Extinction culturelle

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Litchie
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Message par Litchie »

@dworkin a dit dans [Extinction culturelle](/post/46566) :
> @litchie a dit dans [Extinction culturelle](/post/46538) :
> > je trouve vraiment triste de vivre dans un monde où tu dois faire un choix entre le confort matériel et le confort mental (= faire un métier qui te plait). Et c?est peut-être le fond du problème. Pourquoi est-ce que cela devrait être un choix ?
>
> Je ne vais pas rentrer dans un débat sur la répartition des richesses (on s'éloignerait beaucoup du sujet) mais il y a une réponse simple à cette question : Si tout le monde pouvait choisir de faire un métier cool, personne n'irait faire de métiers chiants, et si personne ne "ramasse les ordures"(à remplacer par n'importe quel métier pas cool mais super nécessaire à la société) tout s?effondre.

Là encore c'est effectivement un autre sujet plus philosophique, mais je me sens complètement obligée de rebondir dessus :D je ne suis de base pas d'accord avec ça. Tout simplement parce qu'il suffit que plusieurs personnes occupent ces tâches chiantes. Pourquoi X devrait le faire pendant que Y se dore la pilule au soleil ? Déjà de plus en plus de robots remplaçent les Hommes pour certaines de ces tâches (ce qui pourrait potentiellement laisser X et Y faire ce qu'ils veulent de leur vie) ; et même si ce n'est pas le cas, ces tâches "indispensables" peuvent devenir des choses nécessaires que *chacun* effectue. Lundi c'est X, et mardi c'est Y. Bon bien sûr, je simplifie à fond et tout n'est pas aussi simple, mais c'est parce que paradoxalement je trouve qu'on a vraiment une conception du travail qui est très très simpliste (avec toujours cet argument imparable "c'est comme ça" :p ). Et je pense que c'est la base du problème de la rémunération de tous les métiers-passions. L'emploi doit être chiant, ingrat, ou mal payé (voire parfois les deux et c'est bien malheureux... heureusement l'inverse existe aussi) parce que... quelqu'un doit bien le faire (mais l'autre, de préférence).

Par contre effectivement il me semble que, comme tu dis, le monde des BDs et des romans est assez proche, en tout cas ce que tu dis ressemble à ce que j'ai lu pour les écrivains. Est-ce que la solution ne serait pas de réduire la production ? Que les éditeurs publient moins ? Bien sûr, comme tu dis, il y aurait moins d'auteurs publiés, mais ceux qui le seraient en vivraient mieux ?

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Mouette
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Message par Mouette »

Que ce débat est passionnant ! Bon, je vais contribuer, mais je tiens à présenter d'avance de profondes excuses, car ce qui va suivre risque d'être extrémiste et un peu choquant.

Bon, je vais entre autres parler du milieu du cinéma, qui est majoritairement soumis à ce régime râlogène mais finalement bien pratique qu'est l'intermittence (donc @Dworkin tu es autorisé à me lancer des tomates numériques si je dis une absurdité).

Je n'agrée pas sur tout, mais dans l'ensemble, je rejoins @Vava-Omete, et ce pour une raison très simple, c'est que actuellement, dans les faits, quand on compare le nombre de lecteur au prix du livre au nombre de manuscrits au nombre de livres publiés, je ne vois pas comment les auteurs peuvent vivre de leur plume. Au point où on en est (attention phrase clivante), ça ne sert à rien d'invectiver le gouvernement où les réformes puisque de toute manière il n'y a pas assez d'argent en circulation pour que les auteurs puissent vivre de leur plume. D'un autre côté, dans toutes les professions artistiques non littéraires, il est possible pour les créateurs, les techniciens, les producteurs, les distributeurs, bref pour tout le monde, en gros et moyennant sacrifices, de vivre de leur métier. Bien sûr, ils ne font pas toujours des choses passionnantes, des fois ils doivent faire de la pub, du design de logos d'entreprise ou que ne sais-je encore, mais en gros, ils s'en sortent. (Encore une fois je tiens à prendre des précautions oratoires, je suis jeune, j'ai encore de l'espoir et des étoiles dans les yeux et je dis beaucoup de bêtises des fois.) La question qu'on pourra se poser est : pourquoi ?

