La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Avatar du membre
Vava-Omete
Messages : 1179
Enregistré le : 12 janv. 2018, 16:18
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Vava-Omete »

@Mouette
pour la citation, en bas de chaque post tu as un petit bouton "citer" qui te fais citer tout le texte mais que tu peux nettoyer. SInon il te suffit de mettre le signe ">" avec un espace devant puis le texte que tu veux citer =D
Genre :
> Si quelqu'un sait comment mettre en citation, je suis preneuse

Personnellement je suis d'accord avec @EryBlack concernant la rémunération de l'écriture. Je vois aussi l'écriture comme la photographie, la peinture, le dessin, le théâtre ou toute forme d'art qui nais d'abord d'une passion personnelle qu'on pratique seul dans son coin avant de rêver d'en vivre. Que ça soit lo photographe, lo peinture, l'actrice ou l'acteur, on passe forcément par la case amateur, puis par la recherche d'un endroit où exposer, on fait des tits trucs à son compte ou en petit comité (équivalent pour moi en écriture de faire lire ses livres à ses amis ou sur des sites communautaires), on passe en "semi-pro" quand on commence à en tirer un peu de sous (auto-édition dans le cadre de l'écriture) puis en pro quand on se fait éditer.
Les professions artistiques sont en effets technique, mais aussi 1. submergées de monde parce que c'est le fantasme de nombreuses personnes et donc les débouchés sont maigres 2. extrêmement difficiles et sélectifs.
:scream_cat: Imagine que tous les acteurs/photographes/peintre/dessinateurs/acteur-ices en herbe exigent d'un coup d'être rémunérés pour tout, qu'ils soient bons ou mauvais... C'est juste impossible.
C'est justement les éditeurs de faire le filtre et de pouvoir ensuite passer du manuscrit au roman publié. Ensuite pour ce qui est des chances de se faire éditer... on en revient malheureusement à l'encombrement du marché, le budget moyen des lecteurs, les délais de travail par livre (environ 1 an avant qu'il sorte, du coup pendant 1 an l'auteur est payé en avance et l'éditeur lui fait pas d'argent donc il prend un risque aussi), la quantité hallucinante des manuscrits (je sais pas vous, mais quand je fais une BL approfondie j'en ai pour au moins 6 mois voire plus) à lire et trier.

Je pense qu'au même titre que la danse, le jeu d'acteur, la photo, la peinture, l'écriture est, et sera toujours, appréciée de façon subjective en fonction des goûts personnels de l'auteur. Regard Rowlings qui a été refusée plus de 20 fois avant d'être éditée ! C'est un métier artistique, du coup... pour moi il a les même difficultés que les arts du spectacles. Ca n'enlève rien au travail, à la technique, à l'énergie mise dedans c'est juste.... qu'on est pas dans une société où il est facile de vivre de l'Art, parce que c'est trop subjectif et "intangible".

Je digresse x.X pardon.
Pour revenir à la question, pour moi l'écriture est clairement artistique 'o' et comme tout art, elle a des bases techniques, l'art qui pope de nul part ça n'existe pas (enfin si XD y'a des génies, mais ils sont pas légions ) et pour ce qui est de mon avis de pro °se la pète avec les cheveux dans le vent, un verre de champomi et une licorne° la qualité d'écriture c'est... dur à cerner.

A la librairie, ce qui fait la "qualité d'écriture" c'est clairement la facilité avec laquelle cette dernière entraîne le lecteur dans son récit. Ceci dit ça ne donne pas beaucoup d'indices, parce que je vends aussi bien des écritures complexes et poétiques (Sénéchal de Grégory Da Rosa par exemple, ou Le Sentier des Astres de Stéphan Plateau) comme des choses simples mais efficace (comme Le Labyrinthe, Divergente).
D'un point de vue tout a fait personnel, une écriture de qualité, c'est une écriture qui a son caractère, qui est fluide et capture son lecteur, mais aussi qui ne m'ennuie pas (et je suis très pénible là dessus, mon cerveau a besoin d'être sollicité en permanence sinon j'angoisse...) ni ne me sort brusquement du récit.

