L'angoisse du premier chapitre

[jubibby]

Bonsoir les Plumes !

Je viens à vous aujourd'hui pour un sujet qui, au fil de mes lectures sur PA, semble être un exercice compliqué pour nombre d'auteurices : j'ai nommé le sacro-saint Premier Chapitre de votre roman.

J'ai trouvé un topic sur le forum qui parlait des débuts d'histoire et des premières phrases permettant d'accrocher le lecteur (ici) mais j'aimerais prendre un peu plus de hauteur ici.

En ce qui me concerne, l'écriture du Premier Chapitre m'a longtemps angoissée : je ne savais pas comment démarrer mon histoire, à quel moment, dans quel contexte, etc. A tel point que c'est l'un des derniers chapitres que j'ai écrits ! Je me suis également longtemps posé la question d'un Prologue pour décrire mon univers et sa chronologie mais j'ai vite éliminé cette option que je trouvais un peu trop barbante (et cliché pour de la fantasy ?).
J'ai voulu poser le décor dans mon Premier Chapitre, distiller des informations sans pour autant qu'il se produise un feu d'artifice d'actions. Mais le résultat est là et les retours que je commence à recevoir sont unanimes : il ne se passe rien et on s'ennuie (c'est dit plus gentiment mais je reconnais que c'est vrai ^^).

Je crois que pour toutes les histoires que j'ai lu sur PA jusque-là, les autrices avaient largement remanié leur premier chapitre (ou changé l'ordre des premiers ) : épurer les informations données, faire rentrer plus vite dans l'action, etc.
Et je comprends l'objectif : capter l'attention du lecteur pour donner envie de lire la suite.
Mais à l'inverse, certains premiers chapitres que j'ai pu lire comme l'Assassin Royal étaient, pour moi, ennuyeux au possible, il ne s'y passait... rien... Et pourtant, ça ne m'a pas empêché de dévorer la suite donc est-ce si gênant ?


Vous l'aurez peut-être deviné, j'en viens à me poser deux questions :
1. En tant que lecteurice, quelles sont vos attentes concernant un premier chapitre ? Quels éléments vous attendez-vous à y trouver ? (personnage(s), univers, action, etc)
2. En tant qu'auteurice, comment abordez-vous cet exercice somme tout assez périlleux ? Etait-ce une formalité ou quelque chose que vous avez repoussé jusqu'au bout ?

Au plaisir de lire vos réponses

[Pandasama]

En tant que lectrice, je n’attends pas grand-chose du premier chapitre. Je veux savoir où je suis, avec qui je suis, et qu’on commence à m’expliquer ce que je fais là.

Aucun de mes romans préférés ne m’a jamais emballé dès le début. Pareil sur PA, je commente rarement le chapitre 1 ou le prologue. Mais à contrario, il m’est arrivé de laisser tomber des romans dès le premier chapitre, quand je sentais que je n’arriverais pas à supporter le personnage principal par exemple.

Pour ce qui est de mon expérience, je n’ai jamais trouvé le commencement de l’histoire particulièrement difficile à écrire. Pas plus que tout le reste en tout cas ! même, j’ai jusqu’ici toujours à peu près su comment le mettre en forme.

Après pour le Prologue, je ne suis pas contre les prologues, je ne les trouve pas ennuyeux, peut-être cliché, mais ça ne me fait pas fuir, parce qu’il vaut mieux un bon prologue qu’un premier chapitre qui te laisse sur le bord de la route.

[Hylla]

Bonjour @jubibby Il me parle beaucoup ton post, car en effet mon premier chapitre m'a donné beaucoup de fil à retordre, mais une fois que j'ai trouvé sur quel pied danser, j'ai aussi pris beaucoup de plaisir à l'écrire ! Pour ce qui est de tes questions :

En tant que lecteurice, quelles sont vos attentes concernant un premier chapitre ? Quels éléments vous attendez-vous à y trouver ? (personnage(s), univers, action, etc)

Comme l'a relevé @Pandasama, tous les débuts ne sont pas mémorables et pour autant, les romans sont aussi très bons quand même. Cela dit, petite parenthèse pour souligner que certains rares lignes m'ont captivé dès la première phrase, et quand ça arrive, je me dis tout bonnement que c'est du génie. Récemment, j'ai lu Tsubaki d'Aki Shimazaki, et j'ai été transportée. La première phrase, comme la dernière, sont si percutantes, qu'on ne peut qu'ouvrir et fermer le livre en se disant que purée, du début à la fin c'est si bien ! Je n'avais pas eu l'impression d'autant être happée par un début que depuis L'étranger de Camus. Chose rare !