Pour moi, cela tient à deux choses. D'abord, c'est la faute des lecteurs, et c'est là que la comparaison avec le cinéma intervient. La plupart des gens qui vont au cinéma n'attendent rien d'autre de leur séance que de passer un bon moment, de voir des copains, de se détendre devant une comédie ou de kiffer devant un bon film d'action, de profiter de cette ambiance ineffable de la salle obscure, voire même de passer deux heures au frais en plein été. Et c'est tant mieux ! Parce que ça fait du cinéma, non pas une chose commerciale, mais simplement une chose quotidienne, et allez, sortons les grands mots, populaire. La plupart des gens ont un rapport tout sauf intellectuel au cinéma, et ça ne les empêche pas de débattre parfois très longuement sur le film une fois retournés à la lumière, de se sentir déçus ou émus, et parfois même de devenir de véritables cinéphiles. Pour moi, c'est quelque chose qui manque profondément dans notre rapport à la lecture, qui est quelque part beaucoup trop élitiste. Et ce à tous les niveaux de la chaîne du livre. Bien sûr, c'est quelque chose qu'il est impossible pour nous, petite Plumes, de changer, c'est quelque chose de sociétal qui passe plutôt par l'école, mais à mon avis, tant qu'on aura pas fait de la lecture un plaisir simple et même une distraction ou un *entertainement* pour celles.eux qui n'ont pas envie de chercher plus loin, les auteurs ne pourront jamais vivre de leur plume.

Mon deuxième point touche cette expression "vivre de leur plume". @Litchie, tu dis que tu "trouve[s] ça triste de vivre dans un monde où tu dois faire un choix entre confort matériel et confort mental". Mais ça, ce n'est pas juste la chaîne du livre aujourd'hui, c'est toute notre société depuis des siècles. Certes, ça ne va pas en s'arrangeant, mais c'est loin d'être nouveau. Molière et ses comédiens étaient tous excommuniés. Beaumarchais comme Baudelaire avaient des métiers à côté (agent secret et traducteur), Balzac travaillait treize heures par jour, Rimbaud vivait chez sa mère, Verlaine dépendait de l'argent de la sienne, Yourcenar enseignait l'histoire de l'art et Simone de Beauvoir la philosophie... Il y a des contre-exemples, bien sûr, mais peu. La plupart des grands écrivains qu'on connaît avaient une source de revenus annexe, métier parallèle ou mécénat, et quand on y pense, la plupart des professions artistiques aussi. Les musicos sont profs de musique, les théâtreux profs de théâtre, les cinéastes courent après les interventions en école... De tous les artistes de tous genres que j'ai pu rencontrer (et il commence à y en avoir quelques uns), j'en connais peu, si ce n'est aucun, qui ne vit que du fruit de son art. Même quand on est cinéaste et qu'on fait effectivement de l'audiovisuel, il y a une chance sur deux pour que ce soit de la pub ou un téléfilm de commande sans âme dont le seul intérêt est de mettre du pain dans l'assiette. Pour moi, être auteur.trice et vivre exclusivement de sa Littérature avec un grand L, ça n'a pas tellement de sens étant donné que personne d'autre ne le fait. Certes, la vie que tu décris ne paraît pas déborder de sens non plus. Mais dans le système où nous nous trouvons actuellement, s'attendre à être payée pour ce que tu produis alors que quand on y pense personne ne t'a rien demandé non plus.