@Isapass Tout a fait d'accord pour les éditeurs ! Un peu comme les notes au bac sur la philo =D on est obligé de faire une grille de lecture/notation en se basant aussi sur les chiffres de ventes et les tendances, mais sans jamais non plus négliger la ligne directrice de la maison d'édition ou ses coups de coeur ^w^

Et vi vi je maintiens les 80% ! (Arg la pression de la confiance @EryBlack ! XD )
Seulement on est en France XD pays où la Littérature ne se pense qu'avec le L majuscule et que nous, pauvres péons n'ayant pas fait khagn et hypokhagn on ne dit pas qu'on écris parce qu'on aura jamais le talent ! °sort en courant°
En vrai c'est fou comme c'est secret O.O perso j'ose pas en parler à mes proches (bon mon frère m'a capté ce soir donc je vais lui filer la RDL mais sinon... gni)

@Flammy ... j'adore la citation de ta prof de français. Je trouve que ça résume parfaitement bien !

@Eilish :blush: ...
... >.> en vrai j'aimerai bien je crois... °a plein de trucs à raconter° °sort°
Mmmh je pense qu'on peut faire ce détachement de sensibilité en écriture... si on prend les nègres par exemple, qui écrivent à la place des célébrités, ou les pigistes/auteurs comme Oliver Gay qui écrivent au kilomètre des romans commerciaux (les aventures de Moana, les aventures de la Reine des Neiges, les aventures de Dragon, les aventure de Yokaï Watch, chez bibliothèque rose et verte par exemple.) pour manger et écrivent leurs projets romans en parallèle.

@Seja
> Deux options : l?éditeur file un à valoir à l?auteur d?une somme assez random discutée avant ou pas OU l?éditeur ne lui file rien, attend d?avoir des ventes et le rémunère sur les ventes au bout d?un an. Est-ce qu?il n?y a rien qui cloche dans ce tableau ?

Alors là j'avoue mon étonnement o.o peut-être que c'est une pratique courante dans les petites maisons qui n'ont pas de fonds sans ventes, mais pour les grandes... il y a toujours une avance sur vente et des royalties lorsque l'avance sur vente est "remboursé" par les ventes. ENfin je crois. Damn. Je vais aller me renseigner ça me perturbe O.o
Quant à la rémunération au feuillet... je pense que ça mettrait un terme définitif à la production de livres en France. Un livre deviendrait strictement hors de prix, et on partirait sur une sélection drastique de tous les ouvrages parce que ça coûterai une blinde dans être sûrs de pouvoir se rembourser derrière.

Après on ne disait pas de payer en reconnaissance. Enfin, je n'ai pas eu l'impression x.x mes excuses si ç'a donné l'impression. L'auteur DOIT être rémunéré, mais une fois qu'iel est dans le système "professionnel" soit en lien avec l'éditeur, ou lorsqu'iel s'auto-édite.
Il ne faut pas oublier aussi que l'éditeur, comme le libraire qui prend le temps de mettre en avant un ouvrage auto-édité, ou bien une personne qui accepte de faire une expo pour quelqu'un, ou un théâtre qui accueille une jeune troupe sans forcément la payer mais en lui donnant quelques avantages, servent aussi de vitrine pour l'artiste et lui permettent de se faire voir, d'entrer dans un réseau, de mettre le pied à l'étrier. Ensuite lorsque les artistes commencent a être connus, c'est normal de demander rémunération.

Voilàààà mes excuses pour l'énoooorme pavé.

