Gérer le bizarre

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FabrysBesson
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Re: Gérer le bizarre

Message par FabrysBesson »

Fannie a écrit : 05 mars 2021, 20:18
FabrysBesson a écrit : 05 mars 2021, 19:09 Nan, parce que les confettis à la bolognaise, c'est franchement pas bon.
Tu as goûté ? :smile:
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Évidemment ! :dizzy:

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HarleyAWarren
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Re: Gérer le bizarre

Message par HarleyAWarren »

FabrysBesson a écrit : 05 mars 2021, 19:09
Tu auras forcément trois réactions face à ton écrit : la personne qui adhère d'emblée, celle qui sera hermétique et celle qui aura besoin de se faire une opinion avant de basculer dans l'une des deux autres catégories.
Je pense que la bizarrerie se raconte autant qu'elle se laisse deviner ou qu'elle doit surprendre.
A mon avis, cela passe par le fait de poser ta bizarrerie dès les premières lignes ou d'amener l'introduction vers cette bizarrerie.

Si tu commences par :
John Mitchell Jr. siégeait seul dans sa cuisine.
Les deux bras posés sur la table en formica, il visait le mur face à lui. La photo encadrée de sa grand-mère jugeait la qualité de son repas. Un bol de confettis à la sauce bolognaise n'en finissait plus de refroidir devant son nez.

Tu nous plonges tout de suite dans quelque chose de décalé.

Nan, parce que les confettis à la bolognaise, c'est franchement pas bon.
Je vois ce que tu veux dire, j'ai déjà quelques passages qui vont un peu dans ce sens, mais de façon très progressive, pas forcément avec quelque chose d'étrange dès le début. En relisant mes notes, je me rends compte que le basculement se fait certes relativement tôt mais aux alentours de ce qui serait probablement la fin du chapitre 2, voire le milieu du chapitre 3, où le protagoniste passe de "gars un peu trop exalté pour son propre bien" à "Euuh ok ? :monocle: ". Avant ça, il n'y a pas de passage qui caractérise vraiment sa bizarrerie, mis à part le fait qu'il est complètement obnubilé par l'idée qu'il veut faire la guerre. Du coup, peut-être qu'en avançant un peu ce basculement-là et en le posant plus tôt comme quelqu'un d'un peu dérangé, ça passerait mieux...

Je crois que ce qui me fait un peu "peur" aussi, c'est que le côté bizarre du personnage n'est pas tant un côté loufoque à la "je mets des chaussettes dépareillées et mon chapeau favori, c'est la passoire" mais vraiment un côté tordu mais dans le pire sens du terme. Du coup, je me dis que si je ne l'amène pas assez bien ou pas de façon assez claire, ça peut donner l'impression que je normalise certains trucs alors qu'en fait, ce n'est pas mon intention à la base :'D

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FabrysBesson
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Re: Gérer le bizarre

Message par FabrysBesson »

@HarleyAWarren as-tu lu La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole ?
Outre que c'est un chef d'oeuvre de littérature, il présente un personnage en marge. Ignatus J. Reilly est un être que l'on peut catégoriser de bizarre. Par contre, il y a un fond qui nous explique en quoi il l'est.
L'écriture de Toole est très intéressante quand il décrit son personnage.

Ce que je souhaite illustrer c'est la question des motivations à la bizarrerie. La manière dont tu en parles ici est compliquée à appréhender. Ce serait plus simple de t'aider au travers d'extraits, voire d'un chapitre entier.

La bizarrerie renvoie à une comparaison à la norme. Celle-ci est à définir dans ton univers, car elle ne répond pas forcément aux codes que l'on connait. Si c'est la même que la nôtre, c'est évidemment plus facile.
Une fois cette norme installée dans ton univers, intervient ton personnage en décalage. Si tu n'es pas tenue de nous expliquer en quoi il l'est, il est important que tu le saches. Cela n'aimera que plus d'épaisseur à cet individu quand tu écriras à son sujet (je pense).
Pourquoi John Mitchell Jr. mange-t-il des confettis à la bolognaise ? C'est bizarre (la preuve, la réaction de @Fannie)
Peut-être que cela serait explicable dans une histoire. Ces confettis ne seraient pas en papier, Johnny ne peut ingérer que du papier pour des raisons psychologiques ou physiologiques, pourquoi pas ?

Dans le genre bizarre, je te conseille de lire Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams (et les tomes qui suivent, bien sûr). Il maniait le surréalisme tout en y créant des normalités que ses personnages brisent.
Cela n'a rien à voir avec le sujet, mais je ne peux résister d'évoquer le passage d'une baleine qui tombe du ciel en se posant des questions existentielles.

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HarleyAWarren
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Re: Gérer le bizarre

Message par HarleyAWarren »

FabrysBesson a écrit : 07 mars 2021, 13:28
Ce que je souhaite illustrer c'est la question des motivations à la bizarrerie. La manière dont tu en parles ici est compliquée à appréhender. Ce serait plus simple de t'aider au travers d'extraits, voire d'un chapitre entier.
Oui, je me rends compte que c'est aussi pas mal difficile à expliquer pour moi, donc je pense que je vais écrire un peu "comme je le sens" et jauger ensuite avec les retours ce qui fonctionne et ne fonctionne pas avec les lecteurs pour réécrire en conséquence si besoin. En relisant certains de mes textes de cette teneur, je me rends compte que j'ai rarement expliqué ou rationnalisé la bizarrerie du personnage et que finalement, ça a l'air d'être dans ces textes-là qu'on me fait le moins de réflexions qui montrent que je n'ai pas réussi à faire comprendre aux lecteurices où je voulais en venir. J'ai par exemple un texte où le grand rêve d'un personnage ultra masochiste, c'est d'être mangé, je le présente comme ça, sans plus de blabla autour et finalement, ça a l'air d'être passé comme une lettre à la poste (bon, cela dit, c'est aussi peut-être dû au fait que c'est écrit dans un genre où les lecteurs s'attendent à ce genre de choses)

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