Cela dit, j'ai aimé le début de l'Assassin Royal. Je me rappelle qu'à la fin du chapitre 1, j'étais très intriguée.

Et c'est justement ça, pour moi, ce qui est le plus important dans un début: être intriguée. Le début pour moi sert à donner au lecteur une idée de ce qu'il va lire par la suite: un genre, une atmosphère, un personnage, et un niveau de "suspense". Mais surtout, quand ce chapitre est terminé: ai-je envie de lire en suivant le chapitre 2 ? Ou est-ce que je me dis: pas mal ? Et que je repose le livre sur le chevet ?

2. En tant qu'auteurice, comment abordez-vous cet exercice somme tout assez périlleux ? Etait-ce une formalité ou quelque chose que vous avez repoussé jusqu'au bout ?

Comme dit plus haut, j'ai pris beaucoup de temps à attaquer le début. J'écris de la fantasy, et l'ensemble de mon roman commençait à défiler devant moi, j'avais même fait des essais sur quelques jets. Pourtant, le début m'a donné du fil à retordre.

(Anecdote rigolote: j'ai écrit un super début il y a un an, sur une histoire dans le même univers, et je n'ai jamais réussi à écrire le roman qui s'en suivait j'ai changé l'approche, travaillé le corps du roman et abouti à une histoire très différente, et là par contre écrire ce début était soudainement une purge ! Injustice ahahha)

Je ne me suis pas forcée à écrire ce début avant d'avoir une idée précise d'à quoi il devait ressembler. Lorsque j'ai post-ité mon roman sur le mur, ça m'a permis de mieux visualiser l'action, et j'ai réalisé que le plus logique était que mon début soit à tel endroit / à tel moment / avec telle personne. Puis, il fallait que le début donne des indications sur l'engagement que le lecteur prend en lisant ce roman: il y aura de la magie, il y aura un personnage qui sera comme-ci, et il y aura de la géopolitique. Sans que tout cela soit très développé, j'ai fait en sorte de dégager une scène / un momentum qui me permettait de mettre un peu de tout ça en guise d'introduction, et puis j'ai écrit.

Comme c'était le début, je tenais à ce qu'il soit vraiment travaillé et retravaillé (et deux mois après, on a l'impression que tout cloche et que tout sera re-écrit mais bref), je tenais vraiment à ce que j'exerce "le style narratif" sur le début pour avancer sur des bases solides, et éviter les déboires des autres jets qui ont fini au placard pour qualité trop médiocre. Le problème a aussi été qu'à un moment, il a été très dur pour moi de "passer le cap" de ce début après en avoir fait tout un plat, et ce alors même que je ne rêvais que d'avancer sur la suite !

Voilà, je blablate beaucoup comme d'habitude, mais j'espère que ce retour t'aidera à y voir plus clair !

[Raza]

Le premier chapitre est à mon avis moins important pour un lecteur que pour envoyer le manuscrit à un éditeur / agent. Personnellement, une fois que j'ai acheté un livre, je ne vais pas m'arrêter au chapitre 1 ! Par contre, l'éditeur ou l'agent, peut-être.