Avatar du membre
Vava-Omete
Messages : 1179
Enregistré le : 12 janv. 2018, 16:18
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Vava-Omete »

Je viens rajouter un peu d'eau par ici grâce à un lien trouvé par @Danan-Omeci : [Un algorithme français pour prédire la qualité littéraire d'un livre](https://www.actualitte.com/article/lect ... ivre/50242)

L'organisme qui est en train d'étudier la création de cet algorithme (qu'ils qualifient plus volontier d'intelligence artificielle) est la "jeune" maison d'édition *[Short Edition](https://short-edition.com/)* responsable notamment des distributeurs d'histoires courtes dans les gares françaises ! Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas, cela constitue en une petite borne où vous pouvez sélectionner votre temps d'attente, et la borne vous sort une nouvelle qui se lit normalement en pile assez de temps pour que vous occupiez votre pause !

Je n'ai jamais bien compris comment fonctionnaient leurs appels à texte, mais ce sont des exercices sympas à faire et qui changent de d'habitude.

Bref.
Même si *Short Edition* part pour le moment du principe que la technologie ne sera "utilisée une fois encore comme une aide à la prise de décision, et certainement pas comme substitut à une lecture humaine." on connait bien les humains, et on se doute que certains seront moins regardant si une machine fait tout à la place...

Du coup peut-être qu'on saura dans quelques années ce qui fait la qualité littéraire d'un texte... Selon la norme.

Alors ? Que vous inspire cet article ?

Avatar du membre
Rimeko
Messages : 2941
Enregistré le : 06 janv. 2018, 19:09
Localisation : Picardie (parfois)
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Rimeko »

J'avoue que ça me paraît un peu réducteur... Bon, apparemment, c'est juste pour faire un premier tri non ? Parce qu'il me semble qu'ils ne mentionnaient que des qualités (ou des non-qualités, selon leurs propres mots) linguistiques, du coup il reste tout ce qui est intrigue/personnages à valider par des humains ?

Avatar du membre
Isapass
Modératrice
Messages : 6272
Enregistré le : 06 janv. 2018, 14:37
Localisation : Euh... je suis où, là ?
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Isapass »

Alors pour ma part, je comprends la tentation d'avoir un tel algorithme. Mais je suis très loin d'être convaincue, et ce, pour plusieurs raisons.

D'abord je pense qu'un certain nombre, voire un nombre certain de textes vont passer à la trappe en attendant que l'algo soit suffisamment riche pour faire des déductions s'approchant un tant soit peu de celles d'un cerveau humain, si ça arrive un jour. Le temps de tests, d'enrichissement, de perfectionnement me parait démesuré, ne serait-ce que parce qu'il y a des codeurs et des projets derrière et que je suis bien placée pour savoir comment se mène un projet informatique.

Ensuite, je ne crois pas le précepte que l'article répète plusieurs fois : l'algorithme ne remplacera pas une lecture humaine. Le monde de l'industrie (même littéraire) est ainsi fait que si on investit, c'est bien pour avoir un retour le plus rapidement possible. Il sera donc trop tentant dès lors que les résultats seront "acceptables", de se passer des lectures des assistants éditoriaux (voire de se passer des assistants eux-mêmes...). Reste à voir ce qui sera considéré comme "acceptable".
Et l'idée d'enlever du travail à des humains ne me passionne pas.

Enfin, comme ils le disent eux-mêmes, plusieurs lectures humaines seront remplacées (ou au moins comparées) à la lecture d'un algorithme. Ce qui, même en éludant la question du "humain vs machine", limite la diversité.

Comme dit dans l'article, tout ça m'évoque donc une littérature standardisée, où personne n'osera plus aucune figure de style de peur de ne pas passer les critères de l'algo... Les auteurs s'autocensurent déjà suffisamment sur les thèmes sans ajouter ça.

Sinon, j'aime beaucoup la photo du wall-e devant sa liseuse :)

Avatar du membre
Vava-Omete
Messages : 1179
Enregistré le : 12 janv. 2018, 16:18
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Vava-Omete »

C'est ça =)
Pour le moment la démarche c'est d'aider le comité de lecture.

Primrose
Messages : 258
Enregistré le : 06 janv. 2018, 17:43
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Primrose »

Personnellement, je suis plus que sceptique (voire même un peu remontée). Alors, je m'y connais pas du tout en intelligence artificielle et en algorithme (à l'exception des pauvres programmes "codés" sur ma calculette en terminale), mais je n'adhère à aucun des arguments avancés dans l'article.

