Du rôle des contraintes

[Alice_Lath]

Hola !

Alors, je ne crois pas que le sujet ait déjà été abordé. Ou en tout cas, j'ai vérifié et si ça a échappé à mon enquête, je supprimerai le topic.

Voilà : je souhaitais aborder la notion de contraintes pour progresser surtout quand on a la sensation de stagner.

Je voulais avoir vos idées et vos avis sur la question de s'imposer comme ça des défis (comme Seja avec le tout-dialogue dans la Mousse Pousse), car j'ai l'impression que ça peut vraiment aider à progresser que de tenter d'aller plus loin dans la forme pour mieux sortir de ses sentiers battus.

Avez-vous des idées de contraintes ? Est-ce que vous pensez que ça peut vraiment être efficace pour bien progresser ? Est-ce que c'est quelque chose qui vous intéresserait ?

Merci à l'avance pour vos réponses !

[Audrey Lys]

Je pense effectivement que ça peut faire progresser ! En ce moment je m'essaie à une contrainte de vocabulaire : ne pas réutiliser deux fois le même adjectif dans un chapitre. Ça permet d'enrichir son vocabulaire et son écriture, de trouver des périphrase ou des manières d'écrire autrement.
En soi il y a plein de contraintes que l'on peut inventer pour se forcer à améliorer un aspect de son écriture, comme se placer du POV d'un personnages aveugle pour travailler les descriptions autrement qu'avec la vue, ce qui donne plus de saveur au texte.
Je t'encourage à le faire en tout cas ! Et ne pas trop te mettre la pression

[Vava-Omete]

Aaah je viens de voir ce sujet !
@Alice_Lath personnellement, j'ADORE écrire avec des contraintes. Comme le dit @Audrey Lys ça permet de se réinventer, d'essayer des styles ou des format qu'on aurait jamais essayé avant...

La plupart du temps, je met mon entourage à contribution pour me donner des mots ou des consignes, mais avant, quand je n'osais dire ma passion pour l'écriture, j'avais tout un tas de ressorts différents :
- Réécrire une scène de roman que j'ai aimé dans un autre style (soutenu, vulgaire, héroïc fantasy, réaliste, etc)
- Piocher au hasard des mots dans le dictionnaire et écrire avec / a partir de ces derniers (variante : demander des mots aux gens xD)
- Faire une recherche aléatoire d'image sur internet et écrire au moins deux textes courts complètement différents en partant de cette image
- Contraintes de style : que des dialogues, pas de dialogues, pas de e, que des mots féminins, pas d'accords genrés, écrire tout un texte sans qu'on sache le sexe d'un personnage, utiliser toute la ponctuation existante au moins une fois (et correctement), n'écrire aucun anglicisme, écrire au je, au tu, au vous, au nous etc etc
- Contraintes de format : écrire une dispute en poème, écrire une nouvelle sur les pieds, écrire une lettre de réclamation d'un personnage à un autre...
Toutes les productions ne sont pas forcément bonnes, mais ça permet de se délier les doigts. Je vois ça un peu comme les pianistes qui font leurs gammes =D

[Litchie]

Honnêtement je... j'ai un mal fou avec les contraintes genre je suis convaincue que ça aide à progresser et j'aime beaucoup l'idée d'@Audrey Lys qui permet à fond de développer son vocabulaire (je me le note), mais je me rends compte que j'ai vraiment du mal avec les notions de... ben de contraintes, quand j'écris. J'ai toujours très envie de participer aux appels à texte, les ateliers d'écriture autour d'un thème c'est vraiment une activité qui peut donner de belles choses mais je n'y. arrive. pas. Dès qu'on me donne une contrainte ou un thème je n'y arrive plus, blocage complet

[Hylla]

Sujet très intéressant ! J'ai reconnu dans quelques uns de tes exemples quelques exercices auxquels je me suis prêtée @Vava-Omete. La plupart du temps quand je le fais, je déconnecte vraiment de mon projet en cours. Pour moi, la contrainte est un exercice très utile, mais si je l'intègre à mes écrits sur lesquels je travaille alors elle me bride trop. J'aime particulièrement m'y prêter quand je n'ai aucun projet en cours car en effet, ça fait progresser, alors je me dis que quitte à ne pas avoir de projet à coeur autant exercer la plume ! Pour autant, toutes les contraintes ne marchent pas toujours. Parfois, c'est l'occasion de vraiment travailler un point précis mais d'autres, je rame tellement pour trouver l'histoire sur lequel je vais poser ma contrainte qu'après coup j'ai l'impression d'avoir plus entraîné mon imagination que mon style

[Rimeko]

Je suis d'accord avec Hylla, je n'y arriverai pas sur un projet long / qui me tient à cœur, pour lequel je me mets en quelque sorte la pression. Mais pour des textes courts, je fais ça avec un asso d'écriture, c'est très sympa ! Enfin, on fait plus des contraintes de fond que de forme... beaucoup de mots absurdes comme thème
Du coup, j'aurais envie de distinguer contrainte de forme et contrainte de fond. La première, je le vois surtout comme un moyen de s'améliorer (sur les descriptions en enlevant un des cinq sens, sur le dialogue en écrivant en full-dialogue, etc). La deuxième, je trouve que ça aide plus à "s'échauffer", quand on est dans une période de vide scripturale, ou pour se changer les idées d'un projet trop prenant, et ça amène à aborder des thèmes nouveaux, à faire des textes différents, je trouve...

[Sissi84]

Personnellement, je préfère me donner des défis plutôt que des contraintes. C'est bizarre, mais dans ma tête ça ne sonne pas la même chose.
Par exemple, écrire un texte dont la contrainte est de 3000 mots maxi sera un défi que je voudrai relever. Si je le prends pour un jeu alors ça ne peut que me plaire. Par contre, je ne vais pas me proposer des défis toute seule. Il me faut des partenaires, c'est pour ça que j'aime bien les appels à textes, même si je rame grave avec celui de Pétra et Dédé en ce moment
Par contre, je n'aime pas avoir un cahier des charges pour écrire. Tant de mots par jour, par exemple. On va dire que non seulement ça ne m'amuse pas, mais en plus ça me stress.
Comme quoi on est toutes et tous différent.e.s

[Soah]

Sujet assez intéressant que l'on déterre, dites-moi ! ;3

Personnellement, ce n'est pas une méthode que j'emploie parce que les exercices de style ou les contraintes ne m'épanouissent pas tellement. Même si écrire, si un thème précis comme pour les DLPs par exemple me plaît énormément sur un temps donné.

Cependant, j'ai néanmoins le sentiment que le ressenti de stagner peut venir de l'inexpérience de notre plume. Ce n'est pas quelque chose à prendre personnellement, et ça fait très boomer de dire ça - je suis navrée x') - mais lorsque l'on est jeune, on a pas forcément l'expérience de vie nécessaire pour parler avec aisance de certaines choses. Le facteur émotion/authenticité qui fait que. Et ça, malheureusement, il n'y a que le temps et la vie qui peuvent offrir ce genre de choses.
Il y a parfois des choses que l'on veut raconter. Mais on est pas forcément la personne à l'instant i pour le faire n-n