Et puis, quand on y pense, et je vais cette fois-ci me concentrer exclusivement sur l'exemple du cinéma (un domaine qui se porte bien), même les technicien.ne.s-auteur.trice.s-cinéastes-etc qui ont la chance de ne travailler que sur des films intéressants et beaux et de toucher un salaire équivalent à celui d'un salarier lambda s'illusionnent complètement s'ils pensent avoir le même confort de vie que ledit salarié. Ils et elles auront toujours un mode de vie instable, ne sauront jamais où et quand se déroulera leur prochain tournage, auront toujours le risque de se voir appeler la veille de leur départ en vacance pour une opportunité en Birmanie qu'ils et elles ne pourront pas refuser, n'auront pas de vie de famille ou d'enfants... Et puisque tout ce débat est à propos des retraites, la plupart d'entre eux la prennent beaucoup plus tard que la moyenne. Ils et elles pourraient. Mais c'est la conséquence d'exercer un métier qui nous passionne, c'est qu'on ne veut pas s'arrêter.

Je pense la faille dans le débat est autour de le dichotomie passion/confort. Parce qu'il existe des experts-comptables, des pâtissiers, des ingénieurs en sismologie, des profs qui sont sincèrement et absolument passionnés par leur métier et qui bénéficient entièrement du confort qui va avec. La dichotomie n'est pas autour de passion/confort, elle est autour d'art/confort. Et j'ai la conviction qu'à moins de vivre dans une société où la bohème est la norme, il y a quelque chose d'irréductible dans cette dichotomie.

Pour finir, je tiens à m'excuser auprès de tous ceux que j'ai pu choquer ou blesser par ces propos. Je me rends compte de leur caractère extrémiste et encore une fois, j'en suis désolée.

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Litchie
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Message par Litchie »

Oh @Mouette tu pointes quelque chose de super intéressant quand tu parles de l'élitisme de la lecture ! C'est vrai qu'on en a pas parlé, les lecteurs eux-mêmes sont sans doute responsables (involontairement) des problèmes que rencontrent la chaîne du livre. Ceci dit je nuancerais ton propos, il existe des livres *entertainement* ; je pense à ceux qui vont acheter ou emprunter un fifty shades ou un Mussot pour le lire lire dans le train ou sur la plage, ces fameux romans de gare, qui existent sans prétendre faire de la Littérature mais une distraction.

À bien y réfléchir, ce que tu dis est très vrai concernant la dichotomie passion/confort. Pourtant, y-a-t-il vraiment une opposition entre art et confort ? Dans les faits oui, mais comme le notait @Vava-Omete, des Tom Cruise ou des King (dans les romans) vivent très bien à la fois leur confort et leur art :D Maintenant clairement, eux ne sont pas la norme xD
Après bien sûr, il y aura **toujours** une incertitude concernant les métiers de l'art, je crois que nous sommes d'accord. Quelque part, ça fait aussi partie de la beauté du métier. Mais je crois qu'on est pas obligé d'être dans des extrêmes :D (on peut avoir des statuts, des protections légales... des acquis sociaux, en somme, sans pour autant exiger de recevoir 10k mensuellement pour un roman vendu à 10 exemplaires en 1997 :D)

Je rebondis aussi sur cette remarque : "s?attendre à être payée pour ce que tu produis alors que quand on y pense **personne ne t?a rien demandé non plus.**" ; parce que c'est à la fois très vrai et très faux. Déjà parce que dans le cas de l'art, l'éditeur ne demande pas à recevoir TON manuscrit, mais il demande à recevoir DES manuscrits. Et si les éditeurs éditent, c'est parce que des lecteurs demandent à lire DES manuscrits. Donc la demande existe, même si elle est floue et impersonnelle. D'autre part, à l'heure actuelle, on attend pas un besoin pour créer un produit ; on créé le besoin pour le produit. Si l'art est une marchandise comme les autres (et c'est le cas), c'est pareil. Donc ça me paraît normal de s'attendre à être payé(e) pour ce que tu produis, même si personne n'a toqué à la porte d'un individu lambda pour lui demander d'écrire un bouquin.

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Gueule-de-Loup
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Message par Gueule-de-Loup »

d'éditer leur livre alors qu'ils ont un job annexe (et c'est leur droit après tout, nous sommes nombreux dans ce cas), voir même de renoncer à leur droit pour le plaisir d'être édité (ce qui est nettement moins cool).

