Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
- Hylla
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Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
John Truby est une vraie bible ! En effet les imperfections, les motivations, etc. rendent les personnages bien plus vivants et dynamiques dans l'intrigue. Et finalement, ce schéma est répliqué à la fois à l'échelle macro de l'histoire, où on voit l'évolution du personnage au cours de son arc, qu'à l'échelle micro où dans chaque scène, le personnage agit selon ses désirs, ses besoins et sa motivation.
En gardant ce triptyque en tête on évite davantage aussi les scènes qui ne servent pas à l'intrigue et qui n'ont peut-être pas leur place dans le roman... ou pas la même en tout cas.
Dans la même veine, j'avais aussi trouvé l'ouvrage Creating Unforgettable Characters de Linda Seger très intéressant. Tu peux trouver dans le sommaire accessible sur internet en extrait les thèmes abordés, ils servent de bonne base de réflexion pour "créer le personnage" et compléter Truby qui aide à rattacher le personnage à l'intrigue.
En gardant ce triptyque en tête on évite davantage aussi les scènes qui ne servent pas à l'intrigue et qui n'ont peut-être pas leur place dans le roman... ou pas la même en tout cas.
Dans la même veine, j'avais aussi trouvé l'ouvrage Creating Unforgettable Characters de Linda Seger très intéressant. Tu peux trouver dans le sommaire accessible sur internet en extrait les thèmes abordés, ils servent de bonne base de réflexion pour "créer le personnage" et compléter Truby qui aide à rattacher le personnage à l'intrigue.
- Rienthal
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Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
C'est super intéressant comme Théorie et je pense que ça mériterait d'être mis en perspective dans chaque histoire. Parce que c'est généralement quand il manque un de ces trois points que les personnages ne vont nulle part.
Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
Je suis en train de lire L'Anatomie du scénario aussi, et en effet c'est super intéressant en termes de théorisation et dissection des schémas d'histoire!
J'avais vu passer une critique pas stupide, qui disait que Truby restait quand même beaucoup dans le cadre du schéma hollywoodien classique, et je pense que cette théorie du protagoniste en fait un peu partie aussi.
Ca pourrait être très intéressant de voir où va une histoire dont le protagoniste serait privé d'un de ces éléments (mais d'un autre côté, s'il brille par son absence, alors ça prouve aussi son importance !).
J'avais vu passer une critique pas stupide, qui disait que Truby restait quand même beaucoup dans le cadre du schéma hollywoodien classique, et je pense que cette théorie du protagoniste en fait un peu partie aussi.
Ca pourrait être très intéressant de voir où va une histoire dont le protagoniste serait privé d'un de ces éléments (mais d'un autre côté, s'il brille par son absence, alors ça prouve aussi son importance !).
- Phosphorus
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Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
Très intéressant, merci pour ce partage !
- Raza
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Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
Merci pour ce partage, qui est une théorie intéressante. Je rejoindrais @Raph, sur le fait que c'est une théorie Hollywoodienne par excellence. Si je peux me permettre un commentaire méta sur ça, le risque de ce genre de théorie est de faire que les histoires se ressemblent trop, car on fait coller son personnage à une grille. Je suis plus d'avis de faire d'abord son histoire et ses personnages, puis, en ayant des théories de ce type en tête se demander : ok, est-ce que ça colle à la théorie ? Oui/Non. Si non : ok, est-ce que si j'essaie de mieux coller, ça améliore ? Oui/Non. etc... :-)
Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
Merci @SerpaCooper, pour le partage !
Je trouve que ce sont de bonnes questions à se poser lorsqu'on veut voir si notre personnage est intéressant, ainsi que pour donner de la profondeur à des personnages secondaires qu'on aurait négligé : là on est un peu obligé de les regarder dans les yeux et se demander ce qu'ils ont dans le ventre !
Je trouve que ce sont de bonnes questions à se poser lorsqu'on veut voir si notre personnage est intéressant, ainsi que pour donner de la profondeur à des personnages secondaires qu'on aurait négligé : là on est un peu obligé de les regarder dans les yeux et se demander ce qu'ils ont dans le ventre !