1. En tant que lecteurice, quelles sont vos attentes concernant un premier chapitre ? Quels éléments vous attendez-vous à y trouver ? (personnage(s), univers, action, etc)
Je ne m'attends à rien, mais je pense que je serais déçu si le chapitre ne m'apprend rien du tout sur les enjeux (au moins au les premiers enjeux, avant twist plus tard). ça ne m'est jamais arrivé je crois.
2. En tant qu'auteurice, comment abordez-vous cet exercice somme tout assez périlleux ? Etait-ce une formalité ou quelque chose que vous avez repoussé jusqu'au bout ?
Au début je croyais que ce ne serait pas dur, et je l'ai écrit d'un bloc. Puis j'ai eu des beta-lecteurs/rices... et ça s'est gâté Certains aiment la première version, d'autres la seconde... Du coup, je me concentre sur l'essentiel : qu'est-ce que le lecteur doit savoir d'important, c'est à dire : qui / où / quand / quoi (la magie, en gros) /quelques enjeux. Je développe les enjeux dans le chapitre 2. Mais ça ne veut pas dire que c'est réussi... O.o

[The Pighead]

Alors, étant quelqu'un qui adore lurk et commenter les écrits de PdA n'ayant qu'un seul chapitre (ainsi qu'une autrice qui a très souvent peu de chapitres à son actif dans ses histoires), ça, c'est une question qui me parle !

1. En tant que lectrice, j'attends pas grand-chose d'un premier chapitre. Le personnage, un peu de détails sur qui il est et sur à quoi sa vie ressemble ou ce qu'il s'apprête à faire, qu'on soit introduits à ce monde et qu'à la fin, on puisse se dire à la fin "OK, donc ça parle de ça, ça met en scène ce personnage qui a ce caractère et ce monde est comme ça". Je demande pas de direct tout faire pétarader ou de mettre en scène de super-grands enjeux tout de suite, mais juste de pouvoir me repérer dans ce monde. Oh, et aussi, un truc plus général mais qui vaut pour les premiers chapitres : je veux que les enjeux soient posés sans aller trop vite. Faut jamais hésiter à prendre son temps pour bien poser les enjeux de chaque écrit, parce que quand ça va trop vite, ça se voit tout de suite et du coup, ça peut vraiment empêcher de complètement prendre du plaisir en lisant.

2. Honnêtement, c'est pas vraiment quelque chose de très dur pour moi. En fait, c'est même vraiment facile pour moi. Le problème, c'est qu'après, comme je suis une feignasse, bah, les chapitres d'après, ils sont souvent plus "difficiles", en un sens, à écrire...

Pour le reste, c'est vraiment de très intéressantes choses qui se trouvent dans ce thread et j'ai pas vraiment grand-chose à rajouter !

[La ptite Clo]

Le premier chapitre... parlons-en !

Pour contextualiser un peu, je suis en plein dedans depuis deux mois (une réécriture qui plus est, après une pause dans l'écriture de 7 ans - oui je cumule les conditions) et en train de péter un câble à ce sujet-là (ça fait un peu 3 fois que je le réécris, et c'est de pire en pire). A la limite d'être totalement découragée même et de tout envoyer valser.

Alors à titre personnel, le premier chapitre, à chaud voyez-vous, je dirai juste que c'est juste un ENFER.

1. En tant que lecteurice, quelles sont vos attentes concernant un premier chapitre ? Quels éléments vous attendez-vous à y trouver ? (personnage(s), univers, action, etc)

Je suis une lectrice sympa, bon public, qui n'attend pas l'auteur au tournant dès le premier chapitre. Je donne sa chance à l'histoire, et je vais jusqu'au bout, quoiqu'il en soit. Je pars du principe que l'auteur a pensé la structure de son roman et le fil de son histoire, qu'il sait ce qu'il fait... et que donc non, je ne suis pas en mesure de fermer le bouquin après le premier chapitre sous prétexte que je suis trop dans le flou.

Et puis dès fois, l'auteur fait exprès de distiller les informations principales au fil des chapitres, ce qui fait bien rager le lecteur. Avouons-le, c'est aussi un jeu du "je te cherche-tu me cherches" entre le lecteur et l'auteur, et moi j'aime bien me faire titiller.

Une seule particularité : comme j'ai l'esprit hélas très étriqué, j'apprécie dans les histoires SFFF que les premiers chapitres m'aident à planter le décor et l'univers dans mon imagination, afin que j'arrive à me projeter dans le monde et à suivre l'histoire. Après, je n'en fais pas une maladie si ce n'est pas le cas, et je m'adapte, mais c'est certain que c'est plus facile pour moi quand c'est le cas.

2. En tant qu'auteurice, comment abordez-vous cet exercice somme tout assez périlleux ? Etait-ce une formalité ou quelque chose que vous avez repoussé jusqu'au bout ?