Ce qui ne veut pas dire que ce système est "juste", ni qu'il ne peut être changé. Je pense juste que dans la situation actuelle, c'est mal engagé et qu'il faudrait beaucoup de changement dans le fondement de la société pour arriver à quelque chose.

Dworkin
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Message par Dworkin »

@litchie a dit dans [Extinction culturelle](/post/46579) :
> . Pourquoi X devrait le faire pendant que Y se dore la pilule au soleil ?

Mais c'est tout à fait possible. Je connais plusieurs personnes qui font des boulots alimentaires et qui au bout de deux ans se mettent au chômage pour vivre de leur passion. Le système français est relativement ouvert à ce type de vie.

@Mouette
Pour le cinéma, à mon avis, ça n'a rien à voir. D'abord, il existe des gens qui font du cinéma sans en vivre (j'en fait partie, et la moitié des gens avec qui je travaille sont aussi des passionnés qui n'en vivent pas). Mais il y en a beaucoup moins pour des raisons toutes bêtes : Le cinéma, ça coute super cher (pour donner un ordre d'idée, le prochain film sur lequel je serait bénévole a 8000? de budget sortie de la poche du réalisateur, et on ne va réussir à le faire que parce que l'ensemble des techniciens possèdent déjà du matériel onéreux qu'ils mettent gratuitement à disposition du tournage). Du coup, la plupart des gens abandonnent quand leur compte en banque tombe à zéro. Ensuite le cinéma nécessite un travail en équipe, donc il faut arriver à rencontrer de nombreuses personnes prête chacune à investir beaucoup dans du matériel très cher et à passer beaucoup de temps à préparer un film qui ne rapportera jamais un rond. (et contrairement au roman, on sait que ça ne rapportera rien quand on commence, aucune ?uvre "amateur" ne peut rêver d'être envoyé à un producteur, contrairement à un roman, qui lui, n'a pas besoin de moyens financiers extraordinaires pour attirer le regard d'un éditeur). Donc si tu n'as pas d'équipe, tu dois arrêter.
Bref, le cinéma est un milieu qui brasse énormément d'argent, mais ça laisse aussi énormément de personne sur le carreau (je n'ai pas les stats de sortie d'école nationale, mais sur les écoles Montpelliéraines, on est je pense au dessus des 80%). La différence, pour les gens qui ont la malédiction de l'avoir pour passion, c'est que contrairement à la littérature, c'est un loisir encore plus complexe à conserver si on est pas professionnel.
En conclusion, (désolé pour cette longue disgression sur le cinéma :s) il ne faut pas s'illusionner, tous les métiers artistiques attirent beaucoup plus de monde que ce qu'il y a de place. Qu'on répartisse mieux l'argent entre les personnes pour qu'ils soient plus nombreux à gagner leur vie, ou qu'on le répartisse moins bien pour que les gens aient un salaire plus décent est un débat intéressant, mais le constat reste : il n'y a pas assez d'argent pour que chacun puisse vivre de sa passion, et beaucoup de gens essayent de tout de même de vivre leur passion comme ils peuvent.

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Keina
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Message par Keina »

@Dworkin Je plussoie tout ce que tu as dit sur l'intermittence, j'ai mal expliqué la chose et tu m'as très bien reprise.
@Mouette je suis tout à fait d'accord aussi quand tu dis que le métier d'artiste, pour ceux qui veulent prétendre en vivre, englobe aussi des trucs moins jouasses, comme donner des cours, intervenir en milieu scolaire, faire des trucs "alimentaires". Tous les artistes pros que je connais font ça, et je pense que c'est exactement pareil pour l'écriture : les écrivains pros, du moins en France, vivent "de leur plume" aussi parce qu'ils proposent des interventions, des ateliers, font des scénars pour la télé, etc. Pour moi, ça fait complétement partie du deal de base quand on a envie d'exercer un métier d'art...