- Hylla
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Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
Tu soulèves là un très bon point ! Je dirais que l'essence du personnage n'est pas forcément de réussir sa quête personnelle dans le roman. A petite échelle, il peut (et c'est même mieux !) échouer à un obstacle. Il va, ou non, se remettre en question. Ses faiblesses prendront peut être le dessus. A grande échelle aussi finalement, l'arc du personnage ne correspond pas nécessairement à l'obtention de ce qu'il convoite, ni à la maîtrise de ses faiblesses. C'est là toute la force dramatique de l'histoire : les personnages ne peuvent pas toujours avoir ce qu'ils veulent. Comme nous, humainsSerpaCooper a écrit : ↑17 nov. 2020, 19:22 Mais dans ce cas, je viens de me poser une question, si lors d'un arc le personnage atteint son désir et assouvie son besoin, on peut donc lui créer de nouvelles faiblesses/besoin/désir ? Par exemple si un auteur vient de finir son roman et qu'il souhaite en écrire une suite, qu'il n'avait "absolument" pas prévue à la base, il doit bien créer un nouveau besoin qui pousse le héros à réaliser un nouveau désir (en partant du principe que ce héros avait été parfaitement conclu dans le premier tome), non ?
Ce qui laisse aussi la place à des développements ultérieurs du personnage. L'arc n'est finalement qu'une unité de temps limitée à une intrigue au cours de la vie du personnage. Quand une nouvelle intrigue commence, il a encore des désirs, des faiblesses et des besoins. Mais peut-être désire-t-il autre chose, cette fois-ci. Ou peut-être qu'en ayant résolu l'une de ses faiblesses dans un roman, les choses se reportent et une nouvelle faiblesse apparaît. Le personnage est une source inépuisable de vie !
Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
Je pense que c'est tout à fait possible en effet !SerpaCooper a écrit : ↑17 nov. 2020, 19:22 Mais dans ce cas, je viens de me poser une question, si lors d'un arc le personnage atteint son désir et assouvie son besoin, on peut donc lui créer de nouvelles faiblesses/besoin/désir ?
Ton personnage démarre l'histoire avec ses particularités : faiblesses, besoins, désirs.
S'il réussit à atteindre ses besoins, ça en fait une personne qui a évolué.
Maintenant même si ton personnage a évolué, il n'est pas seul dans le monde, et un événement extérieur peut le replonger dans la spirale, mais cette fois, il faudra prendre en compte son évolution et ce qu'il a appris dans le premier tome. Et aussi, un personnage peut apprendre différentes choses à différents moments de sa vie, ce qui lui met constamment de nouvelles faiblesses (quelque chose qu'il ne maîtrise pas) et de nouveaux besoins et désirs.
Dans Harry Potter :
Tome 1 :
Harry n'a pas d'amis (besoin)/ Ne connaît pas ses parents (besoin et désir), il débarque dans un monde dans lequel il ne connaît rien (faiblesses) et veut faire ses preuves et être accepté socialement (désirs).
A la fin : Il a assouvi son besoin : il a des amis, mais il a toujours des désirs (manque de figure paternelles et maternelles), et des faiblesses : il est capable de se débrouiller face aux autres étudiants de son âge (renvoyer la balle dans un duel contre Maelfoy) mais pas contre un adulte (Il ne survit à Voldemort que parce que celui-ci n'a pas la puissance pour l'atteindre, mais s'il était aussi puissant que dans le tome 4, le Harry de 11 ans n'aurait pas pu survivre).
Tome 3 : Harry a des amis et une famille adoptive pour les vacances, mais les Weasley ne sont pas ses parents.
Il veut venger ses parents, s'il pouvait, il tuerait le traitre (désir). Il n'est toujours pas assez puissant pour se défendre contre un adulte (faiblesses ). Il découvre la vérité, et la situation dans laquelle il est bouleverse sa façon de voir les choses : nouveau besoin : aider/sauver son parrain = il fait le choix de ne pas se venger de Quedver. Nouvelle situation : Sirius vient prendre le rôle du père qui lui manque. (Besoin/désir à moitié comblé), mais l'histoire ne s'arrête pas là.
Son réel désir/besoin (connaître ses parents) ne sera jamais assouvi.
Ok, mon exemple est peut être mal expliqué, mais je pense que ce triptyque peut être utilisé à chaque fois que tu termine un livre et que tu fais évoluer ton personnage, et ensuite, tu peux aussi faire courir ces trois choses sur toute une série (ex : le Besoin d'Harry de trouver un moyen de survivre à Voldemort court sur toute la série).
