner, à changer certaines choses qui m'auraient fait du bien à exprimer mais qui n'avaient pas vraiment de sens dans mon intrigue.

Peut-être qu'à force d'écrire des nouvelles courtes, tu arriveras à apprivoiser ton angoisse, à savoir comment la gérer (comme un gros chat grognon avec de trop grandes griffes :cat2: ). Plutôt que d'écrire tout d'un coup en période de crise, tu peux peut-être essayer de 'diluer' et écrire disons, deux trois fois par semaine ou un truc comme ça. C'est mon grand défi du moment, c'est pour ça que je corrige avec le Chéri, il cadre ma désintox :laughing: (cf mon JdB [Gros fauteuils et boissons chaudes](http://www.forumplumedargent.fr/topic/6 ... s-chaudes/)) Un jour tu écriras un truc vachement plus long et tu t'en rendras pas compte parce que ça passera tout seul. Ca rejoint ce que tu dit @Mouette

schneevickchen
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Message par schneevickchen »

@Mary c?est chouette de te lire, j?ai moins l?impression d?être dans une impasse, et plutôt le sentiment que l?écriture peut-être un terrain de jeux et d?expériences relax ? C?est vrai que ça fait comme une claque, et j?ai peur de n?avoir rien d?autre à raconter que mes trucs obscurs... Enfin l?aventure ne fait que commencer, il faut de la patience et de la persistance !

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elikya
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Message par elikya »

@schneevickchen a dit dans [Gestion émotionnelle de l'écriture](/post/24892) :
> @Mary c?est chouette de te lire, j?ai moins l?impression d?être dans une impasse, et plutôt le sentiment que l?écriture peut-être un terrain de jeux et d?expériences relax ? C?est vrai que ça fait comme une claque, et j?ai peur de n?avoir rien d?autre à raconter que mes trucs obscurs... Enfin l?aventure ne fait que commencer, il faut de la patience et de la persistance !

Il est vrai que les éditeurs se méfient des textes thérapeutiques, car l?auteur les écrit plus pour lui que pour les futurs lecteurs. Et alors ? On n?est pas obligé d?écrire en visant la publication. Je pense qu?il ne faut vraiment pas stresser avec cela. C?est normal de mettre de soi dans l?écriture, de façon consciente et inconsciente, et si l?écriture est une thérapie pour toi, tant mieux. ?

Dans mon premier roman, qui restera bien caché dans mon tiroir le plus profond, l?héroïne portait mon prénom. J?avais sans doute besoin de vivre des aventures par procuration. ? J?ai réécrit ce roman plein de fois, puis je suis passé au suivant. Tu as peut-être besoin de faire pareil ?

Petit à petit, tu apprends à écrire mieux et ton inconscient apprend à tourner la page. C?est un terrain de jeu et d?expérience, comme tu le dis. Il n?y a aucune raison de te stresser avec ça. ?

schneevickchen
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Message par schneevickchen »

Merci @elikya pour ta réponse ! Je vais méditer sur le sujet un moment je pense, ça me fait reconsidérer tout ce que j?ai écrit sous un jour nouveau ! Je ne pense pas à la publication pour l?instant, mais j?aimerais que mon hobby soit plus neutre émotionnellement que ce qu?il est pour l?instant, je pense...
En fait, dans mes textes de fictions, je n?ai pas d?avatar de moi-même dans mes histoires, mais je m?appuie beaucoup sur mon état émotionnel du moment pour les situations, les quêtes suivies par les personnages, l?état d?esprit du texte... Et c?est déjà beaucoup, j?aimerais m?appuyer davantage sur mon imaginaire.

En revanche, ma poésie, depuis le lycée, est carrément un lieu d?éxutoire émotionnel et d?expression à mi-mots. Hormis les courts poèmes que j?ai mis sur fictions plume d?argent, qui échappent à la règle. Je n?ai montré les recueils « thérapeutiques » qu?à quelques amis choisis, qui ont plutôt apprécié, mais se dévoiler ainsi me gênait sans que je comprenne vraiment pourquoi, maintenant, c?est clair. Mais la poésie n?est-elle pas justement plus ambiguë à ce niveau-là ? arrrrgh, que de questionnements maintenant ?

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Mary
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Message par Mary »

@schneevickchen Écrire des trucs sombres n'est pas nécessairement une mauvaise chose :) En ce qui me concerne, le Lotus n'est pas ce qu'on pourrait qualifier de drôle, mais il n'est pas non plus plombant.

Tu as mis le doigt sur un truc hyper important: la neutralité émotionnelle.
Il ne faut pas que ça te fasse plus de mal que de bien, c'est pas le but. J'ai écris jusqu'à m'en rendre malade et franchement je ne souhaite ca à personne. C'est pour ca que je corrige doucement, avec quelqu'un qui me connaît bien pour m'accompagner, et que j'essaie de me détacher au mieux de mon texte.

Je me suis rendue compte que d'une façon générale, j'y allais trop fort. Parce que j'ai expliqué le projet de *Noctis* à une amie, assez en détail même si j'ai pas encore tout, et j'ai recommencé à m'enflammer. C'est très chouette d'être passionnée, mais pas à ce point-là :laughing: Je me jette à corps perdu dans l'écriture, et je pense que c'est une bonne chose à la seule condition que ce soit mesuré. J'ai déjà mis en place certaines règles de survie pour le prochain: interdiction par exemple d'emmener carnet et stylo avec moi au boulot
, sinon ma pause déjeuner y passe et je déconnecte pas. Me laisser le temps. Enfin des trucs comme ça ^^

schneevickchen
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Message par schneevickchen »

@mary En effet, quand l?écriture prend toute la place, ça devient compliqué... C?est une très bonne idée de se fixer des limites, pour rester « maître à bord » ??

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