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Litchie
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Message par Litchie »

@Keina et @Mouette Ah oui complètement, le fait de "vivre de sa plume" c'est pas *juste* écrire des romans. Mais ces activités là (interventions, ateliers, etc.) sont directement liées à celle d'écrire, c'est très différent d'être développeur/euse web dans un bureau de jour et écrire ses romans la nuit. Et elles doivent être rémunérées (ce qui n'est pas systématiquement le cas).

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Nana
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Message par Nana »

Cette discussion est super intéressante et j'adhère à la plupart des choses que vous avez dites ! Je connais très peu le domaine du livre donc j'ai pas grand chose à ajouter, si ce n'est qu'en effet, même si cette réforme inquiète, vu qu'aujourd'hui personne n'est satisfait dans le livre, ça pourrait aller vers du mieux...
Pour remonter un peu le moral au sujet des auteurs, je voulais juste mentionner un secteur (de niche, ok, mais un secteur quand même :P ) encore pire, celui dans lequel je travaillais avant de partir à l'étranger : le quatuor à cordes (en musique classique). Eh bien, en France, il n'y a que 3 quatuors qui vivent exclusivement de ça, c'est-à-dire sans être prof, musicien d'orchestre ou autre en plus. Ce qui fait 12 personnes :o Et dans le monde de la musique classique, des quatuors, y en a un paquet qui existent et qui vivotent sans réussir à décoller.
Enfin voila, ça n'a pas beaucoup de rapport, mais la petitesse de ce chiffre me fait halluciner encore aujourd'hui ><
Donc en effet, que les auteurs doivent faire autre chose en plus de leurs romans pour gagner leur vie, ça me paraît inévitable...

Danan-Omeci
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Message par Danan-Omeci »

Je vais ajouter une petite pierre qui sera légèrement hors sujet, mais étant Suisse et n'ayant ni le nez dans les lois françaises ni ce système de support à l'artiste, et bien il me semblait pertinent de rappeler l'existence du mécénat. C'est difficile, faut soumettre des projets déjà bien préparés, accepter des refus avant de peut-être décrocher une bourse ou un soutient, mais ça existe et c'est un système que j'avoue pas mal apprécier. En musique classique c'est plus courant que en littérature, il n'empêche que ça ouvre la porte à des résidences d'artistes, à des compléments et vie, etc. Le mécénat et l'art ont toujours été de pair après tout =P

Je comprends la nécessité et le désir de vouloir défendre les interventions des écrivains en salon, mais j'avoue avoir de la peine avec le concept de poser des lois pour par exemple faire du métier d'écrivain un 9-17h employé par les éditeurs ( l'idée d'être payé en avance pour un livre). Pour réduire les risques, un éditeur fera exactement ce qui se fait aux USA soit engager des personnes non pour un projet, mais toute une ribambelle, ce qui risque la perte de diversité.

Un autre point sur l'écriture et sa différence avec les autres formes artistiques, c'est que pour l'instant ( à l'exception des anglo-saxons), les formations à l'écriture sont rares, ou construites sur des allumettes ( ce qui est normal, c'est nouveau, et exceptions faites, le Bachelor à Bienne par exemple). Dans les autres arts ces formations incluent l'aspect économique, le business, la publicité, la recherche et constructions de projet ce qui fait qu'on ne sort pas qu'avec un Bachelor de piano, mais une formation complète, un réseau et des capacités d'adaptation bien plus grandes. Le "story-telling" pourrait être enseigné pour ouvrir la voie dans les industries du jeux-vidéos, être utilisé dans les entreprises pour construire leur marque etc. Bref, je diverge, mais pour moi, outre l'aspect quantitatif absolument phénoménal en France, c'est aussi l'aspect qualitatif qui doit être remis en question. Cette idée de ne vouloir faire qu" écrire" je ne suis pas certaine de son réalisme puisqu'aucune autre branche artistique ne le fait.

Vala vala, c'était mon petit hors sujet.

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