Il y a sept ans, c'était une formalité. Je crois qu'à partir du moment où mon plan était clair, la rédaction du premier chapitre ne relevait pas trop du parcours du combattant. Avec le recul, je me souviens même que c'était très fluide et très rapide pour moi, parce que j'étais super motivée de démarrer une nouvelle histoire, et qu'une fois le premier chapitre passé (parce que ça restait le plus chiant à écrire), je pouvais passer à quelque chose de plus intéressant, j'avais donc super hâte et j'étais enthousiaste.

Mais bon, on ne va pas se voiler la face, je ne me mettais pas autant de pression et je n'étais pas aussi rouillée qu'aujourd'hui.

Aujourd'hui, j'aborde très mal cet exercice, à cause d'une forme de pression assez difficile à décrire. Parce qu'il y a la peur de décevoir, la peur de pas être à la hauteur, la peur des critiques et même sans critiques, juste la peur d'être simplement lue et jugée... (ce que je ne ressentais pas quand j'écrivais au début, parce que j'étais en confiance, mais c'est ce que peut ressentir aisément un auteur pour une première histoire... ou après une très très longue pause).

En réalité, tout repose sur le premier chapitre. Pour ma part, en tout cas, j'ai l'impression que ce premier chapitre est mon ciment et reflète la confiance en moi et en ce projet. Par conséquent, c'est forcément une catastrophe.

En plus de ses propres attentes, on se persuade à tort qu'il faut satisfaire celles des autres (alors que noooooon, il faut écrire ce qui nous plaît, tant pis pour les autres, SURTOUT quand on n'a PAS de projet éditorial bon sang (mets-toi ça dans la tête)). On peut avoir l'impression d'être attendu.e au tournant, et quelque part, c'est vrai que pour beaucoup de lecteurs, c'est quelque chose de super déterminant pour la suite de la lecture.

Il "faut" certes contextualiser, mais "sans trop en dire", il "faut" planter le décor, "rester sérieux "(parce que c'est le premier chapitre, il "doit" renvoyer une "bonne image", il "doit" accrocher...)... dans le cadre d'une réécriture, il "faut" faire "mieux qu'avant". Cette pression du premier chapitre, c'est juste insupportable à la fin, je regrette l'insouciance de mes 17 ans.

Bref, la dictature du premier chapitre quoi

[Samy]

Alors si je devais m’arrêter au 1er chapitre, j’en aurais raté des bons textes/romans !

1 - En tant que lectrice, j’aime quand vers la fin du 1er chapitre il y a quelque chose qui se passe (pas forcément un truc spectaculaire mais au moins une amorce). Parfois c’est long mais j’essaye toujours de continuer jusqu’au 3e chapitre et je n’abandonne que si c’est vraiment trop mal rédigé, que l’histoire devient farfelue, que la longueur du chapitre est interminable ou que le style me déplaît trop.

2 - Même si écrire le début de mon texte est plutôt une formalité, j’essaie quand même de le soigner au maximum car c’est ce qui va donner le ton pour la suite de l’histoire.
En tant qu'auteure, j’écris toujours le 1er chapitre tel que je le visualise. Je le rédige rapidement et simplement sans prise de tête pour ne pas bloquer dessus. Ensuite, au fur et à mesure que j’avance dans l’histoire, j’y reviens régulièrement pour le soigner au maximum et obtenir le résultat le plus satisfaisant possible. Puis enfin, je saute le pas et le publie (ou non si ce n’est pas prévu).
Comme j’en suis toujours au 1er jet, je pense que viser la perfection absolue ne doit pas être ma priorité, aussi je préfère attendre pour le retravailler en profondeur au fur et à mesure de mes jets.
Écrivant surtout du fantastique, il faut absolument que l’ambiance et le thème soit installé dès le début et surtout qu’à la fin du 1er chapitre il y ait au moins un élément qui annonce le genre.