Je rejoins globalement ce qui a été dit précédemment, mais je ne peux résister à l'envie d'ajouter mon petit grain de sel :laughing:

Le premier critère des répétitions me semble déjà très réducteur. Je lisais hier le JdB de @Eilish; il y avait une discussion autour d'Antidote et du fait que le logiciel repérait les répétitions sans faire la différence entre les répétitions involontaires et les répétitions volontaires... Je veux bien croire que l'algorithme en question va devenir de plus en plus précis, mais j'ai tout de même du mal à penser qu'il le deviendra au point de faire à coup sûr la différence entre les deux.

"*Le recours à des termes argotiques, vulgaires ou des mots rares pourra apporter des indications sur la qualité globale*" Cette phrase m'a un peu mise en rogne. Pour moi, la littérature ne se résume pas à faire la collection des mots rares dans son texte. Encore une fois, il est précisé que l'algorithme saura s'adapter (enfin, on le suppose...) mais je trouve encore une fois ce critère très réducteur. Si mon texte se déroule dans le milieu rural du XIXème siècle, je ne vais tout de même pas faire parler mes personnages comme des ducs et des comtes afin de satisfaire un algorithme... Evidemment, tout dépend de genre du texte, de son lectorat, et de plein d'autres choses, mais les mots vulgaires ou argotiques ne sont pas le signe d'une mauvaise qualité d'un texte à mon sens.

Je passe sur les critères de la longueur des phrases et de la classification grammaticale qui me semblent peut-être un peu plus justifiés (et encore...) pour finir sur le critère des fautes d'orthographe et de ponctuation. « *Les fautes d'orthographe et de ponctuation sont également de puissants indicateurs, particulièrement efficaces quand il s'agit d'évaluer qualitativement un texte* ». Encore une phrase que je trouve aberrante. Alors, je ne nie absolument pas le fait que c'est la moindre des choses d'envoyer un texte avec le moins de fautes d'orthographe et de ponctuation possible, mais la formulation de cette phrase me hérisse le poil. Pour moi, les fautes d'orthographe et de ponctuation ne reflètent pas la qualité d'un texte. Elles reflétent peut-être une relecture plus ou moins pointue ou le niveau en orthographe d'un auteur (je suis convaincue que certains très bons auteurs ont une très mauvaise orthographe) mais elles ne reflètent pas la pure qualité littéraire d'un texte. J'avais lu quelque part (je ne sais plus si c'est ici), quelqu'un qui expliquait avoir adoré certaines fictions truffées de fautes d'orthographes. À l'inverse, ce n'est pas parce qu'un texte est parfait d'un point de vue orthographique qu'il est de bonne qualité. Cela dit, on rentre plutôt dans le domaine de l'opinion, et j'ai peut-être tort en pensant cela. :thinking:

Et pour finir :"*Elle sera en mesure [...] de mesurer le degré d'émotion qui se dégage - en mesurant les indicateurs liés à la joie, la peur, le plaisir, etc.* " Là je n'y crois vraiment pas. Je suis intimement convaincue que ce qu'on ressent devant un texte est profondément lié à qui nous sommes et à ce que nous avons vécu et que, par conséquent, on ne peut généraliser une expérience de lecture.

Comme le dit très bien l'article : avec un tel algorithme, je ne suis pas sûre que Proust aurait connu le moindre éditeur... Et je trouve ça dommage. Dommage parce que ça réduit d'une certaine manière l'écriture à une formule mathématique qui met de côté l'humain. Parce que ça efface les expériences de lecture individuelles au profit d'une expérience qui se veut universelle mais qui se débarasse de toute la subjectivité dont nous sommes irrémédiablement porteurs. Alors, oui, c'est bien précisé que l'algorithme n'est pas voué à remplacer pas l'humain, mais ça me semble être de la poudre aux yeux. Peut-être que certaines ME continueront de privilégier l'humain sur la machine mais je suis certaine que d'autres n'hésiteront pas à passer tous les textes par le filtre de l'algorithme et à limiter voire supprimer la lecture humaine. Et je trouve ça triste, parce que in fine, ce n'est pas un robot qui va le lire ce roman, mais bel et bien un humain. Je suis sans doute un peu catégorique dans mes propos, mais je n'en reste pas moins trèèès sceptique devant cette nouvelle.