- Sissi84
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Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
Merci @SerpaCooper d'aborder ce sujet car ça me pose toujours un problème.
Je n’ai jamais utilisé cette recette et, pourtant, il me semble que c’est ainsi dans tout ce que j’ai lu ou écrit. Comment pourrait-il en être autrement ? C’est un peu comme si l’on disait qu’un être humain a besoin de boire, manger et dormir et pourtant c’est bien rare d’écrire des chapitres là-dessus.
Ce qui me gêne c’est « la faiblesse », bien sûr qu’il en a, sinon il ne serait pas humain. Mais pourquoi faudrait-il l’exploiter à tout coup ?
Quelle est la faiblesse de James Bond ?
J’ai longtemps pensé que c’était les femmes, mais ça n’a jamais vraiment de conséquences et, surtout, Bond n’échoue jamais.
Je n’ai pas l’impression que Ian Fleming ait exploité une faiblesse. Pourtant Bond a perdu ses parents à l’âge de 11 ans et a été élevé par sa tante. Même dans sa bio que John Pearson a écrite, il ne parle pas de faiblesse, comme s’il n’en avait jamais eu. Pourtant, cet auteur a décortiqué en long, en large et en travers, tous les romans de l’agent secret.
Peu importe ma réflexion, car j’en viens à ma question :
Pensez-vous qu’un tel personnage pourrait exister aujourd’hui ?
Je n’ai jamais utilisé cette recette et, pourtant, il me semble que c’est ainsi dans tout ce que j’ai lu ou écrit. Comment pourrait-il en être autrement ? C’est un peu comme si l’on disait qu’un être humain a besoin de boire, manger et dormir et pourtant c’est bien rare d’écrire des chapitres là-dessus.
Ce qui me gêne c’est « la faiblesse », bien sûr qu’il en a, sinon il ne serait pas humain. Mais pourquoi faudrait-il l’exploiter à tout coup ?
Quelle est la faiblesse de James Bond ?
J’ai longtemps pensé que c’était les femmes, mais ça n’a jamais vraiment de conséquences et, surtout, Bond n’échoue jamais.
Je n’ai pas l’impression que Ian Fleming ait exploité une faiblesse. Pourtant Bond a perdu ses parents à l’âge de 11 ans et a été élevé par sa tante. Même dans sa bio que John Pearson a écrite, il ne parle pas de faiblesse, comme s’il n’en avait jamais eu. Pourtant, cet auteur a décortiqué en long, en large et en travers, tous les romans de l’agent secret.
Peu importe ma réflexion, car j’en viens à ma question :
Pensez-vous qu’un tel personnage pourrait exister aujourd’hui ?
- Raza
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Re: Faiblesse, Besoin et Désir du Protagoniste selon John Truby
Pour répondre à @Sissi84 , j'avais lu qu'un autre type de personnage qui s'oppose à celui proposé par Truby est le personnage iconique. Celui ci n'a pas de faiblesse, et ce qu'on aime chez lui c'est justement qu'il n'en a pas. Un exemple est James Bond, un autre Sherlock Holmes. Je ne sais plus où j'ai vu cette distinction, mais la personne qui parlait de ce concept expliquait qu'aujourd'hui ce n'est plus la tendance, ce qui fait que les reboots ou nouveaux épisodes de personnages iconiques les déconstruisent pour en faire des personnages 'à la Truby', avec des faiblesses.
Personnellement, je pense que les personnages iconiques sont difficiles à créer aujourd'hui, car ils font appel à des imaginaires qui ne nous parlent plus (dans ce qu'on appelle l'Occident, en tout cas). En effet, les thèmes à la mode sont la déchéance, la fin, tout s'étiole et tout s'arrête, on a donc du mal à imaginer un personnage iconique, qui symbolise une puissance en laquelle plus personne ne croit.
Personnellement, je pense que les personnages iconiques sont difficiles à créer aujourd'hui, car ils font appel à des imaginaires qui ne nous parlent plus (dans ce qu'on appelle l'Occident, en tout cas). En effet, les thèmes à la mode sont la déchéance, la fin, tout s'étiole et tout s'arrête, on a donc du mal à imaginer un personnage iconique, qui symbolise une puissance en laquelle plus personne ne croit.
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