[Sissi84]

Vous l'aurez peut-être deviné, j'en viens à me poser deux questions :
1. En tant que lecteurice, quelles sont vos attentes concernant un premier chapitre ? Quels éléments vous attendez-vous à y trouver ? (personnage(s), univers, action, etc)
2. En tant qu'auteurice, comment abordez-vous cet exercice somme tout assez périlleux ? Etait-ce une formalité ou quelque chose que vous avez repoussé jusqu'au bout ?

En tant que lectrice, voilà ce que j’attends d’un premier chapitre :
– Il me plonge au sein d’une énigme dont je n’aurai la réponse qu’à la fin du livre ( j’aime ça )
– Il me plonge dans un univers qui me donne envie de l’explorer. Mais avec ce genre d’intro, j’ai souvent été déçu, comme dans « Les enchantements d’Ambremer » par exemple. J’ai trouvé l’intrigue assez plate, assez ennuyeuse et trop vite ficelée.
– Il faut me donner ce qu’on me promet. Si l’univers décrit dans le premier chapitre est du genre steampunk, par exemple, le fait que ça se passe au XIXe siècle ne me suffit pas. Je veux des machines à vapeur et des engrenages

En tant qu’auteure, j’aime bien entrer tout de suite dans l’intrigue. Mais mon problème, d’après mes bêta-lecteurices c’est que je dévoile trop de choses au départ. Je fonce et j’oublie de laisser à mon héros ou héroïne le temps de se présenter un peu et d’accepter l’univers qu’on lui impose.
Depuis je fais plus attention à laisser mes personnages baigner un peu dans leur quotidien, avant de les envoyer se faire manger par les loups

[mariedanj]

A tel point que c'est l'un des derniers chapitres que j'ai écrits !

je trouve ça pas bête du tout! Un peu à l'inverse d'écrire l'histoire en ayant déjà la fin.

je ne suis pas contre les prologues, je ne les trouve pas ennuyeux, peut-être cliché, mais ça ne me fait pas fuir, parce qu’il vaut mieux un bon prologue qu’un premier chapitre qui te laisse sur le bord de la route.

ça résume pas mal mon feeling aussi. Pourvu qu'il soit bien écrit. Je me poserai peut-être la question de sa pertinence à la fin du bouquin, mais pas au début.

Et c'est justement ça, pour moi, ce qui est le plus important dans un début: être intriguée

J'allais le dire! Avoir des réponses n'est pas l'endroit, le début sert à poser des questions.

Le premier chapitre est à mon avis moins important pour un lecteur que pour envoyer le manuscrit à un éditeur / agent.

C'est vrai que la valeur du chapitre 1 est assez mercantile, vu comme ça.

OK, donc ça parle de ça, ça met en scène ce personnage qui a ce caractère et ce monde est comme ça

Je partage pas mal cet avis, surtout le point sur le ou les personnages.

A la limite d'être totalement découragée même et de tout envoyer valser.

Aye! Courage!!

j'apprécie dans les histoires SFFF que les premiers chapitres m'aident à planter le décor et l'univers dans mon imagination,

Ce qui n'est pas faux du tout, puisque le monde peut être totalement différent du nôtre et que ces littératures n'ont pas la facilité du roman contemporain, par exemple, sur ce point.

après avoir avancé de plusieurs chapitres, je le modifie avec une nouvelle perspective.

Oui, tout à fait, une bonne façon de ne pas rester coller au décollage! Écrire un début, peu importe, il peut toujours changer lorsqu'on connait mieux notre histoire.

Il faut me donner ce qu’on me promet.

Oui, l'attente du lectorat pèse dans la balance. Et même avec une déviation de cette attente dû à l'intrigue, peut-être qu'un bon début de roman (le quart, la moitié) qui répond à ce besoin avant de dévier pourrait ne pas décevoir, mais plutôt surprendre?

Depuis je fais plus attention à laisser mes personnages baigner un peu dans leur quotidien

moui! Pour mieux les persécuter par la suite! Un contraste primordial à établir dès le début.