Bon, je vais me taire maintenant parce que j'ai trop parlé xD Mais merci @Vava-Omete d'avoir partagé cet article, je me coucherais moins bête ce soir !

Avatar du membre
Zénodote
Messages : 716
Enregistré le : 09 janv. 2018, 00:25
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Zénodote »

@Vava-Omete Article super intéressant (et super flippant), merci pour le partage! Ça me fait penser à un autre article que j'ai lu récemment, qui recensait les métiers menacés par l'intelligence artificielle... Apparemment les auteurs auront chaud aux fesses d'ici quelques décennies, quand les algorithmes deviendront suffisamment sophistiqués pour sortir leurs propres livres. Ce ne sera sans doute pas du Proust mais j'ai bien peur de vivre assez vieille pour lire un Divergente signé par un robot.

@Primrose Complètement d'accord avec tout ce qui tu as dit. Je ne serai pas surprise qu'on se retrouve bientôt avec deux catégories de maisons d'édition: celles, sans doute spécialisées dans la poésie et les écrits très littéraires, qui resteront "artisanales", avec leurs assistants éditoriaux humains, et les autres, qui feront passer les manuscrits à la moulinette de l?algorithme pour réduire les coûts de traitement et produire des livres facilement digestes pour le grand public.

Le métier d'écrivain a de beaux jours devant lui dîtes donc :joy:

Dworkin
Messages : 98
Enregistré le : 31 mai 2018, 12:09
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Dworkin »

Moi je trouve cette expérimentation super intéressante.
D'abord au niveau technique (je travaille dans l'intelligence artificielle), c'est un défi passionnant et une prouesse super forte si ils y arrivent. L'article est super mal écrit, et exprime très mal les tenants et aboutissants techniques, (en vrai, le but n'est pas de coder un comportement, mais d?entraîner une machine à repérer par elle même des pattern non défini à l'avance et d'évaluer le texte entrée avec une mesure cible, en l?occurrence une probabilité sur les ventes). Par contre il faut bien comprendre que cela veut dire que l'algorithme va se prononcer sur la valeur marchande d'un texte, et pas du tout sur sa qualité.
Ensuite, je trouve que ça pose une question philosophique intéressante : Est-ce que l'algorithme arriverait à détecter qu'un texte de Proust est intéressant à publier? Actuellement, personne ne peut le savoir. Si ça n'est pas le cas, cela veut dire qu'il n'y a pas de caractéristique universelle qui permettent de dire qu'un texte de Proust est un texte publiable, ou juste que la machine n'est pas encore capable de le détecter. Si au contraire la machine arrive à détecter certains textes particulier comme ceux de Proust sont bons, alors on pourra se dire qu'il existe certainement des caractéristiques que l'on ne comprend pas qui sont universelles à tout les textes publiables (et ce qui est "rigolo", c'est que l'algorithme n'expliquera pas son choix, on verra que ça marche, mais on ne saura pas qu'est ce qui lui a permis de dire qu'un texte était plus publiable qu'un autre).
Enfin, ça pose la question de fond aux auteurs de "pourquoi écrit-on?". Si on écrit pour faire une oeuvre la plus "vendable" possible, effectivement, on va se retrouver jugé par un algorithme qui lui considérera que l'oeuvre en l'état est ou n'est pas vendable. Si on écrit pour essayer de toucher le c?ur de quelques humains, la question se pose différemment. Certains textes peuvent être très touchant pour certaines personnes mais invendable, car touchant trop peu de publique. Ca ne veut pas dire que le texte est mauvais, mais ça peut tout de même être un indicateur laissant penser qu'il doit vivre hors des sentiers des maisons d'édition, et trouver un autre chemin pour exister.
Bref, je trouve ça super intéressant... Même si rien n'indique qu'ils vont y arriver rapidement. Actuellement, juger des ?uvres est un champ de l'IA qui est très peu avancé.
@Zénodote : Le jour ou l'IA aura remplacé les écrivains, il ne restera pas beaucoup d'autres métiers. Si cela arrive, et que le travaille n'existe plus, quelque part, tout le monde aura le temps d'écrire. Mais peut être qu'effectivement, ça ne sera plus un métier...