1. En tant que lecteurice, quelles sont vos attentes concernant un premier chapitre ? Quels éléments vous attendez-vous à y trouver ? (personnage(s), univers, action, etc)
Je m'attend à rencontrer un personnage et à le comprendre. Non pas dans son entièreté, ce que le roman peut/va faire, mais comprendre quel genre de tempérament il/elle a, sa cohérence dans les choix, actions qui seront faites dans ce chapitre. Je m'attends non pas à être liée émotivement dès le début (c'est quasi impossble), mais à être capable de le sentir comme une personne que je veux connaitre, qu'il me plaise ou non (parce qu'on peut aimer détester des perso.). Le décor m'est secondaire, pourvu qu'il soit bien construit. L'intrigue est relativement peu importante, puisque le personnage et sa transformation sont plus nécessaire pour moi.

2. En tant qu'auteurice, comment abordez-vous cet exercice somme tout assez périlleux ? Etait-ce une formalité ou quelque chose que vous avez repoussé jusqu'au bout ?
Formalité. Je n'écris pas de façon linéaire, donc, je peux changer plusieurs fois de début, selon le développement de mon histoire. Pour ma grande saga en cours, je suis même revenue à mon premier amour. J'avais un premier chapitre, que j'ai déplacé plus loin pour mieux ancré l'univers, puis je me dis que non, justement, on rencontre un personnage principal et que le pourquoi du comment peuvent attendre et que justement, ce manque d'information intrigue et pousse à lire plus loin. Ce que je retiens du premier chapitre est qu'il ne faut pas buter contre et rester pris. Il est maléable et ne dois pas empêcher l'auteur.e de poursuivre son écriture. Quite à le faire à la toute fin.

[MayPhoenix]

Personnellement, je ne m'arrêterai jamais à la lecture d'un premier chapitre. Il est très rare que je ne finisse pas un premier livre, alors un seul chapitre? Encore moins. Il faut vraiment que je n'apprécie pas DU TOUT les 200 premières pages pour que je décide de passer à autre chose.

Ce que j'attends d'un premier chapitre, ce n'est pas quelque chose d'exceptionnel mais juste une première impression de l'histoire qui va venir et des personnages que je vais découvrir. Avoir une vague idée de l'univers dans lequel on se trouve, surtout si c'est SFFF. Quant aux enjeux de l'histoire, j'aime quand ils sont au début de l'histoire, mais pas forcément dans le premier chapitre. Ensuite, ce n'est pas forcément apprécié de tous, mais j'aime bien les prologues. Surtout quand, des années plus tard, à la fin de la saga, j'y retourne et je comprends les messages subliminaux qui s'y trouvaient depuis le début. Je pense que l'une de mes ouvertures de romans préférées doit être le classique Percy Jackson. "Je n'ai jamais voulu être un sang-mêlé" (je n'ai pas relu en français depuis des années, je m'excuse si la citation est fausse). En tant que fan de théâtre et en particulier Shakespeare, je ne peux pas ne pas considérer Roméo et Juliette qui, dès la première scène, donne l'intrigue, la mise en scène et la fin et POURTANT, on est accrochés parce que on veut savoir comment va se dérouler l'histoire. Dans une autre forme de média, j'aime beaucoup le début de Pirates de Caraïbes. C'est un rêve d'Elisabeth Swan sur son enfance, mais cela donne une bonne idée du thème et des personnages qui vont apparaître et évoluer dans le reste du film. J'espère qu'ajouter le théâtre ou les films ne devient pas complètement hors-sujet dans la question d'un premier chapitre mais je pense que, pour les lecteurs comme les éditeurs, ce qui compte n'est pas d'avoir un "premier chapitre parfait" mais "une première scène captivante"; d'où mon utilisation d'exemples sous d'autres formes.

En tant qu'auteure, cependant, mon expérience varie énormément. Pour certaines histoires (fanfic, comme romans), soit les premiers chapitres, ou plutôt la première "scène" me vient de suite en tête et c'est une image à partir de laquelle je vais tisser le reste du roman, avec ses personnages, son ambiance etc. Soit, j'ai une vague idée des évènements qui vont déclencher l'histoire sans avoir une première scène à poser. Dans le premier cas, j'écris la scène et le reste découle plus ou moins tout seul (il y a toujours une certaine hésitation et des écritures et ré-écritures ré-ré-ré-écritures....). Dans le second cas, je vais écrire un premier chapitre pour me donner une idée de la mise en scène, et j'y reviens lorsque j'aurais trouvé un bon premier chapitre.