Avatar du membre
Romane
Messages : 245
Enregistré le : 29 avr. 2018, 19:10
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Romane »

@vava-omete
Je me permets de répondre quant à l'algorithme de Short Edition
Je suis en effet auteure pour Short et présente dans les Distributeurs d'Histoires Courtes. J'en avais discuté lors d'une masterclass avec la responsable de Short, en 2015. L'article que tu proposes date de 2014. Effectivement, à l'époque, elle avait évoqué des investisseurs qui souhaitaient se servir de la plateforme pour développer un tel algorithme et le projet était plus ou moins en développement comme le dit l'article.
Aujourd'hui cependant, je ne vois plus rien sur le site qui le mentionne, et Short a davantage l'air de se consacrer aux distributeurs d'Histoires Courtes, en France et à l'International, ainsi que d'autres supports de promotion. Je vais rester vague, mais des nouvelles que j'ai, je n'ai plus l'impression qu'un tel projet soit toujours suivi. La ligne de Short s'oriente clairement vers la promotion des auteurs, il suffit de voir la refonte de leurs sites et de leur CPU, et des échos que j'ai en tant qu'auteur, ils ont l'air de bel et bien concentrer leur force là-dessus (par exemple, il est fait mention sur le site qu'il se place en "éditeur" et plus seulement en tant que "communauté" comme c'était le cas jusqu'alors... Il n'est plus trop question j'ai l'impression de ce genre de projets un peu obscur...

En revanche, il est clair qu'un tel algorithme est recherché par les éditeurs. Néanmoins, je pense qu'il ne sera que complémentaire au travail d'édition, on peut difficilement se passer de la subjectivité humaine, quand bien même une IA parviendrait-elle à simuler algorithmiquement une telle subjectivité. Que fait une IA ? Elle traite massivement des données. Un livre n'est pas des données, mais une structure complète qu'il est impossible de séquencer, un tout. En revanche, l'IA serait utile pour l'analyse de marché, trouver la bonne tranche d'âge, les pays dans lesquels ils seraient intéressant de tenter d'obtenir une traduction, les éléments qui attireront le regard pour la couverture, etc... En gros, elle permet d'éviter les erreurs 'packaging", mais le fond ? Je ne crois pas. Ou pas encore, du moins.

Avatar du membre
Seja
Admine
Messages : 1512
Enregistré le : 27 nov. 2017, 15:53
Contact :

La qualité d'écriture ne fait pas l'édition

Message par Seja »

Je rejoins @CielOrage vu que je suis aussi auteure dans les distributeurs de Short. Ca fait facile des années que je n'ai pas entendu parler de cette histoire d'algorithme. J'avais lu cet article il y a un moment et bon, il y a quand même un gros parti pris dedans. Parce que personnellement, je trouve ça fascinant plutôt qu'inquiétant :P Etant dans l'informatique, @Dworkin a parfaitement traduit mon idée de la chose. C'est un énorme défi et je serais très curieuse de farfouiller dans le ventre d'une telle IA :smirk: Et ensuite, bah... la question est : pour qui et pourquoi écrivons-nous ? Est-ce qu'on va arrêter parce qu'une IA nous aura dit que notre texte ne correspond pas à ce qu'elle cherche ? J'espère que non :P

Répondre

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 3 invités